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 The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie

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MessageSujet: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Jeu 14 Juin - 7:13



Se balançant sur une corde de piano, entre vide et envie
Jeudi, 3 Novembre, 21h15


Un vent frais soufflait sur Shinjuku ce soir, ne rendant pas futile l'élégant caban qu'avait enfilé Saitô avant de sortir de son appartement. Sur son trente-et-un, portant le genre de complet qu'il aimait bien revêtir lorsqu'il devait sortir dans des milieux huppés pour le boulot, du genre sur mesure, l'homme n'avait aucunement l'intention de travailler ce soir, néanmoins. C'était fort rare, il fallait l'avouer et nul doute que plusieurs de ses connaissances auraient pu en être particulièrement surprises, Kuromiya le premier. Saitô avait découvert, avec le temps, que les gens autour de lui ne l'imaginaient que rarement avoir une vie, des relations, des passe-temps... Comme quoi. l'image qu'il renvoyait aurait dût l'amener à se poser quelques questions ! Mais peu lui importait, pour être sincère. Ce que les autres pensaient ne changeaient pas grand chose à son train-train quotidien... et il fallait avouer qu'en quelques sortes, ils avaient raison : il était seul et ne sortait que peu pour d'autres raisons que le travail. Triste vérité qui était sienne, mais dont il ne se formalisait que peu.

Ce soir, à l'un des deux musées du Tôkyô Opera City se tenait une exposition d'oeuvres d'art qui l'intéressait grandement. Elle traitait uniquement de la peinture de la Renaissance italienne et avait pris des années à organiser. Et pour cause... Les conservateurs avaient fait venir des oeuvres de quatre villes différentes. Ainsi donc, ils auraient pour leur plus grand plaisir la possibilité de contempler de magnifiques Botticelli, de ravissants Fra Lippi et même deux ou trois impressionnants Da Vinci. Tout ça sans avoir besoin de se payer le billet d'avion, l'hôtel et le séjour dans un pays que peu d'entre eux avaient de toute façon l'intention de visiter. Néanmoins, son entrée lui avait coûté un prix plutôt extravagant. Saitô n'était pas riche, mais avait un salaire plus que respectable qui lui permettait heureusement quelques petites folies. De celles-ci, cette soirée d'inauguration de cette exposition, une soirée champagne et jolies robes de soirée comme il les aimait.

Mais aussi le genre de soirée qui attirait les vampires les plus nobles du monde nocturne et ça, Saitô n'était pas sans l'ignorer. Chassez le naturel et il revient au galop... On ne pouvait certes pas demander à ce grand Japonais atypique de par sa crinière frisée de résister à une soirée pleine de potins vampiriques ! De fait, il se pointe à 21h tout pile, heure d'ouverture des portes de l'endroit. Bien sûr, jamais on aurait osé faire attendre ces dames et ces messieurs dehors, aussi un petit salon avait-il été ouvert en attendant l'entrée dans la grande salle d'exposition. Saitô n'en profita que peu, mais déjà trente secondes après être entré dans le bâtiment, il avait, dans les mains, une coupe de champagne qui pétillait paresseusement dans sa main. Un très bon alcool dont Saitô a tôt fait de profiter un minimum, comme la plupart des hommes et des femmes qui déambulent entre les rangées d'oeuvres placées de façon à être à leur avantage.

Ça fait tout juste une quinzaine de minutes que l'homme se promène d'un cadre à l'autre, observant avec un vif intérêt les toiles qu'ils contiennent tout en lisant les informations additionnelles gravées sur une plaquette dorée montée sur un promontoire en jolie céramique pâle. Et pourtant, son oeil exercé a déjà croisé celui d'un vampire qu'il connaît très bien de vue. L'air de rien, Hioki Shinnosuke, membre du conseil vampirique de Tôkyô, se promène tel un roi dans ce musée dont il n'est même pas le conservateur. Ça amuse Saitô, qui tente de l'approcher... Mais l'homme, fine mouche, lui fait un petit clin d'oeil, lui levant brièvement sa coupe de champagne par respect... avant de néanmoins s'éclipser, ce qui est déjà beaucoup moins respectueux ! Saitô soupire, mais n'en fait pas de cas. Ils étaient rares à connaître son visage et Hioki n'avait visiblement jamais fait un portrait robot à qui que ce soit puisqu'il était le seul du conseil à réellement l'éviter... lorsqu'il le savait dans le coin, amen pour les quelques talents de Saitô pour se fondre dans la foule.

Sur ce, Saitô décroche enfin un peu. Il s'intéresse un moment à la toile qui se trouve devant lui, l'observant avec une certaine admiration. Elle était toute petite, mais avait quelque chose de réellement attractif alors que pourtant, il ne représentait qu'une femme d'une beauté moindre à l'aspect plutôt las. À ce moment, une femme en chair et en os se pose près de lui et, tournant la tête, Saitô a le plaisir de découvrir un joli petit bout de femme. Caucasienne, étonnamment, elle avait une magnifique chevelure dorée et ondulée qui faisait probablement l'envie des femmes d'ici. Élégamment vêtue, elle avait tout comme lui une coupe à la main. Et si habituellement, ça n'aurait absolument rien voulu dire, Saitô se permet de croire que c'est parce qu'elle est humaine. Au moins pour les prochaines minutes. Il s'interdit de songer à la flûte que tenait Hioki un peu plus tôt, histoire de préserver les apparences. Le grand Japonais venait de se mettre à « off » !

Galant, l'homme s'incline brièvement devant la dame pour la saluer lorsqu'elle daigne poser le regard sur sa personne. Puis, indiquant d'un geste de la main non dépourvu d'une certaine grâce le tableau devant lequel ils prenaient place, il prend la parole.

« Les toiles de Leonardo da Vinci sont souvent très petites. La Joconde elle-même l'est beaucoup plus qu'on le croirait. Et pourtant, ne trouvez-vous pas qu'il se dégage une rare majesté de celle-ci ? Sa peinture a quelque chose d'incroyablement attractif. », explique doucement l'homme, souriant légèrement à son interlocutrice. Vrai que le portrait de Ginevra de Benci était fort petit. À peine 40 par 35 centimètres, à peu de choses près. Et pourtant... ! « Je suppose que c'est cliché de vanter ainsi cet artiste trop connu. Pardonnez ma façon fort banale de vous aborder ! Et encore, je ne vous ai pas demandé l'heure... pour l'instant ! »

Saitô a un petit clin d'oeil complice pour la jeune femme, avant de s'incliner poliment une nouvelle fois en même temps qu'il reprend la parole.

« Inoue Saitô. Enchanté de faire votre connaissance, mademoiselle. », se présente l'informateur avant de se redresser. Il a un nouveau regard pour le tableau avant d'en revenir à la jeune femme. « Nul doute que vous auriez fait un modèle beaucoup plus intéressant pour da Vinci. »

En mettait-il trop ? Non. Car Saitô n'était pas en train de draguer. Il énonçait seulement une réalité, le faisant histoire de se rendre de plus agréable compagnie. Une femme ne refuse jamais les compliments, n'est-ce pas... ?


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Lun 18 Juin - 15:07


Le vent faisait danser légèrement les cheveux blonds de Marie, tandis qu’elle marchait le regard fixement ancré sur le sol, un parapluie fermement tenu au dessus de sa tête. Elle s’était élégamment vêtue, oubliant pour une fois son style décalé pour une robe de soirée rouge sang, avec un décolleté discret, par-dessus laquelle était accroché un fin cache-épaule noir. Une longue robe, donc, sous laquelle la demoiselle s’était amusée à cacher des escarpins d’un rouge tout aussi sanglant que le vêtement. Un cadeau de Charlotte, qu’elle ne mettait qu’en de rares occasions. Et enfin, ce soir, elle sortait pour aller voir une exposition. La Parisienne aimait tout ce qui touchait à l’art. Cela, à dire vrai, l’apaisait au plus haut point. Simplement plonger son regard sur des œuvres que des Hommes de talent avaient tracées à la perfection lui procurait un certain plaisir. Elle trouvait cela enrichissant, culturel. Son esprit s’échappait à la vue des chefs d’œuvres d’un autre temps, retraçant dans sa tête les contours des dessins, imaginant l’artiste debout devant le chevalet, un pinceau à la main en train de regarder furieusement son œuvre pour dénicher la moindre imperfection à effacer. C’était en flânant sur le net que la jeune vampire avait apprit qu’une exposition sur des peintures de la Renaissance Italienne se tenait ce soir même dans un des deux musées du Tôkyô Opera City. Le prix de l’entrée était élevé, mais la Parisienne n’aurait manqué cette sortie pour rien au monde. Elle aurait de loin préféré que Vivian l’accompagne, mais le vieux vampire n’avait pas daigné montrer le bout de son nez à la nuit tombée et la jeune femme ne souhaitait pas lui courir après.. Même si l’envie furieuse de lui téléphoner se faisait sentir. Elle ne voulait pas s’imposer dans sa vie, et avait donc refusé d’obéir à cette pulsion. Et pourtant, nul doute qu’ils se seraient plu, tous deux, à cette soirée mondaine.. Soit. Elle avait décidé de s’y rendre seule, tout simplement et n’avait pas attendu le dernier moment avant de sortir de chez elle. En passant la porte de son immeuble, la demoiselle avait soupiré. Le temps avait quelque chose de déprimant, et la pluie martelait le sol. Seul le vent qui soufflait semblait agréable à la Française. Il lui caressait le visage, jouait avec ses cheveux de ses longs doigts fins et froids, tel un voyou qui aurait volé l’instant présent..

Sans trop réfléchir, Marie s’était engouffrée dans un bouche de métro, sentant sur elle glisser quelques regards et se forçant à baiser les yeux pour ne pas être davantage dévisagée. Il y avait toujours des inconvénients à décider de ne prendre que les transports en commun, mais la demoiselle avait fait ce choix depuis longtemps déjà. Durant tout le trajet, elle garda sagement les yeux baissés, secouant négligemment son parapluie pour en faire couler l’eau s’y étant accroché. Comme pour s’occuper, elle fixa le spectacle des gouttes tombant doucement sur le sol du compartiment, imaginant leur douleur au contact violent de leur corps sur le sol. C’était idiot, les gouttes n’avaient pas mal. Elles n’étaient même pas vivantes.. Mais c’était un passe-temps comme un autre et, absorbée par le spectacle qu’elle montait dans son imaginaire, Marie faillit rater le bon arrêt. Elle se leva brusquement, se précipitant presque en courant vers la sortie en manquant de peu de tomber en trébuchant sur un pied mal placé et pesta contre ces gens qui n’avaient que faire des autres.. Il lui fallut marcher encore un peu, avant de se retrouver à l’entrée de l’exposition, cachant tant bien que mal sa gêne. Comparée à diverses personnes ici présentes, elle devait sûrement être d’une pauvreté affligeante, mais cela ne l’empêcha pas de pouvoir payer son entrée. Si elle n’avait pas une montagne d’or cachée sous son lit, elle était assez économe pour pouvoir vivre convenablement de son salaire, et sortir de temps à autre. Il fallait dire, aussi, qu’elle n’avait jamais eu à gérer un budget nourriture.. Ce qui n’était pas du luxe, lorsqu’on faisait le calcul. C’était un avantage considérable pour faire des économies facilement ! Et ça lui permettait d’investir dans autre chose, comme la décoration de son petit studio, par exemple.. A 21h, elle entra enfin au cœur de l’exposition et.. elle eut le souffle coupé. Non seulement, la salle était absolument magnifique, mettant en avant les diverses peintures.. Mais les peintures elles-mêmes étaient à tomber ! Elle fit quelque pas en direction d’une toile absolument sublime, se faisant arrêter par un serveur lui proposant une coupe de champagne qu’elle prit en souriant et en le remerciant. Sûrement que cette coupe allait lui tenir pour le reste de la soirée, mais qu’importe. Ce soir, elle ne voulait pas faire tâche et prit fièrement le pied entre ses doigts, avant de repérer cette toile. Elle aurait reconnu ce style entre mille.. Une toile de Léonardo da Vinci ne passait jamais inaperçue et pour cause.. Plus qu’un artiste, il avait été un visionnaire, un fou en avance sur son temps. Un homme de sciences et d’art, complet et complexe, respecté et jalousé.. Un homme possédant de multiples talents, sur lesquels le temps n’avait jamais eu d’emprise. Ses œuvres étaient le reflet d’une perfection jamais égalée.. Bref, était-il utile de préciser que la Française avait toujours était admirative du travail de ce cher Da Vinci ? Un homme était déjà devant l’œuvre, mais Marie n’hésita pas une seule seconde avant de prendre place à ses côtés pour observer de plus prêt le portrait de Ginevra de Benci, duquel il se dégageait cette ambiance toute particulière aux œuvres de ce grand homme. Par simple curiosité, le regard de Marie quitta la toile pour venir se poser sur l’homme qui était à ses côtés. Nul doute que ses cheveux manquant de raideur pour un Japonais devait lui attirer quelques regards si bien que la Parisienne voulu détourner les yeux afin de ne pas le gêner. Mais elle n’eut pas le temps de le faire. Déjà, l’inconnu avait prit la parole, commentant l’œuvre de Da Vinci, tout en intéressant grandement la Française. Un homme parlant ainsi avait toutes les chances de pouvoir s’attirer la sympathie de la jeune vampire, cela ne faisait aucun doute.

« Je suppose que c'est cliché de vanter ainsi cet artiste trop connu. Pardonnez ma façon fort banale de vous aborder ! Et encore, je ne vous ai pas demandé l'heure... pour l'instant ! »
« Il n’est jamais cliché de vanter cet artiste à l’incroyable talent. » Répondit Marie, se prenant au jeu des rencontres hasardeuses, avant de sourire sincèrement en prenant bien soin de cacher ses canines. Elle ne voulait pas de questions embarrassantes, ce soir.. « Et je trouve qu’il y a d’autres façons bien plus banales d’aborder quelqu’un. En tout cas, celle-ci me plait. »

L’homme s’inclina, après lui avoir donné un clin d’œil complice qui fut accueilli par un rire de la part de la Parisienne, tout en reprenant la parole pour se présenter.. et pour la complimenter. Était-il en train d’essayer de la draguer ? Marie se persuada que non, qu’il ne disait cela que par pure politesse.. Et se prit même à sourire encore, d’une manière tout à fait différente que précédemment. Son sourire avait quelque chose de plus charmeur, de plus mature, sans pour autant montrer une porte ouverte à la moindre fantaisie.

« Beaudoire Marie, enchantée de même. » Elle reporta son attention sur la toile, la fixant quelques secondes avant de dire pensivement « Mais je ne pense pas avoir l’étoffe d’un modèle de da Vinci. Il se dégage de cette femme un mystère, une lassitude qu’elle seule pouvait ressentir. Changer ce modèle aurait été une erreur pour le peintre, car il aurait perdu toute la banale beauté de la scène. Il savait capter les différences et la banalité dans le visage de ses nombreuses muses. C’est ce qui fait la force et la beauté de ses portraits. »

C’était une façon tout à fait subtile de refuser le compliment que lui avait fait l’inconnu. Si elle appréciait les compliments, elle ne voulait pas se permettre de les accepter. Ne serait-ce que pour le simple fait qu’elle n’avait aucunement l’envie d’avoir l’air d’une femme papillonnant au gré des belles paroles prononcées par divers hommes. Elle ne se vantait pas d’avoir un quelconque succès auprès de la gente masculine, même si elle n’était pas stupide au point de ne pas remarquer certains regards glissant sur elle. Elle but une gorgée de champagne dont elle ne sentit malheureusement pas le goût, mais ne se retenu pas de dire qu’il était absolument délicieux. Sait-on jamais, au cas où cet humain puisse croire en l’existence des vampires..

« C’est une question personnelle.. Mais dite-moi. Qu’aimez-vous, dans l’art ? Chaque personne a sa propre vision de cela, j’aimerais beaucoup savoir la vôtre.. »

Elle se laissait prendre au jeu, oui. Ce n’était pas nouveau que Marie aimait rencontrer de nouvelles personnes.. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? Après tout, que risquait-elle à converser avec un humain appréciant le talent de Leonardo da Vinci et la complimentant de façon indirecte ? Ce n’était pas comme si elle avait des choses à cacher, après tout..


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Lun 2 Juil - 7:00


Le regard de la dame semble réticent à se poser sur lui, comme si elle eût craint une quelconque mauvaise réaction de sa part... Ou bien qu'il pense qu'elle était mal élevée. Ce genre de comportement dénotait habituellement l'appartenance à une autre époque, les gens de cette génération ne se préoccupant pas vraiment de ce genre de polie bienséance. L'observation et les conclusions auxquelles cette activité menait n'étaient jamais sûrs à cent pour cent, mais Saitô était devenu plutôt doué à ce jeu. Toutefois, il était aussi homme de prudence, aussi ne se fait-il pas une idée précise immédiatement. Et de toute façon, n'avait-il pas cru prendre un congé ce soir ? Voilà que l'informateur en lui reprenait immédiatement le dessus ! Il était indomptable et finalement, Saitô se résigne : il profitera de sa liberté une autre soirée ! Pour l'heure, trop de gens intéressants s'amassaient tout autour des oeuvres d'art que lui-même admirait.

La dame se fait polie, assurant qu'il n'y avait rien de banal dans les propos qu'il venait de tenir. Pour remercier d'une telle délicatesse, Saitô incline brièvement la tête en sa direction, un sourire en coin malicieux étirant ses lèvres. Au moins avait-il à présent la certitude qu'il ne l'avait pas importunée dans sa contemplation muette. D'ailleurs, le regard de l'informateur en revient à la sublime toile, observant le détail du grain, appréciant les courbes subtiles et les jeux d'ombres habiles. Nul doute que l'homme qui l'avait peint était un artiste, mais plusieurs rumeurs circulaient au sujet des peintures de Da Vinci...

« Saviez-vous que la plupart des peintures bien connues de Da Vinci sont soupçonnées de ne pas réellement être de lui ? », murmure lentement Saitô, sans quitter l'oeuvre du regard. « Ce n'est pas une histoire de plagiat, du moins à l'époque, ça n'en était pas une. Les grands maîtres avaient tous des élèves et ceux-ci peignaient au nom de leur enseignant. Certains se sont fait un nom d'eux-même par la suite, Botticelli, par exemple, élève de Fra Lippi. De nos jours, ce serait du vol... »

Tournant finalement la tête vers Marie, se permettant un petit rire, il demande :

« Et maintenant, suis-je ennuyant, mademoiselle ? »

C'était une question rhétorique, un blague pour détendre l'atmosphère. Après tout, ils étaient dans un musée. Si la belle n'avait pas aimé l'art qu'on y présentait et ne s'y était pas intéressé un minimum, elle ne serait fort probablement pas ici. Surtout pas au prix que coûtait l'entrée. Un nom est donné à Saitô et aussitôt, l'informateur reprend le dessus sur sa personnalité. Il lance un regard vif à « Beaudoire Marie » avant qu'un sourire sans émotion étire ses lèvres. Mais bien sûr... quel idiot. Il s'incline brièvement devant la dame comme s'ils venaient de se rencontrer dans la seconde avant d'expliquer cette soudaine attitude d'une façon fort simple.

« Je savais que j'avais vu cette jolie chevelure dorée. Nos horaires ne doivent pas se croiser bien souvent... », annonce l'homme, bien amusé de cette coïncidence. Il savait très exactement qui cette dame était car, dans un premier temps, il avait dût trouver maints informations sur elle que les précédents informateurs n'avaient pas dénichés pour Sensui. Puis, elle était venu travailler pour le vampire... Ce n'était pas nécessairement le fruit du hasard. « Je travaille aussi pour Kuromiya Sensui, quoique mon travail n'ait rien à voir avec le vôtre.Étonnant comme aussitôt que je veux me changer les idées, le boulot me poursuit... Je crois que je suis condamné à être un bourreau de travail ! »

Marie refuse finalement le compliment qu'il lui avait été fait, mais Saitô ne s'en émeut guère. C'était courant au Japon, voire plus poli de refuser un compliment que de l'accepter. De fait, l'homme n'ajoute tout d'abord pas plus d'un petit « hm » entendu. Peut-être Da Vinci n'aurait tout simplement pas pu rendre hommage à une beauté telle que celle de Marie. Après tout, à chacun son talent et décidément, la banalité à laquelle Da Vinci avait réussi à donner un tourbillon d'émotions ne correspondait en effet peut-être pas à la caucasienne. De toute façon, Saitô n'avait pas l'intention de tenir tête à la femme sur un tel sujet. Le compliment en serait devenu fort déplacé. De fait, il profite du changement de sujet -ou à peine, puisqu'ils parlaient art- et ce, sans se faire prier. D'ailleurs, la question posée était certes personnelle, mais aussi très intéressante et songeur, Saitô tourne à nouveau la tête vers la toile. Il y reste un moment avant de faire signe à la jeune femme de la suivre, l'invitant à passer devant lui. Le Japonais était galant, tout naturellement, et ça l'avait bien servit à de nombreuses reprises.

Qu'est-ce qui l'interpellait dans l'art ? L'information a un petit soupir tout en prenant une gorgée de ce champagne délectable. Il observe la toile devant laquelle ils venaient de s'arrêter. Celle-ci lui était inconnue et il ne lit pas l'inscription sur le joli présentoir, histoire de ne pas être biaisé au moment de sa réponse.

« Ce n'est pas le genre de question qui trouve aisément réponse, ne croyez-vous pas, mademoiselle ? », demande de façon toute rhétorique Saitô. « J'aime admiré ces petits miracles pour lesquels je n'ai aucun talent. Entendons-nous... On dit souvent que le talent est subjectif. Mais, il y a des choses pour lesquels, opinion toute personnelle ou pas, nous n'avons aucun talent. Et ce que j'admire des vrais artistes n'est pas tant la dextérité dans le coup de pinceau que cette capacité à capter sur toile des émotions pures. Je n'ai jamais compris comment un homme pouvait peindre ce qui n'avait pas de trait... Les sentiments qui se dégagent pourtant des toiles de maîtres sont admirablement émotives. Ça me dépasse tout autant que ça m'enchante... »

Il y a un moment de silence pendant lequel on aurait cru que le sujet était pour ainsi dire clos, mais ça ne semble pas être le cas alors que Saitô tourne la tête vers Marie, son regard se faisant perçant.

« Pourtant, sans fausse modestie, peu de choses -ou de créatures...- ont des secrets pour moi. Je les perce à jour et j'en use comme bon me semble, à bon escient ou à mauvais... Peu m'importe tant que je peux le faire. », murmure lentement l'homme, peut-être un peu inquiétant, mais n'ayant pas perdu son calme ou cette petite étincelle amusée dans le fond du regard. « Mais mettre les émotions que je devine si bien sur toile ? Ça m'est entièrement impossible. Je ne puis les photographier, les sculpter ou même les romancer. Je ne puis que les communiquer froidement, logiquement, objectivement. Pourtant, communiquer objectivement un vif sentiment n'est-il pas triste, mademoiselle ? »

Elle ne connaissait probablement pas son métier, mais il lui en avait assez dit pour qu'elle comprenne que son domaine d'action s'étendait au-delà du Bloody Sunday. Et finalement, dans un petit mouvement fluide de la main, il invite Marie à se raconter.

« Mais je vous renvoie la question. », demande Saitô. « Ne me laissez pas monopoliser la conversation ainsi. Vous allez finir par me trouver bien impoli, pour un Japonais... ! »

Chez eux, la politesse n'était-elle pas maîtresse ?


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Lun 16 Juil - 9:13


Tout ignorer d’une personne, lorsque cette même personne connait notre plus profond secret ? N’est-ce pas ironique ? Marie savait qu’elle devait se méfier de tout et de tout le monde, Charlotte le lui avait suffisamment répété. Mais ça avait toujours été plus fort qu’elle, quitte à s’attirer les foudres de sa charmante mère, que de vouloir faire connaissance avec un maximum d’individus, sans être capable de faire la différence entre les gens biens ou ceux, à l’inverse, cherchant à descendre la moindre de leur cible. Bien sûr, avec la conjoncture actuelle, elle ne pouvait pas se permettre de se découvrir totalement. Mais elle l’oubliait, parfois, il était vrai.. Pour l’heure, la Française était persuadée que Saitô était un homme convenable, qui ne cherchait qu’à se délecter des œuvres glissant devant ses yeux. Comment aurait-elle pu savoir que l’homme pouvait clairement voir qu’elle était un vampire ? Elle-même ne se rendait même pas compte que sa façon d’être renvoyait à une toute autre éducation. Celle, stricte, du 18éme siècle français, bien entendu. Renforcée encore davantage par l’éducation vampirique d’un autre vampire encore bien plus ancien qu’elle-même. Mais Marie avait cette façon d’être depuis des siècles et, avec le temps, on ne fait même plus attention à l’image que l’on revoit aux autres naturellement. Pour le moment, la discussion ne tourne qu’autour de l’art et ceci plait à la demoiselle. Lorsque son interlocuteur reprit la parole, après que le premier contact entre les deux individus fut passé, la Parisienne ne pu s’empêcher de hocher la tête tout en souriant. Elle buvait presque les paroles de l’homme qui semblait cultivé sans pour autant être arrogant. Elle savait déjà ce qu’essayait de lui apprendre l’inconnu, mais cela ne l’empêchait pas d’écouter, au cas où un détail lui aurait échappé. La vie – bien que techniquement parlant, la demoiselle soit plus morte que vivante – est un éternel apprentissage et il est bon, parfois, de réentendre des choses que l’on connait déjà.

« Et maintenant, suis-je ennuyant, mademoiselle ? »
« Pas le moins du monde, Monsieur. »

Lui répondit-elle sur un ton amusé. Il devait bien se douter que si elle était ici, c’était par amour pour l’art. Ainsi, les anecdotes allant avec l’intéressaient tout naturellement, c’était un fait. L’heure des présentations sonna et, à l’entente du nom de Marie, l’homme changea presque imperceptiblement d’attitude. La Parisienne le remarqua, mais l’oublia aussi vite. Peut-être était-il simplement mal à l’aise, après tout ? Elle l’ignorait totalement, mais son interlocuteur se justifia, éclairant la lanterne de la demoiselle. Il travaillait pour Kuromiya Sensui ? Quelle coïncidence étrange.. Et quelle étrange situation. Avait-il seulement conscience qu’il travaillait dans un des plus gros repaires vampiriques de la ville ? Un bar, tenu par un vampire, dont les serveurs étaient presque tous des vampires.. Sans parler des clients. Ce n’était pas pour rien si Marie pouvait se permettre d’avoir un emploi convenable, tout en faisant un travail de nuit dans un bar.. Ne laissant rien paraître, elle s’inclina à son tour, souriant toujours. Elle ne répondit rien, cependant, se contentant de rire à la dernière remarque du Japonais. Un certain malaise était facilement décelable dans ce rire presque forcé, qui contrastait parfaitement avec la bonne humeur dont la Française avait jusqu’alors fait preuve. Elle pu néanmoins faire passer sa gêne en refusant le subtil compliment de son collègue, qui n’insista pas. Il n’avait, de toute façon, aucune raison d’insister sur un compliment, car cela en déformerait la nature.. Et l’homme semblait assez intelligent pour rester à sa place. Du moins, l’espérait-elle. Une question brûla les lèvres de la jeune femme, qui ne se retenu pas pour la poser. S’en suivit une contemplation silencieuse de l’œuvre supposée de Da Vinci. Puis il lui fit signe de passer devant. Marie s'exécuta, marchant à pas lents jusqu’à une autre toile. Inconnue, cette fois-ci, mais pas moins sublime. Il lui répondit alors, ses paroles trouvant refuge dans l’esprit de Marie. Si elle ne se sentait plus réellement à l’aise en compagnie de cet inconnu, sa curiosité n’en restait pas moins bien présente. Et elle aimait comprendre ce qui poussait les gens à avoir telle ou telle passion. Il fallait également avouer que Saitô était un bon orateur et que la Parisienne avait plaisir à l’écouter. Sa gêne disparue presque, l’espace d’un instant. Lorsque la voix de l’homme fit place au silence, Marie se contenta simplement de plonger son regard ambré dans la nouvelle œuvre se présentant à elle. Nul besoin, pour elle, de lire le petit écriteau. Elle aimait simplement observer et elle était presque sûre de ne pas connaître l’artiste.

« Pourtant, sans fausse modestie, peu de choses -ou de créatures...- ont des secrets pour moi. Je les perce à jour et j'en use comme bon me semble, à bon escient ou à mauvais... Peu m'importe tant que je peux le faire. »

Ces mots eurent le mérite de sortir pleinement Marie de ses pensées. Elle ne l’écoutait déjà presque plus, son regard restant fixement ancré sur le visage de son collègue. Ce n’était peut-être qu’un effet de son imagination, mais il semblait très clair que l’homme connaissait pleinement sa véritable nature. Peut-être même qu’il ne faisait que jouer, à cet instant. Elle se contenta d’un petit « Hmm » en réponse aux mots de son collègue, mais la gêne était désormais plus que visible. Elle se sentait comme prise au piège, tout en étant consciente qu’elle se devait de rester naturelle. Mais comment rester naturel, lorsque la personne avec laquelle nous partageons une soirée semble d’un coup si inquiétante, si oppressante même ?

« Mais je vous renvoie la question. Ne me laissez pas monopoliser la conversation ainsi. Vous allez finir par me trouver bien impoli, pour un Japonais... ! »

Même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas été en mesure actuellement de répondre à sa propre question.. Pour la simple et bonne raison qu’elle était terrifiée par ce que l’homme pouvait bien savoir sur elle. Il fallait qu’elle se reprenne. Secouant la tête, tout en essayant d’étirer ses lèvres dans un sourire sonnant parfaitement faux, la demoiselle se décida à reprendre enfin la parole. Sa voix était légèrement tremblante, tous comme ses doigts qui avaient resserrés leur prise sur le pied du verre. Il fallait qu’elle fasse attention, qu’elle essaie de ne pas donner raison à ce mystérieux interlocuteur. Il ne savait sûrement rien sur elle, après tout.

« Pardonnez-moi, j’étais ailleurs. J’ai pensé que j’avais certainement dû laisser la fenêtre de mon appartement ouverte et j’avoue que cela me perturbe. » Mais quel mensonge, Marie, tu bats des records ! « Je partage votre vision des choses. Néanmoins, ce qui me plait beaucoup dans l’art, c’est d’imaginer dans quelles conditions les œuvres ont été faites. Prenons l’exemple des peintures.. Lorsque j’en regarde une, j’aime imaginer l’artiste peindre les contours, choisir minutieusement les couleurs, effacer des traits, les modifier, modeler le dessin comme un sculpteur modèle l’argile. J’aime essayer de saisir les intentions qu’avaient l’artiste, ce qu’il voulait faire partager. C’est un peu ma façon toute personnelle de peindre, puisque mes mains refusent de renvoyer ce que j’ai en tête sur une toile. »

Nouveau silence, durant lequel la Parisienne se mit à tripoter nerveusement ses cheveux. Elle devait savoir, elle devait poser cette question pour être fixée, une bonne fois pour toute. Après quelques secondes de silence, elle ouvrit à nouveau la bouche, évitant de croiser directement le regard du Japonais.

« J’avoue que vous m’avez intriguée. Vous avez dit que peu de choses n’ont de secret pour vous. Et, si je ne m’abuse, vous avez précisé que peu de créatures n’avaient de secrets pour vous. Croyez-vous en l’existence d’une quelconque autre forme de vie que nous autres, humains et nos animaux qui nous accompagnent sur cette planète ? Rassurez-moi, vous n’allez pas vous mettre à fabuler sur des histoires de fantômes, loups-garous ou autres vampires, qui ne sont, à mon sens, que des fables pour effrayer les jeunes enfants ? Je ne veux pas paraître impolie, loin de moi cette idée.. Mais si vous cherchiez à m’effrayer, sachez que je ne crois pas en l’existence de formes mystiques humanoïdes.. »

Oui, ça c’était vrai.. Du moins, ça l’était il y avait maintenant un peu plus de 200 ans..


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Sam 28 Juil - 17:29


Vraisemblablement, le sujet plaisait fort bien à la dame qu'il accompagnait à présent sur une petite longueur de cette galerie d'art, puisque le sujet ne l'ennuyait absolument pas. Elle était d'une compagnie agréable... et surtout, il était plaisant de savoir qu'elle n'était pas ici seulement parce que c'était une soirée réservée aux hommes riches et influents, pour la plupart. Ce genre de comportement semblait ridicule aux yeux de plusieurs et pour cause : les expositions d'oeuvres d'art ne pouvaient plaire qu'aux passionnés ou aux intéressés, contrairement à un film, qui pouvait capter l'attention de n'importe qui. Ce genre de soirée n'était pas faite pour ceux qui veulent se faire voir, sous peine de s'ennuyer fermement dans son coin pendant toute la durée de l'événement. Et pourtant, ils étaient nombreux à arriver, le sourire aux lèvres... et à repartir dans un long soupir désenchanté. Mais il était vrai pour ceux qui savaient jouer le jeu que c'était souvent l'endroit idéal pour faire de nouvelles rencontres... comme celle qu'il venait de faire et qui, pourtant, aurait pu prendre lieu sur le lieu de travail de son employeur. Étonnant.

Leur petit tour de la salle d'exposition reprend et Saitô observe la nouvelle oeuvre devant eux, tout en continuant à baratiner. C'était son point fort, assurément... et on n'était un informateur habile que lorsqu'on était passé maître dans l'art de la manipulation et de l'intimidation voilée. Mais ce soir, il n'essayait pas de soutirer des informations à Marie. Il tentait seulement d'entretenir la conversation... et vu l'air soudainement fort mal à l'aise de la jeune femme, il pouvait supposer que malgré tout, sa personnalité était indissociable de son métier, comme si ce dernier l'avait forgé. Parce que même si peu de ses connaissances imaginaient que Saitô fut un jour un apprenti, c'était pourtant le cas. Et il fût un apprenti sans maître, un autodidacte qui eût l'occasion d'y laisser sa peau plusieurs fois avant de finalement comprendre les rouages complexes du monde vampirique... et de celui de l'information, naturellement. Il avait compris qu'on n'avait rien pour rien. Qu'on devait représenter non pas un homme, mais le fantôme de ce que les cibles avaient de pire à cacher... et qu'il fallait frapper sans remords.

Par contre, il se désole un peu de voir Marie aussi tendue, soudainement. Nul doute que ce n'était pas voulu et même s'il n'allait pas s'en excuser, il lui fait un petit sourire qui se veut un peu plus doux, histoire de détendre un minimum l'atmosphère. Ce n'était pas certain que ça fonctionne... mais il ne parlait que si rarement à des vampires seulement pour le plaisir ! Peut-être se mettait-il en mode prédateur trop facilement. C'était un peu risible, sachant que la pourtant délicate dame pourrait le tordre en deux d'une seule main ! Mais il était évident qu'aux jeux de l'esprit, Saitô gagnait haut la main... et finalement, peut-être que sans qu'elle ne puisse mettre des mots dessus, Marie l'avait compris en percevant l'aura un peu étouffante qui entourait quasi constamment Saitô. Et cette possibilité est renforcée par ce qui sort de la bouche de la vampire lorsqu'elle revient finalement un peu plus à la réalité, après un long songe qui ne devait que le conserver. Ça fait doucement rire l'informateur et même s'il ne pipe pas mot, il est évident qu'il ne croit absolument pas qu'elle songeait à une fenêtre laissée ouverte chez elle...

Et en même temps, le mensonge était fort peu habile, n'est-ce pas ? Est-ce que quelqu'un aurait vraiment mordu à l'hameçon ? Pendant que Marie parle, Saitô ne peut s'empêcher de l'observer avec une malice légèrement contenue. Son regard ne la quitte pas, même lorsqu'il reprend une gorgée de champagne. Et ce n'est pas que ce que lui explique la vampire à propos de son intérêt pour l'art ne soit pas intéressant, au contraire... mais il y a plus intéressant qui se déroule présentement au-delà des paroles et ça, ça attire définitivement son attention. Il aimait bien cette impression que la jeune femme donnait. On eût dit une bête traquée qui n'en avait plus pour longtemps avant de s'effondrer sous les crocs de son prédateur. Elle n'était pas sur le point de crever de terreur, naturellement. Mais son malaise prenait des proportions très faciles à deviner. Et Saitô fit bien de ne pas rebondir, laissant tout simplement un silence pesant s'installer sur eux... Car rapidement, n'y tenant plus et comme prévu, la jeune femme craque un peu. Assez pour lui raconter encore des absurdités en une litanie ininterrompue.

De fait, histoire d'arrêter les frais, Saitô lève finalement une main, invitant la jeune femme au silence de cette façon muette. Nul besoin de continuer sur cette lancée... Il n'était pas idiot et Marie n'avait pas réussi à le bluffer avec ses mensonges maladroits.

« Le mensonge n'a jamais été une religion à adopter en ma présence. », murmure doucement Saitô sur un ton mi-suave, mi-sévère. Nul doute qu'il fallait arrêter tout de suite ce petit manège qui, de toute façon, allait davantage stresser Marie que la détendre. Mentir n'était jamais bon pour la santé. « Nul ne sert de me cacher votre appartenance à la race qui compose plus de la moitié de cette réception, Marie Beaudoire. Je ne suis pas né de la dernière pluie. »

Ce disant, il montre d'un signe discret de la tête deux convives, un peu plus loin, qui sont en grande conversation. D'ici, il n'y a sûrement que Marie qui peut entendre leur dialogue, mais connaissant ces messieurs, nul doute qu'ils sortent des termes très techniques pour parler des oeuvres exposées ici.

« Ceux-ci, par exemple. Des membres du Conseil de Tôkyô, Hioki Shinnosuke et Nakajima Katsuo. », murmure Saitô. Mais naturellement, malgré son ton relativement bas, les deux hommes se tournent vers lui, soupçonneux. Il s'incline doucement vers eux, un sourire amusé sur les lèvres, mais ne poussant pas trop le bouchon... Juste assez pour expliquer : « Hioki-san ne me porte pas dans son coeur. Comme peut de gens ici, je suppose. Je connais quelques petits secrets, ça et là... Sur un tel, sur une telle... »

Et tournant la tête vers Marie, il ajoute d'un ton chaud :

« Sur vous. »

Il commençait à être évident qu'il n'était pas un simple serveur, n'est-ce pas ? Ce n'est pas pour rien qu'il ne mettait pas souvent les pieds au Bloody Sunday. Seulement lorsque Kuromiya-san l'appelait... ou lorsqu'il avait besoin d'aller lui livrer des informations. Jamais Saitô n'envoyait une bribe d'information par support électronique ou téléphonique. C'était la meilleure façon de se retrouver le bec à l'eau. Toutefois, il se devait de rassurer un peu la jeune femme, histoire qu'elle ne lui fasse pas une crise cardiaque -façon de parler...- ou pire, qu'elle ne décide pas qu'il faille régler définitivement le problème. Et sachant maintenant que en dehors de son travail régulier, il n'avait pas la protection de Kuromiya... Ah ça ! Saitô ne l'avait vraiment pas digéré !

« Ne vous inquiétez pas, ma dame. Tant que vous êtes dans les bonnes grâces de Kuromiya-san, rien ne vous arrivera. Et je ne suis l'investigateur de rien du tout. Je me contente de collecter des renseignements pour les vendre au plus offrant... en l'occurrence, Kuromiya Sensui pour l'heure. », assure l'informateur, son regard en revenant à l'oeuvre exposée devant eux. « Pourquoi être si nerveuse ? Auriez-vous peur que je n'utilise quelque chose d'alléchant contre vous ? Je vous l'ai dit : votre compagnie est plaisante et, de plus, je ne suis pas en service ce soir. Naturellement, ça ne veut pas dire que je ferme les deux yeux... mais l'un d'entre eux l'est. »

N'était-ce pas rassurant ? Pas vraiment ? Eh bien... Saitô ne pouvait faire autrement et s'il était très dissimulateur de nature, nul doute qu'il n'était pas non plus totalement mythomane. Il préférait encore évoquer les faits comme ils l'étaient, gardant pour lui ce qu'il fallait.


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Mar 7 Aoû - 8:46


Tendue. C’était le mot. Marie aurait mis sa main au feu que Saitô en avait purement et simplement fait exprès, tel un chasseur traquant sa proie et la faisant paniquer cruellement avant de l’achever. Bien entendu, la Française ne craignait pas pour sa vie. Il était facile de voir que dans un combat à la loyale, elle gagnerait sans mal et sans efforts.. Mais le pire des combats n’était pas celui opposant deux corps, mais celui opposant deux esprits. Et, à ce petit jeu et sous l’effet de la panique naissante, Marie perdait totalement. Si elle était intelligente, elle était davantage une femme d’action, une femme ayant besoin de bouger pour montrer ses capacités. Elle ne commençait qu’à peine à savoir mentir convenablement et face à un homme tel que Saitô, ses maigres mensonges n’étaient pas assez travaillés pour paraître vrais. Capitulation ? Non.. Mais il était certain qu’elle n’était plus tout à fait à son aise en compagnie de l’humain. Mais sa politesse lui interdisait de le planter là et de s’en aller. Après tout, les jeux étaient déjà fait, ce n’était plus la peine maintenant de revenir en arrière. Si elle n’avait pas réagit aussi vivement, nul doute que l’informateur se serait trouvé contraint d’abandonner la chose. Mais elle pouvait comprendre que c’était une occasion en or de connaître quelques sombres secrets. Mais des secrets, le vampire ne pensait pas en avoir. Il avait percé son seul secret et pour le reste, elle vivait aussi normalement que possible.. Elle n’avait jamais considéré que sa nature puisse lui donner la moindre supériorité. Preuve en était ce soir ; l’homme en face d’elle arrivait à la faire totalement paniquer en quelques phrases. Elle était la victime d’un jeu d’esprit dont elle ne pouvait pas se tirer. L’humain lui adressa un sourire plus doux, moins carnassier que ceux qu’il avait pu lui envoyer jusque là, mais ce n’était pas suffisant. Non, Marie avait peur et ce n’était pas un sourire qui allait la détendre. Loin de là. Comment se détendre face à ce type de prédateur. Car, oui, le terme n’était pas trop fort. Il était un prédateur et elle était la proie traquée. Quelle ironie.

Il fallait qu’elle se sorte de là, qu’elle puisse enfin « respirer » et se sentir en sécurité. Mais la curiosité, sa douce curiosité ne semblait pas être du même avis que son esprit. Même si elle était paniquée, même si elle ne voulait aucunement que qui que ce soit découvre son plus lourd secret, elle ne pouvait s’empêcher d’être intriguée par l’homme. Elle lui servit les mensonges qu’elle servait d’habitude. Des mensonges qui marchaient, face à des personnes qui avaient souvent l’air d’être des illuminés. Mais elle ne pouvait pas croire sincèrement que l’homme allait tomber si facilement dans le piège de ses mensonges gênés. Non, Beaudoire Marie n’était pas une menteuse née. Loin, bien loin, très loin de ça. Elle avait toujours préféré la franchise et l’honnêteté et ne mentait que lorsqu’elle s’y sentait poussée. Comme ce soir.. Avant d’être interrompue par la main de Saitô lui intimant le silence. Et ce fut presque par réflexe que les mots cessèrent de franchir la barrière de ses lèvres. Ce geste aurait presque pu appartenir à son père, à vrai dire. Son père qui lui disait toujours que les femmes ne devaient parler que lorsque les hommes les invitaient à le faire.. Mais enfin, c’était peut-être mieux qu’elle arrête ce vomissement de mensonges qui souillait ses lèvres. Autant jouer cartes sur table ? Certes, si ce n’était sa nature, elle n’avait rien à cacher. Ou du moins, elle croyait n’avoir rien à cacher.

« Le mensonge n'a jamais été une religion à adopter en ma présence. Nul ne sert de me cacher votre appartenance à la race qui compose plus de la moitié de cette réception, Marie Beaudoire. Je ne suis pas né de la dernière pluie. »
« Loin de moi l’idée de vous prendre pour un imbécile, sachez-le. »

Les mots qu’elle prononça sonnèrent presque comme des excuses. Mais puisqu’elle n’avait pas à cacher son secret, elle pouvait se détendre. Il savait. Désormais, ce n’était plus la peine d’essayer de mentir, elle ne cachait rien d’autre sous sa longue robe rouge. Et la vérité ainsi révéler avait au moins eu le mérite de faire baisser la tension émanant d’elle. Soit. Elle n’aurait qu’à faire plus attention, la prochaine fois. Ses nourrices lui avaient toujours dit de ne jamais parler aux inconnus, mais elle ne les avait jamais écoutées.. Elle ne devait pas se plaindre de se retrouver dans une mauvaise position, à présent. C’était idiot, elle n’était plus une enfant et rien ne l’empêchait de parler avec des inconnus. Mais elle avait ce don, cette faculté de toujours se retrouver à parler avec les mauvaises personnes. Coup du sort ? Certainement, oui. Il entreprit de lui faire étalage de ses connaissances et un sourire à peine visible étira les lèvres de la Française en voyant le regard que lancèrent les deux membres du Conseil à Saitô. Et un sourire plus sincère ne pu s’empêcher de venir fleurir en voyant que son interlocuteur était vraisemblablement amusé par le faux respect qu’il leur portait. Et, lorsqu’il eut fini de murmurer à propos des deux vieux vampires, il essaya visiblement de l’effrayer encore un peu. N’avait-il pas peur qu’elle en devienne folle et qu’elle en vienne à le tuer ? Quoi que cette hypothèse était absurde, dans la mesure où il devait bien savoir qu’elle était tout, sauf dangereuse.. Il parla encore un peu, finissant de détendre Marie.

« Je ne sais si j’entre dans les bonnes grâces de mon patron et je dois avouer que je me fiche complètement de le savoir. Je suis parfaitement capable de veiller à ma propre sécurité.. » Elle lui adressa un sourire sincère. Elle ne mentait plus, à présent. Elle se savait capable d’échapper à quelques chasseurs ou autres joyeusetés de ce genre seule. Elle n’avait certainement pas besoin de la protection de Kuromiya..« De plus, vous connaissez mon unique secret. Je n’ai rien de plus à cacher. Je garderais dans un coin de ma tête qu’il est inutile de vous mentir, quoi qu’il en soit. Qui sait, lors d’une prochaine rencontre, j’aurais peut-être plus de choses croustillantes à vous offrir à mon sujet que le simple fait d’être un jeune vampire de 241 ans dont la mère est restée en France. »

En France.. Ou ailleurs, après tout. Elle ignorait complètement dans quel coin de la planète pouvait bien se trouver Charlotte. Mais enfin.. Marie n’avait pas une vie palpitante et l’humain devrait certainement se contenter de cela. Elle n’allait pas s’inventer une vie, après tout. Elle avait déjà assez à faire avec la sienne.

« Mais, puisque vous n'êtes pas de service ce soir, peut-être pourrions-nous orienter la conversation sur autre chose que mes semblables ou que moi-même ? » ajouta-elle avec un petit sourire, tout en commençant à avancer doucement vers une autre toile. Bien entendu, elle appréciait l'esprit de Saitô, mais il était préférable que la conversation tournant autour des vampires cesse.. Cela aurait presque tendance à finir par l'agacer..



Spoiler:


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Dim 19 Aoû - 0:17


Eh bien... Saitô rendait souvent les gens nerveux en sa présence. Parfois parce qu'ils savaient qui il était et pour qui il travaillait très exactement, ce qui n'avait jamais rien de réconfortant pour qui avait quelque chose à cacher, surtout à Kuromiya Sensui. Parfois, parce qu'ils savaient qu'il était informateur, tout simplement, sans en savoir davantage, mais en ayant bien supposé qu'il savait exactement à qui vendre quel renseignement. Après tout, au-delà de collecter des informations ça et là, le plus important était de savoir comment les distribuer sagement. Un secret n'est dangereux que lorsque peu de gens le connaissent... et encore. Moins nombreux étaient les complices, plus le secret avait de valeur. Et Saitô parlait bel et bien là de valeur monétaire. Cependant, souvent, ses interlocuteurs devenaient nerveux en sa présence par le simple fait de son aura un peu dérangeante. Ce mystère qui l'entourait et dont il savait si bien se parer ne plaisait pas à tout le monde. Certains s'en offusquaient. Certains le craignait. Est-ce que Marie faisait aussi partie de ces personnes ? Car, comme elle l'ajoute si bien, elle n'avait besoin de personne pour prendre soin d'elle, d'après ses dires...

Saitô a un rire léger, qu'il noie finalement dans les bulles de son champagne. Au-dessus de la flûte, il envoie un petit regard malicieux à la vampire. Ah... l'inexpérience des rues de Tôkyô. La douce inconscience des vampires qui prenaient lentement de l'âge, se croyant ainsi à l'abri de tout. La vérité était néanmoins toute autre et si Saitô était de ces hommes à dissimuler à peu près tout ce qu'ils savaient, ceci n'était qu'un constat général que presque tout le monde à Tôkyô connaissait.

« Mais ma chère miss Beaudoire, c'est à ne plus craindre Kuromiya Sensui que vous finirez en un tas de cendre dans la ruelle menant à la porte arrière du Bloody Sunday. », explique sans brusquerie aucune l'informateur, amusé. « Kuromiya-san ne vous protégera que des autres. Jamais de lui-même. Ainsi même si vous n'avez guère besoin de sa protection envers qui que ce soit, vous aurez néanmoins besoin de protection contre lui. Il tire maintes ficelles à Tôkyô et le sous-estimer, c'est faire preuve d'une folie que je n'avais plus revue depuis plusieurs années, déjà... »

Sa coupe de champagne est rabaissée et Saitô étrécit légèrement les yeux, comme s'il pouvait voir au travers de la séduisante créature nocturne. Ce n'est guère le cas... mais ce qu'elle venait de dire l'interloquait un peu. Toutefois, il n'en est pas non plus décontenancé ; seulement intéressé. Un fin sourire étire à nouveau ses lèvres courbes alors qu'un léger « hmm » franchit la barrière de celles-ci. Intéressant... très, très intéressant. Ainsi, Beaudoire Marie croyait vraiment qu'elle lui avait donné son unique secret ? Parlait-elle de sa condition de vampire ? Si c'était le cas, elle se fourvoyait. Mais le plus amusant dans tout ça, c'est qu'elle semblait très sûre d'elle...

« J'ai l'impression que vous ne connaissez pas tout à fait les secrets les plus intimes de votre existence, si vous me permettez... », murmure doucement Saitô. Non, il n'avait pas l'intention d'en dire beaucoup plus. Les informations, il savait comment les écouler et ainsi, ça aurait été de la pure folie. « Aurais-je une longueur d'avance sur vous, ma dame ? »

Car si elle ignorait l'erreur monumentale que celle qui l'avait engendré avait faillit commettre envers Kuromiya, en passant par son fils, alors... C'était tout particulièrement intéressant. Et en même temps, pouvait-il vraiment se fier à l'intuition d'une nuit ? Nul doute que Saitô allait commencer à rôder autour de Marie, histoire d'en avoir le coeur net à ce propos. Peut-être ignorait-elle même plus que cette mésaventure entre sa génitrice et Kuromiya fils. Quoi qu'il en soit, sourire aux lèvres, Saitô n'insiste guère. Il avance plutôt vers la prochaine toile, l'observant un moment sans vraiment la voir, perdu dans ses pensées. Il n'y reste pas très longtemps, juste assez pour mettre à plat ce qu'il venait d'apprendre, les doutes raisonnables qui restaient encore à évaporer et ce qui pouvait potentiellement être intéressant pour Kuromiya.

En revenant à Marie, il a un rire à nouveau bref, doux mais duquel ne se manifestait étrangement aucune joie. Saitô n'en est pas nécessairement menaçant pour autant. Seulement... d'une froideur un peu naturelle. D'une inexpression qui rendait parfois les gens confus.

« Excusez-moi. », commente-t-il platement. « Si vous saviez comment je me fais violence depuis le début de cette soirée pour mettre le boulot de côté. Mais c'est plus fort que moi ; j'y reviens constamment. Je crois être ce qu'on appelle communément un bourreau de travail. Comment vous décrieriez-vous, pour votre part ? »

Ce disant, il en revient à la jeune femme, observant un moment les traits qui lui semblaient typiquement européens. En même temps, pour elle, il ne devait être qu'un autre Japonais parmi tant d'autres, n'est-ce pas ?


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Mar 23 Oct - 17:46


Il se mit à rire légèrement, d’un rire que Marie n’aimait guère. Qu’il y avait-il encore dans son esprit ? Quel tour voulait-il encore lui jouer, alors qu’elle répondait en toute sincérité – peut-être de façon détournée – qu’elle se fichait cordialement de ce que Kuromiya Sensui pouvait lui apporter.. Ou, tout au contraire, lui enlever. Elle se pensait suffisamment forte et avec suffisamment d’expérience pour n’avoir besoin de personne.. C’était peut-être un brin inconscient, mais elle avait toujours été très indépendante. Elle n’aimait pas ne serait-ce que penser devoir dépendre de quelqu’un. Oui, cette pensée avait tendance à lui être parfaitement insupportable. Disons qu’après 241 ans, on ne se refait pas.. Mais Saitô la fit bien vite redescendre sur Terre. Peut-être un peu trop vite, d’ailleurs.. Elle l’écouta sans broncher, patiente. Après tout, il semblait mieux connaître qu’elle l’environnement dans lequel elle évoluait.. Cela ne pouvait que lui être profitable d’écouter ce qu’il avait à dire.

« Mais ma chère miss Beaudoire, c'est à ne plus craindre Kuromiya Sensui que vous finirez en un tas de cendre dans la ruelle menant à la porte arrière du Bloody Sunday. »

Oh vraiment ? La suite l’intéressa plus encore. Elle ne saisissait pas spécialement tout ce qu’il voulait dire, ni même contre quoi il la mettait en garde, mais elle inscrivit cette information dans son esprit. Au cas où.. Qui sait, peut-être que cela pourrait lui servir un jour ou l’autre, même si à cet instant, elle en doutait fortement. Après tout, elle n’avait pas spécialement de rapports privilégiés avec son patron. Il n’était que son supérieur, et elle, elle ne faisait que son boulot de serveuse. Rien de plus. Leur relation s’arrêtait là et elle ne comprenait pas pourquoi Saitô lui disait tout ceci. Elle le fixa quelques secondes, visiblement perdue avant de se ressaisir. Peut-être jouait-il simplement à lui faire peur, à essayer encore de lui faire perdre pieds. La raison de toute cette mascarade la dépassait. N’avait-il rien de mieux à faire que de vouloir absolument la voir défaillir ? Elle ne savait même plus si elle devait apprécier ou non ce personnage de plus en plus étrange. Pas plus qu’elle ne comprenait où, exactement, il voulait en venir. Agacée, elle finit par ouvrir de nouveau la bouche, rétorquant sans même sans apercevoir quelques mots en français, avant de reprendre en japonais.

« Fort bien. Je vois que Mr Kuromiya vous inspire une grande confiance pour que vous me disiez tout ceci. »

Il n’était pas difficile de se rendre compte de l’ironie qu’elle avait volontairement glissée dans le ton de sa voix. Soit, passons. Elle continua de parler, déblatérant sur son unique secret qu’il avait percé à jour. Et oui, elle ne pensait pas porter d’autres secrets. Comment l’aurait-elle su, après tout ? Marie, douce Marie avait toujours été particulièrement discrète. Elle n’aimait ni se faire voir, ni s’attirer des ennuis. Elle ne gardait donc enfoui pas le moindre petit secret, pas la moindre petite information compromettante, si ce n'était sa condition vampirique. Elle n’en aurait pas vu l’intérêt, après tout. Elle n’inspirait qu’à une vie calme et tranquille. Presque routinière, à vrai dire. Elle avait eu sa dose d’aventures, elle voulait juste être posée désormais. Vivre comme tout le monde, dans la mesure du possible. Elle était bien plus humaine que vampire, au fond. Et elle inspirait à des choses tout à fait humaine ; avoir un travail, avoir un appartement, avoir des amis, faire des sorties tout à fait basiques, trouver l’amour et peut-être même fonder une famille.. Bien que sur ce dernier point, elle doutait fortement de pouvoir le faire un jour. C’est cruel, mais il y a forcément des choses qu’un vampire ne peut pas faire.

« J'ai l'impression que vous ne connaissez pas tout à fait les secrets les plus intimes de votre existence, si vous me permettez... » Oh non, elle ne le permettez pas.. « Aurais-je une longueur d'avance sur vous, ma dame ? »

Elle le fixa, perplexe. Où Diable voulait-il en venir ? Qu’est-ce qu’il cherchait à lui faire dire avec tant d’insistance ? Elle n’avait rien d’autre à cacher. Elle avait jusque là mener une vie calme et loin du moindre conflit, sans chercher des histoires à qui que ce soit. Elle voulait juste qu’on lui fiche la paix, une bonne fois pour toute ! Et l’acharnement de Saitô commençait à réellement lui donner des envies de meurtre. Il semblait tellement sûr de lui, tellement sûr de connaître une vie qu’elle-même ne connaissait pas. Oui, c’était frustrant. Oui, elle avait envie de le secouer comme un prunier jusqu’à ce qu’il lui crache le morceau. Mais d’apparence, elle se ferma, restant parfaitement stoïque.

« Je ne vois pas de quoi vous parlez, réellement. Comme je l’ai dis, je n’ai rien de plus à cacher que ma condition. Et si je la cache, ce n’est que pour vivre paisiblement une vie qu’on m’a arraché à 19 ans, il y a de cela bien des années. J’ignore ce que vous voulez me faire dire, j’ignore ce que vous pensez connaître de moi et je ne veux même pas le savoir. Ma vie est parfaite, je ne suis qu’une simple serveuse dans un bar tenu par Kuromiya Sensui. J’ai un petit appartement à Chiyoda, tout à fait normal. Lorsque je chasse, car j'y suis contrainte, j’enterre mes pauvres victimes et je prie pour le salut de leurs âmes, comme ma mère me l’a apprit. Alors, si vous pensez sincèrement que j’ai l’air de quelqu’un qui cache quelque chose, dite le moi expressément et ne tournez pas autour du pot ! »

De la colère avait légèrement filtrée. Infime, douce. Non, Marie n’aimait pas avoir à se justifier, mais elle s’était sentie obligée de le faire. Qu’importe ce qu’il pensait savoir. Qu’importe ce qu’elle-même ne savait pas.. Elle n’était que Marie Beaudoire, installée à Tokyo depuis 7 ans. Elle n’était qu’un vampire de plus dans les rues de cette grande ville. Et elle était sûrement plus clean que les trois quarts de ses semblables. Alors pourquoi s’acharnait-il sur elle, alors que leur rencontre avait si bien commencé ? Il fallait qu’elle se calme.. Aussi simplement que ça.

« Excusez-moi. Si vous saviez comment je me fais violence depuis le début de cette soirée pour mettre le boulot de côté. Mais c'est plus fort que moi ; j'y reviens constamment. Je crois être ce qu'on appelle communément un bourreau de travail. Comment vous décrieriez-vous, pour votre part ? »

« Peut-être pourriez-vous vous-même répondre à cette question, puisque vous pensez si bien me connaître ? » rétorqua-t-elle, visiblement énervée, avant de secouer la tête. « Excusez-moi.. Je.. Vous jouez avec mes nerfs, ce n’est pas plus prudent que ma fâcheuse tendance à sous-estimer Kuromiya Sensui. Après tout, je pourrais vous brisez en quelques secondes, si l’envie me prenait.. » Elle secoua à nouveau la tête. « Je me décrierais comme quelqu’un qui aime simplement vivre tranquillement. Je ne suis ni un bourreau de travail, ni quoi que ce soit d’autre. Simplement une citoyenne française venue vivre au Japon par amour pour ce pays. Rien de plus. »



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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Sam 17 Nov - 16:29


Une langue étrangère. Latine, d'après la consonance lyrique. Saitô a un petit sourire en coin, amusé par ce dérapage. En français, n'est-ce pas ? Ça se tiendrait, vu le nom de la jeune femme. Oui, c'était le genre de notion que Saitô possédait et, de toute façon, le genre d'information qu'il était facile d'acquérir. Sachant qu'il avait déjà fait quelques minces recherches sur miss Beaudoire, ça se tenait. Toutefois, il ne comprend absolument pas ce que la jeune femme avait dit dans cette langue. L'interjection étant courte et brève, Marie n'y revenant pas, nul doute que ça n'avait guère d'importance. Il laisse donc de côté le français, même si forcément, sa curiosité naturelle lui donnait envie de demander une traduction. La suite, toutefois, est intéressante et non, Saitô ne laisse pas passer sans le voir l'ironie de cette petite phrase qui, pourtant, était fort humoristique de son point de vue. C'était amusant de voir tous ces gens qui prétendaient des bons sentiments qu'il aurait dût avoir pour Kuromiya Sensui alors qu'avouons-le : ils étaient tous les deux les premiers à savoir qu'ils n'étaient pas l'ami de l'autre.

De fait, Saitô se contente de rester un moment le dos droits, les mains liées, un sourire amusé courant toujours sur ses lèvres rondes.

« Mais je n'ai pas confiance en Kuromiya-san, miss Beaudoire. », assure finalement l'homme, histoire de mettre les choses au clair. « Nous ne sommes pas « amis ». Pour l'heure, c'est celui qui m'offre la meilleure perspective d'emploi et il sait les raisons pour lesquelles je reste près de lui. Il sait aussi que je me suis fais un... coussin d'informations au cas où il voudrait se retourner contre moi. Nous, pauvres humains, n'avons pas grand chose contre les vampires pour se défendre. J'utilise mes propres moyens. »

Ce n'est pas pour rien que malgré le trafic très dangereux qu'il tenait dans le monde de la nuit, celui des informations -le plus prisé quoiqu'on en pense...-, Saitô était toujours en vie. Quoiqu'il en soit, Marie s'énerve... beaucoup. Elle parle brièvement de sa mère au milieu d'informations de peu d'intérêt et un sourire amusé glisse sur les lèvres de Saitô. Voilà qu'on en venait au sujet intéressant. Toutefois, quelque chose lui disait que ce n'était pas le moment de le mettre sur le tapis. Et ça n'avait étonnamment rien à voir avec les quasi menaces que venait de lui proférer la jeune femme. D'ailleurs, à propos de sa personne qui pourrait être broyée en une seconde et demie, Saitô ne se prive pas de répondre, histoire d'assurer ses arrières.

« Kuromiya Sensui n'aime pas qu'on décide du sort de ses « pions ». Vous devriez être une des premières à le savoir, puisque vous en êtes aussi un. Nous avons tous des rangs différents. Et si Kuromiya Seijûrô peut probablement prétendre au rôle de la reine, je sais que pour le moment, je suis une tour. Ni trop forte... mais pas la plus faible non plus. », commente lentement Saitô, sérieux. « Vous, vous n'êtes qu'un pion, aux dernières nouvelles. Certes, vous pouvez me tuer si vous le désirez, mais les conséquences risques d'être fâcheuses. »

Il fait toutefois un pas vers l'arrière. De toute façon, c'était fini pour ce soir. Il n'allait pas suivre la jeune femme dans toute la pièce pour l'accaparer. Et il était évident que sa présence n'était plus désirée. D'ailleurs, lançant un rapide regard vers la droit, il aperçoit le regard d'Hioki Shinnosuke toujours posé sur lui, cette fois de façon encore moins jouasse qu'un peu plus tôt. Visiblement, il avait entendu leur conversation et nul doute que ce sauveur de la veuve et de l'orphelin allait bientôt lui recommander d'arrêter d'embêter la dame. Bien. Mieux valait continuer cette petite sortir de son côté. En revenant à Marie, Saitô s'incline poliment, parce qu'il n'en avait pas moins de respect pour la ravissante blonde.

« Pardonnez-moi de vous avoir importuné, miss. Je vais vous laisser à votre visite, en espérant ne pas l'avoir ruinée. Loin de moi l'idée de vous mettre dans tous vos états. », assure Saitô, tout en glissant une main dans une poche de son veston. Il en sort sa petite carte de visite, la tendant respectueusement à la vampire. « Si l'envie vous prend, un jour, de savoir ce que j'ai à vous dire à propos de Beaudoire Charlotte, n'hésitez surtout pas. Mais méditez bien avant. Toute vérité n'est pas bonne à savoir... »

Et sur ce, l'homme fait volte-face, se dirigeant vers le coin opposé de la salle pour finir sa visite. Ce faisant, il passe près d'Hioki qui montre les crocs, ce qui ne trouble pas le moins du monde le petit informateur, qui se contente de le saluer d'un signe de tête. Malgré tout, cette soirée avait été encore plus intéressante que prévue. Toutefois, niveau relationnel, il venait encore une fois de se prouver qu'il était vraiment un deux de pique !


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MessageSujet: Re: The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie   The Midnight Museum feat. Beaudoire Marie Icon_minitime1Mar 20 Nov - 10:58


La petite phrase que Marie avait glissée en français n’était là que pour témoigner du mépris que lui inspirait en cet instant l’inconnu. Une phrase qui, selon le ton, n’était pas faite pour plaire à l’interlocuteur. Deux simples petits mots, qui d’ordinaire montraient qu’une conversation prenait fin. Mais non, la Parisienne avait encore des choses à dire. Et elle ne se priva pour le faire, parlant avec une ironie qu’elle ne voulait pas cacher. Nul doute que Kuromiya Sensui et Inoue Saitô n'étaient pas amis. Elle n’était pas sotte. Elle haussa simplement les épaules lorsque Saitô le lui confirma. Elle n’avait nul besoin de cette confirmation. Elle eut elle-même un sourire amusé face à la dernière partie de son discours. Il était intelligent, ça ne faisait pas l’ombre d’un doute. Il s’entourait des plus puissants, pour ne plus craindre les autres. C’était une technique de survie pour le moins intéressante. Vendre son âme au Diable, en quelque sorte. Et face à cela, tout en étant désormais sûre que Saitô ne parlait pas un mot de Français, elle répondit, amusée, dans sa langue natale dont elle usait maintenant consciemment ;

« A jouer avec le feu, vous finirez par vous brûler, Monsieur Inoue. »

Il n’avait dû comprendre que son nom. Et non, elle ne lui ferait pas le plaisir de traduire ce qu’elle avait si joliment glissé. A chacun ses armes, n’est-ce pas ? Ça n’avait pas d’importance. Et puis, reprenant le Japonais pour continuer à cracher son venin, Marie reprit, parlant de sa vie. Elle parla brièvement de Charlotte, qui était à l’origine de son éducation. Puis des menaces. Chose qui ne ressemblait guère à la douce Marie. Des menaces qu’elle ne contrôlait plus. Qu’il ne s’en fasse pas, jamais elle n’aurait ni l’envie, ni le courage de tuer qui que ce soit pour autre chose que sa propre survie. Même par esprit de vengeance. Ça n’avait, pour elle, pas le moindre intérêt. Elle fronça les sourcils à la reprise de parole de l’informateur, l’écoutant sans broncher.

« Vous, vous n'êtes qu'un pion, aux dernières nouvelles. Certes, vous pouvez me tuer si vous le désirez, mais les conséquences risques d'être fâcheuses. »
« Et le pion vous emmerde cordialement, Monsieur, qu'importe les conséquences. »

C’était sorti tout seul, et elle serra les poings, pestant contre elle-même. Elle avait dit cela sur un ton des plus calmes et des plus posés, contrastant avec la légère colère qui l’avait animé la minute d’avant. Elle n’avait pas eu le temps de peser ses mots, mais elle avait pourtant adopté un ton très doux. Et elle ne manque pas de remarquer le pas en arrière qu’il fit. Elle le savait, il n’était pas sot. Mais s’il la connaissait aussi bien que ce qu’il avait laissé prétendre, il devait savoir que Marie n’était pas femme à faire du mal à plus faible qu’elle. Néanmoins, elle se félicitait. Au moins semblait-il avoir comprit qu’elle ne souhaitait plus rester en sa compagnie. Que c’était terminé pour ce soir. Même la patiente Miss Beaudoire avait ses limites. Limites largement atteintes avec cette conversation qui lui avait donné envie d’envoyer sa coupe de champagne dans le visage asiatique de son interlocuteur du moment. Décidément, elle était bien mieux derrière son ordinateur.

« Pardonnez-moi de vous avoir importuné, miss. Je vais vous laisser à votre visite, en espérant ne pas l'avoir ruinée. Loin de moi l'idée de vous mettre dans tous vos états. Si l'envie vous prend, un jour, de savoir ce que j'ai à vous dire à propos de Beaudoire Charlotte, n'hésitez surtout pas. Mais méditez bien avant. Toute vérité n'est pas bonne à savoir... »

Elle prit la carte, un peu méfiante, la glissant dans son petit sac à main, fronçant légèrement les sourcils. Oui, il l’avait importuné, agacé, énervé et déstabilisé. Mais il l’avait également intrigué. Elle s’inclina légèrement, n’ajoutant rien, ne le regardant même pas partir. Après cette soirée, elle n’avait plus envie que d’une seule chose.. Rentrer chez elle. Ce qu’elle fit la seconde d’après, posant sa coupe de champagne sur un plateau qui passait à sa hauteur, remerciant le portier qui lui ouvrait la porte avant de disparaitre dans la nuit. Elle ne prit pas la peine de prendre les transports en commun ; la proximité avec qui que ce soit allait l'insupporter. Elle s’enferma dans son appartement quand elle l’eut regagné, posant la petite carte sur son bureau à côté de l’ordinateur – après avoir longuement hésité à la déchirer - avant d’aller prendre une longue douche, histoire de simplement se détendre. A présent, elle se posait simplement cette simple question ; Qu’est-ce que Charlotte avait pu lui cacher de si important ? Et cette question tourna dans sa tête alors qu’elle s’installa tranquillement devant la télévision, vêtue d’un pyjama ample.


[Fin]



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