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 Restful museum ♦ Omura Shino

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MessageSujet: Restful museum ♦ Omura Shino   Restful museum ♦ Omura Shino Icon_minitime1Mer 1 Aoû - 0:46



Le 18 novembre 2011 à 19h40



    Les cours particuliers, une des idées les plus improbables que Lena ait pu avoir dans sa vie. Bon, allez peut être pas non plus à ce point, mais tout de même.. Avait-elle franchement le profil pour donner des cours particuliers ? Il y avait de quoi se poser la question. Elle faisait tout de même quelques efforts pour paraître moins froide et plus agréable avec ses « élèves », certains lui rendant cette tâche plus ou moins facile. Elle ne se forçait pas non plus beaucoup, et jusqu'ici cela n'avait pas trop posé de soucis. Malgré son côté un peu austère, elle restait un professeur de piano et de solfège de qualité, et la plupart des personnes qui avaient recourts à ses services en étaient conscients. Lena n'avait pas la fibre pédagogue, la volonté d'enseigner ou quoi que ce soit du genre. Cela se sentait sans doute parfois un peu .. La scandinave se montrait certes très rigoureuse et assez stricte, mais après tout c'étaient bien là des qualités requises pour les apprentissages musicaux, non ? Ses méthodes se révélaient d'ailleurs au fil des séances efficaces, alors à quoi bon les changer ?

    Cependant, tout le monde n'arrivait pas à comprendre cela et elle avait certainement perdu un élève aujourd'hui. Sato Hanabi était l'une de ses premières élèves depuis son arrivée au Japon, une gamine capricieuse de 10 ans à qui elle des donnait des cours de piano une fois par semaine. Jusqu'ici, Lena avait su se montrer très patiente et prendre sur elle, et vu le caractère de la fillette cela relevait presque de l'exploit. Cette enfant devait toujours avoir tout pour elle, c'était évident vu sa tendance à vouloir tout obtenir rapidement et sans efforts. Elle ne s'était jamais vraiment investit dans ses cours et son manque de motivation était réellement affligeant. Elle disait pourtant vouloir jouer de cet instrument, « aussi bien que Lena ». C'était « beau », c'était « classe ». Mais ce que cette petite idiote semblait ignorer - car c'était bien ainsi que la scandinave la voyait-, c'est que tout cela ne lui tomberait pas dessus par magie. S'il y avait bien une chose que la norvégienne ne supportait pas, c'était cette paresse, ce manque de rigueur et de détermination dont Hanabi faisait preuve. La musique, et bien d'autres domaines artistiques ou autres, recouraient à ses yeux un soin, une volonté et une discipline qui n'étaient pas donnés à tout le monde, mais qui étaient pourtant nécessaires pour un apprentissage poussé et une bonne maitrise. Cette approche pouvait sembler austère, mais elle lui apparaissait surtout comme très réaliste. La fantaisie, le plaisir apparaissaient aussi, évidement. Mais ça, c'était dans un second temps seulement, après des mois, des années de pratique assidue.

    Après, tout dépendait aussi des objectifs que l'on pouvait se fixer .. Tous n'aspiraient pas forcément à devenir de petits prodiges. Le principal problème pédagogique de la jeune femme venait sans doute de là .. C'était un bon professeur, à condition d'avoir la même vision de la musique qu'elle. Tout le monde n'était pas aussi ambitieux dans ce domaine. Or, enseigner à des personnes qui voulaient seulement « se faire plaisir », ça la blasait mais à un point.. Enfin, elle devait bien faire quelques efforts si elle voulait avoir assez d'élèves pour subvenir à ses besoins. Malgré tout, ce boulot valait bien mieux la plupart des petits jobs qu'elle aurait pu trouver. Alors que s'était-il donc passé avec la petite Hanabi ? Rien de particulier, la gamine avait juste une fois de plus montré clairement son manque d'enthousiasme. Lena l'avait simplement rappelé à l'ordre, peut être un peu plus sèchement que d'habitude.. Et de toute évidence, la fillette ne l'avait pas supporté, puisqu'elle avait piqué une colère monstre, et bien sur exagérée. Enfin, quand on a une gentille maman qui vous cède tout, cela suffit à vous donner raison .. La jeune femme n'avait pas insisté, et s'était entretenue directement avec la mère, lui expliquant ses principes et son approche, avec franchise et sans compromis. Soit elle faisait entendre raison à sa fille, soit cela ne valait plus la peine qu'elle vienne lui donner des cours. Cette gamine ne se rendait de toute évidence pas compte de la chance qu'elle avait d'avoir un professeur comme Lena.. Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Madame Sato avait donc congédié la jeune femme en lui assurant qu'elle la rappellerait quand la décision serait prise, mais la scandinave ne se faisait pas d'illusions.

    Elle avait donc très certainement perdu définitivement une élève, mais franchement elle n'avait aucun regrets. Elle avait fait assez d'efforts comme cela pour cette gamine qui n'était apparemment pas décidé à en faire de son côté. À son âge, Lena avait un apprentissage bien plus poussé, et une maitrise que la jeune nippone n'atteindrait certainement jamais. Bien sur, la musique avait toujours eu une place centrale dans l'existence de la norvégienne et il y avait un monde entre elle et Hanabi. Enfin.. tout cela n'était plus son problème maintenant. La gamine ne pouvait plus la supporter et Lena savait qu'elle allait convaincre sa mère de ne plus la faire venir. Et bien tant pis. La jeune femme n'avait certes pour l'instant pas beaucoup d'élèves, et c'était quand même assez embêtant d'en avoir perdu un. Cela ne faisait qu'à peine plus d'un mois qu'elle était arrivé à Tokyo, il fallait du temps avant que son nom circule et qu'elle trouve assez d'élèves pour assurer pleinement ses fins de mois. Finalement, perdre cette sale gamine l'embêtait plus que ce qu'elle aurait voulu.

    Il était déjà dix-huit heures trente lorsque Lena avait quitté l'appartement de la famille Sato. Elle n'avait pas vraiment envie de rentrer à son appartement pour le moment, souhaitant plutôt se changer un peu les idées avant de rentrer. Son appartement l'asphyxiait, ce n'était vraiment pas l'endroit idéal pour se détendre. Elle décida donc de faire un arrêt au parc Ueno, ce qui lui était bien pratique vu que son studio se trouvait dans le même arrondissement. C'était d'ailleurs là le seul avantage de cet appartement des plus modeste ; il se trouvait à deux pas de son université et dans un arrondissement calme et culturel qui plaisait déjà beaucoup à la jeune femme. Elle n'avait pas à se déplacer beaucoup pour trouver au quotidien des lieux à la fois sereins et enrichissants. Tout cela compensait tout de même pas mal le fait que son studio soit aussi onéreux que peu agréable à vivre.

    La jeune femme arriva au parc à la tombée de la nuit, et déjà le temps se montrait particulièrement menaçant. Ce n'était apparemment pas du tout le bon soir pour flâner au grand air -façon de parler évidement. Le vent s'était levé doucement mais surement, et s'intensifierait sans doute au fil de la soirée. Quelques gouttes tombaient déjà, mais il fallait de toute évidence mieux trouver vite un abris. Lena avait vu en chemin une affiche annonçant une exposition temporaire au musée national, qui rallongeait l'heure de fermeture du musée le vendredi à 20h. Parfait, cela tombait à pic, le musée n'était qu'à deux pas de là. Elle n'avait pas vraiment fait attention au thème de l'exposition, mais peu importe, elle était toujours curieuse en ce qui concernait l'art en général et de toute manière cela lui donnait l'occasion d'aller visiter pour la première fois ce musée. Après quelques minutes de marche rapide, la jeune étudiante en musique arriva donc au musée. L'exposition retraçait une partie de l'œuvre du célèbre artiste peintre Hokusai. L'art nippon était loin d'être sa spécialité, mais le nom ne lui était tout de même pas inconnu et elle avait d'ailleurs quelques estampes en tête, Hokusai étant tout de même l'un des artistes japonais dont les œuvres sont les plus connues en Occident.

    Elle défila lentement devant les estampes, s'arrêtant de temps à autres. Elle arriva alors devant la dernière œuvre du maitre, « Vieux tigre bondissant dans la neige ». Intriguée par ce tigre qui lui semblait voler en vagues dans les airs tel un dragon, la jeune femme marqua une réelle pause pour mieux analyser l'oeuvre. Ce tigre semble si souple, si léger, comme s'il n'était qu'un esprit. Les branches enneigées qui l'entourent possèdent des extrémités épineuses semblables à des griffes. Des flocons volent autour de la créature, et complètent cette illusion où tout semble se mélanger, donnant un aspect encore plus irréel à la scène. Un fin sourire vient alors se dessiner sur les lèvres de la scandinave. Cette estampe animait son imagination, alors que plus elle prêtait attention aux détails, plus elle arrivait à avoir une vision multiple de l'œuvre. Un tigre bondissant dans la neige sur une proie ou bien un esprit s'envolant à travers les flocons ? La multitude des interprétations, le pouvoir de l'imagination et de chaque petits détails .. Tout cela faisait parti de ce qu'elle préférait dans l'art, quelque soit sa forme.


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Omura Shino


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MessageSujet: Re: Restful museum ♦ Omura Shino   Restful museum ♦ Omura Shino Icon_minitime1Dim 12 Aoû - 22:46



Mine de rien, occuper d'innombrables journées sans pouvoir sortir était une chose bien lassante... Surtout lorsque, comme Shino, on avait dépassé les six cents ans. Sans oublier le fait qu'au bout de tous ces siècles, le vampire en venait à oublier la sensation de la caresse d'un rayon de soleil. Il se souvenait d'une vague chaleur, un peu abstraite à force de temps... Et il avait beau essayer de se souvenir, ce n'était jamais qu'un vague sentiment de mélancolie qui lui revenait, apportant avec lui un flots de souvenirs qu'il aurait voulu oublier et enterrer, datant de son existence humaine. Et autant dire que le vampire aurait certainement payé de son éternité pour pouvoir de nouveau connaître ces instants là, tout aussi laconiques soient-ils, comparés à son existence vampirique.

En bref, il passait de longues journées dans son appartement de Tôkyô, qui lui semblait bien exigüe en comparaison aux demeures qu'il avait en sa possession dans la région du Kansai, où il avait vécu le plus clair de sa vie. Sans oublier, qu'il n'avait pas son précieux matériel de porcelainier, donc impossible de s'adonner à cette lubie à laquelle il s'adonnait depuis maintenant de nombreuses années, à défaut d'avoir le cœur et l'envie d'écrire. Et n'étant guère accoutumé à toutes ces avancées technologiques qui étaient survenues ces dernières années, il est inutile de préciser que le vampire du Conseil n'avait en son domicile ni télévision, ni ordinateur... Tout juste de quoi écouter de la musique quand l'envie lui en prenait, ce qui était chose assez rare, tout compte fait. Donc, il n'y avait finalement, pas grand chose pour s'occuper. Néanmoins, le vampire ne s'ennuyait pas pour autant, même si répéter sans cesses les mêmes activités pouvaient devenir lassant par la force des choses. Généralement, il s'adonnait à de longues heures de méditation, auxquelles il était accoutumé depuis plusieurs siècles maintenant. Et si bien que souvent, il se disait que ressasser ainsi les événements passés ne l'aiderait pas à sortir de son deuil, il avait pourtant pleinement conscience que ces instants de réflexion lui étaient vraiment nécessaires. Une fois cette phase passée, il écoutait un peu de musique, lisait un livre, ou se plaisait à prendre le pinceau pour peindre, bien que son talent en la matière soit largement émoussé...

Quoi qu'il en soit, le vampire était heureux de constater que l'hiver commençait à pointer le bout du nez... Non pas qu'il affectionna davantage les saisons plus froides, trouvant des bons points en chacune, mais le fait était que le soleil se couchait plus tôt. Et de fait, les possibilités d'aller arpenter la capitale, plus nombreuses. D'accord, soyons honnête ; ça lui laissait également plus de temps pour trouver de la nourriture, et donc, d'être un peu plus pointilleux sur ses choix gastronomiques, même si ce n'était pas la pré-occupation première de Shino.

Vers dix-neuf heures, après une journée des plus habituelle, il se décida à sortir pour se rendre dans un arrondissement voisin ; celui du Taitô. Ce n'était absolument pas un choix hasardeux, du fait qu'il devait se rendre à la bibliothèque d'Ueno pour rendre quelques ouvrages qu'il avait emprunté quelques jours plus tôt. Avisant le temps extérieur, il s'apprêta en conséquences et sortit sans plus tarder, parapluie au bras... Ne sait on jamais.

Le trajet ne fut pas des plus longs, et rendre les livres empruntés fut chose rapidement expédiée. Il n'y avait pas foule de gens à la bibliothèque, à cette heure ci... Néanmoins, la perspective de rentrer si tôt ne l'enchanta pas, aussi décida t-il d'improviser une balade dans les environs. Un ciel gris et lourd, menaçant à tout moment, un petit vent froid et légèrement humide... Tout laissait présager qu'une averse s'abattrait sous peu. Et en effet, une petite pluie froide et perfide vint bientôt marteler sol et vitres, produisant un petit claquement sec au contact. Le vampire ne s'arrêta pas pour autant, et eut bientôt la surprise de voir qu'une exposition consacrée à Hokusai était actuellement au musée national. N'hésitant pas l'ombre d'un instant, il avança en direction de l'imposant bâtiment de béton au toit rougeâtre.

Shino connaissait bien le peinte Hokusai. Bien entendu, il ne le connaissait pas personnellement, et n'était sûrement un spécialiste du peintre en question, mais il avait assisté à l'évolution de son art, et en restait très admiratif. Entrant dans la bâtisse, il suivit la direction indiquée par un panneau, qui annonçait l'exposition tant convoitée. Et à sa plus grande surprise, il n'y avait pas grand monde dans la galerie ; tout juste quelques personnes, qui regardaient les estampes d'un œil un peu morne. A son tour, le vampire fit le tour, mais prenant quant à lui bien son temps pour observer chacune des œuvres avec un intérêt certain et une sensibilité à l'affût.

Passant d'estampe en estampe, après un certain temps d'analyse et d'appréciation, il aperçut une jeune femme à la silhouette gracile, de longs cheveux blonds tombant en cascade sur son dos. A en juger de son visage, elle n'était pas d'origine japonaise. Quoi qu'il en soit, elle était en pleine observation de la dernière œuvre du peintre. Un tigre, souple et puissant, bondissant avec férocité dans la candeur de la neige, légère et mordante. Des tâches immaculés, semblable à des traces de sang, parsemées par l'animal vigoureux mais aussi léger qu'un de ces cristaux de glace. Une harmonie, une osmose sans précédent se dégageait de cette toile, et la jeune inconnue y semblait des plus sensible. Se risquant à parler japonais, il engagea la conversation ;

« Pardonnez mon impolitesse... Vous m'avez l'air tout particulièrement absorbée par cette estampe, chose assez rare de nos jours. »

En effet... Shino fréquentait assez souvent des expositions, tout du moins quand c'était possible, et il n'avait jamais vu quelqu'un qui prenait vraiment la peine de s'arrêter devant une œuvre pour l'observer dans toutes ses nuances. Bien des gens se contentaient tout juste de regarder d'un œil un peu vague, cernant simplement les couleurs et la forme. Aussi, la jeune femme avait vraiment attisé la curiosité du vampire, qui demanda alors ;

« Aussi, puis je vous demander ce qui vous intrigue tant sur celle-ci ? Vous semblez avoir un œil sensible à l'art... »

Et donc plus critique ? Shino était un peu de la vieille école, et ne croyait pas vraiment qu'une telle peinture puisse être appréciée du coin de l'œil.



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MessageSujet: Re: Restful museum ♦ Omura Shino   Restful museum ♦ Omura Shino Icon_minitime1Sam 25 Aoû - 17:57



    « Pardonnez mon impolitesse... Vous m'avez l'air tout particulièrement absorbée par cette estampe, chose assez rare de nos jours. »

    Alors que la jeune femme était complètement absorbée par la contemplation de l'œuvre, une voix masculine la fit légèrement sursauter. Elle se retourna doucement et vit à ses côtés ce qu'elle jugeait comme un jeune japonais, sans doute un peu plus âgé qu'elle. Un sourire discret vint se dessiner sur ses lèvres. Absorbée, c'était bien le mot, et c'était bien pour cela qu'elle n'avait pas entendu les pas de l'homme. De plus, l'inconnu avait bien raison, même dans un musée et dans une exposition-évènement comme celle-ci, les véritables amateurs d'arts se faisaient rares .. Un comble tout de même. C'était un peu triste d'ailleurs, quand on savait quel artiste de renommée internationale était Hokusai, et sans doute sa renommée avait été encore bien plus grande dans un lointain passé dont aujourd'hui seul des livres d'histoires pouvaient témoigner.. Du moins, pour le commun des mortels, ce dont Lena faisait parti. Pour sa part, la jeune femme avait été sensibilisée à l'art, sous diverses formes, dès son enfance. Sa mère, étant elle même écrivain, avait apporté beaucoup de soin à son éducation, et l'art y tenait une place centrale. Très vite, elle avait comprit que c'était la musique au quelle sa fille se consacrerait, ce qui bien sur n'empêchait en rien de l'ouvrir à d'autres horizons, d'enrichir son sens de l'observation, son imagination et son goût de la beauté. Apprendre à voir la beauté, cela pouvait paraître paradoxale pour beaucoup de gens, et pourtant.. Il suffisait de voir comment les personnes présentes dans cette exposition regardaient avec un intérêt bien modeste les œuvres exposées...

    Le beau peut être complexe, abstrait, requérant parfois un véritable travail décryptage. Tout le monde n'est pas capable de le comprendre, et surtout d'y porter l'attention nécessaire. La beauté, contrairement à ce que la plupart des gens pensent, n'est pas forcément évidente, et requiert souvent une part d'analyse et d'interprétation pour être pleinement appréciée. La jeune norvégienne, elle, le savait parfaitement, l'éducation méticuleuse de sa mère avait largement porté ses fruits. Elle ne passait pas son temps dans les expositions et musées, mais ce n'était pas surprenant non plus de l'y trouver. D'autant plus qu'elle n'était absolument pas sectaire, au contraire elle aimait découvrir de nouvelles sensibilités, différentes façons d'appréhender l'art. Bien sur, il y avait quelques domaines pour lequel son intérêt était plus limité, des courants et des styles qui rencontraient les limites de sa curiosité.. Il n'en restait pas moins une véritable esthète.

    « Aussi, puis je vous demander ce qui vous intrigue tant sur celle-ci ? Vous semblez avoir un œil sensible à l'art... »

    L'inconnu ne se trompait donc absolument pas et sa remarque fit s'élargir quelque peu le sourire de la jeune étrangère.

    « C'est effectivement le cas .. Et je ne doute absolument pas que ce soit aussi le votre. »


    Commença t-elle alors à lui répondre, dans un japonais soigné, son fort accent norvégien -et sans doute indéterminable aux oreilles du nippon- ne la rendant pas difficile à comprendre. Son accent surprenait souvent, étant inconnu pour une très grande majorité de la population nippone. D'ailleurs, cela l'aurait étonné de rencontrer un jour dans ce pays quelqu'un capable de reconnaître cet accent particulier.

    Le regard de la jeune nordique se plongea à nouveau dans l'œuvre, alors qu'elle penchait légèrement la tête sur le côté. Elle reprit ensuite la parole, sans décrocher son regard de l'estampe :

    «  Je la trouve vraiment sublime.. C'est comme si tout était à la fois tigre et neige .. Tout se mélange et se confond, il en ressort beaucoup de légèreté et une véritable harmonie .. » Elle marqua une courte pause, avant de reprendre ; «  Ce tigre, je ne le vois pas réellement bondissant dans la neige tel un animal terrestre, mais plutôt s'envolant tel un dragon ou un esprit. Il semble si souple, si aérien .. Et son regard le précède déjà dans les airs.. »  

    Sa voix était douce et pensive, un instant on aurait pu imaginer qu'elle en avait déjà oublié la présence de son interlocuteur à ses côtés pour se laisser à nouveau engloutir toute entière par l'œuvre. Pourtant, elle se retourna enfin vers cet homme qui était venu à sa rencontre, et lui demanda avec curiosité :

    « Et vous, comment le voyez-vous ..? »

    Nul doute qu'il pouvait y avoir de nombreuses façons d'interpréter et de ressentir cette œuvre, et Lena était certaine que la personne qui se trouvait à ses côtés avait un œil et une âme aussi sensibles aux nuances de l'art.. Il ne serait pas venu la questionner sur sa vision de cette estampe si cela n'avait pas été le cas. Et d'ailleurs, si la scandinave avait su attisé sa curiosité, il en était de même de son côté, car les véritables amateurs d'arts ne courraient pas les rues. Peut être aussi que cet homme connaissait bien l'artiste, et ainsi il serait plus en mesure qu'elle de donner une analyse juste de l'oeuvre ..? Il n'était pas aisé d'attirer l'intérêt de la jeune femme, mais quand il s'agissait d'art c'était bien différent, elle se montrait facilement bien plus abordable, comme pouvait en témoigner la scène qui était en train de se dérouler. Certains pouvaient peut être la trouver un peu snob, voir carrément hautaine, c'était pour elle simplement une question d'intérêt, de choix. Elle choisissait quelle attitude adopter selon l'intérêt qu'elle pouvait trouver à son interlocuteur, voilà tout. Bien qu'il y ait aussi d'autres facteurs plus abstraits et aléatoires tel que son humeur, ce que l'on pouvait dégager... Et tout cela avait ses répercutions sur l'attitude de la jeune femme. Si cette manière de se comporter avec les autres la rendait bien souvent inaccessible et distante, cela ne l'empêchait pas non plus dans d'autres circonstances de faire preuve d'une amabilité aux accents quelque peu distingués. Simplement, tout le monde n'y avait pas droit et on pouvait bien en penser ce qu'on voulait, Lena n'en avait cure.

    Ainsi, afin de ne pas poursuivre davantage la conversation avec un interlocuteur anonyme, la jeune femme commença les présentations, prenant soin de se tourner un instant complètement vers le nippon, s'inclinant brièvement ;

    «  Je me nomme Iversen Lena, enchanté de faire votre connaissance. »

    La politesse aussi avait eu son importance dans son éducation, et bien qu'encore une fois elle en réadaptait les règles -voir les supprimait- selon la personne à qui elle avait à faire, elle savait se montrer des plus courtoise, peut être même un peu vieille école pour certains. Mais dans ce pays la politesse avait encore une importance capitale, alors finalement cela collait bien avec sa bonne éducation. Lena n'était cependant pas hypocrite, « enchanté » était peut être un peu excessif et somme toute convenu, il n'en restait pas moins qu'elle était agréablement surprise de tomber sur un interlocuteur qui s'annonçait digne de son intérêt.



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MessageSujet: Re: Restful museum ♦ Omura Shino   Restful museum ♦ Omura Shino Icon_minitime1Mar 25 Sep - 0:22



Pour tout dire, Shino fut quelques peu soulagé ; la jeune inconnue à qui il s'était adressé ne le toisa pas du regard, ou ne sembla pas particulièrement outrée qu'on la perturbe dans sa contemplation. Dieu merci... L'écrivain aurait vraiment été confus si ça avait été le cas. Mais en même, ça aurait chose on ne peut plus compréhensible ; quiconque n'apprécie par forcément d'être interrompu en pleine observation, et sûrement d'autant plus s'il s'agissait d'un illustre inconnu. Dans un sens, le vampire voyait les choses en face en se disant qu'il n'avait pas le physique ingrat d'une personne louche ou qui n'inspire pas confiance. Il n'aurait certainement pas eut la prétention de le reconnaître lui même, mais d'une façon générale, une certaine aura sereine et tranquille émanait de sa personne... Et c'était sûrement ce qui l'avait sauver à des multiples reprises quand il s'adressait à des individus qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Car oui, c'était chose qui lui arrivait relativement souvent... En personne avenante et curieuse, Shino ne demandait généralement qu'à connaître de nouveaux horizons, plutôt que de se contenter des quelques relations qu'il avait.

Ainsi donc, au lieu d'adopter une quelconque conduite qui aurait relevée de la suffisance, la jeune femme adressa un léger sourire au vampire, qui lui rendit. Autre chose qui soulagea Shino ; son interlocutrice semblait parlait parfaitement bien le japonais, et ce malgré l'accent ponctuant ses phrases d'une mélodie inconnue. A vrai dire, si elle n'en fut pas capable, la conversation aurait certainement été très abrégée ; le vampire ne parlait pas – ou très peu – l'anglais. Non pas que le vampire se désintéressait totalement des langues étrangères, loin de là... Mais étant né il y a quelques six cent ans auparavant, il va de soi qu'il n'avait pas eut l'opportunité offerte maintenant aux jeunes japonais d'apprendre l'anglais. Certes, il aurait eut le temps de l'apprendre en six siècles d'existence, mais autant dire que Shino n'en avait jamais éprouvé le réel besoin. Étant de fait agréablement surpris, ses sourcils s'arquèrent, opinant aux paroles de la demoiselle, qui lui retourna le compliment qui lui avait été fait.

Car oui, c'était pour l'écrivain un compliment que de dire que l'on est disposé à être sensible à l'art... Ça le serait pour n'importe qui, certes. L'idée d'en faire un compliment pouvait paraître quelques peu prétentieux, mais en homme d'arts qu'il était, c'était chose compréhensible. Tolérant qu'il était, il ne méprisait pour autant les personnes qui n'étaient pas disposées à cette réceptivité, mais... Il trouvait cela dommage, tout simplement. L'art avait beaucoup à offrir et à communiquer, selon lui... Et ce même s'il était quelques peu retissant aux nouvelles formes d'art et de sculpture, et ce même si sa curiosité était piquée.

De plus, le vampire était quelques peu flatté – enfin, c'est bien la un grand mot – que la jeune femme dise avec tant de sincérité comment elle appréhendait cette peinture, aussi l'écouta avec attention. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la vision de la jeune femme était assez originale ; elle ne voyait pas tant en cette toile l'animal terrestre qui y était représenta, mais une créature douce, légère, presque impalpable... Du moins, c'était ce que Shino comprenait quand elle expliquait envisager davantage cette représentation comme un spectre que comme un animal. Le regard de la demoiselle, qui jusqu'à dès lors s'était de nouveau focalisé sur la peinture, fut de nouveau tournée vers le vampire, tandis qu'elle lui retournait la question. Le vampire laissa échapper un bref rire, tout en répondant ;

« Le moins que l'on puisse dire, c'est que ma vision de cette toile est assurément moins... Imaginative ! »

Et ce n'était pas là un reproche, loin de là. Shino appréciait bien souvent que les gens puissent voir davantage que ce qui était suggéré par une œuvre... Menant sa main à son menton pour souligner d'un geste rapide le contour de sa mâchoire, Shino laissa ensuite cette main tendue vers l'œuvre, dans un geste assez vague, tandis que son regard se posa de nouveau sur la peinture, avant d'annoncer sincèrement ;


« Personnellement, je ne vois pas aussi loin que vous. Ce que je vois là, c'est bel et bien un tigre, bondissant dans la neige... Mais souple et fluide comme de la soie, léger comme un de ces flocons qui l'entourent. Presque fondu dans toute la délicatesse qui l'entoure, et aussi silencieux dans ses pas feutrés que les cristaux de glace dans leur chute sur le sol. Et pourtant, je trouve que cette œuvre dégage une force palpable, car cet animal n'a rien de vulnérable, et Hokusai, même s'il parvient à nous montrer la légéreté de ce tigre bondissant, nous fait tout aussi bien ressentir sa force et sa férocité, aussi bien dans cette presque apesanteur que dans ce regard qui guette certainement une nouvelle proie... »

Posant un silence, il songea de nouveau au discours que la demoiselle avait tenu, le regard toujours posé sur la toile, main de nouveau ramenée au menton, mais immobile cette fois ci. Mais bientôt, il fut sorti des ses pensées par la jeune femme qui se présenta sous le nom d'Iversen Lena. Lui adressant la traditionnelle courbette de salutations, avant de répondre ;

« Omura Shino, tout le plaisir est pour moi Mlle Iversen. »

Un nouveau sourire lui fut adressé, avant que le vampire ne reprenne la parole, mettant à vois haute les pensées dans lesquelles il était plongé quelques secondes auparavant ;

« Je viens d'y penser, mais il est vraiment intéressant que vous ayez parler d'un dragon... Saviez vous que dans la peinture japonaise, tigres et dragons étaient souvent représentés à l'ère Edo, tous deux protecteurs d'un point cardinal ? L'un gouvernant le ciel, l'autre gouvernant la terre, c'étaient deux divinités rivales parfois représentés sur une même toile avec beaucoup de subtilité... »

La culture c'est comme la confiture, hein ? Enfin en l'occurrence, si Shino expliquait tout ceci, ce n'était pas tant par prétention et par envie de montrer la culture picturale dont il était pourvu, mais bien plus par véritable intérêt pour la passion, et par goût pour les conversations constructives... Et il lui semblait qu'en l'occurrence, il avait tout à fait la possibilité de tenir une conversation intéressante avec Lena.



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