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 Edo no komori uta (clos)

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Kuromiya Sensui


Kuromiya Sensui

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Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
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MessageSujet: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Dim 15 Jan - 13:37


Spoiler:

Appartement de Kuromiya Seijûrô
Le 07 Octobre 2011
Un peu plus de 13h



C’était le tout début de l’après midi. Sensui était dans ses appartements, étendu sur le dos sous une épaisse couette en plume. Sa tête reposait sur un édredon et ses cheveux auréolaient légèrement son visage. Ses grands yeux bruns étaient posés sur le montant du lit à baldaquin au dessus de lui et son ouïe était toute occupée à percevoir le son de la pluie qui venait frapper les murs extérieurs du bâtiment.

Le sommeil était inutile au vampire et qui plus est artificiel. Sans rêve bien souvent, il avait plus pour vocation de faire passer le temps qu’autre chose. Pour les jeunes vampires, il pouvait néanmoins représenter un besoin. Il fallait un temps d’adaptation pour que l’esprit accepte aussi bien que le corps la nouvelle situation. Mais tout doucement, sans même s’en rendre compte, on dormait de moins en moins. Et puis un jour, finalement, on ne dormait plus du tout. On avait oublié comment rêver ou même ce à quoi ça pouvait bien ressembler. Ne restait que l’imagination des plus optimistes pour nourrir cette partie de la psyché vampirique…

Bref… Toujours est-il qu’il arrivait encore souvent à Sensui de revêtir un yukata de nuit pour venir s’étendre entre ses draps de satin. Comme bien souvent, la lumière était inexistante dans tout l’appartement. Il faut dire qu’il ne possédait aucune fenêtre contrairement à celui de Seijûrô. Mieux valait prévenir que guérir sans doute. Un jour, Sei’ rejoindrait peut être son point de vue. Mais pour aujourd’hui, il était probable qu’il soit encore grognon. Depuis deux jours, les deux vampires Kuromiya se boudaient ostensiblement. Du moins Sensui boudait-il Seijûrô. Son fils avait cherché à appuyer sur les boutons de la jalousie et il y était parvenu. Sen n’avait pas eu d’autre choix que de lui faire tirer la leçon de ce genre de caprice et le vampire en avait récolté quelques côtes cassées, l’obligeant à se traîner et à se nourrir avec ce qui lui tombait « à portée ».

Pendant ces longues heures sas s’adresser la parole, sans se toucher ni s’effleurer, Sensui avait été comme lointain avec le reste du Bloody Sunday. Avec le reste de communauté vampirique. Avec le reste du monde. Au fond, Seijûrô n’était il pas ce qui le rattachait encore à ce dit monde ? Paradoxal quand on savait que l’homme –nous nous comprenons- semblait n’aimer rien ni personne. Sauf lui. C’était évident. Et réciproque. Ca aussi, c’était évident. Seijûrô était devenu une donnée importante de sa vie. Il était resté cent ans dans un périmètre de sa vie privée que personne n’avait réussi à fouler plus de quelques dizaines d’années au grand maximum.

Sensui en avait beaucoup vu circuler dans sa vie. Des êtres plus ou moins importants ou insignifiants. Des inconnus, des connaissances de passage, de trop rares amis. Il supportait ou tolérant leur présence de façon plus ou moins continu. Mais Seijûrô faisait partit de son décors, c’était « différent ». Ca l’avait été dès que les premières gouttes de son sang avaient envahit sa gorge.

Cette lui là, il y avait près d’un siècle, Seijûrô aurait dût mourir. C’était ce qui aurait dût arriver lorsque les crocs de Sensui s’étaient plantés dans sa gorge, venant chercher à même sa carotide ce liquide qui leur était vital à tout les deux. Un même sang pour deux êtres… Mais une seule vie.

Le vampire d’alors sept siècles avait alors éprouvé comme un tournis au milieu de morsure. Est-ce que c’était là ce que l’on ressentait à mordre un calice… ? A mordre « le » calice ? Ca n’avait jamais été pareil et pourtant dieu sait que Sensui était difficile lorsqu’il s’agissait de se nourrir, ne laissant jamais rien au hasard.

Alors il en avait conclu que si calice il existait pour lui sur cette terre à cette époque, il le tenait entre ses bras. Mais Sensui n’était pas vampire à prendre calice. Il avait toujours haït cette pratique pour l’avoir lui-même subit. Il ne s’agissait pas de compassion pour le calice… Juste d’une rancune et d’une colère que le temps n’avait jamais su assouvir. Quoi qu’il en soit, Sensui n’avait pu se résoudre à tuer Seijûrô. Mais il n’avait pas non plus pu se résoudre à le tuer. Alors voilà que sa relative solitude qui commençait à le peser un peu plus sérieusement avait trouvé écho dans ce besoin. Et il l’avait engendré. Sans jamais rien lui dire. Et ça n’arriverait probablement jamais.

Au fond, peut être que c’était cette particularité qui faisait qu’à la base, Sensui lui-même était « différent » avec Seijûrô. Permissif oui. Mais pas seulement. Plus attentif, plus intéressé, plus tactile. Il aimait toucher Sei’ comme il aimait que l’autre vampire le touche. Ca allait au-delà du côté charnel. C’était psychologique. Comme une réminiscence de ce moment où le sang délicieux avait envahit sa gorge.

Et présentement, pour une raison obscure, Sensui ne pensait qu’à ça, en perdant la faculté de se mettre en sommeil. Ses pupilles fixes semblaient ne rien voir et pourtant passait devant elles le film de cette nuit là. Encore. Et encore.

Et encore.

Finalement, Sensui bouge enfin. Une main fine vient saisir le bord de la couette et cette dernière est rapidement repoussée. Il se lève, restant d’abord assit l’espace de quelques minutes. Sa peau était encore chaude de son dernier repas, ses lèvres encore rougies, ses pommettes légèrement rosées… Ses pieds nus viennent se poser sur le parquet puis sa silhouette fine se redresse. Les doigts long, faussement fragiles, viennent replacer les pans de son yukata puis la ceinture de ce dernier alors qu’il se met enfin en mouvement, quittant sa chambre et même, finalement, son appartement.

Le couloir est lui aussi plongé dans l’obscurité. En bas, tout est silencieux. Le Bloody Sunday est fermé en journée. Comme à son habitude, c’est Fubuki qui a probablement fait la fermeture. Il aurait soigneusement condamné toutes les fenêtres et l’endroit sera déjà prêt pour la réouverture nocturne.

Les pas de Sensui l’amènent jusqu’à la chambre de Seijûrô, il n’y frappe pas. Sa main se pose plutôt sur la poignée et il pousse doucement le battant de la porte. Il est silencieux. Comme lorsqu’il chasse mais les deux situations n’ont que ce point de comparable. Ses sens aiguisés sont soudainement en éveil et pourtant, il n’entend rien. Forcément. Il n’y a pas de cœur qui bat dans la poitrine de Seijûrô. Il n’y a pas d’air qui gonfle ses poumons et son sommeil n’avait été agité que dans ses premières années. Sensui le savait pour avoir passé de nombreuses journées à veiller sur ces premiers essais de nuit sans rêves plus frustrantes qu’autre chose.

Tout est calme et bientôt, Sensui arrive dans la chambre de Sei’ qui remue enfin de façon à peine perceptible. Sa présence en était-elle la cause ? Peut être, mais ce devait être inconscient. Sensui doutait que Seijûrô ait pu le percevoir à ce moment précis. C’était d’autant plus vrai qu’il devait profiter de ce moment de « nuit » pour tenter de finir de réparer ses os brisés.

Sensui s’approche, observe le visage qui semble endormit… Les traits ne sont pas aussi détendus qu’ils pourraient l’être à cause de l’énergie dépensé dans une tache qui était ardue pour Seijûrô : celle de la régénération. Il ne bouge toujours pas alors même que Sensui le surplombe. Les longs cheveux noirs s’étirent comme des racines qui chercheraient à emprisonner l’oreiller sur lequel elles se sont répandues.

L’aîné vient finalement se poser sur le matelas, cette fois Sei’ perçoit sa présence, il le sait. Sensui se glisser derrière lui, retenant Seijûrô dos contre son torse, sous la couverture. Sa main se pose sur une hanche plus étroite qu’il n’y paraissait souvent mais aussi solide qu’on pouvait le soupçonner et plus encore. Pourtant, il lui était si facile de l’abîmer. Mais ça lui faisait tant de peine de le faire…

La peau de Seijûrô est déjà pour le moins tiède. Les derniers repas étaient peu savoureux, l’énergie déployée importante… Ce soir encore, son fils aurait fort faim. Sensui vient baiser la nuque visible entre de longues mèches de cheveux corbeau et en douceur, il fait glisser sa paume jusque là où il sait avoir blessé Seijûrô. Il ne fait rien d’autre, la laissant reposer à cet endroit comme pour réchauffer la zone.

Où est Runa ? Aucune idée. Probablement pas très loin mais ce soir, elle semble avoir parfaitement comprit que si elle voulait que son maître aille mieux, il valait mieux qu’elle se fasse oublier de Sensui.

Sen vient glisser une jambe entre les pans de son kimono puis entre les jambes de Seijûrô, lui faisant partager la chaleur qui était la sienne et à nouveau, un petit baiser est déposé dans la nuque du vampire. Câlin. On pouvait dire qu’il l’était. Sensui savait être intraitable quand il voulait. Peut être parfois cruel aussi. Souvent distant. Mais il pouvait être d’une grande tendresse et il en faisait présentement la démonstration, câlinant pour réconcilier.

Sa langue vient laper brièvement l’épiderme qu’il imagine salé même s’il n’en a pas le goût puis de son nez, il repousse encore quelques très longues mèches ébènes pour déposer un énième baiser là avant de rejoindre une épaule nue pour en déposer tout autant.

    ◈ Tu souffres, mon bébé… ?


La voix de Sensui est presque un murmure qui se veux chaud et réconfortant, se callant sur la mesure de ses gestes. Il y a un moment de silence et finalement, il fait ce qu'il n'avait plus fait depuis des années. La dernière fois, c'était pour calmer une crise de manque de sang de Seijûrô une nuit à ses tous débuts. C'est dire si cela remontait... Ce qu'il fait ? Il chante, à voix très basse, doucement, une berceuse d'Edo qui remontait à sa propre enfance mais ajustée siècles après siècles.

    ◈ Nen-nen korori yo, Okorori yo. Bōya wa yoi ko da, Nenne shina. Bōya no omori wa, Doko e itta ? Ano yama koete, Sato e itta. Sato no miyage ni, Nani morouta ? Den-den taiko ni, Shō no fue...


Sa voix s'interrompt finalement, profitant un instant du silence, venant chercher une inspiration, simplement pour sentir le parfum de Seijûrô avant de reprendre :

    ◈ Tu te souviens de tes premiers jours à Tôkyô, en revenant de Shizuoka ?


Sensui se blottit correctement contre le dos de Seijûrô, nostalgique.

    ◈ Tu venais souvent, en journée, me rejoindre dans ma chambre. Tu n’arrivais pas à te plonger dans le sommeil des vampires sans moi.


Avec une certaine tristesse, il ajoute :

    ◈ Maintenant tu n’en as plus besoin. Tout doucement, tu deviens un grand vampire. Si ce n’était de ce défaut de guérison, tu serais le plus accomplit de tous les vampires de ton âge et même chez ceux qui ont un siècle de plus que toi.


Il y a un silence… Et finalement :

    ◈ Un jour, tu vas quitter le Bloody Sunday. Tu seras le premier qui me quittera alors que je ne me sentirais pas prêt.


Parce qu’il y avait une évidence pour Sensui et il n’a pas d’hésitation, aujourd’hui, à l’admettre à Seijûrô, protégé dans ce petit cocon de douceur qu’ils partageaient :

    ◈ Je ne le serais jamais.





Dernière édition par Kuromiya Sensui le Jeu 3 Mai - 11:43, édité 1 fois
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Kuromiya Seijûrô


Kuromiya Seijûrô

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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Dim 22 Jan - 4:48


La douleur irradiait ses côtes comme une chaleur diffuse et parfois un peu plus mordante, ne lui laissant aucun répit. Depuis deux jours, Seijûrô se traînait plus qu'il ne profitait réellement de ses nuits. Ses journées étaient trop courtes, lui semblait-il, n'ayant pas le temps de se régénérer assez rapidement. Et ses nuits trop souffrantes pour qu'il ne puisse boire à sa soif, se privant ainsi d'une importante source d'énergie dont il aurait pourtant cruellement eu besoin. Ce soir encore, il avait essayé de chasser un bon gibier, mais malgré ses sens et ses capacités décuplées, Seijûrô n'était vraiment pas en état de poursuivre un athlète au sang sain. Alors, encore ce soir, il s'était rabattu sur ce qui restait de plus facile : un sans-abris un peu à la limite de la déchéance. C'était dégoûtant, abject... et c'était loin d'être de son niveau. Oui, Seijûrô se considérait presque de sang royal. Mais que le premier qui veuille lui prouver qu'il a tort vienne le faire ; il n'attendait que ça. Sauf ce soir...

Parce que si Seijûrô n'avait jamais peur quand venait le temps de se défendre, il n'était pas stupide non plus. Ainsi blessé et incapable de se régénérer assez rapidement, il devenait une cible de choix pour ceux qui ne l'aimaient pas. Aussi avait-il fait profil bas ces derniers jours. C'était un euphémisme que de déclarer qu'il avait le moral à la dérive... et pas qu'à cause de la douleur physique ou de son obligation à rester loin de ses endroits de prédilection, non. Sensui et lui s'étaient ignorés d'un accord quasi mutuel. Une bouderie qui lui faisait bien plus mal que quelques côtes cassées, quoi qu'on en pense. Ça pouvait sembler futile pour plusieurs, mais c'était tout sauf ça pour un Seijûrô qui se sentait vide sans le noble vampire près de lui. Jamais il n'aurait eu plus besoin de sa chaleur ces deux derniers jours et pourtant, par fierté, il s'en privait. Ça... et aussi parce qu'il se doutait qu'il se ferait renvoyer comme un chien galeux si Sensui n'était pas de moral à le recevoir...

C'était le genre de honte qu'il ne pourrait tolérer présentement, pas seulement par fierté, mais aussi à cause de ses sentiments. Sentiments qu'il peine à taire et qui le tiennent éveillés un moment alors qu'il aurait dût se plonger dans un sommeil artificiel bénéfique pour sa guérison... Et lorsque finalement, il réussi à fermer les yeux pour de bon, il lui semble que ça ne prend que quelques secondes pour qu'il soit dérangé. Pourtant voilà près de trois heures qu'il « dort », son corps froid recroquevillé sur lui-même comme pour conserver une chaleur trop rare et précieuse. Une présence s'installe lentement près de lui, faisant à peine s'enfoncer le matelas. Les yeux toujours fermés, Seijûrô n'a de toute façon pas besoin de les ouvrir pour savoir de qui il s'agit. Il lui semble qu'ils sont seuls sur le lit, Runa s'étant fait la malle, probablement parce qu'elle se doutait que l'entretient personnel que venait chercher Sensui présentement serait très important pour son maître... Du moins, ça le serait assurément pour son état physique. Ce que Sei' ne s'avouera pas, c'est que c'était encore plus important pour ses blessures morales...

Il garde les yeux fermés alors que lentement, une jambe svelte glisse entre les siennes, lui communiquant une chaleur si bienfaitrice qu'elle l'en fait frissonner. Entre deux baisers humides contre sa nuque, celle-ci s'arrête juste à la bonne hauteur pour que Seijûrô tende une main, venant caresser du bout des doigts un genou dénudé, remontant légèrement sur la cuisse de soie, appréciant toucher ainsi cet épiderme chaud et soyeux. Parfois, comme présentement, alors qu'il se fait câlin, caressant et baisant à qui mieux mieux, Sensui lui faisait penser à la plus précieuse des geisha que l'on pouvait possiblement imaginer. Simple fantasme ? Probablement... mais en ce moment précis, ce sentiment ne le quittait guère. Et ce n'était que peu important puisqu'il ne comptait pas lui faire cette comparaison. Sensui était chatouilleux sur certains sujets et avec le temps, Seijûrô avait appris à les déceler sans jamais avoir de preuve concrète. C'était le genre de petit tours de passe-passe auxquels ils étaient habitués entre eux et qu'ils ne remarquaient pratiquement plus.

Après un temps qui lui semble infiniment long et pourtant en même temps terriblement court, la douce voix de velours de Sensui s'élève dans l'atmosphère qu'ils s'étaient crées, ne perturbant pas leur cocon d'intimité.

SENSUI Tu souffres, mon bébé… ?

Seijûrô humecte ses lèvres, mais ne répond pas à la question, bien qu'un léger gémissement de douleur franchisse le seuil de ses lèvres. La seule pensée de ses blessures le tourmentait à un point tel qu'il ressentait probablement plus cette douleur psychologiquement que physiquement, en ce moment même. Il était à nouveau la petite chose fragile entre les mains fines et pourtant terriblement puissantes de Sensui. Et pourtant, il ne s'avoue certainement pas vaincu, gardant la tête haute et son esprit compétitif bien qu'il ne permette pas à son orgueil bafoué d'interférer dans leur intimité présente. Il avait trop besoin des caresses de son maître, en avait tellement besoin qu'il se résignait à nouveau à être son bébé...

Un immense sentiment de soulagement se prend d'ailleurs de Seijûrô alors que soudainement, Sensui ne fait plus que murmurer des paroles tendres à son oreille. Il se met carrément à chantonner une berceuse qui éveille, en ce grand vampire, mille et unes émotions toutes plus agréables les unes que les autres. C'était un peu comme trouver un phare dans une tempête déchaînée. Son phare... Sensui.

SENSUI Tu te souviens de tes premiers jours à Tôkyô, en revenant de Shizuoka ?

Lentement, sans hésitation aucune, Seijûrô acquiesce à cette question probablement plus rhétorique qu'autre chose. Comment aurait-il pu oublier ? Ce changement l'avait complètement bouleversé alors qu'il apprenait tout juste à dompter la bête en lui pour qu'elle ne le contrôle plus complètement. Il devenait enfin un vrai vampire et avait craint que ce déménagement ne freine ses progrès immenses. Mais, finalement, ça avait été tout le contraire et tel la chenille, il était devenu papillon et avait étendu ses ailes splendides pour prendre son envol. Tout ça, c'était uniquement grâce à Sensui. Il ne fallait pas se bluffer : sans le noble vampire, Seijûrô n'aurait jamais atteint ce niveau aussi rapidement.

SENSUI Tu venais souvent, en journée, me rejoindre dans ma chambre. Tu n’arrivais pas à te plonger dans le sommeil des vampires sans moi.

À nouveau, le grand vampire opine, ne bougeant toujours pas plus qu'il ne le devait, Sensui lui communiquant une chaleur qui, il s'en rendait compte, lui était presque vitale, présentement.

SENSUI Maintenant tu n’en as plus besoin. Tout doucement, tu deviens un grand vampire. Si ce n’était de ce défaut de guérison, tu serais le plus accomplit de tous les vampires de ton âge et même chez ceux qui ont un siècle de plus que toi.

Cette fois, le grognement qu'émet Seijûrô est éloquent. Il se poursuit très brièvement en un sifflement félin qui n'a rien d'enchanté. Ces derniers jours, il avait grandement remis en question l'utilité de ce don et la nécessité de le développer, c'est vrai... Ça ne voulait pas dire non plus qu'il était prêt à admettre que Sensui avait encore une fois raison, néanmoins...

La suite, toutefois, le sidère tant et si bien que Seijûrô ne songe même pas à protester à propos de cette lacune vampirique, du moins pas immédiatement.

SENSUI Un jour, tu vas quitter le Bloody Sunday. Tu seras le premier qui me quittera alors que je ne me sentirais pas prêt.
SEIJÛRÔ Sensui...
SENSUI Je ne le serais jamais.

La voix d'autant plus rauque qu'il venait de s'éveiller de Seijûrô se fait à nouveau presque sensuelle alors qu'il prononce le prénom de son mentor. Mais, c'est la pointe de douleur qui brille dans celle-ci qui intriguerait sûrement ce vampire qui le connaît si bien. Seijûrô n'était pas homme -on se comprend- à montrer ainsi ses émotions et pourtant, ces paroles en avaient tant remuer en lui que soudainement, il se sentait tout chamboulé. Il ouvre d'ailleurs finalement les yeux, tournant légèrement la tête comme si ça lui eût permis de mieux voir Sensui, ce qui n'est naturellement pas le cas. Il sent seulement la fine silhouette pressée contre la sienne, ses mains contre l'épiderme découvert de la naissance de ses hanches, ses lèvres contre sa nuque...

Et s'il ne fait pas de mouvement pour prendre Sensui dans ses bras, c'est seulement parce qu'il sait fort bien que le geste serait immédiatement regretté, douleur oblige.

SEIJÛRÔ Sensui...

Encore une fois ce prénom, cette voix. Lorsqu'il prononçait le prénom du vampire qui lui avait donné la vie dans la mort, Seijûrô oubliait étonnamment toute retenue. Il y avait d'ailleurs fort à parier qu'il ne s'en rendait même pas compte... Lentement, très lentement, le vampire se tourne. Il prend mille précautions et s'il était humain, nul doute que le souffle lui manquerait alors que la douleur tiraille ses côtes, se peignant sur son visage typé. Il ferme un moment ses yeux de félin, renversant la tête vers l'arrière alors qu'il réussi enfin à poser complètement son dos contre le matelas de son lit. Une de ses mains aux longs doigts de pianiste se pose contre son ventre plat et nu, non seulement frais, mais relativement froid à l'heure qu'il est. Il glisse lentement sa langue contre ses lèvres avant de finalement trouver un semblant de confort. Puis, son autre bras s'étire vers Sensui pour le glisser autour des épaules du vampire, étrangement protecteur.

Parfois, et de plus en plus, les rôles tendaient à être inversés... Seijûrô savait que ça déstabilisait Sensui, mais il n'y pouvait rien. Il n'était plus un enfant, quoi qu'on en pense... Son besoin de veiller sur Sensui avait depuis quelques années pris un tournant presque dramatique tant il lui semblait qu'il ne saurait jamais le satisfaire entièrement. Toutefois, ce que venait de lui avouer son père vampirique comblait une partie de ce manque, de ce besoin. C'est sans hésiter que Seijûrô reprend donc la parole, laissant parler un coeur qui s'était peut-être tut trop longtemps et qui, même s'il avait encore quelques réserves, devait impérativement laisser couler un peu de ses émotions ce soir.

SEIJÛRÔ Je vais fort probablement quitter le Bloody Sunday un jour ou l'autre. Je l'ai déjà prévu, je ne te le cacherai pas... Il me semble que ce départ est immanquable.

Il observe un moment le plafond, son regard en oeil de chat s'accrochant sur un petit défaut qu'il perçoit nettement grâce à ses dons vampiriques. Puis, finalement, il penche la tête, quelques longues mèches d'ébène suivant le mouvement alors qu'il vient observer le doux visage de Sensui.

SEIJÛRÔ Je l'ai prévu et j'y compte tout simplement parce qu'après une petite cinquantaine d'années, tu ne peux généralement pas t'empêcher de bouger, d'aller voir ailleurs si la vie ne serait pas plus intéressante... Ma plus grande crainte est qu'un jour, tu décides de partir en prenant pour acquis que je resterai au Bloody Sunday. Que je laisserai quelques centaines d'années s'écouler avant de te revoir... Dis-moi comment pourrais-je faire une telle chose en gardant toute ma tête ? Veux-tu faire de moi un fou, Sensui ?

Probablement pas... mais de toute évidence, l'un comme l'autre n'avaient jamais évalué exactement quelle importance ils avaient dans la vie de l'autre. Étaient-ils vraiment rendus au même point à ce propos ? Il lui semblait soudainement qu'il y avait une petite lueur d'espoir pour que ce soit effectivement le cas... Il y a un long moment de silence pendant que Seijûrô semble songer à ce qu'ils étaient en train de s'avouer. et finalement, pour le rompre, il ne trouve qu'à s'exprimer à son tour d'une voix chantante, grave mais aussi réconfortante, au ton vivant.

SEIJÛRÔ Nen-nen korori yo, Okorori yo. Bōya wa yoi ko da, Nenne shina. Bōya no omori wa, Doko e itta ? Ano yama koete, Sato e itta. Sato no miyage ni, Nani morouta ? Den-den taiko ni, Shō no fue...

Le grand vampire penche davantage la tête pour baiser le front de Sensui, grimaçant légèrement alors qu'à nouveau ses côtes le font souffrir. La main précédemment posée contre son ventre nu se dirige lentement vers l'ouverture du yukata du châtain, se glissant entre les deux pans pour rejoindre la peau nue d'un ventre qui lui semble si fragile... Seijûrô sait néanmoins que ce n'est qu'illusion, Sensui étant solide comme un rock, bien que ce soit la première fois qu'il s'autorise à poser ainsi sa main à même l'épiderme nu de ce vampire qui aurait tout compte fait pu être nymphe.

SEIJÛRÔ J'ai besoin de toi... D'une façon toute nouvelle, néanmoins. Plus comme l'élève a besoin de son maître. J'ai besoin de toi d'une façon que tu m'as toujours refusé sans y mettre de mots. Et peut-être ne suis-je réellement pas prêt à une relation d'égal à égal. Mais ce qui me chagrine, c'est qu'en y pensant bien, je ne le serai jamais. Trop d'années nous séparent... Et dans mes nuits d'insomnie, je doute finalement être celui qui saura te garder à ses côtés jusqu'à la fin des temps.

Puis, après un dernier baiser contre le front parsemé de quelques mèches soyeuse, Seijûrô ajoute finalement :

SEIJÛRÔ Je ne serai jamais prêt à partir... Jamais capable de vivre sans toi. Ne crois pas que c'est parce que je suis incapable de subvenir à mes besoins. Ce n'est pas une question d'utilité, mais de sentiments...

Rien de plus, rien de moins. Et ces confessions au sein de leur nuit purement vampirique ne quitteront jamais cette chambre.


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Kuromiya Sensui


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Mer 25 Jan - 12:50



Seijûrô lui rend sa tendresse et si ce n’était pas de ses mains froides, il aurait réellement pu apprécier sentir les longs doigts de pianiste caresser son genoux et remonter sur sa cuisse. Mais présentement, alors que son corps à lui était encore chaud, cette caresse le fait frissonner tout autant de bien que de froid. Pourtant Sensui ne bouge pas. Il ne le ferait pour rien au monde, préférant rester lover contre un Sei’ qui semble en adéquation avec ses envies câlines. Pas qu’il en ait réellement douté à un moment, certes… Mais sait-on jamais ? Seijûrô pouvait avoir des réactions très inattendues pour peux qu’on touche à son orgueil et Sensui savait que c’était exactement ce qu’il avait. En même temps… Seijûrô n’avait pas fait mieux de son côté. Disons qu’ils avaient été très « dent pour dent, œil pour œil ».

Ca ‘aurait jamais été possible si son fils n’avait pas éprouvé autant de difficulté à se soigner. Mais c’était vrai qu’il avait une tare à ce niveau là et en soit, Sensui s’inquiétait. Lui n’était pas craint parce qu’il était le plus fort ou le plus impressionnant au départ, évidemment… Mais parce qu’il avait su développer ses dons vampiriques avec maestria, sans fausse modestie. Il avait apprit à se servir de sa force, de ses capacités, à réguler sa faim et à faire profiter son corps de ses repas… Et dans un combat, il savait se régénérer au plus vite si c’était nécessaire et en usant du minimum possible d’énergie. Un combat de vampire c’était certes de la force brute mais c’était aussi de l’endurance.

Est-ce que Sensui savait se battre ? Il maîtrisait quelques arts guerriers oui. Mais il en faisait peu usage et avait peu d’entraînement c’est vrai. Parfois il le faisait, se rendant dans un dojo d’un vampire de sa connaissance pour ne pas rouiller, en quelque sorte. Mais de toute évidence, ses points forts n’étaient pas là… Sensui avait la maitrise de son état vampire. Et c’était ce qui faisait de lui un vampire à craindre…

Seijûrô a un petit gémissement de douleur et Sensui continu de caresser de manière aussi apaisante qu’il le peut. Fallait pas croire que parce qu’il était à l’origine de la douleur de Seijûrô, il ne souffrait pas de le voir mal en point. Pas parce qu’on puni les gens qu’on aime qu’on y prend plaisir et sans aucun doute possible, blesser Sei’ était une chose qu’il avait en horreur. Heureusement, ça n’était pour ainsi dire jamais arrivé avant aujourd’hui. Lorsqu’il était un tout jeune vampire, il était arrivé qu’ils luttent un peu ensemble et là forcément… Mais ça avait vite passé à Seijûrô. Il s’agissait des appels du sang et de la faim… Sei’ les avait vite gérés ou tout au moins, il avait vite apprit à faire avec.

Son bébé se souvient de leurs premiers jours à Tôkyô et Sensui est des plus pensif. Ca avait été un grand bouleversement que de passer des plages calmes au tumulte déjà bien présent des rues de Tôkyô. Il y avait eu une brève frayeur à l’époque dans le comportement de Seijûrô et pourtant il s’était adapté vite et bien. A cette occasion, sans nul doute, Seijûrô avait il comprit qu’il n’avait pas grand-chose à craindre. Les chasseurs, plus nombreux dans la capitale… Quelques vampires plus belliqueux… Et lui, dans une certaine mesure, même si Sensui ne se serait pas amusé à devenir une menace pour Seijûrô.

Sei’ se vexe au sujet de la guérison justement, qui ne le rend pas aussi fort qu’il pourrait l’être… Mais Sensui ne tempère pas. Au fond, si c’était l’une des impulsions qu’il fallait à Seijûrô pour se concentrer d’avantage sur cet aspect de son vampirisme, pourquoi pas ? « Un mal pour un bien », ce n’est pas ce qu’on dit ?

Son prénom franchit les lèvres pleines de son fils à plusieurs reprises, chaud, indécent… Tellement qu’il aurait sans nul doute eu sa place dans un film érotique, rien que ça. Il aurait même pu subir la censure tellement cette façon que Sei’ avait de le dire était presque… Sexuelle ! Ca en fait même frissonner Sensui dont la langue revient jouer un instant sur la nuque découverte. Son bassin vient se loger un peu mieux contre celui de Seijûrô mais il n’en fait pas plus, ne transgressant pas non plus ses propres principes.

Malgré cet aspect très sensuel que prend donc son prénom dans la bouche de Seijûrô, il y a autre chose qui y est mélangé. De la douleur, tout aussi bien physique que morale en fait.

Seijûrô bascule sur le dos, non sans pénibilité et Sensui s’écarte juste une minute pour lui laisser toute la latitude nécessaire. Sei’ se pose donc, ses cheveux de suie s’emmêlant un peu plus sur l’oreiller, son corps robuste malgré les blessures présentes prenant sa place dans le moelleux du matelas… Et c’est lui qui vient rechercher leur proximité, venant passer un bras autours de ses épaules, l’attirant à nouveau à lui, se faisant presque… Protecteur alors même que dans la réalité, les rôles étaient tout autre.

C’était vrai qu’on les avait déjà confondus. Combien de vampires nouvellement arrivés ou créés avaient prit Seijûrô pour lui et inversement ? Ca l’avait toujours relativement vexé. Certes, il aurait pu tomber plus mal que sur une méprise avec son fils vampirique mais son instinct de chef de meute s’en sortait généralement égratigné et Sensui pouvait être salement grognon quant il voulait.

Quoi qu’il en soit, cette façon d’échanger leur rôle était de plus en plus fréquente. C’était… Particulier. Certes, Sensui avait déjà eu des relations protectrices mais Sei’… Ce n’était pas vraiment pareil. Et si Sensui a un instant de résistance au départ, il finit par se laisser faire, revenant se poser tout contre Seijûrô tout en prenant garde à ne pas lui faire mal plus que de raison.

    ◈ Je vais fort probablement quitter le Bloody Sunday un jour ou l'autre. Je l'ai déjà prévu, je ne te le cacherai pas... Il me semble que ce départ est immanquable.


Sensui se crispe et tout vampire de huit cent et quelques années qu’il soit, il est à deux doigts de faire un caprice. Il aurait envie de crier, de protester et peut être même de pleurer lorsque Seijûrô lui confirme qu’il a déjà prévu de quitter le nid familiale. D’ailleurs, Sensui se redresse légèrement, prêt à quitter le lit pour retourner à sa chambre, amer, triste, frustré… Mais trop fier pour dire quoi que ce soit.

    ◈ Je l'ai prévu et j'y compte tout simplement parce qu'après une petite cinquantaine d'années, tu ne peux généralement pas t'empêcher de bouger, d'aller voir ailleurs si la vie ne serait pas plus intéressante... Ma plus grande crainte est qu'un jour, tu décides de partir en prenant pour acquis que je resterai au Bloody Sunday. Que je laisserai quelques centaines d'années s'écouler avant de te revoir... Dis-moi comment pourrais-je faire une telle chose en gardant toute ma tête ? Veux-tu faire de moi un fou, Sensui ?


Oui… Non… Peut être… Sensui ne sait plus du tout quelle est la bonne réponse à cette question ou à ces récriminations contre lui. Il ne se lassait pas de Seijûrô et avait l’impression que ça n’arriverait jamais. Pourtant c’est vrai que ça lui passait souvent. Ses relations étaient toujours éphémères, prenant fin à un moment ou à un autre, généralement de son fait. Un jour, il se réveillait et se rendait compte que la flamme n’y était plus. Et il partait sans vraiment regarder derrière lui. Mais en même temps, il avait vu passer tant d’années, tant de siècle même… Les êtres humains avaient déjà du mal à vivre la moitié de leur vie avec une seule et même personne… Alors des siècles durant ? Est-ce que c’était seulement possible ? L’expérience tendait à prouver à Sensui que non.

Et ce qu’il partageait avec Sei’, Sensui n’était pas disposé à le briser pour des envies de femmes enceintes.

Seijûrô se met à chantonner de sa voix grave et chaude la même berceuse que lui un peu plus tôt et Sensui reste sans rien dire un moment. Il écoute simplement, profitant un peu et laissant donc Sei’ inverser les rôles, étant celui qui protège et qui console pour l’heure.

Un baiser est déposé sur son front, une main vient glisser sous un pan de son yukata et Sensui entre-ouvre légèrement les lèvres, venant caresser de son nez celui de l’autre vampire. Il n’y avait pas plus de volupté ou que ce soit dans le monde à ce moment précis que dans ce lit alors qu’ils cajolaient et même un peu plus que ça…

    ◈ J'ai besoin de toi... D'une façon toute nouvelle, néanmoins. Plus comme l'élève a besoin de son maître. J'ai besoin de toi d'une façon que tu m'as toujours refusé sans y mettre de mots. Et peut-être ne suis-je réellement pas prêt à une relation d'égal à égal. Mais ce qui me chagrine, c'est qu'en y pensant bien, je ne le serai jamais. Trop d'années nous séparent... Et dans mes nuits d'insomnie, je doute finalement être celui qui saura te garder à ses côtés jusqu'à la fin des temps.


Aussi étonnant que ce soit, ce genre de déclaration vient un peu briser le cœur de Sensui. Sa main revient caresser le torse dénudé… Remontant sur le ventre ferme, sur les pectoraux mieux dessiné qu’on ne le soupçonnait peut être.

    ◈ Je ne serai jamais prêt à partir... Jamais capable de vivre sans toi. Ne crois pas que c'est parce que je suis incapable de subvenir à mes besoins. Ce n'est pas une question d'utilité, mais de sentiments...


Sensui acquiesce, restant néanmoins silencieux plusieurs longues minutes. Il réfléchit à toute cette situation et finalement…

    ◈ Il faut que je te parle de quelque chose, Seijûrô…


Le vampire se redresse en position assise, continuant néanmoins de caresser le ventre nu de son fils avant d’admettre pour la première fois en cent ans :

    ◈ J’ai déjà rencontré mon Calice…


Son regard remonte jusqu’à celui de son fils, s’y ancrant fermement. C’était difficile à admettre pour lui. En fait, tout ce qui concernait les calices était déjà délicat… Mais ça l’était encore plus à présent parce que ça concernait Seijûrô et que tout était devenu compliqué entre eux. Par sa faute peut être. Sûrement.

    ◈ Je l’ai rencontré dans l’endroit le plus improbable du monde sur le trajet de Nikkô à Tôkyô.


C’était clair non ?

    ◈ Je ne pouvais pas te tuer, je ne pouvais pas faire de toi un calice. Tu étais différent à la première seconde, la première goutte…


Sensui se penche, déposant un petit baiser près du nombril de l’autre vampire. Il en dépose d’autre tout autour, allant même jusqu’à la barrière du pantalon… Et finalement il remonte, toujours en pluie de petits baisers, remontant dans le cou puis sur la joue de Seijûrô, la commissure de ses lèvres, le vallon de celles-ci. Sensui vient par-dessus Seijûrô, ne venant peser de nulle part sur le corps blessé sous le sien.

    ◈ Il faut être sage mon ange… C’est mieux.


Puis venant défaire une épaule de son yukata, il étire la tête pour présenter sa jugulaire à Seijûrô.

    ◈ Viens. Bois. Tu as besoin de force pour te régénérer. Je vais t’aider…


Son regard se pose sur l’autre vampire, triste et puis il se referme, attendant.

    ◈ Promet moi de me le dire quand tu partiras…


Sinon il e répondait probablement plus de rien… Sensui pouvait être un temple de calme… Mais il réagissait très mal face à la douleur de l’âme…


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Kuromiya Seijûrô


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Lun 13 Fév - 3:56


Ce moment de pure intimité, Seijûrô ne l'aurait échangé pour rien au monde avec qui que ce soit. C'était dans ce genre de proximité qu'il pouvait encore croire en ce côté unique qu'avait leur étrange relation. Ce n'était ni totalement un lien parental, ni totalement un lien amical qu'il y avait entre eux. Y avait-il aussi des sentiments beaucoup plus profonds ? Sûrement... mais Seijûrô avait un peu peur de les nommer, malgré tout. Peut-être parce qu'il craignait l'erreur. Auquel cas, mieux valait ne rien dire, car il risquait fort bien de se tromper, en effet. Sensui était... étonnamment changeant. C'était d'ailleurs ce qui lui faisait affirmer que dans une cinquantaine d'années tout au plus, ils ne seraient plus au Bloody Sunday. Sen se serait lassé, n'est-ce pas ? Et de lui, se lasserait-t-il ? Tout portait à croire que non, ce soir...

Car Sensui se faisait non seulement chat, il lui murmurait aussi des paroles tout sauf décourageantes à l'oreille. Malgré la douleur physique, Seijûrô était tout réceptif à Sensui et à ces caressants propos qu'il avait tenu. Néanmoins, la suite le laisse légèrement dubitatif... Car le beau vampire aborde là un sujet qui n'était pas courant entre ses lèvres...

SENSUI Il faut que je te parle de quelque chose, Seijûrô… J’ai déjà rencontré mon Calice…

La réponse tombe durement dans l'oreille d'un Seijûrô qui ne s'attendait assurément pas à ce que ce sujet bien précis soit abordé ce soir... et encore moins à ce que Sensui lui avoue qu'il avait déjà eu la fugace pensée d'avoir un calice. Et si elle n'avait sûrement pas été posée ainsi, il était clair qu'elle avait dût lui traverser l'esprit quelques secondes pour qu'il sache très bien qu'il était en présence du dit calice... Et malgré tout, malgré leur intimité présente, les bonnes dispositions de Sensui, les siennes qui sont tout aussi bonnes... Seijûrô ressent une douloureuse pointe de jalousie lui transpercer le coeur. Peut-être même qu'alimenté par la faim, une petite lueur rougeâtre passe brièvement dans le regard de chat de Seijûrô.

Mais finalement, il semblerait que ses craintes ne soient pas fondées, car ce qu'ajoute Sensui est clair comme de l'eau de roche. Ainsi, ce calice, il l'avait rencontré sur le trajet de Nikkô à Tôkyô... Seijûrô prend une profonde inspiration, fermant un moment les yeux sans cesser de caresser un joli bras de Sensui, sous la manche ample de son vêtement.

SENSUI Je ne pouvais pas te tuer, je ne pouvais pas faire de toi un calice. Tu étais différent à la première seconde, la première goutte…

Sa main se retire doucement du bras du vampire puisque ce dernier bouge. Il n'en est pas plus hors de portée, néanmoins, et Seijûrô étire le bras tout en rouvrant les yeux alors que Sensui descend sur son ventre en une cascade de petits baisers qui le font frissonner de la tête aux pieds. Peut-être était-il encore frais à cause du manque de nourriture qui lui était pour ainsi dire imposé, mais Seijûrô sentait néanmoins ses reins se réchauffer d'une façon tout à fait délectable au rythme des baisers humides déposés contre son épiderme. Combiné à ces douces révélations qui franchissaient le seuil de ces lèvres en pétales de rose, il était évident que le désir de Seijûrô venait d'atteindre un point de quasi non retour. Quasi... parce que avec Sensui, on ne sait jamais.

Et de fait, alors que le magnifique vampire grimpe sur ses cuisses, il lui affirme qu'ils doivent être sage. Que c'est « mieux ». Seijûrô n'en est absolument pas convaincu ; est-ce réellement nécessaire de le préciser ? Quoi qu'il en soit, alors que la main de Sensui écarte habilement un pan de son yukata, il reconnecte un minimum, réalisant que c'était là exactement ce qu'il lui avait promis quelques jours plus tôt... et ce en quoi Seijûrô n'avait cru qu'à moitié, réalisait-il maintenant. Il a d'ailleurs quelques secondes d'incertitude, bien que les paroles de Sen aient été plus que claires. Il tend un bras, caressant du bout de ses doigts frais la courbe sensuelle du cou de l'autre vampire, désireux, mais aussi étrangement inquiet. Que disait-on à un homme qui vous avouait avoir trouvé en vous son âme soeur avant de vous offrir le plus précieux des présent, soit son sang ?

La question se posera plus tard... car finalement, après un petit effort conséquent et un léger gémissement de douleur néanmoins perdu dans les brumes de ses envies, Seijûrô se redresse pour se courber par-dessus la frêle et pourtant si puissante silhouette de Sensui. Son parfum fleurit lui saute au nez, finissant de le faire complètement décrocher. Le sombre vampire entrouvre les lèvres, laissant un moment ses crocs frôler l'épiderme de soie de Sensui, s'imprégnant seulement de ce que le moment avait d'intense et de sensuel. Et finalement, après un temps qui lui semble tout aussi court qu'infiniment long, les crocs de Seijûrô se plantent dans la chair tendre. Il ferme les yeux, laissant une multitude de sensations l'envahir alors que le sang de son mentor, de son maître, s'infiltre entre ses lèvres, glissant lentement le long de sa gorge, le réchauffant comme jamais aucun sang n'avait su le faire.

Le liquide sirupeux était impossible à définir. Son goût, sa texture, son odeur... Les mains de Seijûrô se pressent plus fermement sur les hanches fines de Sensui alors qu'il boit, ayant du mal à garder le sens de la mesure. La tête lui tourne brièvement alors que ses mains se font caressantes. L'une d'entre elle, loin d'être sage « pour le mieux », glisse lentement jusqu'à l'entrejambe de Sensui, y faisant doucement pression alors que les effets aphrodisiaque de cette morsure se font sentir plus que jamais. D'ailleurs, un grognement d'envie franchit le seuil des lèvres du vampire qui, par dépit, réalise qu'il serait plus que temps de cesser cette douce torture. Aussi, après une brève hésitation, l'envie de continuer à profiter de cette ambroisie étant plus forte qu'il ne l'aurait soupçonnée, Seijûrô se détache à regret du coup de Sensui. Son regard s'attarde un moment sur la marque laissée, nette, propre... rouge et perlant légèrement de quelques gouttes de sang...

Sei' se penche seulement pour y glisser la langue, puis déposer un petit baiser contre celle-ci, tendre. Il ferme un moment les yeux, se concentrant sur ses côtes cassées qui, semble-t-il, retrouvent un peu plus de leur vigueur. Néanmoins, ce n'est pas le moment pour la guérison complète... Ça lui prendrait encore trop d'énergie. Aussi en revient-il rapidement à Sensui, plongeant dans son grand regard mordoré, murmurant lentement :

SEIJÛRÔ Je n'ai aucune envie d'être sage... Plus maintenant. Tu le sens, toi aussi ? Le désir qui nous étreint douloureusement ? Je sens le tiens sous ma main...

Il a un moment d'hésitation avant de finalement venir happer les douces lèvres des siennes pour un baiser qui ne ressemble en rien à leurs échanges habituels. Sa langue vient goûter à celle de Sensui alors qu'il tente de lui communiquer un peu de ces arômes délectables qu'il venait de goûter. Puis, c'est le mouvement en trop... Seijûrô se rapproche un peu trop de Sensui et ses côtes lui rappellent douloureusement que bien que son épiderme soit à nouveau chaud malgré la quantité de sang pourtant encore faible qu'il avait ingéré, il n'est pas guérit, loin de là. Seijûrô se laisse retomber contre le matelas dans un petit râle d'impuissance et de frustration. Ses mains saisissent rapidement celles de Sensui, les serrant doucement.

SEIJÛRÔ Pourquoi parler de cette façon ? Pourquoi être certain que je partirai loin de toi un jour... amour ?

Son regard supplie et sa voix flanche légèrement alors qu'il murmure ce petit mot tendre qu'il n'avait jamais eu auparavant. Dans quelle galère s'était-il réellement embarqué ? Sensui ne le reverrait-il pas comme un malpropre ? Seijûrô avait l'impression qu'il était complètement désinhibé... et c'était particulièrement effrayant. Ses envies, ses pulsions... Il glisse lentement la langue contre ses crocs, sans quitter Sensui du regard.

SEIJÛRÔ Reste avec moi aujourd'hui...

Peut-être n'était-il pas en état de pouvoir réellement profiter de leur « nuit »... mais Seijûrô avait envie de savoir le beau vampire à ses côtés pendant tout ce temps. Et finalement...

SEIJÛRÔ Je ne partirai pas sans te le dire, je te le promet.

Parce qu'il le lui devait bien...


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Kuromiya Sensui


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Ven 17 Fév - 10:51



Seijûrô ne se jette pas sur sa jugulaire comme la misère sur le monde. Et c’est mieux comme ça parce que Sensui avait toujours été très frileux quand il s’agissait d’offrir ses propres veines. Sans aucun doute, avoir été calice avait été un traumatisme profond et plus encore que d’être rares, ceux qui avaient goûté son sang pouvaient se compter sur les doigts d’une seule main. Seijûrô allait être de ce nombre aujourd’hui et Sensui n’avait aucune opposition à y faire. Il voulait le faire et savait que son fils comprendrait toute l’intimité et la particularité qu’il lui accordait alors.

Les canines de l’autre vampire griffe sans douleur son épiderme un instant et Sen ferme les yeux, anticipant la petite piqûre en aiguille et surtout, les probables sensations qui suivraient. Cette parade toute vampirique que leur race avait développé sans savoir comment et qui faisait qu’une morsure était un acte d’une rare sensualité pour peu que son auteur ne soit pas bestial. Son corps connaissait déjà les effets mais présentement, alors que Seijûrô caresse son corps, ils lui semblaient démultipliés.

Faisait-il une erreur ? Sensui se faisait l’effet du maître qui disait « non » à son élève tout en le laissant faire. Pour peu qu’il y repense au lendemain, il se maudirait peut être mais là… Là non. Il se contente de faire silence, venant respirer le parfum propre à Seijûrô, mélange d’un shampoing, de sa peau, d’un quelconque flacon et des odeurs propre au Bloody Sunday. Il reste tranquille, attendant que Seijûrô prenne ce qu’il lui offrait et de fait, son fils finit par mordre.

S’il avait été du genre à avoir le réflexe de respirer, Sensui aurait bloqué cette dernière dans ses poumons, il s’en rendait compte. Pourtant il n’avait pas réellement été surprit… C’était juste… Très particulier. En se concentrant un peu, il pouvait sentir son sang affluer et se déverser entre les lèvres pleines de Seijûrô. Il pouvait sentir ses crocs, plongés dans sa chair, transperçant comme deux petites aiguilles cette artère gonflée…

Les sensations ne se font pas attendre et son corps lui semble tout engourdit au départ. Puis chaud alors même que dans la réalité, il allait perdre un peu en température quand Seijûrô aurait cessé de boire. Disons que le feu était très différente et aussi physique que psychologique.

Une main de Seijûrô se fait tout sauf sage, glissant entre ses cuisses, se perdant à hauteur de son entrejambes, exerçant une pression qui ne fait que lui mettre un peu plus le feu et quand Sei’ laisse échapper ce qui a tout d’un gémissement, Sensui ne peut en retenir un, sentant son corps définitivement réceptif. Et contre la main de Seijûrô, il trahit tout à fait l’état d’excitation qui est le sien, commençant à se tendre de manière pour le moins indécente. Mais il y avait de ces choses qu’on ne maîtrisait pas…

Finalement, après un temps qu’il ne saurait juger ni interminable ni trop court, Seijûrô le relâche… Sensui reste sans bouger et nul doute que s’il avait été humain, son cœur serait en train de battre à tout rompre. La morsure était terminée mais il restait encore dans une sorte de flou… Une brume qui se dissipait plus lentement que la sensation vertigineuse.

Sensui parvient néanmoins à se concentrer assez pour réparer son épiderme troué, guérissant ces deux petites traces si particulières qu’il ne voulait pas garder sur sa peau. Il assumait ce qui venait de se passer entre Seijûrô et lui mais Sensui aurait préféré parader nu au Bloody Sunday à une heure d’affluence plutôt que de dévoiler ces marques à qui que ce soit. Il y avait « intimité » et « intimité » pour lui. Peu importe ce qu’on en pensait… De toute façon, bien des vampires pensaient comme lui non ? Surtout dans la tranche dite « vieillissante ». Les jeunes avaient parfois trop facilement tendance à offrir leur gorge, ne comprenant pas toujours ce que ça avait d’avilissant. C’était aussi un enseignement qu’on leur prodiguait… Le sang c’était la vie pour eux… Alors pourquoi donner sa vie à un vampire pour lequel on aurait pas autant donné de son vivant… ?

◈ Je n'ai aucune envie d'être sage... Plus maintenant. Tu le sens, toi aussi ? Le désir qui nous étreint douloureusement ? Je sens le tiens sous ma main...

Et comme de fait, ce « désir » que Seijûrô sentait sous sa main fait gronder Sensui à voix basse. Il était indéniable que présentement, s’il n’avait pas été en conflit avec lui-même, il aurait laissé glisser ses propres mains sur le corps de Seijûrô. Qu’il aurait goûté son épiderme de sa langue, de ses doigts… Indéniable qu’il aurait déployé tout ce qu’il avait de charme mais aussi de technique pour cesser ce flirt qui n’en était plus vraiment un histoire d’en venir à quelque chose de beaucoup plus charnel.

Seijûrô vient chercher ses lèvres et le baiser est plus passionnel que chaste, comme les autres fois. Il y a ce goût encore présent de son propre sang sur la langue de l’autre vampire qui l’électrise d’autant plus bien que quelque part au fond de lui, Sensui rage de se faire ainsi trahir par ses propres envies au détriment de ses valeurs.

Il est alors étonnant de voir que si le corps de Sensui le trahissait tant et succombait, c’est celui de Seijûrô qui les oblige à s’arrêter… La main de l’autre vampire s’éloigne de son anatomie alors que ce dernier, entre douleur, rage et impuissance, se laisse à nouveau tomber contre le matelas.

◈ Pourquoi parler de cette façon ? Pourquoi être certain que je partirai loin de toi un jour... amour ?

C’était un peu agaçant, pour Sensui, de ne pas savoir comment rembarrer Seijûrô qui l’appelait « amour ». Frustrant en fait. Essentiellement parce que le cœur et la raison se disputaient le moment. Non, il n’était dépourvu ni de l’un ni de l’autre même si pour le premier, beaucoup formulaient des hypothèses en ce sens. Sensui avait un cœur et depuis quelques temps, c’était à ce dernier que Seijûrô s’adressait. Il savait comment le faire et Sensui s’indignait de le voir si bien faire…

◈ Reste avec moi aujourd'hui...

Est-ce que Sensui aurait accepté si Seijûrô avait été en pleine maîtrise de ses moyens… ? Non en fait, la question ne se posait probablement pas… Parce que si Sei’ avait été au plus fort de ses dispositions, ils seraient probablement déjà en train de faire l’amour et c’était… Effrayant comme constatation pour Sensui. Il s’était complètement laissé dépasser.

◈ Je ne partirai pas sans te le dire, je te le promets.

Sensui se penche, sans venir poser son poids sur Seijûrô qui était toujours blessé, il en était conscient. Il pose un instant son front contre l’oreiller de son fils, restant joue contre joue, sans rien dire, sans plus bouger et en fait, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer : sans réfléchir à rien de particulier non plus. Sensui laissait juste son corps se dégager de ces effets de la morsure qui le laissaient décidément bien trop muet et réceptif. Sans doute parce que même sans elle, il était déjà plutôt réceptif au grand vampire…

Finalement, Sensui se redresse, juste assez pour passer sur le côté du lit de Seijûrô qui était vide. Il s’y laisse tomber, évitant au départ une trop grande proximité, au moins le temps qu’il recouvre tous ses esprits. Et pendant un moment, il reste encore des plus silencieux. Pas qu’il n’ait rien à dire… Mais rien ne lui semblait réellement important soudainement.

Sensui remonte la couverture sur ses épaules, se couchant sur le flanc, regardant au départ un point imaginaire sur celle-ci avant de remonter les yeux sur Seijûrô.

◈ Je reste ici.

De toute façon, cette information devait déjà avoir été remarqué chez le beau vampire non… ?

Sauf qu’il a à peine prononcé ces mots que Runa, avec un timing pour le moins très louche, fait son apparition. Elle souffle dans sa direction avant de venir se poser contre son maître et Sensui ferme les yeux, plus vexé que jamais, se tournant sur l’autre flanc pour regarder le mur et tourner le dos à Seijûrô. Un jour, il allait vraiment lui tordre le cou à cet animal. C’était miraculeux qu’elle soit toujours vivante après tout ce temps !

La seule raison pour laquelle il ne s’offusque pas à voix haute, réclamant qu’elle soit chassée, c’est parce qu’elle lui donne un peu de répit pour réfléchir à tout ce qui était arrivé entre eux ces derniers temps. Leur rapprochement, leur complicité, ces baisers qui gagnaient toujours en intensité… La façon que son corps avait eu de réclamer celui de Seijûrô…

◈ J’ai prévu d’aller un weekend à Shizuoka.

Enfin… Il venait de décider ça à l’instant quoi.

◈ J’ai besoin de réfléchir. J’aimerais voir la mer et les sources chaudes.

De toute façon, il était aussi vrai que ces décors lui manquaient réellement. Et pour que Sei’ ne s’imagine pas qu’il l’envoyait mourir comme un malpropre :

◈ Tu pourras m’y rejoindre à un moment si tu voulais et que tes côtes te le permettaient.

Puis repensant à Runa, il se crispe quand même, admettant :

◈ Sans ton chat, je préfèrerais.

D’ailleurs, puisque le moment y était propice il reconnaît :

◈ Je hais cette chatte autant qu’elle me hait. Si elle se pensait plus forte que moi, ça fait longtemps qu’elle m’aurait attaqué. Tu nous place dans une sorte de compétition dégradante en ne mettant pas les points sur les « i » avec elle. Je me sens humilié, agacé, irrité.

Continuant de fixer son mur de manière résolue il ajoute :

◈ Elle a un timing absolu pour ce qui est de briser des bons moments et me faire partir au quart de tour. Je ne veux plus parler de tout ça. Je vais m’énerver.

C’était accorder beaucoup de pouvoir à Runa pour le coup et sans doute qu’elle avait beaucoup à se reprocher mais pas d’être le mur entre Sei’ et lui. Toujours est-il que présentement, il se sentait inexplicablement remonté et que la chatte noire ne faisait qu’en rajouter. Il n’aimait pas la compétition, surtout quand il s’éprenait… Alors le faire avec un stupide animal à fourrure charbon…


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Sam 3 Mar - 6:42


Seijûrô était prêt à pardonner les coups, les blessures... La douleur et même l'impuissance qui s'y reliait. Dans le fond, en avait-il vraiment voulu à Sensui ? N'avait-il pas pardonné dès que le geste avait été posé, non seulement à cause de son propre comportement qui valait à Sen des circonstances atténuantes, mais aussi tout simplement parce qu'il est Sen ? Probablement, oui, même si jamais en cent ans et même mille, Seijûrô ne voudrait l'admettre. Il avait trop de fierté pour ça... Trop la tête dure, aussi ! Mais Sensui n'avait-il pas déjà compris, depuis fort longtemps, que Sei' lui était entièrement dévoué ? Fils, ami et esclave... Il était tout ça de son plein gré, bien qu'à présent, il cherche à gagner une nouvelle place dans le coeur de son maître. Seijûrô n'était peut-être pas prêt à pousser autant que la situation l'aurait mérité pour avoir cette petite place au soleil -façon de parler-, mais il était prêt à néanmoins ouvrir les bras et bien montré à Sen qu'ils l'étaient, ouverts.

C'est une des raisons pour lesquelles ce soir, il se faisait si bavard. Et, avouons-le, même s'il avait pris la bonne résolution de se taire, le sang délectable qu'il goûtait encore du bout des lèvres, tout contre son palais et de la langue n'était pas pour l'aider à se contenir. Non... ce soir, Seijûrô voulait que Sensui soit mis devant la vérité... Car c'était bien le mot pour les sentiments qui les liaient, sentiments sur lesquels ils n'avaient jamais mis de mots, peut-être pas à tort néanmoins. Car alors que Sensui se penche sur lui, se lovant, posant son front contre l'oreiller qui, chaque jour, accueillait la marre de ses sombres mèches corbeau, Seijûrô réalise qu'il désire tant le vampire que c'en est douloureux. Il ferme les yeux, un petit gémissement aux lèvres... et non pas parce que son père vampirique blesse à nouveau ses côtes. Au contraire, Sensui prend mille précautions et même s'il le fait naturellement, Sei' en est conscient.

Une de ses mains se perd dans le dos du vampire, caressant du bout des doigts d'abord, comme s'il y avait encore une petite gêne entre eux... puis finalement, y mettant carrément la paume. Mais, soudainement, Sensui lui échappe, se couchant à ses côtés... mais loin, trop loin. Un froid polaire souffle un moment sur le coeur d'un Seijûrô dont les traits se durcissent. Que se passait-il donc ? Sensui n'était pas réceptif à ses paroles ? À ses sentiments ? Non... il y avait forcément autre chose, mais présentement, tout ce que le grand vampire sombre pouvait faire, c'était douter. Il était épuisé, il avait mal... Son caractère ne pouvait pas en être amélioré, forcément. Et c'est son côté un peu morose habituel qui reprend doucement le dessus, bien que Sensui, qui est à nouveau tourné vers lui, lui murmure qu'il reste. Oui... il avait compris ce point bien précis. Mais, restait-il seulement pour se coucher tout au bord du lit de peur que leurs épidermes entre à nouveau en contact ?

Et soudainement... Runa. Seijûrô a un petit « ah ! » surpris et doux alors que la chatte saute sur le lit, évitant soigneusement ses côtes endommagées. Néanmoins, lorsqu'elle souffle vers Sensui, il fronce les sourcils, peu ravit et, surtout, sachant fort bien comment les choses allaient se dérouler ensuite... et en effet, voilà que Sensui lui tourne soudainement le dos. Pour des bouderies d'enfant, qui plus est... En tout cas, selon l'humble avis de Sei', c'en était. Il ne comprenait pas comment le vampire pouvait être jaloux d'un simple chat ! Certes, Runa, c'était un peu plus que ça... Mais ça restait tout de même un chat.

SENSUI J’ai prévu d’aller un weekend à Shizuoka. J’ai besoin de réfléchir. J’aimerais voir la mer et les sources chaudes.

Même s'il ne le voit pas, Seijûrô opine doucement, son regard posé sur ce qu'il aperçoit de la nuque de Sensui entre les mèches noires. Distraitement, il caresse Runa d'une main, la chatte s'étant couchée de l'autre côté, sur le bord du lit, bien lové contre son flanc. Vraiment... la guerre que se livrait ces deux-là était tout bonnement ridicule. Quoi qu'il en soit, ce retour aux sources l'interpellait un peu. Shizuoka... Il lui semblait que ça faisait fort longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dans cette résidence secondaire, celle qui avait été le berceau de son enfance vampirique. Des souvenirs là-bas, il en avait par millier. Des bons... et des affreux, aussi.

SENSUI Tu pourras m’y rejoindre à un moment si tu voulais et que tes côtes te le permettaient.

Un petit sourire doux glisse sur les lèvres de Seijûrô. Le vampire tend la main... et alors qu'il est tout prêt de frôler avec douceur un des bras de son père vampirique...

SENSUI Sans ton chat, je préfèrerais.

L'atmosphère se refroidit une nouvelle froid alors que Seijûrô se crispe, ce qui n'aide en rien ses côtes blessées. Runa se redresse, captant visiblement ce changement d'humeur et n'étant pas de très bon poil, mais Seijûrô lui envoie un regard qui décourage la rébellion quelconque qu'elle aurait pu nourrir envers Sensui à l'instant.

SENSUI Je hais cette chatte autant qu’elle me hait. Si elle se pensait plus forte que moi, ça fait longtemps qu’elle m’aurait attaqué. Tu nous place dans une sorte de compétition dégradante en ne mettant pas les points sur les « i » avec elle. Je me sens humilié, agacé, irrité. Elle a un timing absolu pour ce qui est de briser des bons moments et me faire partir au quart de tour. Je ne veux plus parler de tout ça. Je vais m’énerver.
SEIJÛRÔ Eh bien moi, je veux en parler.

Le ton est incisif, presque tranchant et surtout, il n'incite pas trop à la réplique. C'était le genre de ton sur lequel Seijûrô ne s'adressait jamais à Sensui... mais cette fois, il était celui qui pouvait le déclarer haut et fort : il était temps que ces enfantillages cesse ! Ça lui bouffait carrément le moral de devoir constamment se poser entre ces deux-là ! Ne comprenaient-ils pas que ça lui faisait mal ? Naturellement, cette petite guerre insensée était plus importante que ses propres sentiments, assurément... Ainsi donc, c'est ce soir qu'ils mettaient effectivement les points sur les « i » une bonne fois pour toute ? Soit... Seijûrô se redresse tant bien que mal, étouffant une petite plainte, la ravalant par fierté alors même que ses côtes le font souffrir plus que jamais, semble-t-il.

Il cale comme il le peut un oreiller dans son dos, puis pose une main sur l'épaule de Sensui, l'invitant à se retourner vers lui. Pas question de laisser filer le sujet, puisque le vampire voulait tant résoudre ce problème... Eh bien soit, ils le feraient ! Peut-être pas entièrement de la façon dont Sen le désirait, mais ils tenteraient d'arriver à quelque chose ! Il y a un moment de silence pendant lequel on eût pu entendre une mouche voler. Seijûrô observe Runa qui, pour sa part, a le regard fixé sur Sensui. Et alors qu'elle commence à montrer les dents, son maître lui donne une tape derrière le crâne. Ses petites oreilles s'affaissent sur sa tête et elle pousse un miaulement outrée, courant au pied du lit pour y rester.

Sei' en revient à Sensui, posant son regard sombre sur le bel homme.

SEIJÛRÔ Ce chat, je l'aime. Runa m'a aussi sauvé la peau plus d'une fois. Elle n'est pas comme les autres chats et si tu la hais tant, c'est que tu le sais. Elle a une intelligence vive, bien plus qu'il n'est possible de l'expliquer et elle s'est elle aussi attachée à moi, il me semble.

Le vampire sait fort bien que Sensui n'allait pas apprécier, mais ne se démonte pas.

SEIJÛRÔ Runa n'est pas un caprice. Quand je l'ai vu, j'ai eu mal. Elle souffrait... et sa douleur résonnait en moi comme si elle me la communiquait. Je savais que je devais faire quelque chose. Je l'ai fais, sous ton autorisation. Et tu me parles injustement de caprices depuis un siècle. La vérité, c'est que j'avais aussi besoin d'un compagnon. Un compagnon qui ne me jugerait pas parce que je ne suis pas doué pour l'art « simple » de la guérison. Un compagnon qui ne chercherait pas à me pousser toujours au-delà de mes limites. Un compagnon à qui je pourrais raconter toutes mes peines et qui ne tenterait pas de les dédramatiser sans cesse.

Seijûrô tend la main, glissant le bout de ses doigts contre la ligne de la mâchoire de son père vampirique, secouant doucement la tête de gauche à droite dans un vague signe d'impuissance. Est-ce que l'homme serait vraiment prêt à mettre fin aux jours de Runa ? Très sincèrement, Sei' n'était pas certain... et préférait encore ne pas le savoir.

SEIJÛRÔ J'ai eu besoin que tu sois là de la façon contraire à celle de Runa. Et je n'échangerais pour rien au monde ton comportement avec moi. Il a fait de moi un vampire puissant malgré mon jeune âge. Et je sais, j'ai encore maints défauts et même si ça m'écorche de le dire, tu fais bien de me forcer à me corriger. De fait, d'un autre côté, il faudrait que Runa comprenne que tu es mon univers... Tu comprends, ça ? Tu es mon univers, Sensui et tu es jaloux d'une chatte ?!

Seijûrô soupire, fermant un moment les yeux, encore fatigué, mais trouvant de la force dans ce sang délectable qu'il avait ingéré quelques minutes plus tôt. De fait, posant à nouveau son regard en oeil de chat sur Sensui, Sei' assure :

SEIJÛRÔ La raison pour laquelle je ne réprimande pas Runa, c'est qu'à chaque fois, tu le prends comme une victoire personnelle alors que c'est tout sauf ça... Mais si tu le désires réellement, je le ferai comme je viens tout juste de le faire. Et tu dois me promettre en contre-partie de ne pas utiliser ces moments contre elle. J'aimerais qu'on soit... unis. Et pas divisés. Vous êtes les deux seuls êtres au monde entier que j'aime et qui peuvent m'approcher ainsi. Vous voudriez vraiment qu'il n'en reste plus qu'un ?! Que je sois solitaire à ce point ??

Il n'est pas certain de ce que Runa a bien pu comprendre, mais elle a la décence de poser sa petite tête triangulaire contre ses pattes avant tout en baissant les yeux, mimique comique de l'enfant qui serait pris en flagrant délit. Quant à Sensui... Seijûrô en revient au beau vampire, assurant d'une voix douce :

SEIJÛRÔ Je veux aller avec toi à Shizuoka. Tu sais que je ne peux pas laisser Runa seule ; elle sera malheureuse. Mais je te promet de lui apprendre quand elle doit rester en retrait et je tenterai de modifier son comportement envers toi. Je ne dis pas que ce sera facile, mais je le ferai.

Il fallait seulement que derrière, Sensui ne se présente pas comme l'ennemi, sinon il n'allait arriver à rien avec la chatte et ce, à juste raison...


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Kuromiya Sensui


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Ven 9 Mar - 12:07




Ca faisait quand même un petit moment à présent que Sensui ne s’était pas abandonné dans les bras d’un homme. Qu’il n’avait pas échangé quelques caresses de qualité, n’avait pas embrassé un épiderme rendu brûlant par l’ingestion de sang… Pas qu’il s’était sentit privé en réalité mais là, tout à coup, il fallait reconnaître que c’était tentant. Et peut être même, finalement, que s’il n’avait pas eu recours à ce genre d’attention extérieure, c’est parce que Seijûrô lui donnait une partie de ce dont il avait besoin, se refusant lui-même à leur donner à tous les deux le reste.

Par envie, désire, peur, caprice… Peu importait. Et pourtant, il venait se brûler un peu plus les ailes à chaque fois, réclamant un peu plus de proximité avec le vampire qu’il avait engendré, se donnant de bonnes raisons, trouvant des explications là où il n’y en avait aucune.

Puis ce chat. Ce maudit chat qu’il gardait sous son toit alors qu’il passait la moitié de son temps à souffler après lui ou fouiner dans ses appartements. Au-delà du simple fait que Sensui n’était pas l’ami des bêtes, cette chatte là ne faisait vraiment rien pour qu’il ne fasse que l’ignorer. Et c’était encore pire quand elle soufflait après lui devant Seijûrô et que ce dernier ne bronchait pas. L’orgueil de Sensui le vivait « vraiment » mal. Et voilà que justement, Sei’ veut en parler. Sensui garde le silence, se sentant épuisé alors même que ça n’aurait pas vraiment dût être le cas. Certes, il avait donné de son sang à Seijûrô… Mais encore assez peu.

Seijûrô se redresse un peu dans le lit, tant bien que mal… Puis l’encourage à se retourner et Sensui passe sur le dos, son regard sombre posé sur celui de son compagnon. Puis ce même regard descend jusqu’à Runa qui semble presque le défier… Mais alors qu’elle est à nouveau sur le point de faire le gros dos face à lui et que Sen pince les lèvres, la petite chatte se mérite une petite tape derrière la tête… Et cela surprend Sensui, ça se voit probablement, pendant l’espace d’une seconde. Il ne souvenait pas de la dernière fois que Seijûrô soit ainsi intervenu pour l’empêcher de se prendre pour la maîtresse de maison face à lui…

◈ Ce chat, je l'aime. Runa m'a aussi sauvé la peau plus d'une fois. Elle n'est pas comme les autres chats et si tu la hais tant, c'est que tu le sais. Elle a une intelligence vive, bien plus qu'il n'est possible de l'expliquer et elle s'est elle aussi attachée à moi, il me semble.

Sensui observe la chatte qui va se coucher au pied du lit pendant que Seijûrô commence à lui parler de tous les bons côtés de cet animal.

◈ Runa n'est pas un caprice. Quand je l'ai vu, j'ai eu mal. Elle souffrait... et sa douleur résonnait en moi comme si elle me la communiquait. Je savais que je devais faire quelque chose. Je l'ai fais, sous ton autorisation. Et tu me parles injustement de caprices depuis un siècle. La vérité, c'est que j'avais aussi besoin d'un compagnon. Un compagnon qui ne me jugerait pas parce que je ne suis pas doué pour l'art « simple » de la guérison. Un compagnon qui ne chercherait pas à me pousser toujours au-delà de mes limites. Un compagnon à qui je pourrais raconter toutes mes peines et qui ne tenterait pas de les dédramatiser sans cesse.

Hé bien voilà… Vraisemblablement, Seijûrô avait décidé de lui faire des reproches tout en lui expliquant que Runa faisait « mieux que lui ». Ou bien l’inverse. En tout cas, le résultat était le même. Encore. A croire qu’on lui reprochait de ne faire aucun effort dans cette situation et même, pendant un instant, Sensui songe au fait que Seijûrô est en train de lui dire qu’il lui fait grâce de leurs compagnies parce que franchement, la sienne leur était pénible.

◈ J'ai eu besoin que tu sois là de la façon contraire à celle de Runa. Et je n'échangerais pour rien au monde ton comportement avec moi. Il a fait de moi un vampire puissant malgré mon jeune âge. Et je sais, j'ai encore maints défauts et même si ça m'écorche de le dire, tu fais bien de me forcer à me corriger. De fait, d'un autre côté, il faudrait que Runa comprenne que tu es mon univers... Tu comprends, ça ? Tu es mon univers, Sensui et tu es jaloux d'une chatte ?!

Seijûrô finit ainsi par tempérer mais Sensui reste sans mot dire, sans expression particulière sur le visage, attentif mais attendant la fin de tout ce petit monologue. Il vient lui-même se redresser en position assise, sans s’adosser au sommier, fixant un point imaginaire dans l’obscurité.

Puis Seijûrô continu sa morale, les mettant finalement exactement sur le même piédestal tout en proposant un compromis qui le laisse mi-figue, mi-raisin.

◈ Je veux aller avec toi à Shizuoka. Tu sais que je ne peux pas laisser Runa seule ; elle sera malheureuse. Mais je te promets de lui apprendre quand elle doit rester en retrait et je tenterai de modifier son comportement envers toi. Je ne dis pas que ce sera facile, mais je le ferai.

Sensui a un petit regard critique envers Seijûrô, se demandant s’il comptait véritablement honorer cette promesse qu’il venait de faire. C'est-à-dire que cette « relation » qu’il y avait entre le maître et le chat, il fallait le voir pour le croire. Runa aurait pu faire n’importe quoi qu’elle aurait été « adorable » probablement. De fait, Sensui voulait mettre une chose au clair :

◈ Ca fait presque un siècle entier que Runa est ici. Je n’ai jamais levé la main sur elle, je n’ai même jamais crié après elle et pourtant, ce n’est pas l’envie qui m’a manqué plus d’une fois. Et elle ? Elle ne fait que souffler sur mon passage ou montrer les crocs, sortir les griffes… Et tu sais tout comme moi qu’il n’y a que l’instinct de préservation qui la retient de les poser sur moi…

Parce que certes, il était peut être bien devenu puéril et devenait très certainement très désagréable quant il était question de ce chat depuis un moment maintenant… Et peut être même qu’il en devenait bête et borné… Mais fallait pas non plus lui mettre sur le dos cette situation dans sa globalité…

◈ Evidemment que je perçois comme une victoire quand tu lui rappelle quelle est sa place, Seijûrô ! Ca n’aurait sûrement pas été le cas si dès le départ, certaines choses avaient été misent au clair.

Frustré, il ajoute également au sujet de son « comportement » et de ce que Runa était plus agréable que lui sur certains points :

◈ Je n’ai pas envie de compter les points.

Sur ce, Sensui se lève, sortant des draps sans s’éloigner du lit, refaisant le nœud par-dessus les pans de son kimono, tristement morose.

◈ Si tu fais ce que tu as dit, les choses s’amélioreront sans doute. Mais si rien ne change Sei’ ? Si malgré tes efforts et les miens, la situation ne s’arrange pas ? Que dirais-tu si j’avais un animal qui en permanence, quand tu m’approches depuis cent ans, s’énerve après toi ?

Parce que peut être qu’il ne comprenait pas à quel point Seijûrô pouvait tenir à Runa, mais Seijûrô ne faisait pas beaucoup d’effort non plus pour se mettre à sa place.

◈ Si j’avais voulu te faire de la peine ou si je n’avais tout simplement pas eu peur de t’en faire, j’aurais depuis longtemps déjà tordu le cou de ce chat pendant ton absence en prétendant de sa disparition. Je veux bien n’être pas exemplaire mais tu minimises un peu trop la situation. Qui dédramatise ?

Sensui soupire… Puis fait quelques pas dans la chambre, malgré tout plutôt détendu, ne parlant pas avec agacement… Il se sentait, à dire vrai, vraiment à côté de ses chaussures aujourd’hui. Il avait vraiment besoin de l’air de Shizuoka. Façon de parler bien sûr. En tout cas :

◈ Emmène là. Tu as ma promesse que je ne dirais rien au sujet de Runa dans les semaines à venir. Je n’aurais même pas « d’attitude » agressive.

Il tourne finalement la tête vers Seijûrô et finalement, il lui explique au sujet du fait qu’il soit à nouveau debout :

◈ J’ai besoin de me prendre un bain très chaud en écoutant un peu de musique classique.

Il y a un petit blanc et finalement, faisant de gros efforts :

◈ Tu veux venir avec moi ? Nous laisserons la porte ouverte.

Pour Runa…


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Mer 18 Avr - 5:02


Peut-être auraient-ils dût parler plus tôt du problème Runa, même si décidément, Seijûrô n'aimait pas appeler cette situation ainsi. Car visiblement, ils avaient tous les deux encaissé pas mal chacun de leur côté pendant cette quasi centaine d'années et ce n'était pas pour le mieux maintenant que ça sortait. Néanmoins, connaissant Sensui et se connaissant lui-même très bien, Seijûrô savait fort bien que la discussion aurait pu être mille fois pire... voire ne pas être une discussion, carrément, mais plutôt un échange de réplique acerbes qu'ils auraient tôt fait de regretter chacun de leur côté sans jamais oser l'avouer. La fierté était parfois un défaut, qu'on le veuille ou non...

Sensui se met sur ses pieds tout en parlant à son tour, en ayant visiblement long à dire sur le sujet. Seijûrô le suit du regard sans bouger, limitant au minimum ses déplacements. Ses côtes lui faisaient toujours mal, même si le sang que Sensui lui avait permis d'ingurgiter semblait animer le grand vampire d'une force intérieure certaine. Il se doute qu'à un moment ou à un autre, il devra s'élancer pour rattraper son mentor s'il ne veut pas le voir disparaître par la porte de ses appartements, mais Seijûrô redoute ce moment avec une frustration grandissante. Être impotent, c'est tout ce qu'il avait été pendant les vingt-quatre premières années de sa vie. À présent, cette seule pensée le rendait malade. Mais présentement, il se contient.

D'ailleurs, il est on ne peut plus attentif aux paroles de Sensui, malgré la grâce qu'il déploie à se mouvoir ainsi sans but précis dans sa chambre. Pour sûr, le gracile vampire n'est même pas conscient qu'il effectue une danse plaisante pour celui vers lequel il déverse son venin à propos de Runa. Peut-être est-ce ce qui rajoute du charme à cette valse paisible, au milieu du torrent de ses paroles. Seijûrô n'oserait pas reprendre sa respiration s'il en avait encore besoin, pas plus qu'il ne ferme présentement les yeux. Et il écoute tout de même. Seijûrô était on ne peut plus désireux que cette tension entre la bête et le vampire cesse... Ou, histoire de ne pas tomber dans le surréalisme, qu'elle s'amoindrisse.

Et au final, il se rendait compte que ça ne tenait qu'à lui. Il n'avait pas vraiment su tenir fermement le bout de son bâton avec Runa... Mais n'avait pas su non plus demander à Sensui d'arrêter ses enfantillages. Certes, pas ainsi... Parce qu'il aurait eût droit à plus que deux côtes cassées ! Ainsi donc, il ne lui restait qu'une chose à dire, paisiblement, de sa voix bien grave et tempérée sous laquelle ne se cachait plus aucune colère mesquine.

SEIJÛRÔ Tu as raison.

Le nombre de fois où Seijûrô avait dit cette phrase à Sensui sans fioritures ou sarcasme devait remonté à... jamais ? Mais présentement, c'est pourtant ce qu'il servait à son père vampirique et ce n'était pas peu dire... Il y avait de quoi se poser des questions sur cette satanée blessure ! Elle devait avoir engendré un genre de fièvre peu commode ! D'ailleurs, Seijûrô pousse un petit grognement, signe qu'il n'est pas devenu angélique en quelques secondes ! Il a encore toute sa fierté et celle-ci est tout de même bien égratignée présentement ! Alors que Sensui n'en rajoute pas, sinon Sei' risquait de se fermer comme une tombe.

Il acquiesce silencieusement à cette histoire d'amener Runa avec eux à Shizuoka. Ça lui faisait sincèrement plaisir et il n'aurait espéré mieux que ce que lui propose Sensui, soit ne pas hurler sur la chatte de toute la semaine. Ça promettait... En espérant que Sensui ne serait pas devenu une bombe à retardement après ce séjour !

SEIJÛRÔ Je m'occuperai de Runa. Elle comprendra et te respectera comme tu le mérites.

Pour ne rien aider, la chatte lui lance un regard dubitatif, comme si elle eût compris et n'appréciait guère. Seijûrô tend la main vers elle et lentement, elle vient tout près de lui, redoutant peut-être une nouvelle gifle... qu'elle n'a naturellement pas. Un petit miaulement se fait entendre et Runa frotte sa petite tête triangulaire contre la longue main fine de son propriétaire. Ce dernier caresse un moment le félin tout en opinant à ce qu'ajoute Sensui à propos du bain. Sei' relève la tête vers le vampire, d'ailleurs, ajoutant étonnamment :

SEIJÛRÔ Non. Laisse cette porte fermée ; ces moments sont à nous et à nous seul.

Et cette fois, Seijûrô n'avait absolument pas besoin de se forcer pour en convenir. Son regard sombre et sérieux parle probablement pour lui. Lentement, le vampire se redresse dans le lit. Il ferme les yeux, un éclair de douleur traversant ses yeux félins. Il les ferme d'abord rapidement, comme s'il n'eût pas voulu que Sensui le remarque. Et parce que décidément, il avait honte et ne voulait pas que son mentor assiste à ça, il demande :

SEIJÛRÔ Peux-tu aller m'attendre là-bas, s'il-te-plaît ? J'arrive dans une ou deux minutes...

C'est tout ce dont il avait besoin, présentement. Son regard d'onyx se pose une nouvelle fois sur Sensui, qu'il observe avec une grande minutie, comme s'il eût voulu garder une image mentale bien précise de l'homme. Pourtant, ce n'est pas comme s'il en avait besoin. Seijûrô n'avait qu'à fermer les yeux pour se rappeler chaque trait délicat, chaque courbe sensuelle, chaque inflexion de sa voix chantante... Et s'ils continuaient sur cette pente escarpée, dans quelques dizaines d'années, ce souvenir serait plus une hantise qu'un don.

Après un moment de silence, Seijûrô fait finalement remarquer :

SEIJÛRÔ Tu es magnifique en vêtements traditionels.

Et sur ce, il fait signe à Sensui de sortir, espérant que le vampire allait respecter sa faiblesse.


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MessageSujet: Re: Edo no komori uta (clos)   Edo no komori uta (clos) Icon_minitime1Jeu 3 Mai - 11:42




◈ Tu as raison.

Voilà des paroles bien singulières dans la bouche de Seijûrô. Son fil n’était pas un entêté qui voulait systématiquement avoir raison mais il savait néanmoins bien camper sur ses positions et préférait souvent éviter de devoir prononcer ce genre de courte phrase lorsque la lumière était faite sur ses propres torts. En fait, leur conversation aurait pu repartir sur des tons plus forts mais pour cette fois, Seijûrô s’était incliné. Néanmoins, Sensui avait lui aussi mit beaucoup d’eau dans son vin n’est ce pas ? Disons alors que c’était un mélange d’efforts de leurs deux personnalités très fortes.

◈ Je m'occuperai de Runa. Elle comprendra et te respectera comme tu le mérites.

Le regard de Sensui va jusqu’au bout du lit où Runa semble avoir réellement comprit ce dont il avait été question et son attitude ne semblait pas en accord avec ce que Seijûrô avait affirmé. Néanmoins, il allait se taire et laisser à Seijûrô le loisir de s’assurer qu’effectivement, la situation ne s’envenime pas d’avantage. Il avait fait sa part du chemin et n’importe qui le connaissant savait sans doute qu’il lui en avait coûté de ne pas imposer mais suggérer.

Sensui était un homme de décision et il entendait rarement à discuter ces dernières. Il avait l’expérience et sans fausse modestie, il avait souvent raison. Malheureusement, si l’erreur était humaine, elle pouvait vraisemblablement être tout aussi vampire.

Le métis fait encore quelques pas, se dirigeant lentement de l’autre côté du lit pour sortir de la pièce, laissant son fils à ses caresses pour son chat. Honnêtement, Sensui n’était pas certain qu’il vivrait mieux que Seijûrô eu prit un fils ou une fille de toute façon. Et Sei’ était à présent un vampire qui prenait largement son indépendance. Il avait commencé plus tôt que beaucoup d’entre eux… Du moins, que ceux qui sont bien avec le vampire qui les avait engendrés. Peut être Sensui ressentait-il le complexe du nid vide, aussi idiot que ça puisse paraître.

Leur relation évoluait mais pour ce faire, ce qui existait avant mourrait tout doucement et Sensui n’était pas réellement certain d’être prêt à perdre cette première relation. Encore une fois, il se montrait très attaché à quelque chose qui appartenait au passé et qui devait être considéré, sûrement, comme révolu. Oui, à bien des égares, Sensui avait de plus en plus de mal à lâcher ses vieux trophées, même quand il s’agissait simplement d’en acquérir de nouveaux.

◈ Non. Laisse cette porte fermée ; ces moments sont à nous et à nous seul.

Sensui rebranche, plongeant son regard mordoré dans celui d’onyx de Seijûrô. Il jauge un peu de la situation, craignant aussi peut être le moment où Runa, comme à chaque fois ou presque, viendrait gratter au bas de la porte de sa salle de bain privée pour demander l’attention de son maître. Sans doute que ça l’exaspérait plus encore ! Mais le regard en pupille de chat de son fils semblait déterminé. Il voulait réellement fermer cette porte et sans doute même brieferait-il l’animal. Parce qu’il savait que ces grattements seraient très mal perçus par Sensui non ? Surtout après la conversation qu’ils venaient d’avoir…

Seijûrô semble sur le point de se lever à son tour pour le rejoindre mais finalement, il arrête son mouvement dans l’élan. Sensui ne bouge pas, l’expression de son visage ne change pas… Pourtant il a bien saisit ce qui à motivé cet arrêt soudain et il a bien capté l’éclair très bref de douleur qui était passé sur le visage de Seijûrô. Ses côtes le faisaient encore souffrir. Et c’était lui qui les avait brisés… Pourtant, comme chaque fois qu’il devait agir dans ce genre d’extrémité, Sensui n’irait pas s’excuser. Il y avait le crime… Et il y avait le châtiment.

◈ Peux-tu aller m'attendre là-bas, s'il-te-plaît ? J'arrive dans une ou deux minutes...

Sensui n’insiste pas, se contentant d’acquiescer lentement, presque paresseusement. Il ne quitte cependant pas immédiatement la chambre de son fils parce que ce dernier semble n’en avoir pas encore finit. Son regard en amande sombre est toujours posé sur lui, semblant presque… Le transpercer. Il était déjà arrivé que Sensui capte un regard plus appuyé de Seijûrô sur sa personne mais pour le coup, il se sentait presque dénudé. Et ce n’était pas grave… Ce ne lui donnait pas envie de se couvrir ou de s’enfuir.

◈ Tu es magnifique en vêtements traditionnels.

Ce serait mentir que de dire que le compliment ne l’attend pas. Il le fait, en réalité. Et Sensui sait bien qu’il n’est pas motivé par autre chose que la sincérité, sans prétention aucune. Levant une main, Sensui écarte une mèche de ses cheveux de son regard et finalement, il se surprend à avoir ce qui peu s’apparenter à un léger soupire. Voilà qui était plus que rare… Limite exceptionnel.

Finalement, tournant les talons sans plus rien dire, Sensui retourne jusqu’à la porte de l’appartement de Seijûrô, bien décidé à rejoindre le sien où il ferait couler de l’eau bien chaude tout en lançant la chaîne Hi-fi sur un de ces albums de classique qu’il affectionnait et que Seijûrô, justement, lui avait offert. Il ne voulait plus parler ni rien faire d’autre… Juste avoir un de ces petits moments privilégiés et silencieux qu’il avait parfois avec Seijûrô et dont le nombre diminuait ou s’accroissait au gré de leur relation aussi passionnelle que conflictuelle.

Il y avait des sentiments, comme ceux là, qu’on n’apprivoisait sans doute pas en cent ans…


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