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 Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]

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MessageSujet: Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]   Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.] Icon_minitime1Lun 4 Juin - 14:05




Les vampires végétariens n’étaient pas très bien considérés par leurs semblables, et pour cette raison Tsukio se tenait généralement à l’écart de ceux-ci. Il en côtoyait certes quelques uns qui ne tenaient pas compte de sa différence, comme Takeru pour lequel il travaillait au Myriô par exemple, mais ils étaient assez rares. Ironiquement, l’amérasien fréquentait plus souvent les humains que les vampires car ils le respectaient plus, ignorant cependant qu’il était un suceur de sang. Les gorges généreuses n’avaient rien à craindre avec Tsukio qui se refusait le moindre humain, préférant se nourrir d’animaux errants qui ne possédaient aucune saveur. Lorsqu’il mangeait, ce n’était plus par plaisir mais par nécessité uniquement.

Ce soir, c’était le bal annuel des vampires. Si Tsukio n’avait pas été aussi orgueilleux et fier il aurait probablement refusé de s’y rendre de crainte d’être reconnu par quelques antagonistes qui décideraient de lui pourrir sa soirée. Dans un terme moins péjoratif, on pouvait prétendre qu’il était courageux pour faire face à toutes ces créatures qui ne l’aimaient pas. D’une certaine manière, avec son costume d’Osiris, il était presque méconnaissable. Il fallait sincèrement connaître Tsukio pour deviner que c’était lui qui se trouvait sous cette tenue. Son maquillage qu’il avait travaillé en détail modifiait les traits de son visage et, à vrai dire, le rendaient même presque séduisants lui qui d’ordinaire était loin d’être beau. Ce serait la première fois qu’il participerait à ce bal. Auparavant, lorsqu’il vivait à Hokkaïdo, il n’en avait jamais connu. Akira, le vampire qui l’avait engendré ne lui avait jamais montré ce genre d’endroit ; en réalité il s’était même abstenu de le présenter à d’autres vampires. D’une nature jalouse, il avait sans doute craint que Tsukio l’oublie pour quelqu’un d'autre. Ce n’était pas pour rien que le garçon avait fuit le nord du pays...

Le temple dans lequel se déroulait l'évènement n'était pas si facile d'accès, et seuls les vampires étaient au courant des souterrains qui le reliaient à la forêt d'Aokigahara. Tsukio était venu seul, il n'avait aucun partenaire pour l'accompagner durant cette soirée. Il avait raconté à ses rares amis vampires qu'il n'était pas certain de se rendre au bal, et puisqu'il s'était décidé au tout dernier moment, il n'avait pas eu le temps de les prévenir. Rodant en silence entre les arbres, il observait avec un sourire amusé les alentours en pensant à toutes les superstitions qu'on accordait à cet endroit et auxquelles il ne croyait aucunement. L’atmosphère de ce lieu était sombre et mystérieuse. Pour un être humain, ce devait être effrayant, mais pour un vampire comme Tsukio, c’était tout simplement reposant. Un silence pesait dans cette nature macabre. Désirant profiter de ce calme agréable, Tsukio alla se reposer contre un arbre. Il appuya son dos contre celui-ci et observa l’une de ses branches qui s’étendait au-dessus de sa tête. Le bois était complètement sec et il n’y avait plus aucune feuille. Tendant son bras vers le ciel, le vampire se saisit du milieu de la branche et la cassa en deux. À l’intérieur, elle était marron. L’arbre était visiblement en train de mourir. Il lança par terre la pauvre brindille desséchée puis, pendant un instant, Tsukio ferma ses yeux et savoura sa tranquillité.

Soudain, un craquement se fit entendre. Des pas dans les feuilles mortes s’accélérèrent, puis on entendit un cri sourd suivit de faibles gémissements. Tsukio se redressa vivement puis il observa les alentours. Il n’y avait aucune présence autre que la sienne. Il reprit sa marche à travers les bois, un peu méfiant. Au bout de plusieurs mètres et de plusieurs minutes, il remarqua une silhouette inerte qui semblait assise par terre au pieds d'un arbre. C’était sans aucun doute le cadavre d’un être humain. Supposant que c'était encore l'un de ceux qui venaient se suicider dans cette funeste forêt, Tsukio se rapprocha lentement du mort. Quand il arriva à côté de lui, il se pencha pour observer son visage. C’était un jeune garçon d'une vingtaine d'années. Il avait à peine plus de vingt-cinq ans. À cette vision, de la pitié s’empara du vampire. Il lui semblait triste de voir une personne aussi jeune décider d'en finir avec la vie. Sans doute avait-il cédé à toute la pression que la société japonaise avait exercé sur lui. Cette pression, Tsukio l'avait aussi connue il y a quatre-vingt dix ans, mais plutôt que de mourir, il avait préféré se pervertir aux côtés d'Akira qui plus tard l'avait mordu et transformé. De sa main droite, le vampire referma les paupières restées ouvertes du défunt. La tête bascula lourdement sur le côté, et dans sa nuque, Tsukio pu remarquer deux petits trous. Ses yeux s'écarquillèrent, dessinant la surprise sur son visage. Il n'était pas étonnant de remarquer que d'autres vampires se trouvaient dans cette forêt, mais il ne s'était pas imaginé que certains feraient de pauvres badauds un buffet à volonté.

Tsukio sentit d'un seul coup une présence dans les parrages et il releva sa tête. Il remarqua à quelques mètres une silhouette masculine. Comme il s’était imaginé que c’était le vampire qui venait de se faire un festin, Tsukio lui lança un regard noir et entrouvrit ses lèvres pour faire apparaître ses petites canines saillantes. Si cette créature avait été assez agressive pour sauter sur un promeneur – certes suicidaire –, elle serait possiblement capable de tenter d'attaquer Tsukio si elle ne remarquait pas qu'il était un autre vampire. Avec méfiance, l’amérasien lança :

« Qui êtes-vous? »

Comme chez les êtres humains, certains vampires étaient violents ou associables. Tsukio s'imaginait qu'il valait toujours mieux se tenir sur ses gardes quand il rencontrait un parfait inconnu dans un endroit aussi isolé. Il retira doucement ses mains du cadavre et se redressa. Sa grande taille le rendait imposant malgré sa maigreur et son costume d'Osiris qui le rendait plus ironique qu'autre chose vis-à-vis de la situation...

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MessageSujet: Re: Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]   Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.] Icon_minitime1Mer 6 Juin - 13:24


    Cette journée commençait avec ce qu’on pourrait appeler une classe verte. Je ne sais pas qui est celui qui a proposé d’emmener les jeunes dans la forêt d’Aoikigahara, mais fallait pas être brillant pour considérer ça comme une excellente idée. Avec tous les suicides qu’il y a eu dans cette forêt, et sans doute même tous les meurtres, je ne vois pas ce qu’il y a d’intéressant à y emmener de jeunes adolescents… Et comme de fait, moi, je n’avais pas mon mot à dire, hein. Je ne suis que l’infirmier après tout, ma tâche était d’être là pour soigner les foulures de ceux qui trébucheront dans une racine, ou ce genre de chose. J’espère pour eux que je n’aurai pas à pratiquer d’autopsie…

    J’essayai au moins de me convaincre que les jeunes n’avaient rien à craindre. Après tout, on était le jour donc on devrait être tranquille. Je ne peux pas jurer sur l’absence totale de meurtrier dans la forêt, mais au moins il ne devrait pas s’y trouver le moindre vampire tant que la nuit ne serait pas tombée. D’ailleurs, au fil et à mesure que la journée avança, je commençai à me détendre. Après tout, côtoyer de jeunes lycéens heureux de sortir et complètement relaxés, ça diminue le stress, dans un sens. En marchant avec l’enseignante de mathématique, on discutait joyeusement au sujet de tels tous tels petits couples d’élèves qui allait se former possiblement durant la journée. L’innocence, c’est beau à regarder, parfois.

    La journée tirait à sa fin et tous les élèves devaient être présents devant l’autobus pour repartir vers l’école. On fait le décompte… il en manque deux. Je crois que je suis carrément devenu blanc comme un drap. Quelques minutes plus tard, alors qu’on se demandait ce qu’on allait faire, l’un des deux élèves perdus arriva à la course, tout essoufflé, disant que l’autre s’était blessé au détour d’un chemin. Je ne pris pas le temps d’en entendre davantage que je m’élançai à travers la forêt. Le soleil commençait à se coucher… merde, merde, merde. Il est où, cet élève blessé? Pas là, pas là non plus… J’ai oublié de demander à l’autre élève dans quel coin de la forêt il était…

    Ma sonnerie de téléphone me fit sursauter. C’était un autre professeur, disant qu’ils avaient trouvé l’élève. Gros soupir de soulagement. Je leur dis que puisque j’étais venu en voiture, ils n’avaient pas à m’attendre. En raccrochant, je me rendis compte que j’étais maintenant seul dans la fameuse forêt d’Aoikigahara, que le soleil allait être couché dans moins d’une heure et… que je n’avais aucune idée de quel coin de la forêt j’étais. Je m’accotai à un vieux tronc d’arbre, mi-résigné, mi-effrayé. Au moins, j’avais mes deux couteaux. Je ne serais jamais venu ici sans eux. Mais sans préparation, sans connaître les personnes que je pourrais rencontrer ce soir, sans connaître leurs habitudes… mes petits couteaux et ma petite force d’humain ne seraient rien face à la puissance d’un vampire. Non, non, je n’en rencontrerai pas. Je ne vois pas pourquoi j’en rencontrerais.

    Je me détachai de mon arbre pour commencer à marcher vers ce que je croyais être le chemin vers la sortie de la forêt. Après une demi-heure de marche, le soleil s’était définitivement couché. Je crus entendre un bruit de pas derrière moi. Je me retournai brusquement, scrutant la forêt de plus en plus noire, dans l’espoir ou plutôt dans la crainte de voir quelques personnages qui me suivraient pour une raison obscure. Personne, bien entendu. Pourtant j’entendis encore des bruits de pas. Quelques pas de course, un peu plus loin, même. Sans réfléchir, je commençai moi-même à courir, sans même regarder vers où je me dirigeais. Je finis par trébucher sur quelque chose de plus mou qu’une racine, et m’effondrer de tout mon long sur le sol après un vol plané de quelques centimètres. Un peu étourdi, je me relevai et me tourner pour voir ce qui m’avait fait tomber.

    Les yeux encore ouverts, un trait noir séché le long d’une bouche ouverte, molle, la peau pâle, translucide, morte. Morte. C’était une femme qui était étendue là. Sans doute depuis au moins deux jours, puisqu’elle était molle. Elle avait donc perdu sa rigidité cadavérique. Mais pas depuis une semaine, puisque je ne voyais pas vraiment de signe de décomposition. Je voulais me relever, détourner mon regard de ce cadavre et continuer à courir vers la sortie, mais je ne pouvais pas. J’étais figé par la vision d’horreur de cette pauvre victime… Comment avait-elle été tuée? Par qui? Pourquoi? Valait mieux pour moi que je ne le sache pas…

    Encore des bruits de pas. Plus nombreux. Je n’étais pas seul dans cette forêt. Pas seul avec des cadavres. Un instant, j’eus l’impression qu’on me surveillait, que j’étais épié. Peu à peu, je crois que mes nerfs me lâchaient un à un. Sortez-moi d’ici, sortez-moi de cette forêt… je ne veux pas mourir maintenant… Tremblant, je réussis à me relever et je repartis en ‘’direction de la sortie’’. À force de courir, je finis par m’essouffler. Mon cœur battait toujours trop vite et me poussait à ne pas m’arrêter, alors je continuai à marcher.

    Au détour d’un arbre, je vis une silhouette debout. Pas pendu. Lui ne devait pas être mort. Je m’approchai un peu, puis je me figeai. Il y avait une autre personne sur le sol. Et cette personne ne semblait pas vraiment bouger. Je pensai un instant à reculer, puis m’en aller dans une autre direction, mais celui qui était vivant se retourna vers moi. Son regard me glaça. Si noir. Le pire par contre, c’était ses dents. Un vampire, c’est clair. Qui ne se cachait même pas. En tenue d’Osiris, je crois bien qu’il était encore plus effrayant.

    Il m’adressa la parole, un « Qui êtes-vous » assez menaçant. Je l’avais surpris dans son repas. Maintenant il allait me tuer pour faire disparaître les preuves, c’est clair. Au lieu de reculer pour m’enfuir, mes genoux me lâchèrent et je tombai sur le sol. Tremblant, je trouvai une de mes lames dans ma poche de pantalon, je la sortis et la pointai en direction du vampire. Mes mains tremblaient tellement que la lame ne restait pas deux secondes d’affiler au même endroit dans les airs. Je crois que si le vampire fait un pas dans ma direction, je vais me mettre à prier Dieu, appeler ma mère et pleurer comme une gamine. Je devais vraiment avoir l’air d’un fier chasseur en ce moment. Je dois vraiment manquer de crédibilité…


      — Non… n’approchez pas… Restez où vous êtes…


    Ma voix devait être blanche, vide. Presque un murmure. Mais qu’importe, c’était un vampire, il devait m’avoir entendu. Et ne m’écouterait sans doute pas. Pourquoi, pourquoi a-t-il fallu qu’on aille à Aoikigahara en classe verte? Pourquoi a-t-il fallu qu’un élève se blesse dans la forêt? Pourquoi il a fallu que j’aille mer perde seul pour le retrouver? Pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur un vampire alors qu’il n’y a personne pour me sortir de ce problème…? Aidez-moi…



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MessageSujet: Re: Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]   Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.] Icon_minitime1Ven 29 Juin - 14:10


Les vies humaines n’étaient pas éternelles, et c’était là toute leur valeur. Cette mortalité, Tsukio aurait aimé ne jamais la perdre, et il était aussi incapable de la voler. La pitié et la culpabilité s’emparaient de lui chaque fois qu’il se souvenait de sa dernière victime, de cette mère qu’il avait assassiné et dont le fils était alors devenu orphelin. Un orphelin, c’est ce qu’il avait été lui aussi. Il avait été recueilli par une amie de sa mère. Cette femme bienveillante avait étouffé Tsukio en cherchant à lui apporter du bonheur. Pour lui faire plaisir, il s’était marié à une femme qu’il n’aimait pas, et pour elle encore, il s’était bâti une vie routinière et ennuyante à en crever. Quand il était devenu un vampire, il l’avait donc tuée pour se venger. Ce meurtre ne lui avait pas permis d’assouvir sa colère, et il avait continué à sucer les gorges pleines des humains non pas seulement pour se nourrir mais aussi pour expier toute sa haine. De toutes les vies qu’il avait volé, il n’en avait rien tiré, et quand il avait finit par comprendre cela, il s’était résigné à ne plus sacrifier la moindre personne.

La silhouette qui se trouvait devant lui n’était pas si imposante, mais la taille et la carrure d’une personne ne signifie pas grand-chose. On peut très bien être petit et fort, ou grand et fragile. Plus particulièrement chez les vampires, leur force dépendait de la date de leur dernier repas. Tsukio ne s’était rien mis sous la dent depuis la veille, où il avait trouvé par hasard un chien errant à moitié mourant. L’animal était usé et rachitique, il n’était pas malade mais très affaibli car affamé. Tsukio l’étant tout autant que lui, il n’avait pas hésité à en faire sa proie. De toute façon, que pouvait-il faire d’autre pour cet animal que de l’aider à en finir avec la vie? Il n’allait pas non plus l’adopter, avec son mode de vie nocturne cela aurait été trop compliqué. En tout cas la bête n’ayant pas été dans son meilleur état quand il l’avait « dévorée », son sang n’avait apporté au vampire que peu d’énergie. Ce soir il se sentait fatigué et il luttait pour rester en forme, mais à vrai dire, cela lui arrivait si souvent qu’il en avait pris l’habitude.

L’opinion que s’était fait Tsukio à propos de son interlocuteur s’avérait fausse. Celui-ci (puisque c’était clairement un homme à en entendre sa voix), fût prit d’une grande peur lorsque le vampire lui demanda qui il était. S’écroulant au sol, l’humain en panique sortit de sa poche un couteau. Il tremblait à souhait, et plutôt que d’amuser la créature qui se trouvait face à lui, il lui inspira de la pitié. Tsukio était d’une cruauté sans limite avec ses semblables, mais avec les humains son comportement était différent. Bien qu’il était tout aussi capable de se montrer sadique avec eux, quand il se trouvait face à un humain désemparé, il devenait un peu plus doux. Cela ne durait néanmoins qu’un moment en général. Le pauvre garçon qui se tenait par terre ferait donc mieux d’en profiter pour l’instant. Le regard de Tsukio se fit moins sombre et il referma ses lèvres pour cacher ses canines. Il espérait que son interlocuteur n’ait pas compris qu’il se trouvait face à un vampire, mais après tout, il ne pensait pas que beaucoup d’humains étaient au courant de leur existence, et si cet homme avait été un chasseur alors il se serait montré plus courageux.

« Tu devrais ranger ce couteau car tu risques de faire plus de mal à ta propre personne qu’à moi tellement tu trembles! »

Sa voix avait été sèche et presque sévère malgré son regard neutre. Il donnait clairement un ordre à son interlocuteur. Comme toujours, le côté autoritaire de Tsukio ne pouvait s’empêcher de se manifester. Il ne bougeait pas, restant près du cadavre afin de ne pas provoquer le garçon qui, en s’affolant, risquerait de se montrer brutal. Les bras maigres du vampire se croisèrent pour prouver qu’il ne s’apprêtait pas à lancer la moindre attaque. Comme le jeune homme ne semblait pas beaucoup réagir, ni s’apaiser, il poursuivit un peu plus calmement :

« Et bien, que voudrais-tu que je te fasse dans mon accoutrement? Que je te lance une malédiction? »

Et voilà, la douceur de Tsukio commençait à se dissiper et il faisait à nouveau preuve de son éternel sarcasme. Un léger rire résonna dans le silence total de la forêt. Faire de l’humour n’était pas l’idéal vu la situation, et ça n’amusait clairement pas l’humain, mais le vampire n’avait pas très envie de se montrer sérieux vu sa tenue. Par ailleurs il était surprit que son interlocuteur ne fût même pas étonné de son accoutrement ; des gens costumés en dieu égyptien ce n’était pas très courant dans ce genre d’endroit. Rapidement, Tsukio reprit son sérieux – il était capable de passer d’une émotion à une autre en très peu de temps, plus particulièrement quand il jugeait que c’était nécessaire.

« Si c’est ce que tu veux savoir, je peux t’assurer que je n’ai pas tué cette personne. C’est simplement un des nombreux suicidaires qu’on trouve ici. Et toi, qu’est-ce que tu fais là d’ailleurs? »

Si ce garçon était aussi suicidaire que le cadavre qui se trouvait avachi contre l’arbre, alors il n’aurait pas cherché à se défendre. À moins qu’il ait brusquement réalisé qu’il tenait finalement à sa vie... Sans un sourire, mais avec ironie, Tsukio ajouta aussitôt :

« J’espère que tu ne comptais pas utiliser ce couteau pour te trancher les veines. »

Faire la morale à cet inconnu, pourquoi pas? C’était plutôt incongru, mais les situations de ce genre ça connaissait bien Tsukio.


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MessageSujet: Re: Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]   Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.] Icon_minitime1Mar 3 Juil - 15:39


    Jusqu'à présent, j'avais toujours fait ce qui était en mon possible pour côtoyer le moins possible les vampires. Ou du moins, ceux que je savais qu'ils étaient des vampires. Il existait bien une tactique de chasse selon laquelle tu te rapproches de la victime, jusqu'à ce que celle-ci te fasse confiance, puis tu lui plantes ton pieu dans le dos (ou dans le coeur). Seulement moi je préférais ne pas connaître personnellement ma victime avant de passer à l'acte. Pourquoi? Il faut croire que j'aimais considérer les vampires uniquement comme des monstres sanguinaires, incapable de faire preuve de sentiment, ou même d'un peu d'humanité. C'était plus facile de vivre avec sur la conscience la mort d'un monstre que la mort d'un être similaire aux êtres humains.

    C'était peut-être un peu à cause de la vision que j'avais d'eux que si j'étais si paniqué maintenant à l'idée de me retrouver devant l'un de ces monstres sans humanité. Je m'étais peut-être tellement convaincu de leur côté démoniaque que je croyais impossible la discussion avec l'un d'eux. D'ailleurs, celui-ci, tout particulièrement, devait être assez fou pour se costumer en espèce d'Égyptien pour partir en chasse. Il faudrait peut-être pourtant que je revoie ma vision des vampires, même si je n'en avais pas du tout envie.

    Je ne lui répondis rien, au début. Que croyait-il? Que j'étais assez con pour me blesser avec ma propre arme? Oui bon, d'accord, je l'avoue. Mon cœur battait si vite que ça en faisait trembler mes mains un peu trop intensément pour me donner une quelconque crédibilité. Je me forçai à respirer un peu plus profondément, pour au moins faire cesser les mouvements involontaires de mon arme. Je réussis à avoir quelques bons résultats, mais c'était loin d'être suffisant.


      — Ce n’est pas la peine de plaisanter... Une malédiction serait d'ailleurs sans doute préférable à tout ce que vous pourriez faire d'autre.


    Respire, respire... Reprends le contrôle de toi-même. J'aurais peut-être dû jouer les innocents. S'il savait que j'étais l'un de ces chasseurs, il n'hésiterait sans doute pas à m'expédier dans l'autre monde. Mais tout de même, il y avait quelque chose d'étrange dans son attitude. Pourquoi restait-il sur place? S'il avait fini son repas de la soirée, il ferait bien mieux de s'enfuir rapidement pour éviter que j'en sache plus à son sujet. Surtout que même si j'essayais de reprendre mon calme, je n’étais nullement encore en état de le poursuivre. Et d'ailleurs, je ne le poursuivrais même pas.

    Ce cadavre, un suicidaire? En effet, c'était plausible. Voir un vampire à côté d'un cadavre, j'avais peut-être fait le lien trop vite. Mais il était préférable pour moi que ce cadavre soit bien la victime de ce monstre. Comme ça, il risquait moins d'avoir une petite fringale qui lui donnerait envie de goûter à de l'infirmer. Je ne savais pas que croire. Pris entre ce que je voulais croire et ce que je ne savais pas, je réfléchissais, tout en gardant la même position que j'avais depuis tout à l'heure. Mes muscles commençaient d'ailleurs à s'en plaindre. Je ferais mieux de bouger, bientôt.


      — S'ouvrir les veines est loin d'être la manière la plus efficace de se suicider. Une balle dans la tête, le saut du haut d'un pont ou d'un immeuble ou même la pendaison, ça fait moins mal et tu meurs plus vite. Et non, je ne comptais pas me mutiler non plus.


    Apparement, lui aussi se faisait de fausses idées. Un monstre qui réfléchit et qui tombe sur de mauvaises conclusions? Je ne voulais pas le savoir. Je ne veux pas avoir de regret sur la conscience la prochaine fois que je ferai mon travail. Je dois vraiment être le pire de tous les chasseurs. Bah, qu'importe. Ils n'ont pas à se plaindre de moi non plus.

    Je finis par descendre ma lame, mais je la gardais fermement serrer dans ma main. J'essayai de me relever, ou du moins de bouger un peu... sans succès. Bon, je crois que je vais rester sur le sol encore un peu...


      — Et d'ailleurs, je suis pas suicidaire. Je suis juste venu ici pour accompagner mes élèves en classe verte. C'est une raison comme une autre de venir dans cette forêt. On pourrait par contre discuter un peu des raisons de ta venue ici dans une tenue pareil, par contre.


    Je devais être malade, pour répondre à un vampire. Surtout que j'avais pris mon air un peu arrogant, alors que déjà je n'en menais pas large. Il devait sans doute s'en rendre compte, que j'essayais de lui répondre uniquement pour me donner une contenance. D'ailleurs, je ne pouvais pas faire grand-chose d'autre. J'étais encore bloqué au sol, je ne pouvais pas m'enfuir... Garder le silence le ferait peut-être partir, mais... Peut-être que parler me rassurait.



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MessageSujet: Re: Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]   Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.] Icon_minitime1Mar 10 Juil - 11:48


Parler de malédiction avec Tsukio, c’était presque ironique. N’était-ce pas ce qu’il avait l’impression d’avoir subi en vivant sa situation vampirique? Être condamné à vivre pour l’éternité et à s’ennuyer quand il aurait fait le tour du monde qui l’entoure, être contraint de devoir tuer des vies innocentes pour sa propre survie, pour son corps qui n’était même plus vivant mais qui mourrait de faim, ce n’était pas pour lui un merveilleux destin. Certains vampires s’estimaient heureux de cela et ils en étaient même fiers, considérant les êtres humains comme de misérables proies faciles, inutiles pour le monde sauf pour leurs organismes de bêtes sanguinaires. Sans ces humains, les vampires ne seraient pourtant plus rien. Ils ne pourraient plus se reproduire, ils ne pourraient plus se nourrir, et ils finiraient par disparaître les uns après les autres. L’extinction de l’un entraînerait incontestablement celle de l’autre. Comme toujours, le monde était établit comme une balance dont il était nécessaire que chaque côté soit égal. Si on en supprimait un, l’autre chutait. Son sourire aux lèvres, Tsukio s’amusait des paroles que proférait le garçon. S’il savait ce qu’était vraiment une malédiction, il n’aurait sans doute pas trouvé cela préférable à la mort...

Un rire éclata dans la forêt. Les propositions suicidaires que lui faisait son interlocuteur amusaient fortement Tsukio. Il était capable de s’amuser de la mort car il la connaissait déjà et elle ne lui faisait plus peur. Ses bras restaient croisés, compressant légèrement sa poitrine qui s’était gonflée tandis qu’il s’était esclaffé à pleins poumons. Il aurait aimé s’en libérer, mais s’il aurait relâché ses bras, l’humain aurait possiblement paniqué. Il était toujours par terre, sa position le soumettait totalement et il avait à craindre. Évitant de parler trop fort car il réalisa de nouveau qu’un vampire devait traîner dans les parages pour avoir laissé un cadavre derrière lui, Tsukio baissa le ton pour cette fois-ci.

« Tu n’as pas tort, en tout cas tout ce que tu proposes n’est pas ce qu’il y a de plus propre. Tu n’as pas peur de dévisager ton joli minois en t’écrasant sur le sol ou en t’explosant le crâne on dirait! »

Tsukio n’avait pas froid aux yeux au point qu’il faisait de nouveau preuve de son étrange humour. Même si l’humain venait de baisser son couteau, il pouvait toujours le redresser s’il se sentait agressé. Qu’importe, ce n’était pas un vampire qui craindrait une lame, à moins qu’elle ne soit conçue en argent? Tsukio ignorait si cette matière était vraiment dangereuse pour lui, il n’en avait jamais fait le test ni n’avait cherché à s’en informer auprès d’autres vampires. En tout cas une chose était certaine, il devait à tout prix éviter le soleil. Il s’en était rendu compte lors des premiers jours de sa vie vampirique où, par habitude, il avait manqué de se poster devant une fenêtre. Lorsque son bras avait commencé à légèrement fumer et à le brûler intensément, Tsukio l’avait tout de suite retiré et avait cerné qu’il valait mieux pour lui de ne pas exposer son corps tout entier à la lumière. C’était triste, il détestait cela, mais c’était ainsi. Parfois, durant les journées où il restait cloîtré dans son appartement tokyoïte, les rideaux fermés, il réalisait à quel point il regrettait les jolis paysages orangés du matin ou de la soirée. Dorénavant, tout ce qu’il pouvait observer c’était ce ciel noir et cette lune aux faces changeantes.

Le vampire sembla intrigué en apprenant par quel fait le jeune homme avait atterrit dans la forêt d’Aokigahara en pleine nuit. Quelle idée de faire une classe verte dans ce genre d’endroit, sincèrement? À moins qu’on ne cherche à sensibiliser les élèves à propos du suicide, mais ce n’était peut-être pas la meilleure solution de leur montrer des cadavres ambulants pour les inciter à ne pas se donner la mort... Le sourire de Tsukio revint rapidement à la charge quand son interlocuteur lui demanda les raisons de sa drôle de tenue. Et bien, il en avait prit du temps pour remarquer qu’il se trouvait face à Osiris! Il devait commencer à reprendre ses esprits et à se calmer.

« Tu trouves plus anormal de croiser un dieu égyptien dans cette forêt plutôt que d’y emmener des élèves? Et si j’étais Osiris en personne, tu ne te poses pas cette question? »

Tsukio rit doucement puis il observa avec discrétion les alentours afin de vérifier qu’il n’y avait personne d’autre qu’eux deux. Pour le moment il n’entendait pas le moindre pas dans les feuilles mortes, il supposait donc qu’ils n’avaient pas trop à s’inquiéter. Croiser un autre humain ne serait pas un problème, croiser un chasseur pourrait en être un – Tsukio ignorait qu’il en avait un devant lui –, et croiser un vampire serait un véritable désastre. Il était hors de question que ce pauvre garçon qui se montrait amusant dans sa panique finisse avec deux trous dans la gorge ce soir. Mine de rien, le végétarien commençait à l’apprécier malgré sa méfiance et malgré le couteau qu’il lui avait présenté. Avec le même amusement, Tsukio reprit très vite :

« Pour tout t’expliquer, j’ai fais un pari avec des amis. J’ai eu la malchance de tirer la courte paille, alors je devais me rendre dans cette forêt déguisé en dieu égyptien. Je ne pensais simplement pas croiser qui que ce soit, jusqu’à ce que je me perde dans cette forêt et que je tombe sur le cadavre qui gît à côté de moi... Si je n’ai pas l’air dérangé, c’est parce que je travaille à la morgue, alors tu sais, les cadavres j’ai l’habitude. »

Son excuse était complètement bidon, mais sur l’instant présent, Tsukio n’avait rien trouvé d’autre. Pourvu que le garçon le croit, mais là ce n’était franchement pas sûr tant son histoire était tirée par les cheveux. Rapidement il chercha à changer de sujet afin d’étouffer un peu plus les soupçons.

« Au fait, comment t’appelles-tu? »

Sa voix venait de se faire plus douce. C’était une simple manière de mettre en confiance son interlocuteur. Affichant un sourire plus sympathique, et non sarcastique, Tsukio détacha ses bras et commença à tendre l’une de ses mains.

« Tu as besoin d’aide? »

Cet homme n’allait pas rester assis par terre toute la soirée, à moins qu’il ne cherche vraiment à se faire dévorer avant le lever du soleil. Dans ce cas-là il n’aurait plus qu’à afficher une pancarte sur son dos avec écrit « steak ambulant cherche canines acérées », et son affaire serait terminée dans les heurs suivantes. Le mieux pour lui était de quitter au plus vite cette forêt, et Tsukio comptait bien l’y aider.


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Everybody's screaming for the next surprise [Nakarai S.]

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