C'est la fin de Requiem. Merci de prendre en compte le sujet dans les news.
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Superstitions

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage


Kuromiya Sensui


Kuromiya Sensui

☩ ☩

Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
Allégeance : La sienne
Messages : 5841
Pseudo : MyPandaa
Avatar : Mao [SID]
MessageSujet: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Mar 15 Mai - 9:08


Forêt de Aokigahara
Le 31 Octobre 2011
Un peu plus de 22h30



Aokigahara… C’était… Tous les ans le même endroit. Sensui prenait le même chemin accidenté et dangereux pour se rendre dans le même temple et passer une soirée relativement semblable. Toujours est-il que si quelqu’un pensait qu’il s’ennuyait à cette soirée très protocolaire en général et organisé par des Conseils auxquels il ne voulait pas appartenir, cette personne avait tort, tout simplement.

A la vérité, Sensui passait un moment agréable parmi ses semblables et un de ses côtés les plus sociables et charmeurs ressortait avec évidence. Il renouait certains contacts nécessaires, en créait d’autre, jouait d’affinité… Et en profitait pour présenter ces fameux contacts à Seijûrô et inversement. Un jour, ce serait à son fils de reprendre son « empire » sans doute. Alors il fallait le préparer, tout doucement. Certes, cela lui valait l’inimitié de bien des vampires qui jalousaient sa réussite mais hey… Ils ne pouvaient s’en prendre qu’à eux même et à leur géniteur.

Quoi qu’il en soit, cette année comme pas mal d’autre depuis plusieurs dizaines d’années, Sensui prévoyait de rester à Shizuoka sur quelques jours plutôt que de rentrer sitôt la réception annuelle des vampires terminée. Il avait toujours une de ses résidences secondaire fichu non loin d’une plage peu envahit par les constructions et qui lui rappelait un peu son village natal. D’une certaine façon, Shizuoka savait le rendre nostalgique plus qu’aucune ville n’aurait jamais su le faire…

C’était d’ailleurs encore plus vrai ce soir…

Pourquoi ? Simple : les différents Conseils avaient orienté le thème de la réception de ce soir vers une tradition costumée qui ne leur appartenait pas mais qui avait su s’ancrer au Japon. Lui-même avait reçu son costume un peu plus tôt dans la semaine, en même temps que Seijûrô, et lorsqu’il avait ouvert la boîte il était resté longuement silencieux. Seijûrô avait semblé apprécier son propre costume de fantôme de l’Opéra puis, s’intéressant au sien, il avait eu une façon de lui dire qu’il serait sans doute magnifique dedans qui ne portait pas à croire qu’il s’agissait simplement de politesse.

Néanmoins… Seijûrô n’avait jamais su pour son passé au Lotus Blanc. En fait, personne ou presque n’avait jamais su. Ketsueki, un peu… Parce que leur longue, très longue intimité l’avait permis. Mais de fait, Sei’ n’avait pas pu comprendre son léger trouble et Sensui avait refermé la boîte sur son costume et ne l’avait plus ouvert avant le jour J. Seijûrô n’avait pas posé de question, sachant probablement que tant que cette soirée ne serait pas passée et derrière eux, il n’obtiendrait pas de réponse.

Geisha. C’était bien de ça qu’il s’agissait. A même sa peau, un kosode d’un blanc virginal cintrait sa silhouette, débordant légèrement au dessus de son col. Le kimono qu’il avait passé était dans différentes soies très riches et Sensui n’avait pas douté du fait que le Conseil lui faisait une faveur –ou pensait en faire une tout du moins- en lui offrant ce costume magnifique et probablement vraiment très coûteux. Certes, originellement, il n’aurait pas dût porter de kosode mais quelques traditions avaient dû se perdre en cours de route et Sensui n’avait pas pour ambition de les rappeler ce soir et de montrer à tous comme il avait la maîtrise de l’habillage des geishas…

Etant à l’aube de l’hiver, le kimono était en soie doublé de crêpe et Sensui avait eu un bref sourire en voyant les couleurs très vive du vêtement. Majoritairement rose, de nombreuses fleurs brodées en fils colorés parsemaient la soie du kimono. En général, les couleurs n’étaient aussi vives que pour les jeunes geishas. Celles qui avaient déjà passé les trente ans se faisaient plus discrètes ! Entre ses 819 ans et ses 34 ans humain, s’aurait pu paraître étonnant mais comme on ne lui donnait même pas toujours la majorité, c’était sans doute parfait. Et d’une certaine manière, ça le troublait encore plus puisqu’on était là vraiment dans le genre de kimono qu’il avait réellement porté…

Le col légèrement décolleté dans le était bien présent sur la pièce de tissu et Sensui avait fait appel à une habilleuse dans le quartier de Nippori pour l’aider à finir d’enfiler son kimono. C'est-à-dire que s’il portait le kosode blanc des geishas expérimentées, il y avait dans la boîte du costume un obi de plusieurs mètres de long qui n’allait généralement qu’aux maiko… Les apprentis geisha… Et ce genre de obi très long dont le nœud remontait entre les omoplates avant de servir de véritable traîne, traînant par terre derrière lui ne se nouait pas réellement seul… C’était d’autant plus vrai qu’il avait fallu faire un léger ajustage de la taille du kimono !

Ce obi était d’un fuchsia prononcé qui se mariait agréablement au rose du kimono, de larges fleurs blanches étant peintes à la main par-dessus.

A ses pieds, de simple tabi et une paire de geta qui n’avait absolument rien de pratique pour marcher dans cette forêt…

Sensui avait ensuite prit beaucoup de temps et de soin pour parfaire son maquillage. Ca l’avait plongé dans d’intenses souvenirs qui n’avaient probablement pas finit de le troubler ce soir. La poudre de riz avait blanchit sa peau plus qu’elle ne l’était déjà mais le vampire n’en avait pas couvert son visage de manière à l’enfariné non… Il avait en revanche prit grand soin de peindre ses paupières dans un rose foncé qu’il avait dégradé au fur et à mesure avant d’allonger ses cils déjà fournis et de tracer la courbe de ses yeux de longues lignes de khôl. Les sourcils avaient également été redessinés grâce à un crayon noir et pour parafer le tout, Sensui avait usé d’un rouge à lèvre en tube d’un rouge sang éclatant qu’il avait étalé sur ses lèvres à l’aide d’un petit pinceau.

N’ayant plus les cheveux assez longs et les ayant de toute façon à nouveau teint en châtain, Sensui s’était procuré une perruque absolument pas synthétique, donc très chère, mais dont il n’aurait pas pu se passer pour l’heure… A même une tête de mannequin, il avait prit le temps de coiffer la perruque lui-même, effectuant le chignon en wareshimomo avec une dextérité qu’il pensait avoir oublié… Il y avait greffé des peignes décorés et d’autres tiges sculptées avant d’enfilé la perruque sombre et plus que jamais, en s’observant de pied en cap, Sensui s’était rappelé de cette époque où il se faisait passer pour une jeune fille. C'est-à-dire que même lui avait l’impression d’être une jeune geisha de 16 ou 17 ans dans cette tenue…

Quoi qu’il en soit, Seijûrô étant partit avant lui qui n’avait pas finit de se costumer, Sensui s’était mit en route pour le temple seul. Il n’était pas pressé et bien que cette forêt soit angoissante, il ne se sentait pas particulièrement stressé à marcher sur des sentiers qu’on arpentait aujourd’hui plus du tout puisqu’ils avaient tout simplement disparu sous la lave, la mousse et les racines assassines de cette forêt.

D’une main fine, Sensui vient relever le bord de son kimono pour passer une racine, maugréant mentalement après les geta qui l’obligeaient à avancer avec la lenteur d’un escargot asthmatique. C’était d’autant plus dangereux que le terrain l’était et s’il avait eu plus de jugeote, Sensui aurait prit une autre paire de souliers en plus de celles-ci ! Qu’importe… Si le retour s’avérait vraiment trop pénible, il s’arrangerait avec Seijûrô…

Quoi qu’il en soit, alors qu’il pose sa main libre contre un tronc très épais, Sensui en fait le tour pour tomber nez à nez… Avec une corde… Un nœud coulant en fait. Il s’arrête, les yeux posés dessus, observant l’objet macabre qui sous l’impulsion d’une brise froide sortit d’il ne sait où commence à se balancer de manière à peine perceptible. Et on a beau être un vampire de huit siècle, certaines choses de ce genre pouvait encore vous filer le cafard…

Les yeux de Sensui descendent sur un tapis de mousse où une photographie déchirée est coincée dans une racine. Il se penche, la prenant entre ses longs doigts et l’observe un instant. Elle était vieillit, en couleur sépia… On voyait une petite fille debout, dans un joli petit kimono d’enfant. La silhouette d’un homme en kimono de cérémonie se tenait debout derrière elle mais le haut de la photographie étant déchiré, son visage n’apparaissait pas.

Sensui reste ainsi quelques instants, une poignée de secondes qui finalement, devaient faire une minute une fois toutes assemblées… Et finalement, alors qu’il s’apprête à laisser retomber la photo au sol, un craquement lui fait tourner la tête rapidement.

Son regard nyctalope lui permet de distinguer la forme humaine qui s’approche avec semble t-il une lampe de poche et ses sens se tournent tout entier vers cette source inconnu. La forêt les lui trouble néanmoins et il peine encore à déterminer s’il a à faire à un humain ou un vampire. La seconde option était peu probable puisque ses semblables voyaient dans le noir mais sait on jamais…

La forme se précise, dévoilant, il lui semble bien, un très jeune homme dont la poitrine se soulève au rythme de sa respiration. Humain.

Ils se regardent ainsi pendant quelques instants, se détaillant visiblement l’un l’autre… L’humain lui paraissait très jeune, une crinière probablement indomptable, une silhouette fine, des yeux typiquement nippons et sombres lui semble t-il, encadré par un visage encore un rien poupin…

Moment de latence… Puis Sensui tourne à nouveau la tête vers le nœud coulant à côté de lui… La photo entre ses mains… Le petit humain… Hé bien… S’il était superstitieux, celui-là allait vraiment s’imaginer des choses, non… ?


Revenir en haut Aller en bas


Anonymous


Invité

☩ Invité ☩

MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Mar 15 Mai - 20:37


Aokigahara… forêt de la mort, forêt du suicide, forêt maudite et hantée… comment aurait-elle pu ne pas avoir éveillé mon intérêt dès que j’eus l’âge d‘en entendre parler. Mais tant de faits lui étaient associés que c’en était presque grotesque. Exagéré. Trop évident. Trop facile. Je veux dire… se retrouver dans une forêt dont je n’étais pas certain de pouvoir ressortir - et encore moins vivant - le soir d’halloween, pour courir après des vampires qui étaient censés se retrouver ici, quelque part dans ces quelque chose comme 35km² de verdure… Non, verdure, ce n’était pas le mot approprié selon moi. Je dirais plus dans cette mer de racines, de rochers, de terre instable, friable et probablement de gouffres béants recouverts par des années d’abandon mais non pas moins meurtriers.
Il faisait nuit noire - beh ouais, sinon c’est pas drôle ! -, pas même la lune n’osait apparaitre dans cet océan de ténèbres… de toute manière, je n’étais pas certain que, d’où j’étais, je puisse apercevoir la moindre lumière au-dessus de ces feuillages fournis… et pourtant, nous étions fin octobre.

Qu’est-ce que je faisais là ? Comment étais-je sur la trace de vampires se rendant à un bal un soir d’halloween, soir où ce genre d’histoire révèle plus souvent de canular que de faits avérés ? La réponse était simple, mes années de recherches commençaient à porter leurs fruits, du moins un minimum.
Parce qu’à force de persévérance et d’investigations, j’avais découvert qu’il était plus que probable qu’il y ait un mouvement vampirique migratoire à l’intérieur de cette forêt… et comme ces informations découlaient des années de recherches qui étaient à présent derrière moi, j’en avais oublié la provenance de certaines parties, mais je me faisais assez confiance pour en avoir déduit les bonnes informations.
Risquer ma vie pour mettre la main sur ce qui m’obsédait depuis cinq ans maintenant ? Comme toujours, ça ne me faisait ni chaud ni froid… encore heureux que je n’aie absolument aucun instinct de survie, sinon je n’aurais probablement pas osé aller si loin dans cette forêt, même si les chemins balisés. Mais plus je m’enfonçais dans les bois, plus j’avais envie d’aller plus loin encore.

C’est néanmoins le cœur battant que j’observais l’endroit où j’allais dès à présent quitter les chemins « sécurisés »… une tendre nostalgie s’emparant de moi alors que quelques souvenirs me revenaient. N’avais-je pas, depuis tout gamin, était attiré par le surnaturel, le danger, la mort ? Non pas qu’à cette époque non plus j’aurais pu avoir une quelconque envie de m’ôter la vie… oh non, je n’avais jamais été suicidaire… Cependant, la forêt s’étendant non loin de la maison de mes parents m’avaient toujours fait de l’œil, et je n’avais pas été long à m’y aventurer. Bien entendu, comparé à Aokigahara, cette petite forêt était gentillette, mais comparé au petit garçon de 9 ans que j’étais à l’époque, c’était déjà impressionnant… Cela faisait longtemps que je n’y avais plus pensé, à cette escapade… je ne l’avais fait qu’une fois il faut dire, mes parents avaient été tellement furieux après moi suite à ça que leur vigilance avait encore augmenté, et je n’avais pas pu sortir pendant des mois. Mais ça avait valu le coup… on ne pouvait pas dire que mon enfance ait été très amusante… alors cette journée dans cette forêt avait juste été trop amusante pour que ça ne me marque pas.

Ces souvenirs me mirent presque du baume au cœur. Je vérifiai une dernière fois que j’avais des piles de rechanges dans mon sac pour ma lampe torche - oui, dix seraient suffisantes -, puis je replaçai mon sac sur mon dos et commençai à m’éloigner du sentier. Bon, cette fois, c’était réellement parti. Je n’avais pas de carte, juste la lampe électrique et mon sens de l’orientation… et si ça ne suffisait pas pour que je rentre vivant, tant pis je mourrais sur place au milieu des cadavres qui devaient déjà se trouver ici.
Putain qu’est-ce que je pouvais être morbide ! Bon, j’avais une excuse, c’était halloween et je me trouvais dans l’un des endroits les plus glauques du Japon. Finalement, même si ça pouvait paraitre trop gros que des vampires se rassemblent dans cette forêt qui n’appelait que les faits surnaturels, beh… c’était quand même l’endroit idéal pour eux, non ? Qui pourraient leur tomber dessus par hasard ici ? Il n’y avait forcément que ceux qui recherchaient précisément quelque chose ici, si ce n’était - comme moi - les vampires eux-mêmes, qui pouvaient éventuellement les trouver… « éventuellement », oui, je n’étais pas à l’abri de me perdre ou quoi que ce soit de ce genre après tout… personne ne l’était d’ailleurs.

J’avais beau éclairer le sol du mieux que je pouvais pour ne pas me prendre les pieds dans des racines, je réussis tout de même à me vautrer une bonne dizaine de fois en l’espace d’une petite vingtaine de minutes… c’était une bonne moyenne. J’avais du mal à ne pas, en même temps, rechercher des restes de cadavres et tout le toutim, donc ma concentration était dangereusement partagée… et, comme tout bon psychotique névrosé destiné à finir en hôpital psychiatrique, j’étais fasciné par cette expédition et n’avait qu’une hâte : qu’il se passe quelque chose.

Je n’eus même pas besoin de formuler ce vœu à haute voix, le faisceau de la lampe effleura, à quelques mètres de moi, un tissu coloré, j’accentuai le rayon de la lampe pour éclairer un champ plus large et me figeai. Une silhouette se tenait là, près d’un arbre… à cet arbre, une corde qui avait probablement aidé quelqu’un à se pendre ici-même. Retirant mon attention de ce lugubre détail, je regardai la « personne » - ? - qui se trouvait à côté. Elle - ? - portait un kimono caractéristique des geisha… et le maquillage sur son beau visage ainsi que sa coiffure ne me laissèrent pas réellement la possibilité de douter, je savais pourtant bien que ce n’était pas possible… à moins qu’il ne s’agisse… d’une apparition ?
Un frisson glacé remonta le long de mon échine et je sentis mon sang quitter mon visage alors que je faisais un pas en arrière et… une racine s’accrocha à mon pied et je tombai lourdement en arrière. Je crois que je restai quelques instants, sous le choc, avant d’oser regarder de nouveau vers l’arbre… la silhouette était toujours, là, je soupirai, mon esprit rationnel revenant prendre dignement sa place.

« S’il vous plait, dites-moi que vous n’êtes pas le fantôme d’un pendu qui erre dans cette forêt à la recherche d’âmes à tourmenter… »

Oui, bon « dignement » c’était peut-être exagéré… j’étais tout de même surpris que ma voix tremblante ait réussi à sortir assez nettement pour que je ne bafouille pas en plus… Une partie de moi savait que ce n’était pas un fantôme et cette personne en face de moi allait me prendre pour un débile de lui poser une question pareille. Cela dit, se promener en kimono à Aokigahara, pire, avec le teint blafard d’une geisha, il y avait de quoi avoir des allures fantomatiques.


Revenir en haut Aller en bas


Kuromiya Sensui


Kuromiya Sensui

☩ ☩

Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
Allégeance : La sienne
Messages : 5841
Pseudo : MyPandaa
Avatar : Mao [SID]
MessageSujet: <div style="margin-left: 40px; margin-right: 40px; color: #d1a2db";>๑    Superstitions Icon_minitime1Jeu 17 Mai - 12:14


Spoiler:


Même pour Sensui, la situation était un peu étrange. Merci mais il n’était pas idiot et il se doutait bien qu’en pleine nuit d’Halloween, ainsi paré de son kimono et grimé, debout devant une corde en nœud coulant, il devait avoir l’air « un peu » fantomatique. Pas superstitieux pour deux sous bien que de son vivant il ait beaucoup cru en certains mythes, comme nombre de ses compatriotes de l’époque, Sensui ne croyait pas aux fantômes et autres lutins d’un monde surnaturel. Venant d’un vampire, ce genre de croyant aurait pu paraître risible mais quand on appartient soit même au folklore, il est sans doute plus aisé de savoir se placer vis-à-vis de la vérité et de l’illusion.

Bref… Son vis-à-vis est surprit, évidemment. Et la stupeur est visible sur son visage tandis que reculant à la hâte, il se prend les pieds dans… Peu importe quoi… Tombant à la renverse dans une exclamation étranglée et étouffée par le choc lisible dans son joli regard noisette.

Impressionnable… Et mine de rien, ça attire très bref sourire sur le visage de Sensui. Il n’y reste cependant pas… Mais son regard reste pour sa part sagement posé sur le petit humain au sol. La lampe torche revient dans sa direction après avoir éclairé les sous-bois pendant la chute du jeune homme et Sensui ne bouge pas d’un centimètre.

๑ S’il vous plait, dites-moi que vous n’êtes pas le fantôme d’un pendu qui erre dans cette forêt à la recherche d’âmes à tourmenter…

Voilà. On y était. N’ayant pas de souffle ni le réflexe de soupire depuis bien des années déjà, Sensui se contente de rouler un peu des yeux. Il aurait bien préféré ne pas avoir ce genre de conversation… D’ailleurs, au départ, le vampire prend le partit de se détourner de l’humain. Il allait reprendre sa route et le planter là oui… Quel intérêt d’aller expliquer à ce gamin qu’il n’était pas un fantôme ? De toute façon, il était une autre de ces créatures qu’il devait craindre ! A ce détail près que Sensui était prêt à tuer pour son secret et s’il ne tuait qu’exceptionnellement deux proies dans la même nuit, il était tout disposé à le faire ce soir en cas de besoin.

Seulement… Il n’a pas fait deux pas que le bas de son kimono se prend dans de petits chardons des bois. Sensui s’arrête, se penche… Et entre ses doigts fins, abandonnant la photographie, il récupère une des petites fleurs piquantes. Etonnant d’en trouver dans cette forêt en particulier quand on savait que dans l’antiquité, cette toute petite fleur avait la propriété, diton, de conjurer le sort ou de chasser les démons. C’était également, en Europe, un symbole du soleil… De fait, c’était tout un paradoxe que de voir Sensui le tenir entre ses doigts. Enfin…

Plongé un instant dans ses pensées, Sensui tourne la tête pour regarder par-dessus son épaule. Avisant l’humain resté par terre, tout penaud… Et finalement :

๑ Non.

Rapide, efficace… Très minimaliste surtout. Néanmoins, il a la décence de poursuivre :

๑ Je n’en suis pas un.

Mais peut être un peu joueur parce que mine de rien, il était d’une relative bonne humeur –quoi que le port de ce kimono l’est rendu très nerveux en début de soirée- il ajoute :

๑ En même temps, si j’en étais un, est-ce que j’en aurais conscience, tu crois ?

Oui, il tutoyait… Mais la situation ne se prêtait pas réellement à une surabondance de politesse. L’enfant –pour lui il s’agissait même d’un bébé, pour ne pas dire « un embryon »- semble se remettre de peine et de misère, sa voix tremblante ne se stabilisant que peu encore pour le moment. Il avait cet éclat d’inquiétude au fond du regard qui finalement pousse Sensui à demander :

๑ Tu t’es perdu ? On ne t’a jamais dit qu’il ne fallait pas sortir des sentiers balisés ici ?

Lui-même ne se serait pas risqué à prendre un chemin qui lui était inconnu. Chaque année il empruntait scrupuleusement le même et n’en déviait sous aucun prétexte. Il avait d’ailleurs répété un nombre incalculable de fois à Seijûrô que ce serait bien trop imprudent pour lui que de satisfaire une de ses nombreuses curiosité en tentant de le faire.

Mais de fait, il avait une vague idée de la direction à prendre pour retrouver le dernier sentier qu’il avait lui-même traversé. Ce n’était peut être pas le plus proche, il n’aurait pas su dire… Mais peu importe. Sensui lève donc une main fine, pointant de son index une direction vers sa droite.

๑ Tu devrais partir là bas. Tout droit, essais de ne pas dévier. Il y aura un sentier.

Et comme il lui était permit d’en douter à présent :

๑ Tu peux marcher ?

L’air fin si le garçon était coincé… Néanmoins de fait, Sensui fait quelques pas vers lui, prenant soin de ne pas prendre encore son kimono où que ce soit et s’arrêtant à mi-chemin, il assure :

๑ Je m’appelle Sensui.

Il attendait évidemment du jeune homme qu’il se présente à son tour et quoi qu’il en soit, il demande quand même, curieux pour le coup :

๑ Qu’est ce que tu fais ici tout seul. C’est dangereux.

Surtout ce soir ! Ou bien, autre possibilité :

๑ Suicidaire ?

C’était demandé sur un ton assez plat démontrant que ça ne l’impressionnait pas beaucoup ! Désolé mais la mort, il maîtrisait plutôt bien !


Revenir en haut Aller en bas


Anonymous


Invité

☩ Invité ☩

MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Sam 26 Mai - 0:39


Spoiler:

Je fermai une seconde les yeux, espérant que dans le silence ambiant, morbide, macabre, de cette forêt maudite, l’écho de mon cœur ne soit pas aussi net et audible que ce que je pensais. Parce que, là, j’avais vraiment l’impression de n’entendre que ça, comme si le sang qui avait quitté mon visage suite au choc de cette ‘vision’ revenait d’un coup, m’empêchant d’entendre autre chose que son mouvement pulsatile dans mes tympans. J’avais presque peur de me remettre à respirer d’ailleurs, me rendant compte par la même occasion que, oui, j’avais cessé de respirer quelques instants. Je fus donc obligé de laisser l’air revenir dans mes poumons pour ne pas m’asphyxier bêtement alors que j’étais loin d’avoir atteint mon but.

Je me sentais quelque peu idiot, je devais bien l’avouer. Ce n’était pas réellement mon genre de me laisser emporter par ma peur… enfin « peur », était-ce le mot ? Pas vraiment, je n’avais pas peur… j’avais juste été énormément surpris par cette geisha au milieu des bois. Je me redressai lentement, pour ne pas avoir la tête qui tourne, et je passai une main sur mon front. Je regardai la personne en face de moi qui, apparemment, m’ignorait royalement. Il/elle tourna les talons mais s’arrêta presque aussitôt et se tourna vers moi. Je déglutis difficilement.

« Non. »

J’entrouvris la bouche, charmé un instant par sa voix douce, et grave, masculine… mon esprit essaya de tout remettre en ordre dans ma tête. C’était donc un homme… habillé en Geisha. Bon, c’était Halloween alors, pourquoi pas ?

« Je n’en suis pas un. »

Malgré tout… j’échappai un petit soupir soulagé. J’avais eu tort d’imaginer être en face d’un spectre, mais j’étais content d’en avoir la certitude. Je m’assis plus ‘confortablement’ par terre, inutile de tenter de me relever complètement pour le moment, j’aurais bien été capable de retomber comme un blaireau parce que mes jambes auraient décidé de rester inactive… ça m’arrivait parfois, et c’était un peu gênant, surtout que je suis plutôt agile, c’est contradictoire.

« En même temps, si j’en étais un, est-ce que j’en aurais conscience, tu crois ? »

Je me mordis la lèvre pour retenir un petit rire nerveux. Ah tiens c’était un marrant celui-là. M’enfin, au fond, je l’avais sans doute cherché, et il devait me prendre pour un abruti pour lui avoir demandé directement s’il était un fantôme, non ? Je ne pouvais pas lui reprocher de se moquer de moi, j’avais bien envie de me moquer de moi, moi aussi.
Je relevai finalement la tête vers l’homme, gardant la lumière de la lampe rivée sur le côté pour le voir sans l’éblouir non plus, c’est jamais très agréable de se prendre une lumière vive dans les yeux..

« Tu t’es perdu ? On ne t’a jamais dit qu’il ne fallait pas sortir des sentiers balisés ici ? »

Cette fois, je ne pus me retenir, et un grand sourire se glissa sur mes lèvres. J’aurais pu parier que la première personne que je croiserais me dirait ça… bon, c’était peut-être logique, rares devaient être les personnes qui se balader ici par plaisir, enfin se balader n’importe où comme si c’était le pays des bisounours, s’entend. Je connaissais peu de gens qui étaient aussi inconscient que moi, n’importe qui aurait pris un minimum de précaution pour retrouver le chemin, pour être retrouvé s’il partait trop longtemps… mes seules précautions, moi, étaient les piles pour ma lampe électrique, quelques trucs à manger pour ne pas tomber d’inanition, et deux pulls au cas où il se mettrait à pleuvoir ou à faire vraiment froid. Bah voilà, je n’étais pas non plus parti avec rien, j’avais un minimum préparé mon escapade… très très minimum.

Je rebaissai doucement les yeux, que répondre à ça ? Sérieux ? « Non, tout va bien, je suis juste un allumé qui aime crapahuter là où personne d’autre ne s’y risque ». Bon, j’aurais été capable, mais non.

« Ouais, j’ai déjà entendu ça quelque part » ironisai-je.

Le regardant de nouveau, je le vis tendre un bras dans une direction… et je n’aurais même pas su dire si c’était la direction d’où je venais, l’opposé, ou un chemin au hasard, tous ces arbres me perturbaient… mais je n’aurais pas là pour chercher une sortie après tout.

« Tu devrais partir là bas. Tout droit, essais de ne pas dévier. Il y aura un sentier. »

Uso ! Il arrivait à retrouver une direction paf, comme ça ? Oh beh c’était pas moi qui saurais faire, même si j’étais débrouillard, cette forêt était quand même hors de mon domaine de compétence.

« Tu peux marcher ? »

Je haussai doucement les sourcils, surpris - oui encore -, que l’homme s’inquiète de mon état. Mais je n’avais fait qu’une petite chute, j’avais déjà vu pire, si je me mettais à avoir peur de trébucher sur des racines, mieux vaudrait, en effet, que je reparte sur les chemins balisés.
Je décidai de finalement me relever, répondant - enfin - à sa question.

« Oui, ça devrait aller, merci. »

Je rajustai mon sac sur mes épaules alors que l’homme s’approchait lentement de moi. Je ne pus m’empêcher de le regarder évoluer dans son kimono. Il était vraiment gracieux pour un homme… d’ailleurs, s’il n’avait pas parlé, je ne sais pas si j’aurais tout de suite su que c’était un homme.

« Je m’appelle Sensui. »

Il s’était arrêté à quelques pas de moi, mais il était quand même trop loin pour que je puisse observer son visage, il faisait trop noir, et je n’étais toujours pas tenté de l’aveugler pour satisfaire ma curiosité.

« Hm… Eisuke. »
« Qu’est ce que tu fais ici tout seul. C’est dangereux. »

Je soupirai tout doucement, retenant, une fois encore, un petit sourire. C’était dangereux… c’était pas comme si j’étais là pour ça hein…

« Suicidaire ? »

J’arquai un sourcil, le ton de sa voix m’amusa. Il disait ça comme s’il s’en fichait. D’accord, si j’avais été ici pour me suicider, ça n’aurait pas été ses affaires, pourtant je savais par expérience que les gens posaient toujours ces questions avec une fois affectée et compatissante, comme si leur soudain intérêt pourrait changer quoi que ce soit…

« Non, non, du tout, » m’empressai-je de répondre. « En fait, je suis là pour… »

Je ne terminai pas ma phrase, réalisant avec horreur que je ne m’étais même pas inquiété d’être tombé en arrière, lourdement sur mon pauvre sac à dos qui contenait mon précieux appareil photo. Je descendis mon sac de mes épaules, le balançai presque par terre - presque, si mon appareil ne s’était pas brisé avant, je ne voulais pas risquer de le briser maintenant - et l’ouvris précipitamment en en sortant ce qui me gênait pour pouvoir trouver mon appareil. La lampe dans une main et l’autre dégageant mon sac, j’eus du mal à être efficace, mais je sortis finalement mon appareil photo. Voyant qu’il n’avait pas une égratignure, je soupirai longuement de soulagement.

« Je dois faire des prises de vue pour un article » mentis-je à peine. « Et je n’aime pas trop suivre les chemins indiqués »

Ça, c’était la vérité. Je n’aimais pas rester dans le rang, pour quelconque chose que ce soit, c’était plus fort que moi, on m’avait trop emprisonné dans des stéréotypes étant gosses… plus questions que ça recommence.
Je relevai les yeux vers l’homme, souriant de nouveau.

« Mais je pourrais dire la même chose pour toi… » Je pouvais bien lui parler tout aussi familièrement qu’il le faisait avec moi, non ? « Tu sembles connaitre ton chemin… mais avancer dans une forêt en kimono, ça ne doit pas être très pratique… »

Les kimonos, je connaissais assez bien - certes, plus traditionnel et masculin, mais l’un dans l’autre… - et j’avais toujours eu du mal à faire ce que je voulais dans ce genre d’accoutrement, j’avais donc vite appris à ne pas les aimer… ou ça venait peut-être aussi du fait qu’on me forçait à les porter… … enfin, bref.


Revenir en haut Aller en bas


Kuromiya Sensui


Kuromiya Sensui

☩ ☩

Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
Allégeance : La sienne
Messages : 5841
Pseudo : MyPandaa
Avatar : Mao [SID]
MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Dim 27 Mai - 13:13


Spoiler:



Bon d’accord… Sensui n’allait pas jouer la fausse modestie. Il avait bien noté que ce –fort- jeune minois avait été surprit de le découvrir moins féminin que prévu. Mais cette surprise n’avait pas été mauvaise semble-t-il et malgré tout, Sensui était plutôt satisfait de découvrir qu’il n’avait pas complètement perdu la main. Certes, il était en plus aidé par le charme naturel vampirique mais ça ne faisait pas tout ! Surtout dans une situation potentiellement aussi angoissante pour… Truc. Le gamin quoi.

En tout cas, à sa première affirmation, le jeune homme avait malgré tout semblé pour le moins rassuré. « Amen ». Pas qu’il ait eu l’air non plus affolé au point de frôler la crise de cœur mais bon… Le choc avait été assez grand pour le clouer au sol quoi. Il a un petit air embêté qui aurait pu être adorable si Sensui avait été un peu plus maternel et le regard du vampire ne le quitte pas un seul instant alors qu’il se mordille la lèvre un peu nerveusement quoi que visiblement, la peur ait céder sa place à un amusement un peu nerveux.

L’amusement nerveux se mût à son tour en autre chose et voilà que le garçon lui affiche un grand sourire qui, malgré tout, étonne un peu Sensui. Le vampire fronce légèrement les sourcils, regard rapidement autour de lui, un peu aux aguets. Est-ce qu’il avait été imprudent ? Ca faisait un long moment qu’il n’avait pas croisé le fer avec un chasseur « sérieux ». Comprendre par là : un chasseur qui pouvait faire office de réelle menace. Peut être que de fait, il n’était pas assez sur ses gardes et soudainement, assimilant les diverses informations immédiates qu’il possédait, Sensui se demande si ce gamin ne cacherait pas juste très bien son jeu. Après tout, il était bien placé pour savoir qu’un joli minois angélique pouvait cacher un bien vilain démon.

De fait, il le détail encore un peu, passant sur ses traits fins mais encore rebondit d’une enfance pas tout à fait terminé, son regard vif, ses lèvres boudeuses… s’il feignait quoi que ce soit, il le faisait plutôt bien, fallait le reconnaître… Quoi qu’il en soit, bien qu’il en revienne au jeune garçon, Sensui reste à présent prudent et il ne se risquerait pas à un pas de plus en direction du jeune homme. Ni à se détourner de lui pour reprendre son chemin sans être certain qu’il ne le suivra pas.

En ce sens, peut être que la meilleure décision pour Sensui aurait été de lui faire directement passer l’arme à gauche, à cet enfant. Mais… Non. Sensui était capricieux ce soir et surtout : pas motivé à bondir alors qu’il était dans cette tenue. Il aurait pu l’abîmer ou faire tomber du sang dessus ! Ok… Pour halloween s’aurait pu être du meilleur effet mais ça ne le tentait pas spécialement…

๑ Ouais, j’ai déjà entendu ça quelque part.

Quoi ? Qu’il ne fallait pas sortir des sentiers balisés ? Alors qu’est ce qu’il faisait là, cet embryon d’homme, hein ? En tout cas, il semble tout étonné de se faire indiquer le chemin aussi rapidement et un peu désabusé, Sensui lâche simplement :

๑ Je viens ici tous les ans.

Et il connaissait ce chemin par cœur hein… Inutile de le préciser. Mais « juste » cette portion du trajet parce qu’il suffisait de le lâcher n’importe où ailleurs ici et son sens de l’orientation s’affichait comme plus déficient encore que ceux des femmes.

Le jeune homme se remet sur ses deux jambes et, comme quoi il avait une once de jugeote malgré tout, il ne vient pas lui braquer le faisceau lumineux de sa lampe dans le visage. Pas assez vif néanmoins pour noter que pour sa part, lui n’en possédait pas et évoluait dans le noir. Ca finirait par monter au cerveau… Il leur fallait juste un peu de temps à ces petites bêtes… Que ça passe par les pieds et que ça remonte, un truc du genre…

๑ Hm… Eisuke.

Eisuke. Bien, au moins il avait à présent un prénom et celui-là était loin d’être désagréable à son oreille. Ca n’en avait pas l’air mais même au Japon on avait parfois des idées de prénoms très étranges de nos jours et parfois, Sensui sentait une crispation lui saisir la nuque et les épaules à l’évocation de prénoms très… Spéciaux. Sans doute des enfants que leurs parents n’aimaient pas vraiment à son avis…

En tout cas, Eisuke lui assure avec un certain empressement que non : il n’était pas suicidaire. Dommage parce qu’ils auraient pu gagner un peu de temps mais bon, en même temps, Sensui n’avait pas vraiment pour ambition de recueillir les dernières confessions d’un jeune qui s’auto-condamnait à la mort. Et merci mais sauver une âme dans une forêt, il l’avait déjà fait une fois, c’était amplement suffisant en huit cent et quelques années !

Cela dit, au milieu de l’explication qu’il commence, Eisuke s’interrompt, écarquillant les yeux comme… Catastrophé. Hé bien quoi ? Le sac du jeune homme est balancé lourdement et sans douceur au sol… Sensui fait un pas en arrière, sur la défensive. Si Eisuke lui sortait une arme ou une horreur de ce genre, juré, Sensui lui sautait à la gorge et plutôt que de le mordre, il lui brisait quelques cervicales d’un coup net !

๑ Je dois faire des prises de vue pour un article.

Hé… ? C’est effectivement un appareil photo qu’Eisuke sort à présent de son sac après avoir vidé ce dernier d’à peu près tout son contenu. Le garçon semble préoccupé un instant par l’état de l’appareil après sa chute et Sensui se détend légèrement. Bon… Les appareils du genre, ça tuait pas jusqu’à nouvel ordre… Certes, on faisait de drôles de trucs trafiqués de nos jours mais bon…

๑ Et je n’aime pas trop suivre les chemins indiqués.

Non ben ça… Il ne lui apprenait pas grand-chose pour le coup. En tout cas, fallait être un peu scié pour décider de venir prendre des photos nocturnes d’Aokigahara en pleine nuit d’halloween et hors sentier pour un bête article. Ok, chacun ses priorités et de toute évidence, Sensui ne partageait juste pas celles d’Eisuke, à tort ou à raison !

๑ Mais je pourrais dire la même chose pour toi…

Certes… La lumière commençait à grimper à tous les étages chez Eisuke et Sensui ne réagit pas spécialement, le laissant terminer sa réflexion pour le moment.

๑ Tu sembles connaitre ton chemin… mais avancer dans une forêt en kimono, ça ne doit pas être très pratique…

Cette fois, une brève grimace passe sur le visage de Sensui avant qu’il concède :

๑ C’est sûr…

Mais histoire de ne pas le laisser mariner, ce qui lui aurait attiré tout un tas de questions, Sensui ajoute :

๑ Comme je t’ai dit, je viens tous les ans depuis… Assez longtemps maintenant. J’emprunte toujours le même chemin alors je ne me perds pas.

Puis désignant sa tenue, il ajoute :

๑ Cette année je suis costumé. Habituellement non. Et ça devient effectivement pour le moins complexe…

En tout cas, après un moment de réflexion, Sensui question à son tour :

๑ Tu es journaliste ?

C’était bien sa veine tiens ! A croire qu’en ce moment, ses rencontres inopinées étaient toutes un peu du même genre ! Bon ok, Yuki n’était pas journaliste mais il en avait le profil avec ses films, photos, dessins, cahiers… En espérant juste qu’Eisuke n’allait pas lui servir le même discours… Et du coup, désabusé, Sensui ironise :

๑ J’espère que tu ne vas pas m’expliquer que tu cherches des vampires pour ressusciter ton frère mort.

Puis, histoire de faire comprendre la situation :

๑ J’ai rencontré quelqu’un comme ça, il n’y a pas longtemps.

Mais ça avait été intéressant entre eux, jusqu’à un certain point. Sauf que bon… Quand on était soit même vampire, la limite de la patience sur ce genre de conversation se faisait très rapidement quoi.

๑ Quand tu marches, tu devrais mettre ta lampe pour éclairer tes pieds plutôt que devant toi.

Et d’expliquer :

๑ Parce que si tu t’imagine marcher sur le sol, tu as tort…

Selon les endroits, ils pouvaient tout aussi bien être quelques centimètres au dessus de celui-ci que carrément plusieurs mètres.

๑ Aokigahara ne m’impressionne pas tant par son taux de suicidés que par le nombre d’imprudents qui y sont mort…



Revenir en haut Aller en bas


Anonymous


Invité

☩ Invité ☩

MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Dim 27 Mai - 14:28




Je rebaissai les yeux vers mon sac pour ranger mon appareil alors que je voyais que ma phrase avait fait réagir l’homme en face de moi, c’était amusant, il pensait que je ne lui aurais pas posé la question ? J’étais curieux de nature, et même si nous étions dans une situation qui aurait pu pousser énormément de gens - même désespérément curieux - à ne pas poser de question de peur d’avoir des réponses un peu trop étranges, ça ne m’arrêtait pas le moins du monde. Mais je ne voulais néanmoins pas qu’il pense que je me moquais de lui, qui sait qui il était après tout… pour être ainsi accoutré en pleine forêt, il devait être, au mieux, aussi peu normal que moi, au pire… je ne préférais pas y penser, de peur de me faire de fausse joie. Oui, joie, parfaitement !

Mais je n’eus pas le temps d’échafauder des théories plus farfelues les unes que les autres comme j’avais l’habitude de le faire… il me répondit, en confirmant mes paroles, l’inverse m’aurait étonné. Je relevai les yeux vers lui

« Comme je t’ai dit, je viens tous les ans depuis… Assez longtemps maintenant. J’emprunte toujours le même chemin alors je ne me perds pas. Cette année je suis costumé. Habituellement non. Et ça devient effectivement pour le moins complexe…»

Je souris de plus belle, compréhensif, et terminai de ranger mon sac. Oui, complexe, j’imaginais que le mot était même faible. Mais s’il connaissait le chemin… Hm… il venait vraiment ici tous les ans ? Pour Halloween ? Après combien d’années, à raison d’une unique soirée par an, peut-on assez connaître cette forêt pour s’y risquer seul et retrouver son chemin aussi facilement ? Alors qu’il ne devait pas être plus vieux que moi… il n’en avait en tout cas pas l’air.

Ma gorge se serra. Mais il reprit de nouveau la parole, m’empêchant de m’enfoncer plus sérieusement dans mes déductions.

« Tu es journaliste ? »

Je refermai mon sac et me relevai. Je suppose que c’était ce que les gens concluaient lorsqu’on leur parlait d’article et de photo et, pour une raison inconnue, je décidai de ne pas amplifier mon mensonge.

« Non, pas exactement… »

Je ne l’étais plus, était plus juste, mais personne n’avait à le savoir puisque je n'avais jamais travaillé sous mon vrai nom. Maintenant je travaillais juste pour moi et mes « articles » ne servaient qu'à assouvir la curiosité de ceux qui, comme moi, appréciaient les choses insolites, mais ce n'était rien d'officiel. C'était mon carnet de bord, en quelque sorte, et des photos des endroits que j'avais visité pendant mes recherches, des prises de vue inhabituelles puisque je pouvais aller n'importe où sans avoir peur de me blesser.

« J’espère que tu ne vas pas m’expliquer que tu cherches des vampires pour ressusciter ton frère mort. »

J’arquai un sourcil, essayant de rester néanmoins le plus impassible possible. Je n’étais pas le premier à en avoir parlé ! Même si ça me trottait dans la tête.

« J’ai rencontré quelqu’un comme ça, il n’y a pas longtemps. »

Je vois… alors je n’étais pas le seul à rechercher ces créatures… quelque part ça me rassurait, je n’étais pas complètement fou et mes recherches n’étaient pas vaines… pas que j’avais le moindre doute sur leur existence cela dit, mais après tout, une confirmation est toujours bonne à entendre.
En revanche, mon interlocuteur était soit, une personne qui détestait toutes ces histoires « à dormir debout », soit son aversion pour les histoires de vampire cachait autre chose…

« Quand tu marches, tu devrais mettre ta lampe pour éclairer tes pieds plutôt que devant toi. Parce que si tu t’imagine marcher sur le sol, tu as tort… »

Je réprimai un sourire - encore -, cet homme était plein de surprises, sa façon de parler, un coup comme si les gens l’ennuyaient, et la fois d’après comme s’il s’inquiétait de mon sort, était plutôt amusante.

« Aokigahara ne m’impressionne pas tant par son taux de suicidés que par le nombre d’imprudents qui y sont mort… »

Là, il n’avait pas tort. Et il y avait énormément de chance que je devienne l’un des ces imprudents, non ? Mais je savais que ce ne serait pas le cas, j’avais tout de même confiance en moi et sur mes capacités. Je savais également de quoi j’avais l’air et ce qu’on pouvait penser de moi en me voyant la première fois.

« En effet… mais je te l’ai dit, je ne suis pas suicidaire, et encore moins idiot. »

Oui, parce que s’aventurer dans une forêt aussi grande et dangereuse que Aokigahara sans rien avoir préparé, sans avoir étudié de cartes - aussi vagues peuvent-elles être vu la superficie de la forêt -, était du suicide pur et simple… même si on ne cherchait pas la mort, on était sûr de la trouver, et très vite.
Je remis mon sac sur mes épaules, m’approchant d’un pas vers l’homme que je n’avais pas encore pu détailler, pourtant plus allait, et plus il me paraissait nécessaire de le voir correctement. Il m’intriguait.

« J’ai longtemps étudié le sujet » même si je savais pertinemment qu’une étude théorique était toujours relative. « Je sais les risques qui peuvent se cacher dans cette forêt… et j’ai probablement plus de chance que n’importe qui de sortir d’ici vivant… enfin, humain, s’entend… »

Je lui adressai un radieux sourire. Il avait parlé de vampire ? Parlons de vampire. Je n’étais pas complètement certain de ce à quoi j’avais affaire, mais tout cela était diablement intéressant, et je me sentais plus enthousiaste que jamais à me tenir là, devant cet homme (?) habillé en geisha.

« Bien sûr, cela n’admet que les risques que des statisticiens pourraient évaluer… »

Et non le fait que, durant mon périple, je pourrais me retrouver nez à nez avec un vampire, où le groupe de vampires au complet que j’étais venu découvrir. Et il fallait bien avouer que tomber sur un vampire dans une forêt perdue était beaucoup plus dangereux que d’en croiser un en pleine ville. Ici, j’étais à la merci de n’importe quel prédateur, contre qui je savais que je serais perdant. Mais même à cette idée, je ne frémissais pas. Au contraire.

« Après tout, c’est Halloween, qui sait sur quoi on pourrait tomber une nuit pareille dans un pareil coupe-gorge ? »



Revenir en haut Aller en bas


Kuromiya Sensui


Kuromiya Sensui

☩ ☩

Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
Allégeance : La sienne
Messages : 5841
Pseudo : MyPandaa
Avatar : Mao [SID]
MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1Lun 28 Mai - 16:21




L’appareil retrouve sa place dans le sac et l’état d’urgence semble passé. Ainsi donc, il ne devait pas y avoir de casser et un à un, chaque objet est remit avec plus ou moins de délicatesse, probablement en fonction de la fragilité de chacun. De son côté, Eisuke était plutôt silencieux. Du moins, peut être plus « à l’écoute » que silencieux. Ca se voyait car il réagissait sensiblement à ses paroles bien que ce soit toujours avec subtilité. Les humains avaient toujours quelque chose à cacher… Pas qu’eux évidemment, les vampires cumulaient les secrets mais ils vivaient tant et tant que ça n’aurait pas été normal que ce ne soit pas le cas.

Quoi qu’il en soit, une fois son sac remit en l’état, Eisuke s’était redressé tout en niant être journaliste. Enfin non… Il n’avait pas nié à proprement parlé, seulement dit qu’il n’était « pas exactement » journaliste. Pour Sensui, à ce moment précis, ça ne voulait pas dire grand-chose pour être honnête… Néanmoins, il ne fait pas valoir une quelconque curiosité supplémentaire.

Il y eu un éclair de surprise et/ou de curiosité dans les pupilles chocolats d’Eisuke lorsque Sensui avait parlé de vampire et de résurrection de défunts. Cela dit, ça pouvait autant être à cause du fond que de la forme parce que le petit humain n’y avait pas semblé sensible bien longtemps, restant plutôt… Egal. Finalement, ça le rendait presque plus louche encore. Quoi qu’on soit, on avait toujours une idée plus ou moins précise sur ce genre de sujet et ça nous laissait rarement de marbre.

En tout cas, Eisuke n’avait pas rebondit sur le sujet, restant à nouveau dans cette attitude passive qu’était l’écoute. Et c’était un tout petit peu désagréable pour Sensui qui n’avait jamais vraiment pour habitude d’être celui qui entretient la conversation. Allez d’ailleurs savoir pourquoi il se fendait de cet effort maintenant mais en tout cas, puisqu’il y était…

Le jeune humain reste ainsi, ponctuant ses quelques mots de micro-sourire ou de tic de langage corporel dont on ne pouvait jamais tout à fait se défaire.

๑ En effet… mais je te l’ai dit, je ne suis pas suicidaire, et encore moins idiot.

Sensui fronce les sourcils… Légèrement désapprobateur. Pas à cause de ce qui venait d’être dit non… Simplement la façon que ça avait eue d’être fait. Il était l’aîné –plus encore qu’Eisuke ne pouvait sans doute le soupçonner- et s’il s’adressait avec politesse à Eisuke, il avait néanmoins adopté un ton de discours qu’on pourrait associer au tutoiement japonais. Pour sa part, l’humain avait commencé sur le vouvoiement lorsqu’il le prenait potentiellement pour un spectre. Puis il était passé au tutoiement et dans un premier temps, Sensui avait mit ça sur le compte de la surprise. A présent cependant, il semblait de plus en plus clair qu’Eisuke allait continuer de lui parler de cette façon et mine de rien, ça froissait un peu le vampire que des manières vieux jeux avait habitué à d’autres formes de politesse.

๑ J’ai longtemps étudié le sujet.

Celui de la forêt, il va sans dire. Néanmoins, tout comme le jeune homme fait un pas dans sa direction, Sensui se campe un peu plus solidement sur ses jambes. La force naturelle des vampires était ainsi faite qu’Eisuke aurait réellement dû le prendre par surprise pour le faire basculer mais comme Sensui l’avait déjà pensé : on était jamais trop prudent. Surtout avec les jolis minois qui vous frappait dans le dos sitôt que vous l’aviez de tourné.

๑ Je sais les risques qui peuvent se cacher dans cette forêt… et j’ai probablement plus de chance que n’importe qui de sortir d’ici vivant… enfin, humain, s’entend…

Si le début de la phrase d’Eisuke pouvait encore porter à confusion, la fin quant à elle ne laissait que très peu de place à l’imagination. Bien que très différent de Yuki, dont il avait croisé la route au Monsoon Café, Eisuke semblait être un humain « en recherche ». Vampire lui aussi ? Ou bien était-ce autre chose ? En tout cas, il y avait chez ce jeune homme une vivacité qui avait fait défaut à Yuki. Chacun à leur manière était néanmoins très intéressant… Du moins, pour qui ne s’y penchait pas trop longuement. Ou bien c’était juste Sensui qui, dans ses notions élitistes, peinait à trouver un intérêt réel pour la race humaine.

En tout cas, histoire de mettre certaines choses au clair tout de suite, Sensui n’attend pas avant de décréter :

๑ Je ne crois pas aux fantômes, aux esprits, aux démons ni aux anges. Ni loup-garou, ni vampire, ni rien du genre. Mais ça ne m’étonne pas qu’arrivé à halloween, ceux qui y croient soient de sortie.

Bien sûr… Pourquoi avait-il fallu que cette année, la réception vampirique tombe le jour même de la fête d’halloween ? Les différents conseils l’avaient-ils fait exprès ou le hasard s’en était-il mêlé ?

Quoi qu’il en soit, ce début de conversation semblait ravir un Eisuke qui ne manquait à présent plus de sourire ! Comme quoi, quand il disait que les humains n’avaient aucun instinct de survie, il ne faisait pas vraiment fausse route.

๑ Bien sûr, cela n’admet que les risques que des statisticiens pourraient évaluer…

De quoi parlait-on ? De ses chances de survie ? En pleine nuit et dans cette forêt, en dehors des sentiers blaisés, elles auraient été quasi nulles pour n’importe qui. Les vampires eux même n’étaient pas à l’abri de tomber dans les des pièges naturels de cette forêt maudite et il était probable que chacun année, quelques vampires se consument ici sans qu’on en sache jamais rien. On devait avoir mit ces disparitions sur le compte du Chasseur de Mort, accentuant d’avantage sa réputation morbide. Du moins chez les vampires.

๑ Après tout, c’est Halloween, qui sait sur quoi on pourrait tomber une nuit pareille dans un pareil coupe-gorge ?

Sensui n’attend pas, cette fois, pour répliquer :

๑ Peut être faut-il plus s’inquiéter de ce qui pourrait vous tomber dessus, et non pas du contraire.

Parce que, par exemple, Eisuke était bel et bien tombé sur lui… Sauf que Sensui n’était généralement pas réellement belliqueux. En revanche, s’il avait chassé, s’aurait été lui qui serait tombé sur Eisuke et jamais toute cette conversation n’aurait eu lieu. Quoi qu’il en soit, puisque le jeune homme n’avait pas réellement répondu à sa question, Sensui précise un peu cette dernière :

๑ Un article sur quoi ?

Ca pouvait être beaucoup de chose à présent même s’il semblait clair que le surnaturel allait s’en mêler. Sensui avait juste la brève curiosité de savoir à quel point. Désignant le nœud coulant qui se balançait toujours quelques pas derrière lui, il demande encore :

๑ Ce genre de chose ? Non j’en doute, il y en a toute l’année. Pas besoin de venir à halloween pour voir ça, donc.

Plus ça allait et plus la paranoïa de Sensui tendait à lui faire croire que c’était très exactement pour la même raison que lui qu’Eisuke était là. Sauf qu’il n’y parviendrait jamais… Et si miraculeusement, il y parvenait effectivement, il serait tué avant d’avoir pu mettre les deux pieds réellement dans le temple. Certes, des humains assistaient à cette soirée mais aucun d’entre eux ne reverrait jamais la lumière du jour…

Mais les fouines, ça aime mettre son nez partout et journaliste ou pas, Sensui était de plus en plus assuré que ce qu’il lui cachait était finalement la même chose, très exactement, que lui.

๑ En tout cas, je ne peux pas t’aider. Je n’ai jamais rien vu de très particulier ici.

En tout cas, rien dont il serait prêt à lui parler !

๑ Nos routes vont donc se séparer j’imagine. De toute façon, tu es bien trop imprudent pour moi.

Oui, comme si Sensui avait réellement à craindre quelque chose…

๑ Nul ne sert de te conseiller de rebrousser chemin je suppose et je n’ai pas pour ambition de m’échiner à le faire. En tout cas…

Parce qu’une chose était certaine :

๑ Quoi que tu penses pouvoir affronter dans cette forêt en en sortant vivant, je n’ai rien vu dans ton sac qui puisse réellement te permettre de le croire.

Mais la jeunesse rendait les hommes fougueux… Pauvres eux…


Revenir en haut Aller en bas





Contenu sponsorisé

☩ ☩

MessageSujet: Re: Superstitions   Superstitions Icon_minitime1




Revenir en haut Aller en bas
 

Superstitions

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Les RPs-