C'est la fin de Requiem. Merci de prendre en compte le sujet dans les news.
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 L'étang pour seul témoin

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Sôzokunin Ankô


Sôzokunin Ankô

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MessageSujet: L'étang pour seul témoin   L'étang pour seul témoin Icon_minitime1Mer 4 Juil - 14:23




Jeudi 07 Novembre
23h10



On était la nuit du sept au huit septembre. Ca faisait à présent presque quatre jours qu’Ankô était de retour au Japon après pas moins de cinq cent ans d’exil. Le pays lui avait affreusement manqué… C’était d’autant plus vrai qu’il avait un jour été le père de cette nation nippone pour laquelle il avait une affection sans borne. Pourtant, ses ambitions passées et ses décisions –dont il ne jugerait pas à cet instant si elles étaient bonnes ou bien pas- l’avaient forcé à s’écarter de sa patrie chérie.

Le Grand Conseil fraîchement élu avait voté son exil pour les trois cents prochaines années et avant que son orgueil ne souffre de cette requête, il avait lui-même quitté le territoire, fuyant sa nation et ses racines pourtant profondes pour partir vers l’Ouest. Et plus que les trois cents ans que le Grand Conseil avait ordonné, Ankô s’était exilé cinq cents ans donc. Il avait fait bon nombre de remises en question et avait beaucoup réfléchit à ce qui s’était produit.

Au terme de ses errances, Ankô avait découvert de nombreuses facettes de la politique de différents pays. Il s’était enrichit de grandes expériences intellectuelles, avant connu de nombreuses guerres, prit par à presque autant d’entres elles, à sa façon. Puis il y avait eu son tout dernier refuge en date, à l’époque de la prohibition. L’Amérique, Chicago, New York… C’était très différent du Japon mais Ankô s’était découvert un talent tout particulier d’adaptation que lui-même n’aurait pas soupçonné.

Pourtant… Pourtant il était revenu au Japon. Ses raisons ? Trop personnelles pour qu’il ne se donne la permission d’y penser en public. Seul Jillian pouvait avoir certaines de ses confidences et parfois, Ankô se demandait s’il avait bien raison de le faire. Mais c’est la faiblesse de tous les hommes, vampires comprit, que d’avoir un jour le besoin de parler à un autre être humain. On devenait fou, sans ça… Et la folie était un vice dont Ankô ne souhait pas s’affubler.

La température, quoi que de saison probablement était fraîche. Il n’avait pas dîné encore mais la faim ne tenaillait pas non plus son estomac. Tout au plus lui permettait-elle d’avoir un peu froid et finalement, n’était-ce pas ce qui donnait l’impression d’être vivant ? Tôkyô était comme un garde mangé géant. Ca aurait pu en donner le tournis à n’importe qui et en même temps, New York n’était pas non plus exactement un trou perdu. Il aimait la nuit, il aimait le jeu des lumières observables depuis les hauteurs et surtout, Ankô aimait cette impression de dominer le monde quoi qu’il soit vampire beaucoup plus sage aujourd’hui pour ne pas dire carrément « doux ».

Un peu de vent venait s’emmêler dans ses mèches bicolores, caressant par mouvement régulier son visage pâle… L’air était d’ailleurs profondément humide. La faute, sans doute, à la pluie qui avait tombé presque sans discontinué pendant la journée oui… Mais la faute aussi à l’étang Shinobazu qui s’étalait devant lui.

Tôkyô n’était pas l’endroit où il avait forcément le plus vécu. C’était Nara qui l’avait vu naître et c’était là la capitale impériale à son époque. Avant Kyôto et surtout, avant Tôkyô. Pourtant, c’était ici que les choses se faisaient à présent et Ankô avait apprit à vivre son temps. Quoi qu’il en soit, l’étang ne lui était pas pour autant inconnu. Exilé pendant 500 ans oui… Mais il avait connu la Tôkyô de l’époque et cet étang était déjà là quoi que dans ses souvenirs il lui ait paru plus grand !

A présent, c’était un parc à pédalos sur la façade est et franchement, c’était plutôt défigurant du point de vu de l’ex Empereur. Mais que pouvait-il bien faire si ce n’était regretté ce morceau du passé ? Car on pouvait vivre « dans la bonne époque » tout en ayant quelques regrets vis-à-vis du passé sans être pour autant un « vieux con aigrit ». La situation présente avait son lot de bien fait mais on ne pouvait pas non plus nier que certains aspects du Japon étaient « mieux avant ».

Ankô s’approche tranquillement des dits pédalos et c’était assez tardivement qu’il se rend compte que quelqu’un est déjà sur place. Il fait nuit mais c’est sans compter la réverbération des quelques lumières posées sur le ponton artificiel du lac. Sans compter également sur sa vision nocturne vampirique et ce n’était pas à son âge qu’on allait apprendre à Ankô comment s’en servir !

Quoi qu’il en soit, il sursaute presque lorsque sortant d’un pédalo et remontant sur le ponton –quelle idée !- il se retrouve face à une jeune fille. Jeune oui, assurément. Elle était maigrichonne et quoi qu’il ait conscience de n’être vraiment pas grand, la demoiselle l’était encore moins. Elle possédait deux yeux immenses qui maquillés de façon charbonneuse lui donnaient un air presque ahurit tandis qu’elle les pose sur lui. Sa chevelure généreusement bouclée était coiffée de manière probablement précise mais donnait surtout une impression à la fois jolie et négligée…

Sa tenue était excentrique mais compte tenue de l’endroit et de l’heure qu’il était, Ankô n’en était plus à ce détail près. Au fond, cette fille ressemblait à l’une de ces poupées très à la mode chez les adolescentes. Le genre « poupée gothique » ou un style de ce genre… Qu’elle portait certes très bien mais qui laissait malgré tout Ankô pour le moins perplexe.

Néanmoins, cessant de marcher, Ankô se contente de l’observer quelques instants. Se concentrant doucement, il pouvait presque entendre, se mêlant aux remous de l’eau, les battements réguliers du cœur de la jeune femme. Une douce mélodie humaine qu’on appelait « vie ».

๑ Hé bien.

Oui, simplement. Il manifestait un peu sa surprise devant cette situation pour le moins… Incongrue ! Et parce qu’il avait malgré tout de bonnes manières :

๑ Bonsoir. Vous avez perdu quelque chose ?

Merci mais il n’allait pas lui sauter sauvagement dessous sous prétexte qu’il n’avait pas encore dîné et que du sang lui coulait dans les veines. Tentant, peut être… Mais il était civilisé et parfois même fin gourmet !

๑ Vous y verriez mieux en plein jour je suppose.

Quoi que si la jeune femme n’était pas là du tout pour retrouver quelque chose qu’elle aurait pu oublier, c’était peut être parce que :

๑ Ou vous vouliez prendre un pédalo pour la nuit ? Je crois que c’est interdit. C’est dangereux. Ce serait dommage que vous vous noyiez sans personne pour vous porter secours.

Ou que vous vous fassiez agresser sans que personne ne vous entende crier…



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MessageSujet: Re: L'étang pour seul témoin   L'étang pour seul témoin Icon_minitime1Lun 16 Juil - 17:37


Nahoko tenait fermement sa bouteille, comme une enfant serrant tendrement son doudou. A un détail prêt ; le doudou en question puait l’alcool, venant emplir les narines de la Japonaise sans même qu’elle n’ai besoin de boire la moindre gorgée. Elle n’aurait pas dû, d’ailleurs, mais elle hurla lorsque son compagnon de voyage essaya de lui virer la bouteille des mains, resserrant sa prise. Elle beugla des insultes, d’une voix lourde et pataude indiquant très clairement qu’elle avait déjà atteint un stade critique. Elle était complètement bourrée, c’était un fait, mais elle semblait être la seule à ne pas s’en apercevoir. Et, pour prouver cette théorie, elle porta la lourde bouteille de boisson alcoolisée Russe à ses lèvres et en but une copieuse gorgée. Elle voulait passer outre le fait que sa tête lui tournait comme dans un manège qui serait devenu fou, ainsi que cette envie de rendre son dîner sur le sol déjà crasseux de la petite camionnette. Son estomac était complètement retourné. Mais, à l’heure actuelle, elle s’en foutait pas mal. Elle avait passé une sale journée et elle avait besoin de décompresser. Et puisqu’elle ne touchait plus à la drogue depuis un petit moment déjà, elle avait fini par se laisser tenter par la boisson. Grossière erreur, elle le savait. Son organisme n’avait jamais supporté l’alcool, surtout pas lorsque celui-ci était aussi fort. Ouais, elle avait passé une sale journée. Elle avait perdu sa guitare, à défaut de perdre la vie. C’était déjà une bonne chose. Mais bordel, elle avait eu la plus grosse peur de toute son existence lorsqu’un de ses clients réguliers s’était ramené avec un couteau et qu’il l’avait plaqué contre son cou. Elle avait senti la lame sur sa peau, si froide, si menaçante, et elle avait juste eu le réflexe d’hurler. Juste assez fort pour que son « colocataire » ne décide de saisir la guitare pour venir l’écraser à plusieurs reprises sur le crâne de l’agresseur. Et elle s’était fait coupée, la pauvre chérie. Bref. Elle avait failli crever, aujourd’hui. Ca lui faisait bizarre.

« Me casse.. » grommela-t-elle en se levant, titubant dangereusement. Elle fut surprise d’entendre sa propre voix et, par réflexe, lâcha la bouteille de vodka qui alla lourdement s’écraser sur le sol, à ses pieds. Et merde.

Elle regarda l’étendu des dégâts d’un œil vitreux, tout en essayant tant bien que mal d’atteindre la porte de la camionnette, mais une main puissante la saisit par la taille, déblatérant un flot de paroles que son cerveau embrumé n’était pas en mesure de comprendre. Elle savait juste que ça commençait à lui foutre les boules que quelqu’un essaie de l’empêcher de faire ce qu’elle voulait. Elle essaya de se débattre, cognant un peu partout de toutes ses forces, réussissant simplement à se faire mal toute seule. Son ami l’envoya valser sur le lit de fortune qu’ils avaient emménagé dans le camion, avant de venir s’allonger à côté du petit corps de la demoiselle, l’emprisonnant avec un bras en lui disant clairement qu’elle n’irait nulle part. Pas dans cet état, du moins.. Il pouvait parler, lui, avec son haleine qui puait le saké. Se mettre une tête avec du saké, sérieusement, n’était-ce pas là la preuve qu’ils avaient tous touché le fond ? Elle hurla, essayant de se débattre encore dans une bataille qui était perdu d’avance pour elle. Elle le savait, mais l’alcool fait pousser des ailes..

« PUTAIN MAIS LAAAAACHE-MOI ! » hurla-t-elle, comme s’il était en train de se faire sauvagement violée.. Ou comme le bruit qu’aurait fait un cochon si on avait eu l’idée de l’égorger.

Pour toutes réponses, et comme pour la faire taire, son ami colla ses lèvres sur celles de la petite japonaise. Ça n’avait rien de malsain, il ne comptait pas abuser de la situation. Il voulait juste qu’elle la ferme et ça eut l’effet escompté.. Pendant environ 10 secondes, avant que la fureur de Nahoko n’éclate complètement et qu’elle ne lui renvoi dans la tronche qu’il avait non seulement pété sa guitare, presque tuer un mec, que c’était lui qui lui avait donné la bouteille de vodka, qu’il empestait le saké mal digéré.. Et que s’il continuait à lui appuyer comme ça sur l’estomac, elle allait sérieusement dégobiller dans les draps. Ce fut un reflex quasi instantané, l’homme enleva son bras.. Et la demoiselle en profita pour sauter du lit – manquant de tomber – et de se jeter à corps perdu dans le froid de la nuit. Elle courut, simplement, vacillant de temps à autre, mais l’air frais lui faisait du bien. Elle savait très bien qu’en rentrant, elle allait avoir droit à une nouvelle engueulade avec ce type qui n’était même pas son petit-ami. Mais elle s’en foutait. Elle était libre. Et elle courut encore quelques pas avant de s’arrêter pour vomir. Quant au reste ? Comment ses pas réussirent-ils à la conduire jusqu’à l’étang Shinobazu ? Elle n’en savait foutrement rien. Non pas qu’elle ai eut le moindre trou noir.. Non, disons plutôt que l’enchaînement de pas furent un peu flou dans sa tête.. Tout ce qu’elle vit, les yeux brillants autant que vitreux furent..

« Oh !! Des pédalos.. » Et la voilà parti à courir à nouveau, complètement ivre, en direction des pédalos.. Jusqu’à s’engouffrer dans un, manquant de peu de tomber à l’eau.. Avant de se rendre compte que le dit pédalos était fermement retenu au poteau. Non sans pester contre sa propre bêtise, elle remonta sur le ponton – manquant une nouvelle fois de se retrouver à l’eau.. Et sursauta violemment en se retrouvant face à quelqu’un. Bon. Elle n’aurait peut-être pas dû quitter la camionnette, ce soir..

๑ Bonsoir. Vous avez perdu quelque chose ?
« Euuh.. »
๑ Vous y verriez mieux en plein jour je suppose.
« Sûrement.. »
๑ Ou vous vouliez prendre un pédalo pour la nuit ? Je crois que c’est interdit. C’est dangereux. Ce serait dommage que vous vous noyiez sans personne pour vous porter secours.

Mais il était glauque, ce type ! Elle hésita à s’avancer, mais le fit tout de même, titubant un peu plus à chaque pas. Elle s’inclina en passant devant l’homme, avant de tomber comme une poupée cassée sur le sol, se mettant à pleurer toutes les larmes de son corps. Non seulement, elle s’était fait mal, mais elle avait également l’alcool dépressif.. Et – mais elle l’avait oublié en empoignant la bouteille – toutes les mauvaises choses de sa vie lui revenaient en pleine poire lorsqu’elle buvait. Elle leva les yeux vers l’inconnu, son maquillage coulant copieusement sur ses joues lui donnant l’air d’un clown raté, tout en disant d’une voix entrecoupée de sanglots ;

« C’est ma putain d’intégrité que j’ai perdue. Ouais, peut-être bien que c’était suicidaire, les pédalos, tout ça. Mais qu’est-ce que t’en sais toi, t’es psy peut-être ?! Je veux juste retrouvé ma vie d’avant, j’en ai marre de vivre dans cette putain de camionnette. Elle est où, ma vie ? Elle est où, Sakura ? Répond moi, bordel ! Et puis, t’es qui, toi ? Hein ?! Qu’est ce que tu fous dehors, au bord d’un étang alors qu’on est la nuit ? J’en ai marre, j’crois pas que je verrais mieux en plein jour, tu sais. J’crois que ma vie est foutue. Peut-être que je ferais mieux de m’ouvrir les veines, tu crois pas ? PUTAIN ! »

Elle semblait si désespérée, pauvre petite chose assise à taper du poing sur le sol, les larmes ne cessant plus de couler. Elle avait peut-être juste besoin de compagnie, ou d’une connerie comme ça. Elle n’en savait rien. Elle ne savait qu’une chose ; que Sakura lui manquait, que Kyouta l’avait laissé tomber pour une pimbêche qui ne le méritait même pas. Et elle était seule, maintenant. Seule, à la rue, à vendre de la drogue pour pouvoir manger. Ce n’était pas une vie. Non, pas le moins du monde..

« J’voudrais crever, tiens ! » ajouta-t-elle, presque énervée contre elle.. Si ce n’était, à cet instant, contre le monde entier.



Spoiler:


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MessageSujet: Re: L'étang pour seul témoin   L'étang pour seul témoin Icon_minitime1Jeu 19 Juil - 12:59




En toute sincérité, ça avait semblé être une plutôt bonne idée, au départ, que d’interpeller la jeune femme. Quoi qu’un peu excentrique, Ankô avait laissé sortir le meilleur de sa personnalité pour tenter de s’intéresser à son cas et surtout, éventuellement, de lui porter secours si besoin était. Parfois, il fallait se fendre de quelques efforts de ce genre quand on voulait obtenir quelque chose et Ankô était tout à fait le genre de personnage qui voyait loin devant lui. Bien sûr, il lui arrivait d’avoir quelques caprices plus « proches » de la nature humaine qui était toujours plus impatiente, confère sa relation de vampire à calice d’avec Jillian mais… Ca s’arrêtait souvent là. Quelqu’un de réfléchit, oui. Définitivement. Et de patient.

Ceci étant dit… Parfois, vouloir être bon avec son prochain n’était pas toujours l’idée du siècle et quand la jeune femme tourne un regard quasi vitreux vers lui, Ankô est presque tenté de faire un pas en arrière, non pas de peur mais d’un relatif dégoût. Elle s’était à peine approché que son odorat fine et concentré sur elle avait capté les relents d’un vieil alcool fermenté trop fort et Ankô lève une main, venant passer son index rapidement sous son nez comme pour amoindrir cette odeur qui lui avait probablement cramé la moitié de l’odorat… Aucune idée de ce que cette femme avait pu ingurgiter mais elle semblait en avoir tant bu qu’Ankô ne se serait pas risqué à allumer une allumette près d’elle sous peine de la voir partir en combustion spontanée…

La jeune femme dodelina à la manière d’une poupée aux articulations craquée, Ankô craignant un moment qu’à force de marcher aussi peu droit elle ne finisse par aller se jeter entre deux pédalo, dans les eaux troubles du lac. Et s’il était ce soir d’une humeur plutôt positive, sociable et secourable, il ne l’était néanmoins pas assez pour plonger dans les eaux noires à la recherche d’une écervelée qui avait prit une cuite pour une raison X ou Y. C’était d’autant dommage qu’elle était sûrement très jolie lorsqu’elle souriait et qu’aucun alcool n’assombrissait son visage.

Quoi qu’il en soit, Ankô commence définitivement à se dire qu’il aurait dût changer d’idée lorsqu’il avait mit les pieds dans ce parc car sitôt que la belle lève les yeux sur lui, il peut discerner les quelques perles translucides qui roulent soudainement sur ses joues. De longs sillons gris viennent maculer ses joues tandis que le khôl et le mascara qui peinturaient ses yeux noirs s’étale de manière un rien morbide sous ses paupières. Ce n’était pas très joli, c’était même plutôt effrayant mais il était plus que probable que l’esthétique de la situation compte peu dans l’état d’esprit actuel de la jeune femme. Aussi bien se taire aussi sur le sujet.

Ankô était de ceux qui trouvaient qu’il s’agissait d’une certaine faiblesse que de se mettre à pleurer en public, quand bien même on était une femme. La dignité japonaise faisait qu’en général on se détournait ou sauvait les apparences. Certes, il était de coutume, en ces temps modernes, de prendre un verre après le travail pour se plaindre si on en ressentait le besoin, tout en mettant ces écarts de conduites sur le compte de l’alcool. Mais bien souvent, toute la bouteille n’y passait pas…

Il aurait pu être curieux et se demander quel chagrin valait qu’on renonce à toute dignité pour, entre autre, le noyer sous trop d’alcool. Mais, si Ankô pouvait effectivement se révéler curieux, il n’était pas certain que savoir la cause de ces effets lui serait profitable… Quoi qu’il en soit, arrivant presque à sa hauteur, les brindilles qui lui servent de jambes cèdent finalement sous son poids et PAF, la voilà par terre, Ankô ne pouvait faire, dans un premier temps, que la regarder depuis sa –maigre- hauteur.

๑ C’est ma putain d’intégrité que j’ai perdue. Ouais, peut-être bien que c’était suicidaire, les pédalos, tout ça. Mais qu’est-ce que t’en sais toi, t’es psy peut-être ?!

Ha hé bien… Voilà, puisqu’on parlait de dignité… Le regard d’Ankô va des dits pédalos à la jeune femme dont la voix est parcourue de quelques trémolos et autres intonations montant dans les aigus.

๑ Je veux juste retrouver ma vie d’avant, j’en ai marre de vivre dans cette putain de camionnette. Elle est où, ma vie ? Elle est où, Sakura ? Répond moi, bordel !

Partir lui semblait très tentant, soudainement… Mais bon, ça ne l’aurait pas fait n’est ce pas ? De toute évidence, cette femme était tombée bas, très bas. Et si elle pensait user des bonnes armes pour remonter, Ankô aurait pu lui signaler que non… Mais ça non plus : ce n’était pas le moment et ça ne l’aurait pas fait.

๑ Je ne sais pas.

Il ne le souffle pas, l’air contrit ou prit en pitié non. C’est une simple constatation. Il ne savait pas. Il ne savait pas non plus qui était Sakura, pas plus que la fille en face de lui et de fait, ne connaissait rien de sa vie pour la renseigner sur un sujet quel qu’il soit. Elle demande son prénom… Enfin… Elle demande son identité tout court en en rajoutant plus que nécessaire et Ankô reste droit, sans bouger, répondant avec sa simplicité habituelle :

๑ Sôzokunin Ankô.

Malgré les siècles –et plus encore- ça lui paraissait toujours aussi étrange que de se présenter en usant d’un nom de famille qu’il s’était choisit sur le tard. Au moins celui-là n’était probablement porté par personne… Bref. Ankô s’accroupit, restant à quelques pas d’elle, histoire de pouvoir discerner un peu mieux son joli visage enlaidie par tout un tas de sentiments négatifs, d’alcool et potentiellement d’autres choses tout aussi peu recommandables.

๑ J’crois que ma vie est foutue. Peut-être que je ferais mieux de m’ouvrir les veines, tu crois pas ? PUTAIN !

Elle tape du poing, se faisant sûrement plus de mal à elle-même qu’elle n’en faisait à son chagrin. Ankô ne bouge toujours pas, se contentant de la regarder alors qu’à nouveau elle exprime son désire de mourir. Et on l’accusera peut être de manquer de tact, mais… Ce n’est pas vraiment ça, lorsqu’il constate :

๑ Alors fait-le.

Non, il ne lui souhaitait pas particulièrement de mourir… Et lui aussi savait ce que c’était que d’avoir beaucoup puis de tout perdre. Il avait été empereur pour ne devenir qu’une bête assoiffé de sang au début de ses années vampiriques. Puis il avait été un chef avant d’être envoyé à l’exil. Il avait vécu caché, avait accepté d’être parfois traîné dans la boue… Alors qu’on ne lui dise pas qu’il n’avait jamais pu ressentir ce que cette fille ressentait là, maintenant, tout de suite.

๑ Pourquoi est-ce que tu ne le fais pas ?

La question était plus importante que l’affirmation qui l’avait précédé. Si cette fille ne se suicidait pas, c’était pour quel genre de raison ? Et si ces raisons existaient, pourquoi ne lui permettraient-elles pas de tenir un peu plus longtemps ? D’ailleurs, sans doute toujours un peu moralisateur :

๑ Tu crois que ta vie d’avant ou « Sakura » se trouvent au fond d’une bouteille ? Si c’était le cas, vu ton état, je pense que tu les y aurais trouvé. Tu as dû beaucoup chercher à cet endroit…

Ankô regarde rapidement autour de lui jusqu’à trouver un banc sur le ponton. Il se relève, tendant une main assurée à cette petite idiote qu’il n’allait cependant pas abandonner à son triste sort pour l’heure.

๑ Viens, on va se poser sur un banc. Tu peux rester par terre mais ce n’est pas là non plus que se trouve ta dignité perdue.




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MessageSujet: Re: L'étang pour seul témoin   L'étang pour seul témoin Icon_minitime1Jeu 9 Aoû - 15:49


Elle savait qu’elle allait regretter cette soirée, lorsqu’elle aurait décuvée. Mais elle avait besoin de se plaindre, besoin de se laisser aller, besoin d’arrêter de faire comme si elle était forte. Elle n’était pas forte, elle ne l’avait jamais été. Au mieux, elle avait été un mouton suivant le troupeau.. Un troupeau qui l’avait conduite droit dans le mur, d’ailleurs. Mais ça n’avait pas d’importance, pas à cette heure de la nuit. Pas alors qu’elle était assise sur le sol - affalée serait le mot le plus adéquat, à vrai dire – en train de déballer à un inconnu des paroles totalement décousue dont le fil conducteur n’était autre que son mal-être. Elle était tellement pathétique, à cet instant. Tellement ridicule. Elle s’en voulait, d’être aussi faible, aussi incapable de faire preuve de maturité.. Mais, tant pis. Tant pis, parce qu’elle avait besoin de l’ouvrir. Elle avait besoin d’en vouloir à quelqu’un, de s’énerver toute seule contre une personne qui ne lui avait absolument rien fait. Elle se foutait de la dignité japonaise, à cet instant, alors même qu’en tant normal et malgré sa situation peu enviable, elle faisait tout pour la sauver. Elle se foutait de ce qu’on pouvait penser d’elle. Elle voulait juste de l’aide, qu’on lui tende la main malgré son ton agressif et la laideur de son visage recouvert de maquillage coulant. Elle voulait juste sentir qu’elle avait le droit, elle-aussi, de craquer, de se lâcher et d’être écoutée. Alors elle déversait ses flots de paroles, se noyant elle-même dans son discours, comme elle s’était noyée dans sa bouteille. Mais il fallait revenir sur Terre. Et l’inconnu l’aidait à le faire, peut-être malgré lui. Et pourtant, elle continue de s’énerver, la pauvre petite chose. Disant des choses qu’elle ne pense même pas, au fond. Bien sûr que non, elle ne voulait pas réellement mourir, sinon elle l’aurait fait depuis bien longtemps.. Mais pourtant, elle l’affirmait, elle le hurlait même. Elle hurlait qu’elle voulait crever, qu’elle en avait marre. Mais ce n’était pas comme si elle se bougeait les fesses pour s’en sortir..

๑ Pourquoi est-ce que tu ne le fais pas ?

Eh bim. Pourquoi ? Parce qu’elle ne le voulait pas. Parce qu’elle n’était pas aussi faible et égoïste que Sakura. Parce qu’elle savait qu’elle plongerait des gens dans la tristesse. Et elle ne le voulait pas. Elle voulait s’accrocher à sa vie, à son rêve fou et imbécile de rencontrer un vampire. Tout simplement. Parce qu’elle n’était pas prête à se donner la mort, pas assez forte pour le faire. Parce qu’elle avait peur de ce grand voyage. Il y avait une multitude de raisons, en réalité, mais Nahoko garda le silence. Elle ne voulait pas répondre, elle ne voulait pas se contredire déjà, même si elle avait encore envie de hurler qu’elle allait le faire, ce soir, ici-même. Elle l’écouta à peine, lorsqu’il continua, lui faisant certainement un peu la morale. Elle comprenait quelques mots, s’apaisait grâce au calme de l’inconnu dont elle n’avait pas retenu le nom.. Oui, c’était de ça dont elle avait besoin.. De calme. Et l’homme n’allait visiblement pas s’emporter face à l’imbécilité chronique de la petite Japonaise. Mieux, il lui tendait la main, que Nahoko regarda avec curiosité, comme si c’était la toute première fois qu’elle en voyait une.

๑ Viens, on va se poser sur un banc. Tu peux rester par terre mais ce n’est pas là non plus que se trouve ta dignité perdue.

Doucement, à la manière d’une enfant qu’on venait de consoler après un chagrin quelconque, elle essuya les larmes qui cessaient déjà de couler, avant de poser sa paume dans celle de l’inconnu. Elle se laissa presque entraîner jusqu’au banc, s’appuyant franchement sur son aîné tout en titubant toujours. Elle ne parlait plus, elle respirait simplement l’odeur de Ankô, se calmait à son contact. C’était stupide, elle le savait, elle ne le connaissait pas. Mais au lieu de fuir, comme la plupart des gens avaient toujours fait vis-à-vis d’elle, il était resté, il lui avait tendu la main. Il avait décidé de l’aider.. Peut-être n’était-ce pas là son attention, après tout, mais la Japonaise voulait le croire. Elle voulait se rassurer en ce disant que ça ne pouvait être que ça. En tout cas, il avait décidé de lui accorder un peu de son temps.. Lorsqu’elle se laissa tomber sur le banc, bien droite, elle attendit simplement que l’inconnu vienne s’assoir à son tour, avant de venir caler sa tête sur l’épaule de l’homme. Puis, d’une voix plus calme, mais qui n’en restait pas moins pataude, elle décida de reprendre encore la parole. Elle parlait beaucoup trop, elle le savait, mais c’était plus fort qu’elle.

« Je veux pas vraiment mourir.. Mais je suis fatiguée. J’avais tout, j’étais heureuse.. Et pouf, tout s’est écroulé. Et maintenant, je suis là à ne rien faire de ma vie. A boire, à me confier à un inconnu.. Je contribue à rendre la vie de pas mal de personnes plus mauvaise jour après jour, en leur refilant des merdes qui les envoient sur la lune.. Mais je sais bien que je ne fais rien pour m’en sortir.. J’ai plus la force. »

Elle releva la tête, plongeant son regard vitreux dans celui de Ankô, avant de le baisser honteusement. Elle savait bien que si elle le recroisait en étant sobre, elle voudrait se faire toute petite, histoire qu’il ne la remarque pas. Elle savait qu’elle abusait sincèrement, avec ses petites histoires. Mais pourtant, elle ne voulait pas s’empêcher de parler, encore, toujours plus.. Il ne savait même pas son nom, mais il allait connaître sa vie.. N’était-ce pas ironique ?

« Je l’ai perdue, elle, la femme de ma vie.. La seule personne qui m’a toujours aimée et acceptée pour ce que je suis. Tout ça à cause de ses putains de parents de merde, qui l’ont poussé au suicide par homophobie !! On était bien, toutes les deux.. On avait notre appartement, nos boulots, nos projets.. Et hop, j’apprend son suicide et mon monde s’écroule.. J’en peux plus.. T’as dit que tu t’appelais comment, déjà ? Moi, c’est Nahoko. Miura Nahoko.. Ou du moins ce qu’il en reste.. »


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MessageSujet: Re: L'étang pour seul témoin   L'étang pour seul témoin Icon_minitime1Dim 19 Aoû - 8:06





Sa main est regardée avec une certaine curiosité au travers des vestiges des larmes qui avait coulé sur son visage qui devait somme toute être joli quand il n’était pas le reflet de tout un tas de sentiments négatifs.

Patient, Ankô la garde tendue vers la jeune femme. Ha ça, on n’aurait jamais soupçonné qu’il puisse avoir ce genre de geste d’aide n’est ce pas ? Disons que fut une époque, il aurait plutôt préféré se couper un bras que de tendre la main à un être humain… Même chez les vampires, il y a longtemps, on peinait à entrer dans ses bonnes grâces. Ceci dit, avec le temps, il avait mit de l’eau dans son vin ou en tout cas, avait apprit à être une personne différente. Ca lui avait prit longtemps mais il fallait bien comprendre qu’on ne changeait pas des siècles de comportement en un claquement de doigt.

Sa main fut finalement saisit, quoi que pas fortement. En réalité, la jeune femme avait plus posé sa main dans la sienne qu’elle n’avait réellement accroché ses doigts. Qu’importe, sans forcer, lui-même avait refermé les siens sur ceux de la femme, l’aidant à se redresser et même à se rendre jusqu’au banc. Heureusement, malgré sa toute petite taille, Ankô avait de la force pour dix… Un bon côté du vampirisme qu’on ne pouvait pas nier !

Ils finissent donc par se poser sur le banc. Ou… Se laisser tomber dessus sans grâce pour d’autre. Au moins n’était elle plus affalé sur le ponton. En plus, c’était un coup à prendre froid que de rester par terre. Déjà que même là c’était limite… Les êtres humains semblaient ne jamais prendre réellement conscience de leur fragilité…

La demoiselle semblait s’être légèrement apaisée et si son maquillage avait creusé sur ses joues des sillons encore plus que visibles, ses longs cils n’étaient plus englués dans des paquets de mascara créés par des larmes trop lourdes pour eux.

Visiblement peu troublé par sa présence et leur soudaine proximité, la jeune femme vient carrément poser sa tête sur une de ses épaules et Ankô ne bouge pas, un peu interdit par cette attitude familière mais ne la repoussant pas. C’est Jillian qui aurait rigolé à le voir ainsi non ? Pas qu’Ankô soit incapable de ce genre d’attention, pas du tout… Mais il revenait d’une éducation humaine ou ce genre de démonstration n’avait pas cours et c’était ainsi également qu’il avait vécu ses premiers siècles.

Ceci dit… Puisque de toute façon il était ici, posé sur un banc avec elle et que c’était lui qui lui avait proposé de se poser ainsi, ça aurait été ridicule de la repousser même si… Hé bien… L’odeur d’alcool lui décape les narines à présent. Pour une fois, cette odorat fine n’était pas un « bienfait » de la condition vampirique n’est ce pas ? Bref, qu’importe…

La voix fluette mais à peine tremblante de la jeune femme s’élève finalement alors qu’elle reconnait ne pas rechercher la mort mais lui explique avoir ruiné sa vie, d’une manière ou d’une autre. Elle reconnait même être une dealeuse –c’était le nouveau terme n’est ce pas ?- mais Ankô ne juge pas. Il avait une opinion très arrêté sur la drogue et ceux qui la consommait, même si d’un premier abord elle pouvait sembler un peu injuste…

๑ Ce n’est pas toi qui leur colle une aiguille dans le bras ou leur fourre quoi que ce soit dans le nez.

A chacun sa responsabilité et elle n’obligeait personne à se droguer n’est ce pas ? De toute façon, vu comme elle était menue, même si elle avait envisagé de forcer qui que ce soit, ça aurait plutôt prêté à rire, sans vouloir la sous-estimer.

๑ Si tu ne leur vendais pas leur dose, ils iraient la chercher ailleurs.

D’après Ankô, la drogue n’était pas un problème… Le problème c’était les drogués et c’est plus eux qu’il fallait exploiter si on souhaitait en finir avec ce genre de fléau. Oui : facile à dire. Mais Ankô n’était pas le genre à aller se battre contre des moulins à vent de toute façon.

Un voile de honte semble se glisser sur le visage de la demoiselle et Ankô a un demi sourire pour la rassurer même s’il n’est pas sûr qu’elle s’en aperçoive vu comme elle détourne les yeux. Sans penser à mal, il appréciait cette attitude repentante vis-à-vis de lui. C’était le signe que tout n’était pas tout à fait perdu n’est ce pas ?

« Nahoko » reprend la parole, parlant d’une femme qu’elle avait aimé et si Ankô ne se montre pas surprit outre mesure c’est qu’il en avait vu d’autre depuis le temps… Et rien qu’à côtoyer Jillian, on apprenait vite à relativiser la sexualité des autres. Ainsi donc, la femme qu’elle avait aimé s’était sentit poussé au suicide et voilà que Nahoko s’était sentit si seule que le navire de sa vie avait sombré.

Ankô vient chercher un petit paquet de mouchoir dans une de ses poches, en sortant un. Glissant deux doigts sous le menton de Nahoko, il l’oblige à relever la tête vers lui et avec une relative douceur, il entreprend de retirer de son visage le gros du maquillage sombre histoire de rendre un peu justice à ce joli minois.

๑ Parfois la somme de nos forces est moins importante que la somme de nos faiblesses. La balance est déséquilibrée et influence mal nos choix.

Et rapidement, il répète son nom :

๑ Sôzokunin Ankô.

Ankô passe sous un œil avec calme, n’appuyant pas pour que le geste ne soit pas désagréable. Il n’enlevait peut être pas tout mais de toute façon, c’était simplement pour le rendre un peu plus décente pour lorsqu’elle déciderait de partir… Et aussi pour se montrer un minimum attentionné, sans arrière pensée.

๑ On est pas seul tant qu’on se supporte soi-même. Un jour, tu te retourneras peut être sur tes pas et tu décideras à ce moment là que les choses doivent changer. Quand tu seras prête.

Le vampire recule sa main pour reposer le mouchoir sur ses genoux avant de venir poser sa paume sur la joue de Nahoko.

๑ Il y a un proverbe chinois qui dit en substance que l’expérience est une lanterne accroché à notre dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru. Le destin, c’est un peu ce qu’on décide d’en faire avec ces expériences pour nous guider.

Puis il convient :

๑ Tu t’es trompée dans un moment de détresse. Soit. Et ça arrivera encore.

Mais :

๑ Mais le jour succède toujours à la nuit.




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L'étang pour seul témoin

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