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 Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao

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MessageSujet: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Lun 5 Mar - 5:19


Le 5 octobre 2011, 22h15
Le bar de l'Izakaya


La nuit allait être amèrement longue et de ça, Makoto était pleinement conscient. La tête légèrement ballottant, les yeux mis-clos, il était assis dans le fond d'une ruelle sordide. Encore. Ne pourrait-il jamais quitter ce mode de vie répugnant ? Il était sans domicile, sale jusqu'aux os la plupart du temps, portait des fringues volés... Et ne vivait plus que pour éviter d'être tué. Parce qu'à Tôkyô, c'était une autre paire de manche qu'en Chine. Si là-bas, il avait eu des démêlés avec des chasseurs quelques fois, ils se comptaient encore sur les doigts d'une main. Et pourtant, il avait longuement traîné dans certaines grandes villes. Pékin, Shanghai... Hong Kong, même. Il avait beaucoup voyagé dans le pays sans jamais vraiment cherché à partir. Puis voilà, il était revenu aux sources en sachant fort bien que ses possibilités de survie étaient pratiquement nulles.

Alors pourquoi être revenu ? Peut-être que dans le fond, sans vraiment être suicidaire, Makoto était las de la vie qu'il menait. Certes ce soir, il avait réussi à mettre la main sur des vêtements plutôt potables. Les siens étaient toujours à mettre aux ordures après ses repas... Il ne savait pas mordre et ne savait même pas qu'il y avait une façon propre de le faire, ce qui était plutôt surprenant en soit et qui aurait cloué le bec à un bon nombre de vampires. D'autant plus que l'absence totale de guide vampirique dans son cas pour tenir le rôle d'un quelconque parent était difficile à expliquer. Mais lui-même n'avait pas appris qu'il était primordial d'avoir un père... Ça paraît quand on n'adresse pas souvent la parole à qui que ce soit, encore moins à des vampires. Makoto s'était toujours tenu loin de cette société et maintenant qu'il était au Japon, c'est d'autant plus vrai que même le Conseil de Tôkyô allait bientôt chercher à l'éliminer. Joyeux plan en perspective...

Makoto soupire, renvoyant la tête vers l'arrière tout en prenant une petite bouffée d'oxygène vitale aux battements rares de son coeur pas encore tout à fait mort. Encore quelque chose d'inhabituel qu'il ne savait pas... Un humain n'aurait pu savoir que son coeur battait sans le pouls était faible, mais un vampire, si... Or, il ne laissait aucun d'entre eux l'approcher. Ça réglait un peu le problème, en quelque sorte. Combien de temps aurait-il pu rester là ? Sûrement toute la nuit, jusqu'à ce que le traître de soleil se lève. Mais cette fois, Makoto se met sur ses pieds. Il était à peine 22h et pourtant, il avait déjà mangé... C'était mauvais, très mauvais. Le reste de la nuit allait être long... mais il tournait en rond, là. Le vampire s'étire un peu comme un chat, quoiqu'avec beaucoup moins de grâce, puis fort de la ruelle, glissant les mains dans ses jeans... enfin, les jeans de quelqu'un chez qui il était entré par effraction et qui avait eu la bonté de faire exactement la même taille que lui. Amen.

La Bête du Xiang marchait non sans but, car il cherchait un endroit où aller se payer quelques verres, mais sans réellement savoir où il irait caler ceux-ci. De fait, le regard levé vers les différentes enseigne de ce quartier beaucoup moins nocturne que Shibuya ou Shinjuku, il cherche un bar à alcool. Et finalement... C'est devant un bistrot qu'il s'arrête, non pas parce que l'endroit l'attire particulièrement, bien que ça semble plutôt agréable, mais principalement parce que juste devant les caractères japonais, le tout est annoncé... en chinois. Un soupir d'aise franchit le seuil de ses lèvres. On a beau être Japonais de naissance -au diable les racines amérindiennes quand le père n'a jamais pointé le bout de son nez...-, lorsqu'on vit presque deux cent ans en Chine, les différents dialectes parlés dans ce pays deviennent presque une langue maternelle. C'était d'autant plus vrai qu'il parlait plusieurs de ces dialectes, le xiang en tête de liste, naturellement...

Makoto n'hésite donc pas vraiment avant de pousser la porte de l'endroit. Les odeurs qui lui parviennent sont agréables, même s'il n'en profitera pas à 100%. En effet, exit la nourriture pour lui... Sans goût, ça ne sert qu'à lui lever le coeur. Ça c'est dit. Pour ce qui était de la boisson, c'était différent.. L'odeur prononcée lui rappelait immanquablement le goût de chaque verre et bon sang qu'il avait pu en boire de son vivant ! Souvent trop pour se rappeler de son propre nom... Combiné à l'opium, il avait décidément eu toute une vie... Peut-être pas très brillante, mais il avait arrêté de la regretter depuis un petit moment déjà. Ainsi donc, en s'accoudant au bar, Makoto commande à un vieil homme un bourbon. Et non pas en mandarin, comme on l'eût supposé... mais en wu, dialecte chinois de Shanghai. N'était-il pas précisé devant la devanture qu'ils faisaient des plats de là-bas ?

Visiblement, le vampire avait visé juste, car il se mérite un accueil chaleureux de la part de l'homme, auquel il répond par un sourire amical, mais qui n'incitait pas pour autant à la discussion. Il avait besoin d'être seul... et après lui avoir servit son verre, le vieux Chinois s'éloigne, l'ayant visiblement compris. De fait, il prend le verre dans une main, sans le décoller pour autant de la surface polie du bar, agitant seulement celui-ci pour faire bouger le liquide ambré. Et c'est il ne sait trop quel genre de prémonition qui lui fait relever le nez... croisant alors le regard d'une Chinoise qui ne lui était absolument pas inconnu. Le visage de Makoto, jusque là paisible, s'anime d'une lueur de peur. Il bondit sur ses pieds, renversant le banc sur lequel il se tenait un peu plus tôt, ainsi que son voisin, dans un bruit épouvantable. L'endroit est peu peuplé, mais automatiquement, tous les regards se tournent vers lui... puis vers la dame, puisque c'est elle qu'il fixait comme s'il avait vu un fantôme.

Il y a un moment de flottement avant que Makoto ne prenne une position pour se préparer à un éventuel combat. Jambes légèrement écartées pour avoir un meilleur support, dos légèrement courbé, mains à quelques centimètres du corps mais surtout, lèvre inférieure qui se retrousse légèrement pour découvrir ses crocs affilés.

MAKOTO Ne m'approche pas, toi !

Il grogne en direction de la femme qu'il sait être une formidable chasseresse pour avoir été sa cible quelques années plus tôt, dans les environs de Shanghai. Il n'avait absolument pas envie de tenter une nouvelle fois l'expérience, s'étant sauvé de peine et de misère à l'époque... Il n'aimait pas le combat, bien qu'il y soit doué par simple instinct de survie. Il n'avait donc pas la maîtrise d'un art martial et face à un chasseur, c'était souvent une forte lacune. Mais jusqu'à présent, son style de combat de rue lui avait plutôt servit... Or contre elle, c'était une autre histoire... Elle savait très bien ce qu'elle faisait et visiblement, elle le savait si bien qu'elle avait été prête à le suivre jusqu'au Japon, ce qui n'était pas peu dire ! Makoto avait soudainement peur... car un chasseur qui accepte de quitter sa terre natale pour poursuivre un vampire devait avoir une sacrée motivation, pas vrai ?

En effet, Makoto était convaincu que Zeng -c'était son nom, à cette gourdasse- l'avait suivit jusqu'ici. Présomptueux ? Il n'y pense pas du tout de cette façon, pour sa part ! C'était en fait plutôt effrayant... et le regard rapide qu'il lance à la porte prouve qu'il ne cherche qu'à sortir d'ici le plus vite possible...


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Lun 5 Mar - 15:51


Des suites de son entrevue inattendue avec l'informatrice de l'ordre de Tenkyû, Lin Yao avait passé la plupart de ses soirées à éplucher Requiem de fond en comble, pour se renseigner au maximum. Sans pour autant prévoir de partir en chasse prochainement, à dire vrai, elle se sentait tellement bien en compagnie de Mei et shu qu'elle préférait passer du temps avec eux plutôt que se préoccuper des buveurs de sang. Sa cousine semblait tellement heureuse qu'elle soit là, sans doute parce que ça faisait une présence féminine de plus dans la maison. C'était un vrai rayon de soleil toujours prête à aider son père malgré qu'elle ait des devoirs et ses cours de patinage artistique à suivre. Autant dire qu'elle ne chômait pas et shu avait dit vrai, inexplicablement, elles se ressemblaient toutes les deux bien que Mei ait des traits plus doux, un visage moins carré. Sans doute étaient-elles faites pour s'entendre.

Bref, ce petit environnement convivial auquel elle s'était greffée lui faisait oublier ses soucis et ses questions existentielles, ce qui n'aurait jamais pu advenir à Shanghai. Ce soir-là, après avoir prêter mains fortes à sa cousine pour son devoir de maths, elle avait décidé de descendre prendre un petit verre de baijiu à l'extrait de rose. Il fallait bien s'accorder un petit plaisir de temps en temps et celui acheté par son oncle était une pure merveille. En effet, contrairement à d'autres izakaya plus fréquentés, Katsuma-san avait mis la Chine un peu à l'honneur, servant quasiment autant d'alcools chinois que japonais au sein de son établissement et proposant même quelques plats typiques certains jours de la semaine. Tout cela étant un petit clin d'oeil aux ancêtres de la famille qu'on savait chinois. Mais en soi, Hideo ne connaissait pas grand chose de la terre d'origine de ses aïeux dès lors qu'on s'éloignait du domaine culinaire. Il connaissait quelques formules sommaires et était capable de comprendre ses clients chinois assez facilement mais au-delà de ça...En tous cas, cela permettait à Lin Yao de garder une petite attache avec son pays.

Ne s'étant pas encore changée pour la nuit (elle ne serait de toutes façons jamais descendue en pyjama), la jeune femme arriva au bout des escaliers et ouvrit la porte qui donnait directement sur le bar, un fin sourire accroché à ses lèvres. Il y avait encore quelques clients mais généralement, à partir de 22 h 40, le bistrot était désert, tous les salary men devant retourner à leurs pénates avant qu'il n'y ait plus de métros. Focalisée sur son oncle en premier lieu, le regard de Lin Yao fût soudainement accroché par l'un des clients et sa marche se fit beaucoup plus lente jusqu'à ce que finalement, elle marque un temps d'arrêt. Non...C'est...Impossible. Le dit-client relève alors la tête et la jeune femme manque avoir une attaque. Face à sa réaction aussi brutale, elle a un mauvais frisson et un mouvement de recul puis par réflexe purement auto-défensif, elle se munie d'un yamagiba derrière le comptoir, le brandissant dans sa direction. Visiblement, tous deux s'étaient parfaitement reconnus et comment l'oublier...?

Après cette fameuse chasse groupée où Lin Yao avait eu affaire à cette exception notoire parmi les buveurs de sang, elle avait cherché à comprendre pourquoi il n'avait pas été réduit en cendres par les premiers rayons de l'aube. Puis ne trouvant rien de significatif, la Bête du Xiang avait progressivement quitté le domaine des préoccupations premières pour être reléguée à un coin de son esprit. Si on lui avait dit qu'elle se retrouverait nez à nez avec lui dans l'izakaya de son oncle, elle n'y aurait pas crût une seconde. Que faisait-il ici que diable ?! Toute une myriade de questions assaillait la jeune femme, apparemment, il avait l'air autant surpris qu'elle donc il n'était pas venu ici pour s'en prendre à sa famille ou parce qu'il l'avait traquée, du moins elle l'espérait. De coïncidence en coïncidence, le destin n'était apparemment pas décidé à lui foutre la paix plus de trois jours d'affilée. Bien sûr, devant une scène pareille, les quelques clients restants ainsi qu'Hideo restaient perplexes et interdits.

Lin Yao se rendit compte de l'absurdité de la situation et regagna petit à petit son sang froid, abaissant le couteau. Elle commençait déjà à se sentir coupable d'avoir été à l'origine d'un tel désordre au sein de l'izakaya, son oncle était loin de mériter une telle disgrâce. Pour le coup, elle aurait mieux fait de rester à l'étage et d'oublier son baijiu. Reposant la lame tout en gardant un oeil attentif sur le vampire, elle glissa à son oncle, forçant un sourire rassurant.

-Ce n'est rien Shu-san, juste un ancien petit ami aux tendances violentes, je ne pensais pas le revoir ici. Excuse moi mille fois pour le dérangement, je m'en occupe.

Assez incrédule, Hideo hocha positivement de la tête, distribuant des excuses à tous ses clients tandis que Lin Yao aidait celui qui était tombé au sol, des suites de la vive réaction de la Bête, à se relever. Elle lui adressa elle-même des excuses les plus polies possibles et l'homme ne sembla lui tenir rigueur de rien et même prêt à tomber une nouvelle fois si la chinoise l'aidait à nouveau. Au moins, son joli minois sauverait les pots cassés. Puis, elle s'adressa au vampire non pas en Wu ni en mandarin mais justement en xiang, restant à bonne distance. Un dialecte auquel son oncle ne comprendrait sans doute rien ni aucune personne dans la pièce, du moins c'était à escompter.

-Comme vous le voyez, je ne suis pas armée. Je propose que nous sortions pour éclaircir les choses, pacifiquement.

Lin Yao n'avait jamais parlementé avec les vampires avant ce soir mais elle n'était pas face à un hématophage banal, en plus de ça, elle ne pouvait décemment pas ruiner l'izakaya de son oncle en le transformant en scène de combat. Elle espérait au contraire vivement ne pas avoir à faire usage de ses poings à l'intérieur, sinon en plus de salir la réputation de la taverne, ça soulèverait énormément de questions de la part d'Hideo qui n'était pas sensé savoir que sa nièce était une pro du kung fu. Intérieurement, elle priait donc pour que le vampire suive son conseil et sorte sans faire de nouvelles vagues même s'il était clair qu'aucun des deux ne serait prêt à faire confiance à l'autre. Au pire, il s'évanouirait dans la nuit une fois qu'elle l'aurait rejoint dehors. Elle l'imaginait mal la trucider sur le pallier de l'izakaya, tout le monde aurait alors su qu'il était coupable et de surcroît, elle ne se laisserait évidemment pas faire même sans arbalète. Heureusement qu'il n'avait pas vu Mei...


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Mer 7 Mar - 5:56


Makoto a un nouveau mouvement de recul alors que cette femme ignoble saisit soudainement un couteau. C'est pas peu dire... les poulettes chinoises sont vraiment des femmes à part, hein ! Naturellement, le vampire n'était pas assez fou pour répéter ses douces paroles à cette charmante créature, aussi garde-t-il résolument les lèvres closes pour le moment, les mains à présent relevée, paumes tournées vers la Chinoise. Pas question de se faire embrocher ce soir, aussi préférait-il utiliser à bon escient le langage du corps. Et ce signe-là était international, pas vrai ? Il déclarait ainsi ne pas avoir d'intentions meurtrières, un truc du genre... et espérait fortement que la dame comprenait ce genre de subtilité, du coup !

Néanmoins, lorsqu'elle ouvre finalement la bouche, c'est pour le laisser immensément perplexe et, surtout, outré !

LIN YAO Ce n'est rien Shu-san, juste un ancien petit ami aux tendances violentes, je ne pensais pas le revoir ici. Excuse moi mille fois pour le dérangement, je m'en occupe.
MAKOTO Quoi ?! Non, mais... Je t'interdit... !

Peut-être Makoto ne finit-il pas sa phrase, mais elle n'en est pas moins claire, à son humble avis, bien que comme à son habitude d'ours mal léché, il l'ait pour moitié marmonné, cette fois en mandarin, pour la peine. Quelle chipie, celle-là ! Pourquoi devait-elle trouver un prétexte aussi honteux ? Comme si Makoto avait le profil violent... ! Bon, très bien, pour un regard extérieur -soit celui de tout le monde, le cas échéant-, Makoto était une vraie bête sanguinaire qui ne semblait vivre que pour décapiter le plus d'hommes possible. Or, la vérité était toute autre et s'il était si outré c'est qu'en quelque part, ce genre de remarque le blessait. Il savait bien qu'il ne s'était pas isolé du monde pour rien depuis ces deux siècles passés...

Heureusement, la folle sanguinaire -certes, il fallait bien lui trouver des petits noms mignons, histoire de mieux faire passer le morceau...-, ne semble pas tenir plus qu'il le faut au couteau qu'elle tenait un peu plus tôt. Néanmoins, connaissant bien les chasseurs et leur fourberies sans précédent, Makoto ne baisse pas ses gardes... Ne sait-on jamais. Elle avait fort probablement une version plus légère de sa fichue arbalète planquée en quelque part sur elle... bien qu'après un petit regard pour les formes minces de la dame, Makoto se dût d'avouer qu'elle était fort habile pour cacher quelque chose sous ce genre de vêtements. Pas qu'elle portait une tenue provocante, loin de là ! Mais forcément, elle n'était pas non plus en pull et baggy...

LIN YAO Comme vous le voyez, je ne suis pas armée. Je propose que nous sortions pour éclaircir les choses, pacifiquement.

À ces paroles, Makoto a un petit rire sans joie, teinté de raillerie. Elle le prenait pour le dernier des imbéciles, c'est ça ? Une petite moue dégoûtée sur le visage, il a un mouvement de la tête vers la Chinoise, dubitatif. Ça devait paraître qu'il ne comptait absolument pas obtempérer... Et faisant à nouveau le changement de langue, Makoto se met donc au xiang, puisque de toute façon il était plus confortable ainsi.

MAKOTO J'ai absolument rien à régler... Et je vais sûrement pas sortir avec toi pour que tu m'exécute une fois là dehors. J'suis pas assez fou pour ça, qtu crois quoi ? Qu'on survie dans la jungle deux cents ans pour se faire avoir comme un bleu pour les premiers beaux yeux venus ?!

Le vampire grogne un peu, faisant un pas vers le côté, préférant encore commencer à se diriger vers la droite que vers l'arrière, histoire de ne pas non plus être acculé au mur. Il n'était pas certain que préserver l'honneur de son oncle et de son établissement soit davantage attirant pour elle que l'idée de le supprimer. Aussi valait-il mieux ne pas jouer avec le feu. Néanmoins, Makoto a des questions... et c'est toujours avec cet air provocateur qu'il les pose.

MAKOTO Pourquoi tu m'as suivis ? Y'a pas assez de mes semblables en Chine ?! Tu t'ennuyais ?! J'ai pas l'intention de me battre, pour ma part et j'le ferai que si j'ai pas le choix. J'te conseille donc de simplement me laisser partir... et j'reviendrai plus dans cet endroit !

Effectivement, adieu la politesse... Cette femme avait quand même essayé de le tuer ! Pensait-elle vraiment qu'il allait lui faire de la façon ?! Merci, mais Makoto préférait encore mettre son énergie à trouver une façon de sortir d'ici sans qu'elle ne le suive, ce qui était déjà une autre paire de manche... Et bordel. Il n'y avait bien rien qu'à lui que ce genre de concours de circonstance pouvait arriver ! Car bien qu'elle l'ait suivit -il en était sûr !-, elle semblait présentement aussi surprise que lui... Comme quoi, n'est pas toujours le traqueur qui croit pourtant l'être...


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Mer 7 Mar - 14:13


D'après ce qu'elle avait cru entendre, le vampire n'avait pas apprécié son mensonge et elle lui aurait volontiers fait remarqué qu'elle ne l'avait pas fait de gaieté de coeur...Mais ç'eût été le seul moyen de sauver les meubles. Voilà à présent qu'il lui riait au nez...Ca n'annonçait rien de bon. Repassant en boucle dans sa tête la phrase "Dégage, dégage, dégage...", Lin Yao espérait que ça ait une incidence mais visiblement non. La bête eût au moins l'intelligence de s'exprimer en xiang à sa suite mais pour maugréer tout son soûl. Lin Yao en fronça légèrement les sourcils, il devait avoir une peur bleue d'elle pour croire qu'elle serait en mesure de l'exterminer une fois dehors. Même si c'était tout à son avantage. Plus il la craindrait, moins il tournerait autour de l'izakaya et de sa famille. Mais là, il exagérait sincèrement, elle portait un pantalon relativement près du corps et un pull aux mailles serrées par-dessus un fin débardeur satiné. Où aurait-elle pu cacher une arme sincèrement ? Elle n'avait même pas de pique à cheveux sur la tête, c'était dire.

Croyait-il qu'elle avait attrapé le yamagiba pour ajouter une note dramatico-théâtrale à la scène ? Il se remit à aboyer rapidement lui demandant pourquoi elle l'avait suivi...De toutes évidences, il y avait un énorme quiproquo. Si après leur petite escapade, Makoto (Oui, parce qu'elle connaissait sa fiche quasiment par coeur) avait cherché à l'éviter comme la peste, c'était impensable que lui-même l'ait suivi pour se venger ou préserver son secret. De surcroît, il avait l'air des plus sincères en lui crachant ainsi des reproches. Pour le coup, Lin Yao ne savait plus quoi faire, cautionner ce qu'il pensait pour qu'il ne remettre jamais les pieds ici ou lui dire qu'il se trompait et tenter de l'en convaincre pour pouvoir l'approcher davantage et faire la lumière sur sa résistance aux UV. Elle avait l'impression d'être sur la sellette et d'avoir un choix cornélien à faire, sa famille ou sa profession ?

Pour autant, la bête lui avait clairement dit qu'elle ne se battrait que si on l'attaquait, ce qui s'était précisément passé lors de la chasse et même en sachant qu'elle ne l'avait pas suivi, ça ne diminuerait sans doute pas son aversion vis-à-vis d'elle. Les traits de son visage se durcissant, elle reprit alors.


-Je vous prierais de baisser d'un ton. Vous vous êtes déjà fait suffisamment remarqué.

Puis elle croisa les bras avant de continuer, semblant avoir totalement retrouvé son calme.

-Désolée de froisser votre ego mais contrairement à ce que vous pensez, je ne vous ai pas suivi, j'avais d'autres "chats" à fouetter. A dire vrai, je croyais que c'était vous qui m'aviez filée.

Elle fit un pas en direction du vampire et ajouta.

-J'étais simplement venue rendre visite à mon oncle comme vous devez l'avoir compris, j'avais besoin de vacances. Et si ça peut vous consoler, la surprise a été toute aussi mauvaise pour moi de vous trouver là.

Elle espérait que tout cela allait le calmer.

-Je n'ai traqué aucune bête depuis que je suis arrivée ici mais en effet, si je vous surprends à tourner autour de l'izakaya à l'avenir, nous ne serons définitivement pas "copains".

Bien sûr, il y avait un brin d'ironie dans ces paroles mais Lin Yao avait fait passer son message, elle termina en disant.

-En dehors de ça, je vous ficherais la paix, parole d'honneur.

Mieux valait jouer cette carte, mine de rien, d'échanger ainsi ne serait-ce que sommairement avec ce buveur de sang remettait quelque peu en question l'idée que Lin Yao s'était toujours faite d'eux. Elle avait pensé qu'ils ne ressentaient rien et se contentaient de fuir ses flèches comme des animaux apeurés à la vue d'un fusil, qu'ils n'étaient guidés que par un instinct. Et c'était ce que les chevaliers lui avaient enseigné en précisant qu'ils étaient néanmoins plus intelligents que des loups ou des lièvres et surtout plus meurtriers. Mais un trappeur avait-il jamais dialogué avec son gibier ? Et si c'était possible, continuerait-il à le chasser ? C'était peut-être pour ça que Lin Yao n'avait jamais adressé la parole aux vampires et les avait toujours tué avant qu'ils ne disent mot, pour éviter de se poser ce genre de questions.

On lui avait toujours répété que les hématophages n'avaient pas leur pareil pour charmer les humains les plus crédules, le fait qu'ils sachent parler contrairement à de simples animaux sauvages était un vrai piège. Tout en se faisant ces réflexions, les traits de Lin Yao se décrispaient d'eux-mêmes perdant de leur dureté. Elle avait réellement l'intention de tenir sa parole sous réserve qu'on ne programme pas une nouvelle battue contre Makoto, ce serait à lui de se tenir à carreau et de camoufler ses forfaits du mieux qu'il pouvait, sans ça, elle ne pourrait pas fermer les yeux.


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Jeu 22 Mar - 14:35


LIN YAO Je vous prierais de baisser d'un ton. Vous vous êtes déjà fait suffisamment remarqué.

Makoto arque un sourcil, visiblement dépassé par les événements. Cette nana osait lui donner des ordres comme s'ils étaient dans les navy, c'était pas croyable, quoi ! On lui reprochait souvent d'avoir des manières d'ours mal léché, mais ça, ce n'était pas beaucoup mieux élevé, dans le fond, quoi qu'on en dise. En tout cas, si Makoto commence à s'énerver de plus en plus, ça semble être tout à fait le contraire chez la Chinoise qui elle, reprend un ton plus doux. Ils étaient le jour et la nuit, pas vrai ?

LIN YAO Désolée de froisser votre ego mais contrairement à ce que vous pensez, je ne vous ai pas suivi, j'avais d'autres "chats" à fouetter. A dire vrai, je croyais que c'était vous qui m'aviez filée.

Le froisser... ? Non, Makoto n'était pas froissé, mais soulagé, ce qui faisait toute la différence ! Il n'était pas de ces hommes qui avaient une attitude si machiste et fière qu'ils en étaient de parfaits imbéciles. Lui, il était plus du côté de sa survie que de sa virilité bafouée ! De toute façon, bien qu'il ne réponse pas, la jeune femme ne semble pas attendre de réponse, continuant à parler, cette fois de la réelle raison de sa présence à Tôkyô. Il s'en serait bien fiché... si ce n'était que ça le rassure un peu plus ! Makoto a un bref regard pour le vieil homme, confus. Il avait vraiment pas de bol, hein ? Quelles étaient les probabilités pour qu'il tombe sur le commerce de l'oncle de cette chasseuse et qu'en plus, elle soit présente au moment où il décide d'y venir ? Oui... vraiment, la chance n'avait jamais vraiment été de son côté.

LIN YAO Je n'ai traqué aucune bête depuis que je suis arrivée ici mais en effet, si je vous surprends à tourner autour de l'izakaya à l'avenir, nous ne serons définitivement pas "copains". En dehors de ça, je vous ficherais la paix, parole d'honneur.

Ça va... Ils n'étaient déjà pas copains ! Néanmoins, pour la forme, Makoto grogne un peu, bougon et vexé. De fait...

MAKOTO Je venais juste boire un verre. C'est criminel ?!

Il y a un petit moment de silence pendant lequel le vampire soutient fermement le regard de la chasseuse, pas décidé à s'en laisser compter. Néanmoins, se disant que sa phrase est peut-être sujette à un certain quiproquo, il ajoute rapidement :

MAKOTO Un verre d'alcool. Juste de l'alcool.

Rien de plus, rien de moins. Il n'avait pas l'intention de boire aux veines de qui que ce soit ici ! Et Makoto espérait qu'elle allait le croire parce que c'était vrai, quoi ! Le vampire glisse ses mains dans ses poches, abandonnant soudainement la position de combat, comme s'il eût cru que finalement, malgré tout, elle disait la vérité. Nul doute que si elle sortait une arme d'il ne sait trop où, il allait rapidement en revenir aux mains, mais pour le moment... non. L'homme a un signe de tête vers la porte, son regard noir, un brin animal, posé sur la dame sans jamais la quitter.

MAKOTO Sortez d'abord. J'te fais pas confiance, mais tu dois déjà t'en douter...

Étrangement, oui. Mais si elle voulait vraiment sortir -et il la comprenait, les regards des clients et de son oncle semblaient presque les transpercer-, elle allait devoir montrer un peu de bonne foi, sinon Makoto restait pile à l'endroit où il était déjà. Et pour la peine, il tend la main, attrapant son verre d'alcool... Eh, il l'avait payé, quand même ! De fait, il hume l'odeur pour s'en imprégner avant de le finir d'une traite. Le verre retrouve sa place un peu brusquement sur le comptoir avant que Makoto ne reprenne la parole.

MAKOTO Moi qui venais à Tôkyô sans savoir si j'survivrais plus d'un mois.. et encore, j'suis généreux... Voilà que tu te ramènes. J'ai vraiment pas de chance, hein ? Désolé. J'y crois pas à tes belles paroles. Dans quelques jours, quelques semaines p't'être, ils vont sûrement organiser une battue. J'sais même pas qui encore. Le Conseil ? L'Ordre ? Ils vont me pourchasser et tu vas en faire partit.

Il y a un moment de silence avant que finalement, Makoto assure :

MAKOTO J'sais même pas pourquoi moi.

Et il était on ne peut plus sérieux... Il n'avait que légèrement conscience de ses différences à cause de Yui, le chasseur de morts. Mais encore là... Il préférait ne pas y croire.


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Jeu 22 Mar - 21:26


Tout ce que la bête du Xiang trouva à lui rétorquer, c'était qu'il était simplement venu boire un verre et Lin Yao en aurait presque échappé un sourire sarcastique...s'il n'avait pas paru aussi sincère, justifiant par la même qu'il parlait d'alcool. Bien sûr, elle n'était pas sans savoir que les vampires pouvaient ingurgiter autre chose que du sang mais qu'il s'agissait d'un subterfuge souvent destiné à endormir la vigilance de leurs victimes potentielles. Alors si réellement Makoto n'avait aucune gorge fraîche en vue, pourquoi être venu...boire de l'alcool ? Ca n'avait aucun goût pour lui, non ? L'archère sentait que si elle restait trop longtemps en la compagnie du vampire, elle se poserait encore plus de questions insolubles qu'elle n'en avait déjà en stock. En tous cas, il semblait lui aussi la croire un tantinet car il venait de baisser sa garde puis de lui adresser un signe de tête auquel elle leva un sourcil.

Il passait du vouvoiement au tutoiement et lui demandait de sortir la première "parce qu'il n'avait pas confiance". Et elle alors ? Quelle garantie avait-elle qu'il la suivrait et ne resterait pas à l'intérieur pour perpétrer un massacre ? Même si ça avait l'air très peu probable. D'ailleurs, malgré elle, Lin Yao eût un mouvement brusque vers lui qu'elle réfréna quand elle s'aperçut qu'il ne faisait que terminer son verre. Et shu qui continuait de la dévisager comme si des antennes lui avaient poussé sur le front. Il émettait des regards insistants vers la porte pour l'encourager à sortir avec son soi-disant ex petit-ami. Purée, à cause de lui, elle devrait inventer mille justifications et s'obliger à mentir, ce auquel elle était déjà bien entraîné mais qu'elle avait de plus en plus de mal à supporter. Il n'aurait vraiment pas pu aller se torcher autre part ?!

Puis, passablement énervée, alors qu'elle se dirigeait vers la sortie, elle entendit Makoto insinuer qu'il ne donnait pas cher de sa peau maintenant qu'elle était là et qu'une battue aurait sans doute bientôt lieu, ce qui enterrait dans l'oeuf la promesse qu'elle venait de faire. Mais, encore plus troublant, il mentionna qu'il ne savait pas pourquoi. Non, il était sérieux ou il se fichait d'elle ? Après lui avoir adressé un regard à la fois sombre et perdu, l'archère finit par passer la porte et faire quelques pas dans la rue pour s'éloigner de l'izakaya, ressassant dans sa tête ce que le vampire lui avait dit. A quoi jouait-il au juste ? L'entendant finalement à sa suite, elle se retourna, recroisant les bras et l'apostropha cette fois en Wu, sa langue natale.

-Vous avez tué des centaines de personnes et vous vous demandez pourquoi on vous traque ? Arrêtez de me prendre pour une imbécile.

C'était vrai, quelle mauvaise foi. Elle avait été témoin des atrocités qu'il avait commis en Chine, les cadavres retrouvés après son passage ne nécessitaient même pas d'êtres vus pour se faire une idée de la sauvagerie des agressions, seul les rapports des légistes avaient suffit. Le regard que l'archère posait sur lui était impassible, à la limite d'être méprisant. S'il la pensait (comme beaucoup de chasseurs mâles avec un grand M) faiblarde au point d'avoir pitié de lui s'il feignait l'ignorance, il s'était vraiment mis le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Au contraire, pour se faire une place parmi les chevaliers de l'Aube, Lin Yao avait constamment dû leur prouver que son sexe n'était pas synonyme de faiblesse et c'était vrai encore aujourd'hui, injustement. Si elle commettait une erreur, on s'empresserait de dire que c'était parce qu'elle demeurait une femme qu'elle avait agi maladroitement, ce qui en plus d'être misogyne était complètement stupide.

De ce fait, elle avait été obligée de devenir un chasseur hors pair pour se faire respecter et surtout de mettre de côté sa compassion et son empathie toutes féminines. Elle angoissait d'ailleurs à l'idée de les voir resurgir, fréquenter Mei n'étant pas pour l'inciter à rester de marbre. Et bien qu'elle eût instantanément pensé à une feinte, plus elle soutenait le regard de Makoto et plus elle était convaincue de la véracité de ses dires. Mais comment pouvait-il être aussi "innocent" en étant un tel assassin ? N'avait-il réellement aucune conscience du danger qu'il représentait, du mal qu'il faisait ? C'était impossible...Une brise froide vint mordre le cou de Lin Yao et faire virevolter sa cascade de cheveux noirs, dévoilant partiellement ses cicatrices. Qu'attendait-il pour lui répondre...!?


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Mar 1 Mai - 1:55


Le regard de Makoto s'étrécit, se faisant plus perçant alors que la femme a un mouvement vers lui beaucoup trop brusque pour qu'il se calme. C'était bien ce qui était énervant, avec ces damnés chasseurs... On était pas capable de faire un seul mouvement sans qu'ils ne s'alarment complètement et veulent déjà charger au grand galop ! S'il y avait bien quelque chose qui mettait inconfortable, c'était ce genre de comportement et c'était probablement pire pour Makoto, lui qui avait été traqué toute sa vie. Pas qu'il soit certain d'être une grande victime dans ce monde cruel, sachant fort bien qu'il avait été trop souvent lui-même le prédateur, mais on n'était jamais prêt à ce que justice soit rendue... Et surtout, lorsqu'on était celui qui devait périr pour ce faire, on ne croyait pas vraiment que c'était une quelconque justice pour quoi que ce soit ! De fait, le reste du verre passe un peu de travers et Makoto n'en profite pas vraiment, mais soit... Il saurait au moins que son prochain verre, s'il y en avait un, ne serait pas pris dans cet endroit.

Néanmoins, probablement parce qu'elle ne veut pas faire davantage fuir les clients, la Chinoise quitte finalement les lieux, s'assurant toutefois qu'il la suive bel et bien. Makoto gronde un peu, mais puisque c'est lui qui le lui avait si bien « proposé »... il ne fait pas la fine bouche et suit, tout de même un peu stressé. Nul doute que les battements espacés de son coeur s'étaient légèrement rapprochés et étaient un peu plus marqués, signe que la pression montait ! Un vent frais, mais pas désagréable pour sa condition vampirique, lui fouette légèrement le visage lorsqu'il sort dans la nuit humide. Makoto suit la femme, se promettant néanmoins de ne pas s'aventurer dans une quelconque ruelle sordide, de crainte qu'elle ne décide de le liquider là, malgré ses belles paroles. Soit s'en doutait-elle, soit juge-t-elle elle-même plus prudent de rester à découvert ; quoi qu'il en soit, la Chinoise ne s'enfonce pas entre les bâtiments trop hauts et trop rapprochés. Ça fait le petit bonheur de Makoto...

Une main aux longs doigts légèrement noueux est glissée entre les mèches foncées agitées par le vent. Celles-ci s'entortillent autour, comme de longs serpents cherchant à s'enfuir. Il ne réussi finalement pas à les dompter, mais retire quelques cheveux se perdant dans ses cils et ses sourcils sans quitter la dame du regard. Quoique... Pouvait-on réellement dire « dame » ? C'était un autre débat dans lequel Makoto n'est pas certain de vouloir s'engager, surtout ouvertement... ! Cette femme pouvait être dangereuse. Il en avait constaté toute l'étendue une nuit, en Chine. Et plus jamais il ne voulait la confronter... Makoto venait peut-être d'une époque révolue qui véhiculait, avec elle, des préjugés nombreux, mais il ne les partageait pas forcément. Et une femme en était certes une... mais lorsqu'elle lui montrait l'étendu d'un pouvoir qu'il devait craindre, il n'en faisait pas moins. Et celle-ci était assurément de celles qui pouvaient mettre un terme à son existence. Pas sans y perdre quelques doigts, peut-être, mais qu'est-ce que des doigts en moins si on les compare à une vie perdue ?

Zeng se l'ouvre à nouveau et assurément pas pour le complimenter, bien sûr... Ça promettait d'être une conversation épuisante ! De fait, elle l'accuse directement des milles et des milles de cadavres qu'il avait semé sur son passage en moins de deux cents ans... et Makoto en frémit un peu, lui lançant immédiatement un regard noir comme le charbon, visiblement loin d'être ravit par la tournure que prenaient la discussion. Quoi qu'il aurait dût s'en douter, bien sûr... Mais c'était toujours un peu brutal de se faire rappeler de cette façon qu'on était un monstre ! Le mépris qu'affichait la chasseuse était évident et n'aidait en rien la situation. Le vampire le lui renvoie d'ailleurs, bien que pour sa part, son expression tienne plus du reproche, étonnamment. Une bourrasque de vent plus prononcée les frappe soudainement et tout en retenant les longues mèches de sa crinière fauve battant sous celui-ci, Makoto fronce les sourcils, observant les quelques cicatrices dans le cou de sa némésis. Eh bien, ça... Comme quoi, on est jamais tout à fait intouchable, pas vrai ?

Le retour au wu semble avoir les faveurs d'un Makoto qui saute dessus à pieds joints, adoptant immédiatement cette langue qu'il ne pouvait guère pratiquer ces derniers jours, bien que ça ne soit en rien plus confortable pour lui que le xiang.

MAKOTO Quoi ? Tu crois que j'ai choisis de devenir... ça ?!

Son « ça » fut hésitant, comme si Makoto ne savait trop comment se décrire. Et d'un mouvement de la main, il se montre, lui, de pieds en cap, un peu découragé de ne guère trouver de qualificatif pour décrire ce qu'il était devenu et n'osant pas vraiment utiliser le terme fantaisiste de « vampire », même s'il savait que c'était exactement ce qu'il était. Certes, il était ermite et n'avait guère fait la conversation depuis cette métamorphose particulière et inimaginable, mais ce n'est pas pour autant qu'il en était devenu stupide ! Ce « ça » a aussi d'étrange qu'il semble marquer le moment où le vampire a commencé à réellement s'énerver contre la femme qui, toujours posée devant lui, lui semble impassible comme la pierre. Elle était un vrai mystère... et ça l'aurait fait trépigné de rage s'il ne s'était pas contenu, lui qui pourtant n'éclatait plus à tout va depuis qu'il avait plus ou moins appris à maîtriser la bête.

MAKOTO Rien n'est comme on l'croit quand on s'met dans les chaussures des autres ! J'ai dût survivre, moi ! Survivre à une situation que j'connaissais pas. Que j'ai jamais demandé ! Que j'ai pas pu contrôler immédiatement ! Et plutôt que de chercher à m'aider, j'retrouve des vampires qui veulent me faire la peau à tous les coins de rue ! Tu sais ce que ça fait, ça ?!

Parce que non, elle n'était pas la première et bon sang, il n'était ici que depuis quelques jours à tout casser ! Mais finalement, il semblerait que ce petit coup de sang ait aidé Makoto à se recentrer un peu sur la situation. Il prend une petite inspiration, cette sacro-sainte bouffée d'air qui était tellement plus rare qu'avant sa transformation, puis semble se calmer considérablement. Il lève une main, histoire de retenir un accès de colère du côté de la femme s'il y avait lieu d'être, mais elle semblait tellement... impassible, là dans ce bar. Elle s'était tellement remise rapidement de ses émotions ! C'était possible d'être humain et d'avoir les mêmes émotions qu'un vampire devant ses proies ?

MAKOTO Si j'te prenais pour une imbécile, j'aurais pas peur présentement... Alors raconte ça à d'autres. Qu'est-ce que tu me veux, là ? J'suppose que ce serait beau dans ton CV de me faire la peau... Mais j'ai pas l'intention de me laisser abattre comme un vulgaire clébard qui a la rage. J'ai pas non plus l'intention de me battre si tu me fous la paix. J'suis pas un meurtrier.

Puis, réalisant la fausseté de ses paroles, il grogne un peu avant de se reprendre rapidement.

MAKOTO Si j'avais eu le choix, j'serais jamais devenu un meurtrier. J'étais... un bon garçon malgré tout, ok ?

Malgré le trafic d'épices. Malgré les mauvaises fréquentations. Malgré l'opium, surtout...


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Ven 4 Mai - 23:37


Il avait tardé à répondre à son accusation parfaitement fondée. Mais dès lors qu'il avait commencé, bien que son visage n'en laisse paraître que des signes microscopiques, Lin Yao avait progressivement senti le sol se dérober sous ses pieds comme si ce portrait typique qu'on lui avait dressé de sa proie s'élimait à chaque mot du vampire. Sa réputation le précédant et le faisant apparaître comme l'un des hématophages les plus sanguinaires, l'archère avait toujours dressé le même portrait de lui en esprit, celui d'un être quasiment incapable de dialoguer, vivant reclus comme un ours des cavernes et mutant en prédateur féroce une fois que la faim le tenaillait. C'était un pur stéréotype, elle se l'avouait mais elle n'avait pas cherché plus loin, les chevaliers de l'Aube n'encourageaient pas ce genre d'investigation de toutes façons. Pour eux, peu importait la véritable nature du vampire ou son passé, l'important était juste de le gommer du paysage. C'était ce en quoi le courant passait mal avec l'Ordre de Tenkyû principalement. Et Lin Yao avait appris les rudiments de la chasse dans ce cadre-là, ce qui l'avait toujours tenue éloignée de tout dialogue avec le "gibier".

Pourtant, certains s'étaient abaissés à essayer de marchander avec elle, d'autres plus honnêtes avaient voulu lui parler mais toujours, un carreau leur avait percé le coeur avant qu'ils n'aient pu en dire plus. C'était la ligne de conduite à respecter. Pas d'arrangements, aucun échange d'aucune sorte, juste remplir son devoir.
En somme, jamais Lin Yao n'avait été face à une telle situation et elle se sentait complètement perdue intérieurement, comme si tout ce qu'on lui avait inculqué se révélait inexact. Peut-être pas faux mais inexact. Un mauvais frisson lui avait parcourut la colonne vertébrale quand Makoto avait finalement lâché son "Ca ?!", répugnant sûrement à se désigner lui-même comme vampire. Et très sincèrement, Lin Yao n'avait jamais imaginé qu'il puisse souffrir de cette condition, ne se concentrant que sur le mal qu'il dispensait autour de lui. Seulement, tout dans sa voix, ses yeux, son attitude, trahissait la souffrance, la solitude. Il reprit avec la même indignation, proférant qu'il avait dû constamment fuir et survivre plutôt que vivre depuis qu'il était devenu une "bête". Il lança même que ses semblables avaient rejoint le clan des bourreaux et c'est sûrement ce qui retint le plus l'attention de l'archère. Qu'est-ce qui avait fait que Makoto soit ainsi rejeté même par ses homologues ? Avait-ce un lien avec son apparente résistance aux UV ?

Présentement, elle ne pouvait pas s'imaginer ce qu'il avait vécu et continuait de vivre, elle ne voulait même pas car elle sentait une formidable vague de compassion trop souvent réfrénée lui nouer le ventre. Ce qui la fit d'ailleurs croiser les bras sous sa poitrine, comme pour marquer une limite à ce sentimentalisme montant. Makoto ne jouait pas la comédie. Il n'avait rien du comportement enjôleur et mesquin que maintes fois les chevaliers lui avaient décrit, il crachait des ressentis bruts, ni édulcorés, ni exagérés. Et c'était bien ça, l'ennui, de ne pas pouvoir mettre sa parole en doute. Il lui redemanda ce qu'elle voulait de lui précisant bien qu'il ne se laisserait pas faire si combat il y avait mais qu'il ne l'engagerait certainement pas de son côté. Pour le souligner une nouvelle fois, c'est qu'il devait y tenir et aussi incroyable que cela puisse paraître, Lin Yao le croyait sur parole. Elle cligna des yeux au mot "meurtrier" employé effectivement maladroitement mais la manière dont le vampire se rattrapa, rappelant qu'il n'aurait jamais choisi de devenir cette créature la fit culpabiliser malgré elle.

C'était la première fois dans toute sa carrière de chasseur qu'elle culpabilisait d'avoir traqué un vampire...et ce n'était pas bon du tout. Il fallait mettre fin à cet échange au plus vite, sinon elle pouvait dire adieu à son efficacité quasi-légendaire. Ses instructeurs en auraient déjà perdu leurs cheveux de la voir ainsi papoter avec un vampire. Après avoir baissé les yeux et inspiré très légèrement pour garder son calme, ne voulant en aucun cas montrer son malaise à Makoto, elle releva un regard vide de toute animosité, qui aurait presque pu exprimer la compréhension. Serrant un pan de son pull léger entre ses doigts, elle dit.

-Evidemment. Qui pourrait rêver d'une telle vie ? Mais ce qui vaut pour vous vaut également pour moi. Je ne tue pas par plaisir, ni par loisir. C'est juste le chemin qu'il me fallait prendre. Je ne tiens pas plus à garnir mon curriculum qu'à avoir la migraine.

Elle ferma les yeux et soupira quelque peu, se rendant compte qu'elle en avait trop dit et que Makoto n'était certainement pas la personne la mieux placée à qui révéler ça. Surtout qu'en y regardant mieux, il était le premier à qui elle faisait cet aveu, même Yi ma n'avait pas pleinement conscience du fardeau que représentait maintenant la chasse pour elle, elle ne pouvait que l'entrevoir en surface. Au départ, ça avait juste été encouragé par l'envie de connaître les joies d'une vie normale mais après le témoignage pour le moins poignant d'une de ses potentielles proies, cela n'allait certainement pas s'arranger. Rouvrant les yeux, elle reprit.

-Pour votre gouverne, c'est à cause de vos semblables que je suis devenue ce que je suis, à savoir un énième fléau sur votre route. S'ils n'avaient pas croisé la mienne, j'aurais aussi pu vivre pleinement chaque instant de ma vie sans prendre garde à chaque mot que je prononce, sans me retourner sans cesse de peur qu'on m'épie et qu'on me surprenne, sans passer des nuits blanches à me demander si finalement, je ne vais pas aussi finir en plat de résistance.

Sa voix, sans trembler, gagnait aussi en sentiment et ses cornées commençaient à luire d'une fine pellicule de larmes.

-Je n'ai plus aucune insouciance, je ne peux me reposer sur personne, de peur qu'ils en pâtissent d'une manière ou d'une autre. J'en viens à me demander en fin de compte si vous n'êtes pas mieux loti que moi. Tout martyr que vous êtes, vous avez au moins le privilège d'être vous-mêmes.

Tout comme Makoto n'avait sans doute jamais pu vider son sac à un de ses poursuivants, Lin Yao vidait le sien à l'un des seuls vampires qui lui avaient échappé. Quelle ironie du sort. Elle se détourna, sentant des larmes malvenues se faire insistantes au coin de ses yeux, bien qu'elle s'apprête à les verser, sa voix ne trahissait aucun sanglot, le ton en était juste plus doux. Elle n'avait même plus envie de poser ces questions qui la tenaillaient, de se renseigner plus avant sur la bête du Xiang, qu'elle aurait désormais sans doute du mal à nommer ainsi. Resserrant davantage les doigts sur sa manche tandis qu'une larme éclaireuse traçait un sillon luisant sur sa joue, elle ajouta simplement.

-Partez.

Et ses paupières se fermèrent à nouveau. Une part d'elle était très déçue par son comportement et l'autre lui criait que ce n'était que justice qu'elle ait pété un plomb. Elle en venait à se considérer elle-même comme une vulgaire tueuse sans états d'âmes. Combien de vampires meurtris comme Makoto avait-elle pu réduire en cendres ? Combien désiraient malgré tout se rattacher à la vie sans penser à mal ? Celui qui avait tué son père et potentiellement sa mère était sans aucun doute d'une autre écorce, lui était un monstre. Mais ne dit-on pas qu'il ne faut jamais mettre tout le monde dans le même panier ? Cela devait avoir cours aussi chez les vampires, si certains se complaisaient dans leur rôle de prédateur, d'autres regrettaient sûrement leurs actes et leur seconde nature. En outre était-ce vraiment les libérer que de les tuer et surtout de chercher perpétuellement à le faire ? En fin de compte, qui était la victime ? Elle ne savait plus, il avait achevé de la rendre sceptique quant au sens de tout cela.

Et c'était très malvenu après avoir fait cette stupide promesse de grossir l'élite des chasseurs nippons. Elle s'était libérée d'un poids pour en accueillir un encore plus conséquent. Il fallait tout sauf perdre pieds à l'heure actuelle, se calmer et réfléchir posément, la nuit portait conseil. Faisant volte-face, Lin Yao se décida à retourner en direction de l'izakaya sans nouveau regard pour le vampire ; tête baissée même s'il avait sûrement pu apprécier les traits légers laissés sur ses pommettes par le passage des larmes, qu'elle s'empressa d'essuyer du revers de sa main tatouée. Après l'avoir dépassé de quelques mètres cependant, elle marqua un temps d'arrêt. Non, ne pas se retourner. Et pourtant, muée par un réflexe, l'archère se retourna pour affronter à nouveau le regard de Makoto. Un regard encore humide qui se passait très bien de mots pour dire "J'espère que tu trouveras la paix à laquelle tu aspires."


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Jeu 10 Mai - 5:40


Il y a un changement dans l'atmosphère qui gravite autour de la chasseuse. Quelque chose sur quoi Makoto ne peut tout d'abord pas mettre le doigt, mais qui est bel et bien présent. Et s'il ne ressent pas particulièrement de menace, il n'en est pas moins sur ses gardes. Elle avait déjà faillit avoir sa peau une fois... Ça ne serait pas un miracle qu'elle réussisse enfin à lui mettre la patte dessus pour lui planter un pieu en plein coeur. Oui, d'accord... C'était un peu mélo-dramatique amené comme ça, mais Makoto se comprenait ! Nul doute qu'entre un pieu ou une flèche, la différence était moindre, surtout aux vues du résultat final. Et il n'avait absolument pas envie d'en arriver là. De fait, le vampire fait une nouvelle fois un pas vers l'arrière, son regard un brin perçant toujours posé sur la Chinoise.

Makoto est hésitant, ses doutes se lisant probablement dans ses prunelles sombres alors qu'il tente de comprendre par quel genre d'émotions Zeng est en train de passer. Elle ramène ses bras à elle, encerclant son torse juste au-dessus de sa taille fine comme si elle essayait de retenir les quelques morceaux de son âme qui voulaient se révéler à lui. C'était une situation étrange, déconcertante, même, pour un homme qui n'avait plus eu de contacts humains depuis presque deux cent ans. Il se rendait compte que ça en devenait presque effrayant... Mais se ressaisit rapidement alors que la jeune femme reprend la parole, lui affirmant qu'elle non plus, n'était pas « ça » pour le plaisir. C'était certes un « ça » fort différent du siens... mais finalement, ne se rejoignaient-ils pas, malgré les bons pensants des deux côtés qui préféraient encore les voir diamétralement opposés ?

En tout cas, message reçu cinq sur cinq... Zeng n'était pas chasseuse pour le sport ou pour faire joli lorsqu'elle pouvait vanter ses exploits. En quelque part, c'était un peu rassurant... Parce que malgré tout, les vampires restaient humains, selon Makoto. Il fallait être drôlement timbré pour les chasser par plaisir. Certes, voilà la Bête du Xiang, ayant des milliers de victimes à ses pieds et déchiquetant nuques et cous pour boire qui s'exprimait sur la santé mentale des chasseurs. Mais, encore une fois, on en revenait au fait que lui n'avait pas eu le choix... Et preuve qu'il n'était pas complètement dénudé de conscience : il avait réussi à contrôler plutôt bien sa soif de sang. Pour ce qui était de la Chinoise, elle semblait soudainement plutôt dépassée par les événements et encore une fois, ça attire la curiosité de Makoto. Peut-être même plus que sa crainte, présentement...

La dame accuse ses « semblables » d'être la cause de sa souffrance et cette fois, le vampire gronde un peu en sa direction, sans se faire pour autant menaçant. Il était seulement irrité et ça se comprenait, surtout lorsque cette inconsciente ajoute qu'il était sûrement préférable d'être lui ! Voire même qu'elle l'enviait !

« Avoir le privilège d'être soi-même ? Qu'est-ce que c'est, qu'avoir le privilège d'être soi-même lorsqu'on ne parle plus à qui que ce soit depuis presque deux cent ans ? Lorsqu'on vit dans la rue comme un vulgaire mendiant ? Quand on déchiquette des gorges d'enfants parce qu'on est pas capable de s'arrêter ? Est-ce que c'est vraiment ça, « moi » ? Peut-être le croyez-vous... Mais moi, je sais qui était Makoto et ce n'est pas ça. », assure le vampire, la voix légèrement tremblante à son tour. Depuis combien de temps ne s'était-il pas contemplé dans un miroir tout en pouvant assurer que ce qu'il voyait était le reflet de ce qu'il était ? « Je ne vous jugerai pas même si c'est difficile. On a tous notre façon de voir les choses. Mais ne me jugez pas. Parce que toute chasseuse que vous êtes, toute intelligente ou cultivée que vous puissiez être... Vous ne comprendrez jamais ce que deux cents ans de vie en étant la Bête du Xiang représente. »

Ce qui le retient réellement d'y aller plus fortement, c'est qu'il est évident que Zeng est au bord des larmes. Et si un être humain n'aurait peut-être eu que des doutes, Makoto, lui, peut sentir certains changements grâce à quelques sens décuplés. Et c'est aussi cette voix douce, une voix qu'il pourrait presque fantasmer maternelle. On dit souvent que ce dont un homme a besoin toute sa vie, c'est d'une mère et que c'est ce qu'il recherche dans le mariage. C'était peut-être moins idiot qu'on veut bien le laisser entendre ! Parce que pour Makoto, des bras maternels étaient un salut qui l'attirait fort bien. C'était l'espoir d'une trêve. Mais c'était aussi idiot de croire en des sornettes qui n'arriveraient jamais. Sa mère était décédée depuis des millions d'années, lui semblait-il. Il en avait oublié le timbre de sa voix, la douceur de ses étreintes. C'est la Bête. Elle lui avait tout pris.

Mais ce ton doux venant d'une femme qui pouvait s'avérer impitoyable était aussi déstabilisant qu'agréable. De fait, Makoto ne hurle pas, ne s'énerve pas. Il se contente d'expliquer les choses calmement, cette fois. De toute façon, il voyait bien qu'il n'avait plus besoin d'hurler pour se faire entendre de Zeng. Et finalement, alors que ses dernières barrières semblent tomber, la femme lui demander de partir. Makoto hésite... Et il n'en aurait probablement pas rajouté si, alors qu'elle tourne les talons, elle était réellement entré dans l'izakaya. Mais, ce n'est pas exactement ce qui arrive... Un regard sombre aux pupilles humides se tourne vers le vampire. Il hésite... puis finalement, fait un pas en direction de la chasseuse, un peu bêtement sûrement vu leur état d'ennemis naturels.

Le côté « Bête » était complètement étouffé par l'homme que Makoto fut un jour. Peut-être ne l'était-il pas exactement, parce que le Makoto de l'époque était un beau parleur, un charmeur et un érudit et qu'il était difficile de se faire passer pour tel dans les vêtements qu'il portait présentement, mais pendant l'espace d'un instant, il est plus humain que qui que ce soit dans cet établissement. Il prend une petite inspiration, celle-ci lui étant toujours vitale sans qu'il ne sache vraiment que ça n'aurait pas dût être le cas.

« Ne pleurez pas... On trouve toujours de l'espoir en quelque part, Zeng-san. », assure le grand vampire tout en inclinant légèrement la tête en direction de la Chinoise. « Ce soir, vous avez été mon miracle. »

Puis, sur ces paroles nettement dépourvue de l'accent rural qu'il avait adopté au fil des ans, il tourne à son tour les talons, pour ne pas se retourner. Il avait besoin d'aller boire un verre « pour vrai ». Il ne savait pas encore où, mais il en avait besoin. pour se changer les idées...


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MessageSujet: Re: Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao   Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao Icon_minitime1Jeu 10 Mai - 23:12


Makoto n'avait cessé d'arguer pour sa défense et ses paroles étaient ressassées par l'esprit déboussolé de Lin Yao, alors qu'ils échangeait cet ultime regard qui sembla s'éterniser sur plusieurs minutes bien qu'il ne dura qu'une poignée de secondes. Le vampire ne démentait pas qu'il était un tueur avide mais de l'autre, il soutenait que ce n'était pas réellement lui et qu'il aurait tout donné pour arrêter ces massacres. Ce n'était pas Lui...Non, à présent, l'archère en était elle aussi persuadée. Pour qu'il ait l'air si humain...Alors qu'il faisait un pas dans sa direction, elle n'eût ni mouvement de recul, ni appréhension, pas même un battement de cil qui aurait pu trahir sa méfiance. Elle ne le voyait plus comme une bête. Elle ne pourrait plus. Le juger, elle l'avait sûrement fait hâtivement comme tous ses collègues et elle avait sûrement répété ce schéma un nombre incalculable de fois avec ses autres cibles. Elle qui était plutôt du genre à ne pas avoir d'idées préconçues et à être raisonnable, toutes ces belles paroles et ces comportements exemplaires, elle les réservait aux humains.

Pourquoi ? Parce qu'on lui avait toujours laissé sous-entendre que les vampires n'étaient pas ou du moins plus humains. Et quoi de plus humain que la conversation qu'ils avaient échangé tous deux ? Elle se sentait à la limite plus proche de Makoto maintenant que de n'importe quel humain de sa connaissance. Elle ne comprendrait jamais sa vie, il ne comprendrait jamais la sienne. Toutefois, le poids qu'ils avaient tous deux sur les épaules les enfermait dans la solitude, dans une sorte d'agonie silencieuse où ils criaient au secours vainement sans que quiconque ne puisse les entendre. Au moins ce soir, l'un comme l'autre, ils avaient pu discerner ce cri. Les derniers mots que le vampire lui adressa firent entrouvrir les lèvres de légère stupéfaction à Lin Yao. On ne lui avait sans doute jamais dit une chose aussi belle et elle sonnait comme une absolution, un pardon.

Son miracle...Et pour elle, qu'était-il maintenant ? Une cible, un ami, une sorte d'oracle ? Sûrement les trois à la fois. Une nouvelle larme cristalline décora sa joue alors que Makoto s'en retournait cette fois pour de bon. Elle aurait voulu ajouter quelque chose mais il n'y avait décemment rien à ajouter et aucun mot n'aurait pu franchir ses lèvres dans l'état actuel des choses. Alors qu'il disparaissait de son champ de vision, elle soupira fortement en fermant les yeux, laissant son dos rencontrer le mur d'un bâtiment voisin de l'izakaya. Qu'allait-elle faire maintenant ? Rendre son tablier ? Hors de question...Boycotter la chasse ? Impensable...Continuer en faisant abstraction ? Impossible...Tout en songeant, elle essuyait ses joues, attendant d'avoir retrouvé une mine convenable histoire de ne pas alarmer son oncle. Une chose était certaine, il ne faudrait qu'elle parle de cette rencontre à personne sinon les chevaliers de l'Aube seraient capables de la radier du groupe et surtout de poursuivre Makoto sans relâche pour le punir à son tour. Elle ne pourrait même pas le confier à Yi ma, même si elle avait confiance en elle, c'était bien trop dangereux.

Dix minutes s'écoulèrent ainsi et elle se décida à retourner dans la taverne, adressant un petit sourire à shu tout en hochant de la tête, ce qui signifiait que ça s'était bien passé. Il y avait encore quelques clients à servir et Lin Yao pensa préférable de se faire oublier pour le restant de la soirée. Après réflexion, elle s'arrêta net avant de rejoindre l'escalier et fit volte face, allant s'asseoir au bar. Perplexe, Hideo s'approcha et elle lui commanda son fameux verre de baijiu, il n'était pas exclu qu'elle demande ensuite son petit frère. Un peu d'alcool l'aiderait à faire redescendre la pression et à bien dormir. A sa mine, son oncle comprit que l'entrevue avait quand même dû être tumultueuse et il se montra compréhensif, murmurant quelques paroles rassurantes à sa nièce et la servant. Lin Yao lui adressa un sourire reconnaissant avant de commencer à boire. Tu parlais d'une galère...Si seulement son oncle pouvait s'imaginer le carcan dans lequel elle se trouvait...Mais à part Makoto, personne ne savait ni ne saurait.


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Fancy meeting you here... feat. Zeng Lin Yao

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