Nakarai Shousuke« Tu es trop jeune pour comprendre. »Le commencement...
๑ Âge physique : 23 ans
๑ Âge réel :
Vampires uniquement๑ Date de naissance : 5 octobre
๑ Ville natale : Tokyo
๑ Nationalité : Japonaise
๑ Sexe : M {√}
๑ Métier : Infirmier
๑ Arme : 2 Petites dagues
๑ Groupe : Chasseur
Qui êtes-vous ?
๑ Caractère : Je suis assez compliqué, en fait, puisqu’il y a deux moi. Il y a le moi vraiment, authentique et sincère, et le moi que je montre aux autres, inventés de toutes pièces, pour jouer le rôle que je me suis donné. Il y a d’abord le moi, social, énergique, ambitieux. Je suis fondamentalement un homme fait pour être au centre d’un groupe, non pas pour diriger, mais pour simplement être entouré. Je n’aime pas vraiment être seul et d’ailleurs de préfère de loin le travail d’équipe. C’est probablement le départ précipité de ma mère qui m’a donné ce besoin d’affection et d’attachement. Toujours est-il que si je restais toujours honnête avec moi-même, je passerais mon temps au milieu d’un groupe, j’irais au karaoké avec des collègues enseignants, je préparerais des projets les fins de semaine avec des élèves pour le simple désir de ne pas rester seul, et pour avoir l’illusion que je sers à quelque chose.
Seulement, j’ai enterré depuis longtemps cette partie de moi social et enthousiaste. La seule chose qu’il en reste, du moins je l’espère, est mon amour pour mon emploi d’infirmier. Comme ça au moins j’ai un contact avec les élèves, je ne suis pas tout le temps seul. Parce que la plupart du temps, je m’isole. Que ce soit devant mon ordinateur ou dans un dojo, je m’éloigne des autres à la fois pour les protéger et pour me protéger. J’ai peur, c’est vrai, qu’un jour on découvre ce que je fais la nuit. J’ai peur qu’on me demande pourquoi je garde toujours un couteau sur moi. Tout comme j’ai peur de trop me lier avec quelqu’un, et que cette personne ne finisse pas me poser des questions sur ma famille. Je ne veux pas parler de moi, alors j’ai appris à éviter les questions. Mentir, détourné la conversation par quelques blagues ou commentaires inutiles. M’éloigner, encore.
Ça me donne un air mystérieux, mais je ne crois pas être effrayant pour autant. Au contraire, j’ai tendance à toujours me plaindre de tout, ce qui me donne un air un peu gamin et ridicule. Je ne me prends pas vraiment au sérieux alors même si les élèves aiment faire courir des rumeurs sur mon sujet, ils ne peuvent pas vraiment me craindre. D’ailleurs je n’arrêterai pas de me plaindre. J’ai besoin de cet exécutoire. Sinon je ne survivrais pas.
Même si j’essaie de m’éloigner le plus possible, j’ai tout de même des amis. Il s’agit pour la plupart de personnes que je ne réussis pas à éloigner de ma vie, sans lesquelles je ne pourrais pas continuer ma double vie. Bien peu d’entre eux sont au courant de ma vie nocturne, et c’est mieux ainsi. Moins ils en savent et mieux je me porte. Il m’arrive quand même d’avoir une envie atroce de tout leur raconter, au risque de me faire interner pour folie… Mais j’arrive à me taire. Si si, j’y arrive. J’ai appris avec le temps à mentir ou ne rien dire.
Une copine? Je me tiens loin des femmes. J’ai perdu les deux femmes les plus chères à mon corps, et j’ai la mauvaise impression que si jamais je m’attachais à une troisième, le destin viendrait me l’enlever encore une fois. Je dois être maudit, c’est clair. Alors je les traite mal, froidement. Sauf dans le cadre de mon travail. Mais quand je vois qu’elle cherche à s’attacher, immédiatement je m’éloigne davantage. Je suis qu’un froussard qui n’a aucun courage et qui se cache derrière des actions « héroïques » qui ne vaut pas mieux que les actes d’un assassin. Mais au fond, je me cherche encore. Après tout, je suis encore trop jeune.
๑ Physique : Je ne prends pas vraiment soin de mon physique, par manque de temps. Avec deux emplois à temps plein et bien peu d’heures de sommeil, je ne perdrai sans doute pas mon temps à m’arranger le matin. Au moins, j’ai la chance d’avoir un certain charisme naturel. J’avoue quand même prendre du temps tous les mois pour aller chez la coiffeuse. Mes cheveux noirs, que je tiens de ma mère, me tiennent particulièrement à cœur. Peut-être parce que c’est la seule chose que je tiens vraiment d’elle. Je mets quand même quelques mèches grises dans mes cheveux, pour pas qu’on en vienne à se dire que j’avais un complexe d’Œdipe ou un truc dans le genre (c’est peut-être le cas, mais je ne veux pas le savoir).
Sinon, les traits de mon visage, ma stature, je tiens tout ça de mon père. Heureusement, dans un sens. J’ai les traits francs, bien marqués, signe que je suis un ambitieux qui peut prendre facilement des décisions, même si je me laisse aller de plus en plus. Mes yeux noirs qui brillent parfois d’un éclat de sincérité rare sont souvent fuyants, de peur qu’on ne réussisse à lire au travers de mes mensonges. J’ai donc développé la mauvaise manie de ne pas regarder la personne dans les yeux quand je parle. Tout comme mes sourires sont toujours calculés, étudiés, faux. Je montre quelques rares accents de réactions sincères quand on me surprend, mais je me reprends bien vite, un peu nerveusement. Je parais donc souvent mal à l’aise, ou bien je me contredis, ou bien j’ai mon air lassé, mystérieux, relaxe, calculé.
Ah, détail. Je porte des lunettes de lectures assez rarement. Je n’aime pas trop les mettre, ça me donne un air intellectuel un peu étrange. Je les mets donc seulement quand lire me donne trop mal à la tête. Ou quand même quand je ne lis pas, j’ai trop mal à la tête.
Niveau vestimentaire, je n’ai pas tant de vêtement que ça, en vrai, donc je porte toujours les mêmes ou presque. Au boulot à l’école, je garde de simples pantalons, un t-shirt et mon sarrau que je laisse bien souvent détaché. Lorsque je sors après les heures de cours, ou la fin de semaine, je me mets un peu plus chic. Chemise blanche avec une veste foncée, quelques bijoux… Même pantalon. La nuit par contre, lors des chasses, j’abandonne le blanc ou toute couleur. Que du noir, c’est plus facile de se fondre dans la nuit même si je ne peux camoufler ma chaleur corporelle qui indique aux vampires que je suis là. Je ne suis pas adepte des vêtements moulants style ninja. Au contraire, je garde plutôt une veste un peu trop large, des pantalons noirs abimés, parfois même déchirés. Je porte aussi un capuchon, peut-être en souvenir de cet homme qui m’a donné mon accès à Requiem.
๑ Signe Distinctif : J'ai une cicatrice qui part du côté de mon coup et descend un peu dans mon dos, souvenir pénible de mon premier combat raté. C'est un peu 3 lignes parrallèles, des marques de graphignes qui me font encore mal par moment.
D'où venez-vous ?
๑ Les vampires ? : Oui, je connais les vampires. Après tout, l'un d'eux a tué ma soeur devant mes yeux, et l'assassin de ce vampire m'a remis un accès pour Requiem. Toutefois je ne suis pas encore fixé à leur sujet. Je les chasse, j'en ai tué, mais je n'éprouve pas une haine sans fin pour eux. Je ne les porte pas pour autant dans mon corps. Disons que je n'ai pas assez d'expérience pour les détester ni les aimer et que je les tues par "devoir" "vengeance" ou par recherche de moi-même...
๑ Histoire : Depuis que je suis tout petit, il y a une phrase qui me hante et que je déteste à un point tel que je pourrais en devenir malade (j’exagère, mais qu’importe). « Tu es trop jeune pour comprendre ».
La première fois que j’ai entendu cette phrase, je devais avoir que 4 ans. J’étais alors à l’âge ou, maîtrisant de mieux en mieux ma langue, je partais à la découverte de mon monde et je posais des questions sur tout et sur n’importe quoi, pour satisfaire ma curiosité de gamin. Je n’étais pas un enfant différent des autres, et mon enfance n’a pas été différente de l’enfance des autres gamins de mon âge. J’étais le premier-né de famille, l’héritier de toutes les espérances de mes parents. Du moins, c’est ce que je croyais. Ce jour-là, je leur avais demandé pourquoi je m’appelais Shousuke. Je trouvais que ça sonnait bizarre. Pas comme mes amis Daiichiro ou Seichiro, qui eux portaient directement dans leur nom la fierté d’être le premier garçon de leur famille. Je demandais donc pourquoi j’avais un nom bizarre, et ma mère me regarda simplement avec un sourire triste en me disant tendrement : « tu es trop jeune pour comprendre. »
La phrase sans doute à ne pas dire au jeune moi, déjà ambitieux, énergique et téméraire. J’ai voulu grandir plus vite que je ne le devais, pour comprendre. Je crois aujourd’hui que mon désir de grandir plus vite n’était en fait que la preuve de ma naïveté de l’époque. Je ne sais pas ce que je serais devenu si mon monde était resté le même jusqu’à mon adolescence. Je serais probablement devenu un lycéen brillant, peut-être avec un charisme exceptionnel qui m’aurait hissé jusqu’au rang de représentant du conseil étudiant. Ou quelque chose du genre. Mais mon chemin vers la réussite sociale toute tracée s’effondra quand je n’avais que 8 ans.
Ma mère m’avait annoncé que j’allais avoir une petite sœur, quelques mois plus tôt. Bien sûr, j’étais plus qu’heureux d’apprendre la nouvelle. J’en avais parlé longtemps avec mes amis, dans la cour de récré. Entre deux parties de sports, on parlait toujours de nos familles. C’était un peu un jeu obligé, dans mon école privée, que de comparer les richesses de chacun. Déjà à 8 ans, on se comportait comme les jeunes héritiers des grandes compagnies de nos parents, on faisait des petites affaires entre nous et on préparait avec ambition le futur de nos compagnies. Moi j’étais toujours fier de dire que mon père possédait plusieurs hôtels au Japon et d’en d’autres pays. J’avais réussi à conquérir la belle fille Suzuki, qui avait un père qui possédait de nombreuses parts dans une compagnie d’aviation. Enfin, le fait est que maintenant que j’allais avoir une petite sœur, j’étais impatient de la « marier » avec un de mes amis, qui lui feraient un bon parti et qui renforceraient des liens commerciaux entre ma compagnie et celle du futur mari de ma sœur. C’est fou les jeux qu’on avait quand on avait 8 ans… Pas plus haut que 3 pommes et on se prenait déjà pour des adultes. Il faut dire qu’on apprenait en regardant nos parents faire, aussi…
Toujours est-il que mon anniversaire approchait lorsque mon monde s’écroula pour la première fois. Ma mère fut hospitalisée d’urgence et on ne m’apporta pas pour la voir. Ce fut le chauffeur de mon père qui vint me chercher à l’école quelques jours plus tard pour m’emmener à l’hôpital. Je me souviens être rentré dans la pièce trop blanche…
J’avançai timidement dans cette salle remplie d’adultes. Ils me regardaient tous, l’air triste ou désolé, ne sachant pas trop quoi dire ni quoi faire. La pièce entièrement blanche m’intimidait, mais le gros bouquet de fleurs sur la petite table me donna du courage. Je m’avançai donc vers le lit au fond de la pièce, là où ma mère reposait. Son visage à elle était tranquille et serein. On aurait dit qu’elle dormait. Je dus grimper sur un petit banc pour être à la bonne hauteur. Comme ça faisait quelques jours que je ne l’avais pas vu, je souris en voyant sa peau si blanche, ses lèvres si fines, ses cheveux noirs bien peignés pour encadrer son visage. Ma mère. Je pris sa main et lui caressai le front.
-Tu es belle, maman. Tu m’as fait une belle petite sœur, aussi?
-Shousuke-kun, viens, maintenant.
La voix de mon père. Dur. Implacable. Froide. Comme jamais je ne l’avais entendu avant. Je tressaillis, mais ne lâchai pas la main de ma mère. Je me retournai juste pour le regarder. Il avait un paquet de couvertures dans les bras. Sans doute ma petite sœur. Il me fit signe de le suivre, je n’eus donc pas d’autre choix que de lâcher la main de ma mère pour le rejoindre. Il quitta la chambre trop blanche, sans se retourner. Moi je me retournai. Je restai sur le seuil, un moment.
-Et maman, on ne la ramène pas avec nous?
-On ne peut plus maintenant, elle doit rester ici.
-Mais pourquoi? On ne peut pas la laisser là. Elle n’aime pas dormir ailleurs que dans son lit. Et elle doit s’occuper du bébé, et elle dois…
-Shousuke!
Je me rendis compte alors des larmes qui creusaient des rides sur le visage de mon père.
-Tu comprendras lorsque tu seras plus grand. Cette même phrase, encore. Je me mis à la détester, tout comme le blanc. Sans doute que la chambre blanche m’avait marqué comme étant la dernière fois que je voyais ma mère. Je l’ai revu une fois, à son enterrement. Elle était figée dans la même position qu’à l’hôpital, sereine. Mais la cérémonie n’était pas aussi sereine que la chambre d’hôpital. Ma sœur, ce monstre qui avait tué ma mère, ne cessa de pleurer pour déranger la cérémonie.
À partir de ce jour, je m’éloignai petit à petit de mon cercle d’amis de l’époque. Je m’isolai dans la bibliothèque à étudier des bouquins de médecine et de biologie. Au diable les hôtels, ma sœur allait s’occuper de tout ça et moi je deviendrai médecin. D’ailleurs, ma sœur… Aussi ironique que cela puisse paraitre, je passai énormément de temps avec elle. Mon père rentra de moins en moins souvent à la maison après la mort de ma mère, donc je devais m’occuper de la petite Nozomi. Et puis, je dois avouer que même si je m’efforçais de la détester, je n’en étais pas capable. Elle ressemblait en tout point à ma mère. Même sourire, même regard, même tendresse. On ne pouvait qu’apprécier le temps passé en sa compagnie.
J’avais 18 ans quand je fus admis dans une prestigieuse université pour étudier la médecine. L’école se trouvait à l’autre bout de Tokyo, j’allais donc emménager dans mon propre appartement. Avant mon départ, mon père demanda à passer ma dernière soirée à la maison avec lui. Je me demandais s’il n’allait pas m’en vouloir de mon choix et me le reprocher. Je savais qu’il aurait voulu que je prenne sa place dans notre entreprise hôtelière. Au lieu de quoi, sa première phrase lors de notre entretien fut : « Je crois que tu es assez grand pour comprendre. » Enfin! La plus belle phrase de ma vie…
Mon père m’expliqua alors que ma mère avait toujours eu une santé fragile. Qu’elle était dépressive lorsqu’elle m’avait eu, qu’elle avait même eu des idées suicidaires au plus profond de sa dépression. Qu’ils m’avaient donné mon nom en espérant que je sois l’aide dont elle avait besoin pour s’en sortir. Ce que je fus, véritablement. Après ma naissance, ma mère retrouva le sourire malgré sa santé fragile.
Lorsqu’elle tomba enceinte de ma sœur par contre, les médecins lui dirent que c’était trop dangereux et qu’elle ferait mieux de se faire avorter. Elle refusa. Elle savait qu’elle allait mourir, mais elle espérait pouvoir mettre au monde un deuxième petit « ange », et la petite Nozomi vue le jour alors qu’elle poussait son dernier souffle.
Mon père m’avait dit qu’il croyait que j’étais assez vieux pour comprendre. Je ne compris rien, pourtant. C’était une histoire ridicule. Avec toutes les avancées technologiques et la médecine, comment se fait-il qu’on n’ait pas pu sauver ma mère? Je commençai donc mes études de médecine, m’investissant corps et âmes dans mes recherches. Pendant les 3 ans que j’étudiai dans cette école, je crois que je perdis de vue l’essentiel; ceux qui eux sont encore en vie. Je ne revenais pas dans ma famille durant les vacances, je ne les appelais presque pas, je leur envoyais à peine une carte à leur anniversaire. Pendant 3 ans, je n’eus avec mon père et ma sœur presque aucun contact.
Je fus donc surpris lorsque ma petite sœur d’à peine 14 ans débarqua chez moi, valises à la main, disant qu’elle emménageait avec son « nii-chan » préféré. J’ai bien essayé de lui demander des explications, mais elle n’a rien voulu me dire. Même chose quand j’ai appelai mon père, je tombais toujours sur sa boite vocale ou sur sa secrétaire, impossible d’entrer en contact directement avec lui. Et Nozomi qui squattait définitivement dans ma chambre, me laissant le salon et le si confortable divan… En même temps, je ne pouvais pas la mettre à la porte, après tout, elle était jeune et qui sait ce que quelqu’un de mal intentionné pourrait faire à une jolie fille de 14 ans, innocente et naïve…
Nozomi vécut un mois chez moi. Sans doute aurait-elle vécu un peu plus longtemps si on ne lui avait pas arraché les ailes à un âge beaucoup trop jeune. Je me souviendrai toujours de ce jour-là comme si c’était hier.
Un courant d’air, froid, glacial. Normal, on était en fin décembre, et même si la neige n’était pas encore tombée, la température devait frôler le zéro. Mais ce n’était pas normal. Je resserrai la couverture autour de moi et me retournai sur mon divan. Le sommeil allait me revenir bientôt. Le matin était encore loin, après tout…
Un cri, effrayé, douloureux, long, court, glacial. J’ouvris les yeux et sautai en bas de mon « lit ». La porte de ma chambre, là où reposait ma sœur, était entrouverte. Je sentais le courant d’air glacial venir de sa chambre; elle avait dû laisser la fenêtre ouverte. Je poussai la porte, ne m’attendant pas du tout à ce que j’allais voir.
-Nozomi-chan, qu’est-ce qui…
Je ne terminai pas ma phrase puisqu’un frisson qui n’était pas dû à la fenêtre ouverte me traversa la colonne. Là, sur mon lit, ma sœur reposait dans les bras d’un homme. L’étranger, penchai sur elle, avait le visage caché par ses longs cheveux noirs, mais je pouvais m’imaginer ce qu’il faisait penché sur le coup si tendre de ma petite sœur. Bien sûr que j’avais entendu parler des vampires. Bien sûr qu’ils n’existaient pas.
*Ils existent, merde, ils existent!*
Ils existent, l’un d’eux était en train de tuer ma sœur sous mes yeux, et moi… j’avais envie de m’enfuir. Je l’entendais gémir, probablement de douleur, ma pauvre sœur. Mais je me disais qu’elle n’avait que ce qu’elle méritait pour avoir tué ma mère. Ou bien je me disais ça uniquement parce que je voulais me donner bonne conscience, pour pouvoir m’enfuir sans remords.
Mais je ne m’enfuis pas. J’aurais pu le faire, mais j’ai hésitai. Trop longtemps. L’étranger releva la tête, et l’espace d’un instant, mes prunelles croisèrent les siennes. Un instant qui dura une éternité. Sur le coup, mon esprit se vida de toute pensée. Je ne me demandai même pas si j’allais mourir maintenant. Je me perdis simplement dans son regard que je n’arrivais pas à définir.
Puis tout se passa trop vite. Un autre étranger entra par la fenêtre laissée ouverte. On était au quatrième étage, mais il avait un escalier au balcon qui permettait de grimper facilement. Une sortie en cas d’urgence. Je n’aurais jamais cru que ce soit une entrée d’urgence pour monstre assoiffé de sang. Sauf que le nouvel arrivant n’était pas un vampire. Encapuchonné, je ne pus vraiment voir son visage. Tout ce que je vis, c’était l’éclat de la lune sur ses lames et sa silhouette noire, rapide, efficace. Plus de sang. Rouge, noir, le blanc des draps. Je crois que mes jambes me lâchèrent, puisque lorsque tout s’arrêta, j’étais assis sur le sol, dans l’entrée de la chambre. De la poussière flottait dans l’air, une plus grande quantité de poussière reposait sur le corps de ma sœur. Et cet autre homme, encore encapuchonné, qui semblait me regarder même si moi je ne voyais pas son visage. Toutefois je le savais, c'était la silhouette que j'avais aperçu à quelques reprises, qui rodaient en bas de chez moi...
-Tu n’as rien?
-…
-Désolé, je n’ai rien pu faire pour cette fille…
-C’était ma sœur.
-Pour votre sœur. Nous ne sommes pas assez nombreux. Même moi, je ne pourrai plus faire ça longtemps.
-Je ne comprends pas…
Il me sourit. Puis m’acheva.
-Tu es sans doute trop jeune pour comprendre. J'aurais dû lui demander qui il était, mais je ne pus rajouter un mot. J'appris par la suite qu'il était un chasseur indépendant. Il m'avait repérer un jour où j'avais fait partie d'une bagarre dans un bar. J'avais dû me défendre face à 3 soulons. Heureusement qu'ils étaient saouls et que j'étais alors à jeun, puisque je n'aurais pas pu m'en sortir sinon. Mais bon, le fait est que le chasseur avait alors vu en moi quelque chose, peut-être un certain potentiel où je ne sais trop quoi. À partir de ce jour-là, il m'avait observé, il m'avait suivi. Il avait découvert en moi ce certain trouble, ce malaise résultant de mes déjà trop nombreux mensonges. Il avait vu à quel point j'étais perdu, à quel point je ne me reconnaissais nulle part. Il avait cru que sans doute, la chasse me définirait et me donnerait ma place dans ce monde. Il avait donc demandé à ce que j'obtienne un identifiant, même s'il savait alors que je n'étais pas prêt. C'était trop tôt, mais l'attaque du vampire sur ma soeur avait accéléré les choses. Il aurait voulu me servir de guide, m'apprendre tout ce qu'il savait, mais cette fois-là il avait été trop blessé, rendant l'aide qu'il voulait me donner impossible. Mais il ne voulait pas perdre le potentiel qu'il croyait que je possédais, alors il m'a remis mon identifiant trop tôt... Mais bon, je n'appris tout ça que plus tard, lorsque je commençai activement à étudier sur Requiem.
Mais revenons à ce triste soir. Je ne sais plus trop ce qui se passa lorsque ce vieux chasseur se détourna de moi pour se tourner vers ma soeur, mais lorsque je me finis par me levai du cadre de porte lorsque le soleil s’était levé, il n’y avait plus trace de poussière. Que le corps de ma sœur, sereine, qui semblait dormir dans mon lit. Il n’y avait plus de traces de sang, même si je savais que l’homme qui avait détruit la créature avait été blessé lors de son combat. Malgré le combat, la chambre avait l’air intact. Avait-il pris la peine de tout ranger avant de s’en aller? Je l’ignore. Il y avait seulement un papier dans les mains de ma sœur, seule trace du passage des deux étrangers hier. Sur ce papier, il y avait une adresse, un identifiant et un mot de passe. Et un mot : Requiem. À l’endos, il y avait ces quelques mots :
Je ne pourrai plus remplir cette tâche très longtemps. Je ne veux te forcer à me remplacer. Qu’importe ce que tu diras aux autres, personne ne voudra te croire. Tu es tout seul, mais avec ce site tu seras légion. Ne t’en fais pas, tu comprendras en grandissant. Je quittai mon appartement en laissant un message disant que j’étais désolé, que je ne savais pas ce qu’il m’avait pris, que je m’en voulais. Je posai le corps de ma sœur dans la salle de bain, entaillé son poignet avec une lame de rasoir, et quittai mon appartement. En lisant dans les journaux, je vus que la police avait penché pour la thèse du suicide. J’appris que mon père m’avait couvert pour pas que je passe pour un meurtrier. Moi je couvrais seulement mon intégrité. Si ma sœur avait été découverte sans blessure, mais vide de sang, on m’aurait posé des questions. Or je ne pouvais pas dire qu’il s’agissait d’un vampire.
J’abandonnai mes études, mais réussis tout de même à passer l’examen de l’ordre des infirmiers. Je me trouvai un emploi comme infirmier dans un lycée. Je me battis une petite vie de jour, tranquille, sans problème.
Les premiers soirs, je passai mes nuits à relire le petit papier que l’homme m’avait laissé. Seul, mais légion. Je comprendrai quand je serai grand. J’avais 21 ans, j’étais un adulte responsable avec un emploi stable, mais je ne suis pas encore assez vieux pour comprendre? Mais merde, qu’est-ce qu’il me manquait !? 7 jours après la mort de ma sœur, je me rendis sur le site inscrit sur le bout de papier. J’y découvrais une foule d’informations que je n’avais pas crue possible. Lentement, une idée s’immisça dans mon esprit : un désir de vengeance. Un désir de vengeance contre tous ses vampires qui sont, de près ou de loin, responsables de la mort de ma petite soeur. Avec les textes sur la méthodologie, je m’entraînai pour devenir, à mon tour, un chasseur. Je mis un an pour me préparer autant mentalement que physiquement. Tout en occupant mon emploi d’infirmier de jour, je passai une partie de mes nuits à m’entraîner pour me battre contre ses monstres qui sont de loin plus fort que moi.
Puis, lorsque je me sentis prêt, je partis en chasse. Je choisis un vampire assez jeune qui n’avait pas l’air particulièrement fort. Je mis quelques semaines à trouver le vampire en question, et une semaine supplémentaire pour bien connaître ses habitudes et trouver son point faible. Je me dis que le lendemain, oui le lendemain, j’allais le tuer.
Ma première chasse ne fut pas comme je l’avais imaginée. Je fus blessé assez grièvement, et ma proie s’enfuit. Mais j’avais survécu, c’était déjà un bon point. Je n’étais pas assez prêt, je crois. J’étais encore jeune. Mais avec le temps, je savais que j’allais finir par comprendre. N’empêche, je continuais de pester contre mon inexpérience et mon innocence.
J’ai 23 ans maintenant. J’ai déjà réussi à tuer quelques vampires. 2, à vrai dire. C’est très peu, mais je me questionne encore. Pourquoi je fais ça? Peut-être simplement pour me convaincre que je ne suis pas fou. Ou que je venge ma sœur. Ou que je me rends utile à ma société. Qu’importe, je comprendrai sans doute en grandissant…
Derrière l'écran
๑ Pseudo : Reiku
๑ Âge : 19 ans
๑ Sexe : F {√}
๑ Avatar : Anzi, MAtenrou Opera
๑ Présence sur 7 : 5
๑ Comment avez-vous connu le forum ? J'ai cherché longtemps pour trouver un bon forum asia, donc je crois que c'était un partenaire d'un partenaire d'un forum que j'ai trouvé sur google...
๑ Et maintenant le code ? Validé par Bzzbzzki !
Dernière édition par Nakarai Shousuke le Mar 29 Mai - 19:39, édité 3 fois 
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