Le 1er octobre 2011 à 23h00
L'arrière du sanctuaire Yasukuni

Les traits tendues, les muscles de ses bras bandés et ses immenses poings refermés sur la longue épée double qu'il tenait à deux mains, Madara observait les alentours, pas nerveux, mais assurément concentré. Après tout, quand on est chasseur, on n'a pas rendez-vous avec un vampire à tous les jours... Surtout lorsqu'il n'est absolument pas question de combat. D'ailleurs, se rappelant cette « règle » de leur entente, Madara relâche d'une main sa longue arme, se détendant légèrement... mais point trop s'en faut. Il en pose une des extrémité tranchante au sol, jetant à nouveau un regard circulaire à l'endroit baigné par la belle lune qui brillait dans le ciel noir. On l'observait rarement si jolie au coeur même de Tôkyô, mais cet endroit n'était décidément pas comme n'importe quel autre lieu de la ville...

Il se tenait présentement à l'entrée d'un petit pavillon à l'arrière du temple principal du Sanctuaire Yasukuni, un lieu de recueillement entouré d'une nature fournie planté en plein coeur de Chiyoda ! L'endroit était calme, incitait au recueillement... Mais la nuit, Madara savait fort bien qu'il valait mieux ne pas trop y traîner. Pas que c'était un lieu de rassemblement vampirique à proprement parler, mais on est jamais trop prudent... et les lieux retirés dans le genre n'étaient assurément pas recommandés. Pourtant, c'est là que se tenait ce grand chasseur souvent un peu trop maladroit, attendant impatiemment une de ces nombreuses beautés mortelles qui composaient le rang des suceurs de sang centaines. Oui, c'était nettement moins sympathique présenté ainsi, pas vrai ? Mieux valait tout de même s'y coller histoire de ne pas sortir des sentiers battus...

Et justement, parlant de sentier, voilà que des pas discrets lui venaient soudainement d'un d'entre eux. Si discrets, légers, que c'était à se demander s'il ne les avait pas entendu grâce à une chance quelconque uniquement. Son corps se tend, prêt à sauter sur quiconque lui voudrait du mal. Et même si soudainement, il aperçoit le joli visage baigné du clair de lune d'Ayume Aiko, il n'en démord pas... Il n'empoigne peut-être pas à nouveau le long bâton reliant les lames jumelles à deux mains, mais il s'en faut de peu et c'est évident qu'au moindre signe d'hostilité, il sera tout prêt à régler son compte à cette nymphe sortie tout droit des enfers.

MADARA ▬ Bonsoir, Ayume. Pile à l'heure...

La voix grave de ce grand chasseur savait être profonde, mais réconfortante ou amicale, habituellement. Cependant, ce soir, il était froid, distant... Pas que la dame le répugnait, mais il ne lui faisait guère confiance, bien que c'eût pu être plus facile si ça avait été le cas. Ils échangeaient des informations, avaient passés un accord tacite et ça leur convenait tous les deux. Il ne voulait pas voir plus loin, pour sa part. Mais du coup, il devait piétiner un peu son orgueil à deux pieds à chaque fois qu'il donnait rendez-vous à la vampire. Heureusement, il ne débordait pas non plus d'une fierté immodérée au naturel, sinon le pauvre chasseur l'aurait bien mal vécu ! On dit souvent parmi les chasseurs indépendants que la fin justifie toujours les moyens... Et si Madara n'en était pas convaincu, il voulait bien admettre que parfois, ce principe s'appliquait probablement.

Quoi qu'il en soit, s'il était ici, c'était pour une raison bien précise. Puisque la vampire avait un pied et même deux dans le monde de ses semblables, bien que son hygiène de vie soit étrangement différente, Madara avait besoin des informations qu'elle pouvait toucher et lui pas. L'homme se tient droit, fier... Et alors qu'elle arrive finalement près de lui, il reprend la parole, pressé par le temps. Si on le voyait ici en grande conversation avec une vampire sans intention de la tuer, il allait devenir un vrai paria parmi les autres chasseurs et s'il se fichait bien de leur opinion en règle générale, ce genre d'affront pourrait bien lui coûter la vie. Certains étaient plus extrémistes que d'autres et ça, il s'en était bien aperçu en rencontrant un certain Coréen il y a quelques années de ça...

MADARA ▬ Un bruit fort dérangeant court... et il se trouve que je lui suis tombé dessus récemment. J'ai besoin de savoir ce qu'il est réellement.

Ce disant, il se tourne dos à celle qui fût jadis une femme tout ce qu'il y a de plus banale, probablement, mais qui à présent aurait dût être son ennemie mortelle. Il ne lui faisait toujours pas confiance... mais elle devait connaître l'importance de cette entrevue. Madara glisse une main dans son dos, relevant le bas de son t-shirt presque jusqu'au milieu de celui-ci pour montrer des blessures qui se faisaient à présent cicatrices. Il était néanmoins évident qu'elles étaient récentes... et qu'elles lacéraient tout son dos. Il relâche le vêtement, se tournant à nouveau vers la vampire, le regard sombre.

MADARA ▬ Je suis tombé sur la Bête du Xiang. « Makoto », d'après ses dires. Il n'aime pas beaucoup son surnom, j'en ai bien peur, mais le mérite assurément. Qu'est-ce que tu sais de lui ? Pourquoi a-t-il quitté la Chine pour le Japon ?

Ce n'était que le début... Il avait tant de questions et il voulait des réponses ! S'il le fallait, il demanderait à la vampire de se mouiller un peu plus cette fois-ci. Il l'enverrait sur le terrain... Est-ce qu'elle accepterait ? Probablement pas de bon gré... Mais il forcerait un peu. D'ailleurs, il croit bon d'ajouter sur un ton sévère :

MADARA ▬ Je suis prêt à "tout" pour avoir le plus de renseignements possible. Et l'échange de bons procédés ne fait pas partit de ma tactique cette fois... À moins que tu décides qu'il serait une bonne idée de l'approcher pour mieux cerner ce qu'il est. Là, je serais prêt à te faire une fleur, Ayume. Tu comprends ?

Elle comprendrait parfaitement... Un chasseur ayant accès à Requiem pouvait beaucoup pour une vampire même s'il était évident que jamais en cent ans il n'allait lui donner son compte d'utilisateur ! Madara avait de très bons principes et des valeurs qui régnaient en maître sur ses nuits... Ça ne changerait pas de sitôt. Il pouvait néanmoins y faire quelques entorses de moindre importance.

La nuit était tombée quelques heures plus tôt laissant apparaître un ciel sans nuage. La lune pouvait ainsi briller de mille feux, laissant sa lumière se déposer sur cet endroit mystérieux aussi appelé Yasukuni. La plupart des gens étaient rentrés chez eux bien sagement, retrouvant leur famille. Mais deux personnes faisaient défaut à la règle, un chasseur et un vampire. Et qui sait ce qu'il allait se passer entre ces deux là dans ce lieu sacré.

Aiko n'était pas en retard pour une fois, elle était même en avance de quelques minutes. Toutefois, elle préférait attendre encore un peu, avant de se montrer. Ce qu'elle faisait avec lui était fort moins agréable qu'un rendez vous amoureux. Les affaires étaient les affaires après tout. Cependant, la demoiselle avait noté un point qui lui plaisait fort bien et qui était présent à chacune de leur rencontre : leur objectif premier ne déviait jamais. Elle comptait bien que cela reste ainsi encore un moment. Et pour ce faire, elle devait également mettre de l'eau dans son vin pour que tout se passe sans bavures. Aussi, elle laissa le brave homme choisir la destination de rencontre.Il l'avait contacté par un moyen commun ne laissant présager de rien, ni à la société des vampires, ni à celles des chasseurs. Car si leur pacte venait à se savoir d'un côté comme de l'autre, leur vie ne tiendrait plus qu'à un fil. Ils jouaient un jeu dangereux. Et ça ils le savaient fort bien. Ils devaient à tout prix éviter de se brûler les ailes.

Agenouillée au niveau du toit, la jeune demoiselle cherchait de ses yeux une forme familière pouvant correspondre à un humain de grande taille. Elle l'avait déjà vu à quelques reprises, mais ce sentiment de mal être était toujours présent, malheureusement. Elle ne pouvait se défaire de ce ressenti. Elle l'aurait volontiers échangé contre une autre sensation. Mais soit, les choses étaient telles qu'elles étaient. Lorsque son regard se figea sur une ombre qui se dessinait à quelques pas d'elle, elle décida de le rejoindre. S'appuyant contre le rebord du toit, elle se laissa tomber sur un tonneau en veillant à ce que l'atterrissage corresponde davantage à une plume caressant le sol, qu'à un éléphant essayant d'écraser une pauvre souris. D'un va et vient de la tête, elle parcourra le lieu de rendez vous, vérifiant ainsi qu'ils étaient bel et bien seul. Aucun signe d'une présence annexe dans les parages, leur discussion pouvait donc débuter sans être dérangé. D'un pas lent et gracieux Aiko s'avança vers Madara. Il ne semblait pas l'avoir remarqué sur sa position de départ. Serait il un peu rouillé ? Mais plutôt que de s'amuser de cette pensée, elle resta le visage figé, traits tendus. En face d'elle se trouvait l'homme qui en savait le plus sur sa personne. C'était une réelle menace pour la jeune demoiselle. Mais plutot que de le confronter, ce qui aurait été idiot de sa part vu les compétences de cet homme, elle avait passé un pacte avec lui.

MADARA ▬ Bonsoir, Ayume. Pile à l'heure...
AIKO – Je vois que tu es toujours sur tes gardes, bien préparé.....Mais je ne pense pas que tu en ais réellement l'utilité ce soir.

Elle ne prêta pas plus attention à la voix, ni à l'allure du chasseur qui se positionnait à quelques pas d'elle. L'arme qu'il tenait dans ses mains avaient par contre plus de succès. La lune s'y reflétait, montrant son importance dangerosité pour cette jeune vampire. Elle ne souhaitait en aucun cas goûter de cette lame. Elle préféra donc rester à une dizaine de pas de lui pour éviter tout problème, en tous les cas dans un premier temps. Bien sûr, il était loin d'être évident de discuter dans de pareils circonstances, surtout lorsqu'on se voulait discret. Aiko se fit donc une raison et avança de quelques pas supplémentaires. Lui avait son arme, elle avait ses crocs, dans un sens cela se valait. Le problème avec ses dents était qu'elle n'avait pas du tout d'allonge. Et pour le blesser, il fallait qu'elle passe cette épée qui lui faisait face - il fallait envisager toutes les sorties possibles si cela tournait mal. Pour le moment, ils n'en étaient pas là. Madara la sortit d'ailleurs de sa transe, en intervenant de nouveau.

MADARA ▬ Un bruit fort dérangeant court... et il se trouve que je lui suis tombé dessus récemment. J'ai besoin de savoir ce qu'il est réellement.

De ces mots, Aiko ne comprenait pas de quoi il parlait. Enfin si, leur conversation tournait toujours autour de vampire. Mais là, il ne lui avait pas donné suffisamment d'indices pour qu'elle puisse rebondir dessus. Et comme s'il pouvait lire dans ses pensées, il lui donna ce qu'elle voulait. Il venait de lui montrer de larges blessures faites par une créature ayant une force incroyable. Elle resta perplexe face à ce spectacle, les yeux dans le vague. Si une personne pouvait faire cela, sans nul doute qu'elle devait être un croisement entre un homme et une bête, un vampire assurément.

AIKO – Je pense avoir déjà vu ce genre de blessures....

Il y avait eu beaucoup d'évènements récents en ville et de ce qu'elle se rappelait, le visage d'un homme lui revenait en tête. Oui, une personne qui faisait pas mal de dégâts dans les parages et qui la dérangeait quelque peu. Cependant, c'était également une personne intéressante et Aiko, n'avait pas encore pris sa décision quant à le livrer à quelqu'un tel que Madara.

MADARA ▬ Je suis tombé sur la Bête du Xiang. « Makoto », d'après ses dires. Il n'aime pas beaucoup son surnom, j'en ai bien peur, mais le mérite assurément. Qu'est-ce que tu sais de lui ? Pourquoi a-t-il quitté la Chine pour le Japon ?

Il venait de lui confirmer le suspect qu'elle avait en tête. Cependant, elle n'était pas du genre à livrer ses camarades pour un rien et traiter avec un chasseur était délicat. Elle n'allait certainement pas lui faciliter la tâche. Aussi, elle préféra gagner du temps.

AIKO – Tu dis qu'une bête serait dans les parages .Hummm, je ne pense pas avoir connaissance de ce nom.

Bien sûr, elle bluffait.Et pour appuyer ses dires, elle fronça les sourcils d'un air grave et pensif. Elle choisit également ne pas rester en place et commença à tourner en rond pour se remémorer les détails qu'elle avait sur ce Makoto. Elle en avait appris des choses sur lui, après tout il y avait beaucoup de bruit qui courrait à son sujet. Mais elle n'était pas sûre de leur véracité. Et elle ne transmettait jamais d'informations erronées pour éviter que leur pacte ne soit rompu. Pour le peu qu'elle sache, il n'hésitait pas à tuer, sans effacer toutes traces de son passage. C'était ce qui l'agaçait le plus chez lui. Cependant ce n'était pas une raison suffisante pour le livrer.

MADARA ▬ Je suis prêt à "tout" pour avoir le plus de renseignements possible. Et l'échange de bons procédés ne fait pas partit de ma tactique cette fois... À moins que tu décides qu'il serait une bonne idée de l'approcher pour mieux cerner ce qu'il est. Là, je serais prêt à te faire une fleur, Ayume. Tu comprends ?
AIKO – Dis plutôt que tu voudrais me lancer dans la gueule du loup !

Oups.....Ca réaction était partie du tac au tac. Elle n'avait pas pris le temps de réfléchir à sa réponse comme elle le faisait d'habitude. Après tout, il fallait toujours prendre des pincettes avec ses ennemis. Mais là, ça avait été plus fort qu'elle. Et pour l'avoir vu une fois, elle ne retournerait pas devant la bête de xiang sans une bonne raison. Pour le moment, c'était le cadet de ses soucis. Elle venait tout juste de se trahir et cela l'embêtait, car elle ne savait pas vraiment comment rebondir derrière. Elle essayait de garder une mine froide, sans montrer ses sentiments. Toutefois, elle était un peu paniquée. Et pour essayer de se détendre, elle passait la paume d'une de ses mains sur le dessus de l'autre d'une façon lente et tendueet vice versa.

AIKO – Je voulais dire, tout dépend ce que tu entends par fleur. Car s'il est possible qu'il te fasse ce genre de choses, alors il est également possible qu'il en fasse de même avec moi.

Elle espérait faire passer cette sensation de panique pour de l'appréhension. Elle ne savait pas si cela avait fonctionné. En tous les cas, la jeune vampire ne perdait pas le nord. Elle était intéressée par la proposition de Madara et il avait toute son attention. Mais elle n'allait certainement pas risqué sa vie pour les beaux yeux de cet homme. Il lui fallait quelque chose de concret, de motivant. Un échange en bonne et due forme pour ce qu'elle allait avoir à faire.

AIKO – Avant de te proposer une possible idée d'échange, j'aimerais savoir ce que ton « tout » signifie. Car je suppose que mon minimum d'informations pour te contenter sur le sujet, ne sera pas le même que le tien. Alors autant poser carte sur table avant d'avoir un quelconque arrangement entre nous. Tu ne penses pas ?

Elle était lucide et n'aimait pas les mauvaises surprises. Si elle signait pour quelque chose, il fallait que tous les champs de la proposition soient clairs et détaillés.

AOKI ▬ Je vois que tu es toujours sur tes gardes, bien préparé.....Mais je ne pense pas que tu en ais réellement l'utilité ce soir.
MADARA ▬ Ça ne me sera surtout plus d'aucune utilité lorsque je serai mort...

On dit que prudence est mère de sûreté et Madara n'avait aucunement l'intention de mettre ces bons principes de côté, surtout pas face à une vampire qu'il tenait non pas pour ses bons sentiments à son égard, mais parce qu'il la récompensait d'une façon ou d'une autre. Si un beau jour, pour une raison X ou Y, la belle se laissait de leur entente, il serait fort simple de lui donner rendez-vous, d'assurer qu'elle avait des renseignements... et de l'achever. Madara était un chasseur fort expérimenté, mais pas au point d'en être invincible, au contraire. Et il ne prétendait pas détenir la puissance du monde, aussi son arme était-elle satisfaisante car elle lui donnait l'allonge nécessaire pour se sentir en quasi sécurité derrière celle-ci.

Au moins le vampire ne revient-elle pas sur cette soudaine lubie de le voir abaisser son arme. Certes, c'était sûrement désagréable pour elle, mais nécessaire. Car Ayume ne se séparait jamais de ses armes, elle... Ce qui suit intéresse grandement Madara, de fait...

AOKI ▬ Je pense avoir déjà vu ce genre de blessures....

L'air de Madara change, se faisant vivement intéressé aux paroles de la jeune vampire. Il penche légèrement la tête sur le côté, fronçant les sourcils alors qu'elle semble réfléchir à ce que ses paroles impliquent. Néanmoins, la dame ne semble pas prête de se faire bavarde, car aussitôt dit, elle affirme plutôt qu'elle ne voit pas de quoi il peut bien parler. Elle le charrie, c'est évident... Et pas parce que Madara sait lire dans les yeux de la vampire, mais plutôt parce que tout le monde du milieu, chasseurs ou vampires, avaient entendu parler de l'arrivée de la Bête du Xiang à Tôkyô. L'Ordre discutait probablement à savoir s'ils devaient l'éliminer et Madara devinait -mais il pouvait se tromper- que leurs ordres étaient de la tuer sans hésitation si elle croisait leur chemin, sans la traquer pour autant. Quant au Conseil vampirique... Ils devaient être sur le point de prendre une décision formelle, pas vrai ?

Pas besoin d'être devin pour savoir tout ça. Cependant, Madara ne pouvait pas se vanter de connaître la fin de cette histoire... Ni les malheurs qui risquaient de se produire entre-temps. Et alors que Madara essayait de cerner un peu mieux Aiko, cette dernière a une réaction pour le moins... vive.

AOKI ▬ Dis plutôt que tu voudrais me lancer dans la gueule du loup !

Un fin sourire glisse sur les lèvres de Madara qui incline néanmoins très légèrement la tête, comme pour s'excuser. Il n'était pas désolé du tout et ça devait paraître, mais n'était pas homme à se plaire de provoquer de si vives réactions chez qui que ce soit, vampires inclus.

AOKI ▬ Je voulais dire, tout dépend ce que tu entends par fleur. Car s'il est possible qu'il te fasse ce genre de choses, alors il est également possible qu'il en fasse de même avec moi.

Nouvelle inclinaison de la tête, toujours affirmative. En effet, Madara ne niait pas que cette bête pouvait faire à Aoki la même chose qu'à lui, néanmoins, il détenait une information supplémentaire, visiblement... Et celle-ci, il ne comptait pas la garder uniquement pour lui, puisqu'elle servait davantage ses intérêts si Ayume en était consciente. Ainsi, après un petit moment de silence, chassant d'un mouvement de la main ce que la vampire venait tout juste de dire à propos d'un certain marché à établir, le chasseur lui montre un banc d'un geste de la tête. Il se dirige vers celui-ci, non sans continuer à observer la centenaire. Leur conversation risquait de s'éterniser un tantinet... mieux valait s'installer. De toute façon, à les voir tous les deux debout, à se regarder comme des chiens de faïence, ils risquaient d'attirer la curiosité d'éventuels passants.

Madara s’assoit sur le banc en question, sans se départir pour autant de son arme, prêt à bondir s'il le fallait. Mais sincèrement, il ne croyait pas que la trahison fusse pour ce soir...

MADARA ▬ J'ai de très bonnes raisons de croire que si tu ne donne pas l'impression d'être un éléphant dans une boutique de porcelaine -sans vouloir te vexer-, il ne t'arrivera rien de fâcheux. C'est bien le plus étonnant de cette bête... Car on ne peut certes pas le décrire autrement. La Bête du Xiang est un animal sauvage et primitif. Un vampire qui n'a probablement eu son maître que très peu d'années et qui est resté à l'état sauvage. Pourtant, il n'est pas « si » sauvage que ça et même qu'un certain charisme se dégage de lui.

Après ces phrases peut-être un brin trop longues, Madara plonge son regard dans celui de la vampire, précisant :

MADARA ▬ Il est civilisé.

C'était exactement ça... Et rien que d'après son ton, on voyait aisément que ça troublait plus Madara qu'il ne voulait l'admettre. Ainsi donc... Il ne voulait pas qu'Aiko s'approche de lui pour le tourmenter, pour le pousser à bout ou pour s'en faire un ennemi. Non... Ce n'était assurément pas la façon de procéder. Il avait besoin d'elle pour une toute autre tâche. Et étant vampire, elle ne risquait pas grand chose. De fait, Madara croit bon d'ajouter :

MADARA ▬ À ma connaissance, il ne blesse que les vampires qui l'agressent. Si tu l'approches dans un but pacifique, il ne se braquera pas.

Le chasseur s'agite un court instant sur son banc, songeur. Il glisse sa langue tout contre ses lèvres, ses longs doigts trouvent un moment refuge dans sa tignasse ébène et, finalement, il est à nouveau immobile, plus calme. Cette attaque avait laissé ses marques et pas que physiques... Il avait toujours un peu peur de recroiser la bête. C'était compulsif, illogique... Mais bel et bien présent. Et si ça n'arrêterait pas ce chasseur trempé dans un acier qui semblait parfois inattaquable, ça ne pouvait néanmoins que le troubler.

MADARA ▬ Je veux que tu l'approches. Je ne parle pas en terme de proximité physique. Mais affectueuse... Apprends à le connaître. J'ai besoin d'un vampire pour ce faire. Je ne vais pas lancer un humain dans la gueule du loup ! Ne me dis pas que c'est un manque de considération pour toi. Ce n'est pas le cas... Tu n'es pas une proie pour lui, pas même une entrée et encore moins un plat principal. Quel serait ton prix ? Je suis attentif... Mais pas stupide non plus.

Car il ne se laisserait pas rouler dans la farine et certaines closes de ce contrat n'allaient probablement pas voir le jour.