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 Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu

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MessageSujet: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Jeu 23 Aoû - 5:58



Be still my son, you're home...
Dimanche, 13 Novembre, 10h15


Une affligeante impression de fatigue submergeait Kanesuke, en cette nouvelle journée, identique à toutes ses prédécesseures. C'était un peu bête, quand on y pensait. Après tout, aucun vampire ne ressentait réellement la fatigue physique et de ça, Kanesuke était bien au courant. Sa jeunesse était peut-être encore fort handicapante, mais tout enfant soit-il, il commençait à bien comprendre certains principes fondamentaux qui régissaient les vampires et leur existence. De fait, simple nouveau né à l'échelle de la société nocturne qui l'avait accueillie depuis maintenant un an ou pas, le mannequin savait que cet épuisement physique n'était sûrement que psychologique. Malgré tout, il réalisait aussi que ces dernières années, c'était surtout une fatigue de ce genre qu'il avait alimenté malgré lui. Mais rien ne servait de ressasser le passé... Le jeune mannequin se doutait un peu des raisons de cette fatigue peu agréable, mais nécessaire dans un premier temps malgré tout. Car, on ne se familiarise pas si vite avec une telle situation... et la sienne n'avait absolument rien de reposant.

Vivre sous le même toit que sa famille biologique ou même que celle qui nous a recueillit tout enfant était fort différent que ce qu'il vivait présentement. Deux hommes pour le moins inconnus vivaient avec lui et pire que tout, pendant toute la période d'ensoleillement, ils étaient coincés entre les mêmes quatre murs. Lorsqu'il fermait les yeux, Kanesuke avait l'impression d'entendre des chuchotements au pas de sa porte de chambre. Des pas, du chiffon que l'on froisse sous quelques mouvements étouffés. C'était ridicule et il en était fort conscient. Des réminiscences du passé qu'il aurait mieux fait d'oublier, mais qui venaient régulièrement s'inviter dans ses songes artificiels. Il les imaginait même parfois pousser la porte, faire fi du verrou de toute façon trop faible pour que de tels vampires ne puissent facilement en venir à bout. Se faufiler jusqu'à lui, se glisser sous les couvertures, le toucher... et à ce moment, vampire ou pas, Kanesuke avait envie de vomir ses trippes.

C'était tout récemment que Kanesuke avait cessé de s'enfermer à double tour dans sa chambre dès le levé du jour. Il avait pu constater, à ce moment, que les deux hommes qui partageaient cet appartement étaient fort indépendants... Hebichi était souvent dans son laboratoire. Il était arrivé au mannequin de se diriger sans bruit jusqu'à la porte de celui-ci, se demandant si son père l'accueillerait avec joie s'il toquait à la porte. Jamais encore il n'avait osé essayer, bien que ça n'ait pas été une règle clairement établie. Celui qui déambulait le plus ici devait être... lui-même, tout compte fait. Protégé par d'immenses rideaux fort lourds et épais doublés de stores sûrement trop résistants pour que qui que ce soit les sabotes, Kanesuke prenait doucement ses aises dans cet appartement fort spacieux. On le retrouvait souvent sur le canapé, somnolant comme un vampire avéré ne le ferait jamais, à la tombée de la nuit, un livre dans ses mains gracieuses aux longs doigts bagués.

Regarder la télévision, lire un livre ou faire un peu de tricot (eh oui !) n'étaient parfois pas des passe-temps suffisants pour apaiser sa soif et son besoin de chasser. Le jeune vampire avait alors des crises pendant lesquelles, s'il avait assez de lucidité, il sautait dans sa garde-robe et se recréait tout un look ! Cliché d'adolescente ? Eh bien qu'importe... Au moins, ça l'occupait grandement et malgré tout, Kanesuke avait toujours eu le chic pour savoir quoi porter. Alors, il n'était pas rare de le retrouvé bien fardé et habillé comme le top modèle qu'il fut jadis, recroquevillé dans un coin de la cuisine, pièce peu fréquentée de l'appartement. Récemment, lorsque Sadaharu quittait finalement son antre, le jeune vampire avait pris l'habitude d'adresser la parole à son aîné. Il n'était pas d'un abord très facile, admettons-le. Hebichi lui avait expliqué que son aîné était fort discret, indépendant et surtout, peu bavard. Merci... Mais Kanesuke était encore assez fin pour observer ces traits chez Sadaharu seul !

Il avait aussi appris que le vampire ne passait guère toutes ses journées ici... et avait sa propre demeure. En fait, il en était resté coi lorsqu'il l'avait appris... parce qu'il ne s'en était juste jamais rendu compte...Peut-être que le démon en lui ne lui laissait tout simplement pas assez de répit pour qu'il s'attarde à la vie des autres... Et puisqu'il avait déjà vu Sadaharu ici en journée... Ou aurait-ce davantage été en soirée ? Il y avait finalement de quoi se poser la question. Quelle idée, de si peu en savoir sur le fils de son père adoptif... Quoiqu'il en soit, lorsqu'il était ici, c'était peut-être devenu un jeu que d'essayer à tout prix d'attirer l'attention de son aîné. Kanesuke était doué à ce genre de petites parties, forcément. C'est ce qui avait composé sa vie depuis son adolescence, mannequinat oblige. Toutefois, Sadaharu était, sur une échelle de un à dix, probablement classé à « onze » pour ce qui était du niveau de difficulté. Ah... le jeu durerait plus longtemps ainsi, n'est-ce pas ? Kanesuke songeait à la satisfaction que ce serait le jour où le vampire s'ouvrirait enfin un peu à lui, tout en déambulant lentement dans ce grand appartement. Ce soir encore, il avait consentit à quitter la sécurité illusoire de sa chambre somptueuse pour tenter de trouver quelqu'un avec qui passer la journée. Ça lui faisait oublier son besoin de sang, de meurtres... Des besoins qui l'horrifiaient autant qu'ils l'excitaient.

On était en début de journée. Ces envies morbides ne lui étaient pas encore venues, même s'il y songeait aussitôt qu'il ne trouvait pas de quoi s'occuper. C'est probablement pour cette raison que Kanesuke avait jugé plus sage de quitter sa chambre ce soir encore, histoire de s'occuper un peu l'esprit d'une façon ou d'une autre. Ceux qui croyaient que les mannequins étaient tous des cloches sans cervelles n'avaient jamais vu Kanesuke tel qu'il était dans l'intimité. La grande bibliothèque d'Hebichi l'enchantait ! Certes, il l'avouait, surtout pour les romans... et il savait très bien ce qu'il allait lire ce soir. Un roman policier sur lequel il n'avait pas encore pu se pencher et dont le synopsis était particulièrement alléchant. C'est vers le salon qu'il se dirigeait donc d'un pas un peu lent, presque timide, comme s'il craignait un peu rencontrer son père vampirique au détour d'un couloir. En passant devant la chambre de Sadaharu, habituellement vide, il se demande s'il y était aujourd'hui. Et finalement, il se glisse dans le salon, prêt à affronter une autre difficile journée avec tout le courage qu'il possédait encore.

Toutefois... automatiquement, Kanesuke tourne la tête vers la salle à manger. Par le cadre sans porte, il aperçoit une silhouette à la table. Sadaharu ? Le vampire était immobile, prostré contre la table, n'ayant visiblement pas perçu sa présence. Et même lorsque Kanesuke s'approche, livre en mains, son aîné ne fait pas un seul mouvement trahissant une quelconque conscience de sa présence. Le mannequin se pose dans le cadre de la salle à manger, une hanche appuyée contre celle-ci. Sadaharu ne semble pas avoir entendu ses pas, certes discrets, mais pas encore assez pour un vampire de cet âge, pas plus qu'il n'avait humé le nuage de parfum délicatement fleurit qui accompagnait le mannequin. Ou peut-être qu'il n'en avait tout simplement rien à faire... Ce qui n'était pas extraordinaire, connaissant la bête un minimum. Malgré tout, ce soudain manque de réaction était inquiétant. L'homme devait avoir les pensées ailleurs...

Finalement décidé à troubler ce moment de quiétude, Kanesuke avance dans la salle à manger de son pas félin savamment étudié sans même qu'il n'y songe. La distance à parcourir est néanmoins courte et s'il reste debout plus longtemps qu'il ne l'aurait dût, c'est qu'il s'arrête juste à côté de son aîné. Il avait eu un petit frère... En fait, toute sa vie, lui semblait-il, il avait été grand frère. Du coup, l'air préoccupé de l'homme l'interpelle. Et automatiquement, il lève la main, glissant ses longs doigts dans les mèches foncées de Sadaharu pour attirer son attention, geste qui se voulait aussi amical que réconfortant. Ses oncles mi-longs raclent légèrement le cuir chevelu pendant quelques courtes secondes et, finalement, il relâche la jolie crinière du vampire pour se poser sur une chaise en bout de table, à côté de celle sur laquelle trônait le fils d'Hebichi. Une longue mèche blonde tombe devant son regard et, d'un petit geste impatient, Kanesuke la repousse tout en prenant un petit air malicieux.

« Tu avais remarqué ? Je n'avais jamais osé le blond... Mais Haine trouvait que c'était une bonne idée. Tu aimes ? », demande le jeune vampire, essayant de démarrer la conversation d'une façon subtile. « Haine est le fils d'Abarai Ketsueki... Tu dois le connaître au moins de nom, n'est-ce pas ? Je suis allé au Candies & Leather. C'est... particuliers. »

Nul doute qu'au départ, il s'y était senti vraiment mal à l'aise... mais finalement, les appartements d'Haine n'avaient rien à voir avec un love hotel, heureusement. Sadaharu a néanmoins toujours un air profondément songeur et agacé et ça fait doucement soupirer Kanesuke, qui ne sait guère comment sortir l'homme de ses mauvaises pensées. Il avait discuté quelques fois rares avec Sadaharu. Ou plutôt, il avait fait la conversation et son aîné avait... écouté ? Mais il était tellement indépendant qu'il n'était que rarement en compagnie d'Hebichi... et le jeune mannequin ne faisait que ça, coller son père vampirique, à son plus grand détriment ! Ce n'est pas comme s'il avait vraiment le choix pour l'heure... D'ailleurs, Hebichi l'avait-il seulement vu dans cet état ? Était-il au moins sortit de son laboratoire depuis que le jour s'était levé ?

« Tu étais trop loin de chez toi lorsque le jour s'est levé ? », demande doucement Kanesuke, un petit air interrogateur sur le visage. Car, c'était tout de même un peu particuliers de trouver le vampire ici. « D'ailleurs, je ne sais pas où tu habites. Hebichi m'a dit que tu avais une maison. À quoi est-ce que ça ressemble, dis-moi ? J'ai toujours rêvé d'avoir ma propre maison. Quelque chose de très traditionnel, mais aussi pratique et joliment décoré. Très personnel... avec des milliers de fleurs tout autour. J'ai... J'avais le pouce vert. »

Car maintenant... Eh bien, à quoi lui servait ce don, pour être franc ? Il ne se voyait guère travailler dans une rocaille de fleurs si c'était pour ne pas pouvoir le faire sous un soleil de plomb. Mais, voilà un sujet qui allait encore l'enfoncer plus profondément dans sa dépression post-mortem... Son regard s'abaisse plutôt jusqu'à la main droite de l'homme, posée sur la table, presque automatiquement. La sienne s'en approche lentement, hésitante. Mais, il ne la touche pas. Il pose seulement le bout de ses doigts contre la table, là où l'auriculaire de Sadaharu aurait dût se trouver. Ça lui arrache un petit frisson désagréable. Il ne savait guère ce qui s'était passé pour qu'il soit ainsi estropié, mais quelque chose lui disait que ça n'avait rien d'un accident. En effet, il en savait peu sur Sadaharu... Mais une journée, il avait surpris l'homme sur le point de retirer son t-shirt. Son aîné n'avait guère semblé ravit de le trouver là à ce moment précis. Kanesuke avait eu le temps d'apercevoir des arabesques de couleur sur un petit centimètre de peau. Il se posait forcément des questions.

« Ça fait... longtemps que c'est arrivé ? », demande enfin le mannequin, osant aborder le sujet de l'auriculaire amputé, bien que ce soit un peu troublant. Okay... beaucoup. Relevant son regard soigneusement maquillé vers Sadaharu, Kanesuke aborde finalement le sujet qui l'amenait dans la cuisine.. « Tu veux parler de ce qui te préoccupe ? Ton regard ne ment pas, Sadaharu. On ne se connaît peut-être pas encore beaucoup, mais tes traits tendus hurlent ton trouble. »

Peut-être Sadaharu allait-il le trouver bien indiscret, mais ça faisait toujours un bien fou de parler un peu. Très bien... Kanesuke n'était pas très bien placé pour faire la morale à qui que ce soit à ce sujet... Mais pour l'heure, il préférait encore se concentrer sur Sadaharu que sur ses propres histoires.


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Takeshima Sadaharu


Takeshima Sadaharu

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Âge : Cent-sept ans, devenu vampire à trente et un ans
Allégeance : Hebichi, malgré lui
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Pseudo : Myu.
Avatar : Tsukasa - Despair'sRay
MessageSujet: Re: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Dim 26 Aoû - 1:27




Sadaharu était profondément troublé. A vrai dire, ce seul terme pouvait même sembler être un euphémisme pour décrire ce sentiment encré dans l'âme du jeune vampire. Main gauche soutenant son visage, les doigts caressant les contours de sa mâchoire, tandis que sa main dont l'un des doigt était estropié reposait sur la surface plane, il demeurait pensif, assit devant la table de la cuisine de son père vampirique. Le regard suspendu dans le vide, il fixait un point quelconque sur un mur, élément de décoration lambda, respiration inexistante, bien qu'un soupir de lassitude et d'agacement soit lâché de temps à autres. Parfois, ses pupilles bougeaient, à la recherche d'un nouveau point à fixer, selon le fil trop mouvementé de ses pensées.

Depuis quand était il là, assis de la sorte, quasiment immobile ? Il n'en savait trop rien, mais cela devait bien faire une bonne heure... Il avait rejoint l'appartement de son père, suite à une chasse un peu trop tardive, et s'était d'abord effondré sur un large canapé du séjour. Tout juste rassasié, il avait réalisé qu'il n'aurait pas le temps de rejoindre son domicile avant le lever du soleil, aussi avait il fait la sage décision de rejoindre la demeure de Hebichi, ou il était toujours le bienvenue. Ce fait était d'ailleurs assez étrange... Non pas qu'il rejoigne l'appartement de son père, non – après tout, il y allait de temps en temps –, mais plutôt le fait qu'il ne surveille pas l'heure de sa chasse. D'ordinaire, Sadaharu était un vampire très consciencieux et réfléchit, aussi sortait il uniquement au beau milieu de la nuit, aux horaires ou il y avait peu de monde dans les rues, et ou il n'avait aucune chance de brûler à cause des rayons du soleil. Aussi, ce changement dans ces habitudes montrait bien à quel point le jeune vampire était... Désorienté.

La raison de tant de trouble n'était autre que son passé qui venait au galop d'une façon tout à fait inopinée... Lorsqu'il était encore humain, l'histoire de Sadaharu était des plus tordue et des plus difficile à suivre, tout autant qu'elle était secrète et connue de peu de monde. A vrai dire, à sa connaissance, il n'y avait aujourd'hui qu'une seule personne au courant de ses magouilles identitaires, mafieuses et criminelles ; Hebichi. Mais visiblement, d'autres venaient à apprendre la vérité, dont l'aîné Kuromiya, par l'intermédiaire de son informateur, auxquels son père avait été confronté. Mais en soit, vous admettrez que ce n'était pas masse de monde... Et encore, peut-être que ces deux derniers n'étaient pas au courant de son usurpation d'identité ! Pourtant, il avait eut la veille au soir la mauvaise surprise de découvrir qu'un certain Yakuza clamait être Kitano Yukimura... En d'autres termes, la personne que Sadaharu était à la base. Certes, le jeune vampire avait bel et bien fait un trait sur cet ancien patronyme, et il se voyait mal être appelé ainsi maintenant... Mais l'idée que quelqu'un puisse utiliser ce nom l'offusquait au plus haut point, et d'autant plus s'il s'agissait d'un Yakuza. Ça faisait selon lui bien trop de coïncidences pour que tout ceci ne tienne qu'au hasard pur et simple. L'estimation que quelqu'un puisse avoir connaissance de ses secrets l'apeurait, pour tout dire... Et il avait bien l'intention de s'entretenir de ce problème avec Hebichi.

Ses pensées vagabondant sur ses trente-et-unes années de vie humaine, Sadaharu tâchait de se souvenir de quelqu'un qui pourrait être responsable de cette mascarade. Son frère jumeau ? C'était tout bonnement impossible, ce dernier étant décédé. Mais personne ne l'avait surprit lors de son assassinat, et lors de ses échanges de papier, donc comment était ce possible ? Un vampire de l'époque, qui l'aurait suivi sans qu'il s'en rende compte ? Ça lui paraissait tout aussi peu probable... Les hypothèses se faisaient nombreuses dans l'esprit du jeune vampire, et il ne pouvait pour l'instant pas discuter avec Hebichi, ce dernier étant sûrement occupé dans son laboratoire. En attendant, toujours plongé dans ses pensées, il sentit alors une présence toute autre, vers la porte de la cuisine. Le bruit d'un pas léger lui était venu du couloir, accompagné d'une agréable fragrance... Il s'agissait très certainement de Kanesuke. Ne daignant pas tourner la tête vers le fils adoptif de Hebichi, il lui semblait pourtant que cette simple présence, tout aussi discrète soit elle, l'empêchait de réfléchir... Soit.

Le pas léger du plus jeune se fit entendre de nouveau, avant qu'une main n'apparaisse dans le champ de vision de l'ancien Yakuza, venant saisir quelques mèches sombres. Finalement, le regard sombre de l'écrivain vint se poser sur le visage de son vis-à-vis, qui prit place tout en commençant à parler de sa nouvelle teinture de cheveux. Si Sadaharu avait remarqué ? Certes, le vampire pouvait sembler très indifférent quand il s'agissait de son cadet, mais un tel changement était tout de même remarquable ! Kanesuke lui demanda alors son avis, avant de poursuivre en annonçant que c'était Haine, vraisemblablement un ami, qui lui avait conseillé un tel changement. Il ajouta alors que ce dénommé Haine était le fils d'Abarai Ketsueki, et qu'il s'était rendu dans l'établissement dont il était le propriétaire. Finalement, Sadaharu fit l'effort de se sortir de ses considérations précédentes ;

« Quelle que soit la couleur que tu abordes, tu restes toujours aussi élégant et distingué. En tout cas ça te change beaucoup, et je trouve que ton ami t'a bien recommandé. » dit il sur un ton calme, accompagné d'un sourire discret, quoi qu'un peu forcé. Il marqua une petite pose, pour ensuite poursuivre ; « Tu as du faire tourner bon nombre de regards quand tu es allé au Candies... Tu n'as pas eut d'ennuis ? »

Consciencieux et protecteur ? Oui et non... Vrai que quand on voyait sa façon de se comporter en général avec ce cadet, on pouvait avoir l'impression qu'il ne lui accordait pas beaucoup d'importance. Pourtant, quelque chose lui disait que si Hebichi avait décidé de le prendre sous son aile, ce jeune vampire devait avoir quelque chose de particulier, tout compte fait. Et quoi que l'on puisse dire, Sadaharu n'était pas quelqu'un de totalement antipathique et insensible. Seulement pas assez démonstratif, voir pas du tout des fois.
Puis, s'il ne fréquentait pas le bâtiment en question, l'écrivain connaissait la réputation du lieu, et le fait que Kanesuke annonce que le Candies était un endroit particulier avait de quoi l'interpeler. Et lui poser cette dernière question était aussi tout un moyen de faire la conversation et de se changer les idées, n'est ce pas ?

Quand Kanesuke demanda à son aîné s'il se trouvait trop loin de chez lui lorsque le jour avait pointé le bout de son nez, Sadaharu opina, sans rien ajouter. Et finalement, la conversation vogua à un sujet tout autre ; la demeure de Sadaharu. L'écrivain n'y songeait pas vraiment, mais il réalisa que son cadet devait se poser bien des questions des fois... Certes, l'ancien Yakuza venait de temps à autres chez son père vampirique, mais se montrait souvent tellement discret qu'on aurait très bien put ne pas le savoir. Suivit alors une question pour savoir à quoi ressemblait la demeure en question, après quoi Kanesuke déclara avoir toujours rêvé d'avoir sa propre maison, décorée selon ses goûts, soit de façon très florale.

« J'habite une maison d'Arakawa... Dont la décoration ne sera pas vraiment à ton goût je pense, et qui est très différente de cet appartement. C'est assez simple et austère, pour tout dire, mais c'est le genre d'environnement qui me convient. »

Comme on pouvait s'en douter, vu son goût pour la tranquillité et le silence... Bien que son visage trahissait toujours sa perplexité, le plus âgé se força dans un sourire avant de continuer ;

« Pour ce qui d'avoir ton propre chez toi, tu as encore le temps de voir venir. Quand tu étais encore humain, tu as toujours vécu chez tes parents ? »

Parce que finalement, Sadaharu ne savait pas grand chose de son vis-à-vis. Tout juste qu'il était vampire depuis un an, que Hebichi l'avait accueilli après que son père ait été assassiné, et qu'il était mannequin, en pose depuis sa transformation. Et vu qu'ils semblaient bien partis pour discuter, autant poser quelques questions sur sa condition humaine. Les yeux du vampire, jusqu'à là posés dans le regard fardé de Kanesuke, glissérent finalement sur l'une de ses longues mains baguées, posée sur un livre. S'intéressant aux caractères tracés sur une couverture qui lui était des plus familière, il demanda, amusé ;

« Tiens ? Tu t'intéresses aux livres que j'écris ? »

En attendant, l'autre main du cadet s'était posé de la main estropiée, là ou le petit doigt de Sadaharu aurait du se trouver. Un regard vide observa la scène, tandis que Kanesuke demanda quand « ça » s'était passé. Les sourcils de l'écrivain se froncèrent légèrement, tandis que son visage retrouvait l'air grave qu'il affichait encore quelques instants auparavant. D'une voix plate, il annonça ;

« Il y a environ soixante-dix ans. »

Bientôt, le plus jeune constata à voix haute le trouble apparent de son aîné, demandant s'il voulait en parler. Le regard de Sadaharu se posa alors de nouveau dans les yeux de son vis-à-vis, dans un regard peut-être un peu plus distant que précédemment. Dans un sens, si ce jeune vampire était aux côtés de Hebichi, sûrement était il quelqu'un de confiance... Mais en quelques mois, c'était après tout très difficile de juger, et Sadaharu n'avait pas pu s'en rendre compte par lui même pour l'instant. Il n'avait pas vraiment l'intention d'étaler son passé tortueux à quiconque le demandait, aussi l'écrivain se décida à tâter le terrain ;

« Je suppose que Hebichi ne t'a jamais parlé de ma vie humaine ? »



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MessageSujet: Re: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Dim 26 Aoû - 7:02


Kanesuke ne s'étonnait guère plus des compliments. Le monde dans lequel il avait évolué une grande partie de sa pourtant courte vie humaine l'avait habitué à ce genre de paroles doucereuses, souvent présentes seulement pour s'attirer une quelconque faveur, peu importe l'ordre de celle-ci. Cependant, il savait aussi déceler le vrai du faux. Et bien que Sadaharu n'ait qu'un sourire forcé à l'évocation de ses charmes, Kanesuke n'en est pas moins touché. Il offre un sourire beaucoup plus sincère que ce à quoi il était habitué ces derniers temps, faute d'entrain. Lentement mais sûrement, Kanesuke regagnait le goût de vivre, de sourire. Et Sadaharu pouvait présentement en profiter, même si le jeune mannequin doutait que ça puisse réellement toucher une corde sensible chez son « frère ». Toutefois, ses compliments visaient juste et atteignaient réellement Kanesuke, d'une bonne façon, assurément. Son sourire le prouvait à lui seul.

Toutefois, il avait cru comprendre que Sadaharu était le genre d'homme auquel il valait mieux dire les choses plutôt que les lui laisser deviner. Pas parce qu'il manquait de sensibilité... mais parce qu'il semblait la montrer si peu que Kanesuke avait peur qu'il ne le comprenne pas, peut-être. Il pouvait se tromper sur toute la ligne... mais c'était dans son bon droit. Ils se connaissaient depuis si peu de temps. De fait, ce n'est néanmoins pas une surprise que d'entendre Kanesuke reprendre la parole.

« Merci, Sadaharu. Tes compliments me touchent. En effet, on m'a plutôt regardé au Candies & Leather... Mais j'étais escorté d'Abarai-san et il dégage une telle autorité et une telle austérité que personne ne s'y essaie. », explique lentement Kanesuke, un peu songeur. C'était fascinant et un peu effrayant qu'un homme puisse dégager autant de froideur. D'ailleurs, à ce sujet, le jeune homme ne se retient pas vraiment devant son frère, manifestant sa surprise. « On dirait un iceberg ; c'est perturbant. Pourtant, Haine a pour lui un amour infini. »

Ça le mène d'ailleurs tout naturellement à un autre sujet, bien qu'il soit peut-être un peu piqué alors qu'il en parle, petite jalousie personnelle oblige. On n'a que rarement affaire à une si jolie créature que Haine et forcément, ne partageant pas du tout le même genre de beauté, Kanesuke s'offusquait encore un peu, bien que ça lui passe beaucoup moins au travers de la gorge à présent qu'ils étaient amis et qu'Haine lui avait prouvé être un jeune homme de très bonne compagnie.

« Je n'étais pas le seul qu'on regardait. Tu as vu Haine... ? Sûrement... Vu ce qui s'est... produit. », murmure lentement Kanesuke, la gorge serrée alors qu'il songe au bal vampirique. D'ailleurs, il se crispe un peu, prenant une profonde inspiration pour se calmer. Et cette fois, le sourire qu'il adresse à Sadaharu est forcé. « Il est magnifique. Il a éblouit Hebichi... »

Et ça, ça ne lui plaisait pas du tout ! Pourtant, on ne pouvait guère nier que leur père vampirique avait certes été impressionné par la grande beauté d'Haine et l'avait peut-être un peu trop apprécié au goût de Kanesuke ! Quoiqu'il en soit, Sadaharu redevient taciturne un petit moment, ce dont son cadet ne lui tient pas rigueur. Pour être franc, tant qu'il ne se levait pas soudainement pour quitter la pièce ou ne manquait pas de tact en lui disant de se taire, Kanesuke vivrait très bien cette petite soirée bavardage, même si elle devait se faire uniquement en un sens... ce qui n'était quand même pas le cas présentement. D'ailleurs, alors que Sadaharu reprend plus franchement la parole, le jeune vampire a un sourire pour l'encourager à continuer.

Ainsi donc, il vivait Arakawa. Ce n'était... pas le meilleur quartier de Tôkyô, c'est clair et force est de constater que malgré tout, ça lui soutire un petit air vaguement dubitatif. De son vivant, il n'aurait jamais osé s'y promener seul de jour, déjà... et probablement même pas en groupe de nuit. Cependant, à propos de la décoration, il ne peut que rire légèrement, levant les yeux au ciel par amusement.

« Alors, si tu aimes tant le décors minimaliste, ne me laisse pas seul chez toi toute une nuit, sinon tu pourrais avoir de mauvaises surprises à ton retour ! », assure Kanesuke, relevant le menton dans une attitude présomptueuse on ne peut plus fausse, rien que pour mettre un peu d'humour à leur dialogue. « Mais je pense que j'ai la touche pour ça. Tu pourrais peut-être avoir une bonne surprise, tout compte fait. N'as-tu pas envie d'essayer ? »

Il fait un clin d'oeil à son aîné, rieur. Nul doute qu'il ne croyait qu'à moitié ce qu'il disait. Il savait qu'il était bon décorateur, c'était un fait avéré. Il avait déjà vécu dans une boîte à chaussures et pourtant, il s'y sentait vraiment chez lui et confortable, même si on ne crache jamais sur un peu d'espace supplémentaire ! Quant à sa propre situation lorsqu'il était encore humain... Eh bien forcément, se le rappeler lui arrache un petit soupir douloureux. Pendant un instant, son regard se voile. Quelques secondes passent de cette façon et finalement, Kanesuke retrouve un semblant de sourire.

« Non. Pour les besoins de mon travail, j'ai commencé à beaucoup voyager vers 16 ans. Je... dormais à l'hôtel... », murmure lentement le jeune homme. Il entrouvre les lèvres, puis les referme un moment. On frôlait le sujet douloureux... mais il fini par l'éviter en reprenant ses esprits. « Vers dix-neuf ans, ma réputation était faite, les voyages étaient moins fréquents alors je me suis pris un appartement. C'était grand comme un placard... sauf le placard, histoire d'avoir la place de mettre tous mes fringues, aussi cliché que ça puisse sembler être ! Puis, j'ai emménagé dans un appartement très spacieux. Avant d'être mordu, je venais tout juste de trouver la maison rêvée et avait posé une offre d'achat dessus... Mais bien sûr... Enfin, tu comprends... »

Il avait dût laisser tomber, naturellement. Ça ne voulait pas dire que c'était plus facile, mais ça ne voulait pas non plus dire qu'il devait se laisser aller à la dépression en ce moment ! De fait, il se contente de laisser la conversation suivre son cours... et ça, pour suivre son cours ! Sadaharu lui parle du livre qu'il tient en mentionnant qu'il était... siens ! Kanesuke a une petite exclamation surprise tout en baissant la tête vers le dit livre, caressant du bout des doigts la première de couverture, puis le nom de l'auteur écrit en relief doré. Ça pour une surprise... Il ignorait vraiment tout de l'homme et en avait un peu honte, du coup. Mais quel coup du destin. Sans ça, il n'aurait peut-être jamais su qu'il lisait un des livres de Sadaharu.

« Ton livre ? Je ne savais même pas ! Je me sens bête, c'est horrible. », rigole doucement Kanesuke tout en relevant la tête vers l'écrivain. « J'adore le genre policier, alors si en plus c'est un drame historique... J'ai encore plus hâte de découvrir la plume de cet auteur, du coup. J'ai vu qu'Hebichi en avait beaucoup dans sa bibliothèque. Combien en as-tu écrit ? »

Puis, son regard glisse doucement jusqu'à la main estropiée, l'observant alors que Sadaharu se trouble, lui mentionnant finalement que ça faisait tout de même soixante-dix ans. Alors... Il connaissait plus ou moins l'âge et ne pouvait malgré tout pas savoir exactement si l'homme était devenu vampire à cette époque ou pas. La barrière lui semblait trop mince et il ne savait pas à quel âge l'homme était décédé pour renaître. Son regard en revient donc naturellement au visage. À ses yeux, Sadaharu était de ces hommes auxquels on ne peut réellement donner d'âge, qu'une tranche plutôt large.

Son regard joliment bridé ne comportait pas de pattes d'oie, mais cette mâchoire masculine et bien carrée lui donnait quelques années de plus. Bien sûr, la sagesse qui brillait dans ses pupilles ne voulait absolument rien dire, puisqu'en tout, il devait cumuler un peu plus de cent ans, d'après ce que lui avait dit Hebichi. La coupe qu'il arborait cachait la moitié de son regard et, levant une main, Kanesuke vient dégager cet oeil camouflé, songeur.

Il relâche les cheveux après un petit moment d'observation, demandant donc :

« À quel âge as-tu été mordu ? Si c'est trop indiscret, dis-le moi et je vais me taire. Je pose beaucoup de question lorsque le sujet est intéressant. »

Et Sadaharu était assurément intéressant tant une aura de mystère indéchiffrable tournait autour de lui avec un naturel presque déconcertant. Kanesuke en avait pour l'heure oublié sa faim. Nul doute qu'il aurait aimé que ce genre de petite conversation ait lieu plus souvent ne serait-ce que pour ça ! Quant à la question que lui pose ensuite son aîné à propos de sa vie, lentement, Kanesuke hoche la tête de gauche à droite.

« Non, il ne m'en a pas parlé, probablement parce qu'il estimait que ce n'était pas à lui de te raconter à moi. », assure Kanesuke avant de rapidement ajouter : « Je crois qu'il a raison et qu'il t'appartient de me dire ce que tu veux. Tu sais, Hebichi ne sait même pas d'où je viens et ce que j'ai fais de ma vie humaine, mis à part ce que le public sait déjà. Il n'est pas indiscret et j'apprécie beaucoup ce côté de sa personnalité. Tu es comme lui. Tu attends que les gens te disent ce qu'ils ont envie de te confier. »

Puis, après un petit sourire, Kanesuke rectifie peut-être ce que Sadaharu pensait de lui :

« Je ne suis pas indiscret. Seulement, je me permet de demander en supposant qu'on me refusera une information si ma question est de trop. »

Et présentement, les siennes étaient-elles de trop ?


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Takeshima Sadaharu


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MessageSujet: Re: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Sam 22 Sep - 3:00




Toutes choses considérées, cette conversation des plus anodine et inopinée ne pouvait faire que du bien à Sadaharu. Mine de rien, le jeune vampire était ouvert à toutes sortes de conversation, et ce malgré ses apparences renfermées et taciturnes… Et il savait parfaitement se faire interlocuteur de choix, surtout quand on abordait des cordes sensibles telles que la littérature et autres sujets intellectuelles. Mais si les paroles échangées actuellement n’en étaient pas à des considérations aussi sérieuses, Sadaharu ne crachait pas pour autant dessus ; c’était un excellent moyen de le faire sortir de cette torpeur songeuse et anxieuse. Donc, autant dire qu’il était assez reconnaissant à Kanesuke de l’avoir interpellé de la sorte, même si son expression pouvait laisser présager qu’il ne voulait pas être dérangé. Mais soit ; trop réfléchir sur le vif à des événements aussi importants que ceux de ces derniers jours n’était assurément pas la meilleure chose à faire… Sage et stratège, Sadaharu avait bien compris qu’il valait mieux laisser le temps faire les choses avant de passer à l’acte pour de bon. Mais passons !

A voir le sourire que Kanesuke fit suite aux compliments que l’aîné lui avait adressé, il ne faisait aucun doute que le mannequin était flatté par ces paroles. D’ailleurs, le plus jeune ne tarda pas à accorder des remerciements, avant de confirmer que bon nombre de regards s’étaient retournés sur son passage… Sans qu’il n’ait eut d’ennui pour autant, étant donné qu’il était alors accompagné du responsable des lieux, Abarai Ketsueki. Et nul besoin de préciser que la description fournie par Kanesule n’était guère nécessaire, vu les événements qui s’étaient passé lors du bal vampirique, quelques jours auparavant. Si certes, Sadaharu s’y était fait discret, il n’y avait pas été dépourvu d’oreilles et d’yeux ; aussi voyait-il parfaitement qui était ce dénommé Abarai Ketsueki. Et en effet, être accompagné d’une personne de sa prestance devait assurément avoir quelque chose de rassurant… Du moins, quand il n’avait pas de desseins à votre égard. Quoi qu’il en soit, Sadaharu eut un petit hochement de tête pour s’admettre… Rassuré ? On va dire les choses comme ça !

Bien rapidement, la conversation en vint à une toute autre considération, qui n’était autre que Haine. Soit, l’ami de Kanesuke, et le fils de Ketsueki d’après ce qu’il avait compris. Soudainement, le visage de ce fils vampirique revint à la mémoire de Sadaharu. C’était le vampire qui avait du payer les frais du forfait de son père vampirique d’une façon… Peu envieuse, dira-t-on. Une fois encore, le vampire se contenta d’opiner pour signaler qu’il se souvenait en effet du concerné. Expression sombre et renfermé qui fut bientôt remplacée, quand les lèvres de l’écrivain s’étirèrent en un léger sourire amusé. A entendre son cadet, ce dernier semblait quelques peu jaloux de la beauté du dénommé Haine. Certes, Sadaharu ne la démentirait pas, même s’il n’avait été guère sensible à la beauté du dit vampire sur le moment, bien trop intrigué par le traitement qu’on lui avait infligé. Certes, la sentence que l’on avait attribuée au jeune vampire était des plus atroces, pour sûr… Mais en toute objectivité, Sadaharu s’était trouvé assez fasciné devant l’autorité que représentait le Conseil. Et pourtant, il parlait en connaissance de cause, étant le fils vampirique d’un conseiller… Mais soit.

Ainsi donc, l’ancien Yakuza avait repéré une pointe de jalousie dans les dires de son interlocuteur. Mais au lieu de remuer le couteau dans la plaie – ce qui aurait véritablement été un manque de tact –, il se contenta d’afficher cette mine amusée, avant de revenir à son expression neutre pour annoncer ;

« Hebichi a toujours eut de l'intérêt pour les jolies choses... Mais tu n'as aucune raison d'éprouver de la jalousie à l'égard de Haine. En étant son fils, tu peux être certain que tu attiseras tout son intérêt et ses bonnes intentions... »

Et là, Sadaharu parlait en connaissance de cause. Cela faisait presque quatre vingts ans qu'il connaissait le conseiller, donc autant dire qu'il avait commencé à cerner la personnalité de son père. Si certes, il pouvait se montrer cruel et sans pitié, dire qu'il n'était pas très protecteur et paternel à l'égard de ses enfants aurait été un grossier mensonge. Bon. Certes, il savait qu'en l'occurrence la question n'était pas tant là ; néanmoins, c'était une vérité énoncée, qui peut-être d'une certaine manière pourrait rassurer Kanesuke. Se faisant plus taquin, l'écrivain demanda ;

« Tu ne souffrirais pas de déformation professionnelle des fois ? »

Il n'était pas vraiment connaisseur du milieu du mannequinat, il est vrai... Mais à ouï dire, c'était un milieu ou la concurrence se faisait rude, et n'était donc pas forcément appréciée. Et en l'occurrence, si Sadaharu annonçait ceci, c'était bien davantage pour détendre l'atmosphère que par réel intérêt à la question... Même si on s'entendra volontiers sur le fait que niveau méthode pour détendre l'atmosphère, on a déjà vu mieux.

Quant à la proposition de Kanesuke sur la décoration d'intérieur... Il est vrai que Sadaharu se fit un peu plus réticent à cette proposition. Néanmoins, le vampire n'était pas pour autant dénué de tact, aussi se contenta t-il de rester silencieux en écoutant son cadet parler de ceci, avant de répondre simplement, sans pour autant y croire ;

« Soit, si tu me promets de ne pas tout y chambouler pour y installer une décoration sophistiquée et trop colorée, pourquoi pas ? »

Même si de toute évidence... L'idée de faire décorer son intérieur par quelqu'un d'autre que lui même ne l'enchantait vraiment pas, et ce même si la personne avait bon goût en la matière. Certes, Sadaharu n'était pas un as dans le domaine, et ne prétendait absolument pas l'être ; seulement, il aimait bien le minimalisme, la sobriété et la simplicité. Aussi, sa demeure avait été emménagé à son goût, ou plutôt d'une manière simple et austère qui lui convenait. Pas de place pour l'extravagance. Un lieu simple ou son imagination pouvait avoir libre cours sans être trop parasité par les éléments extérieurs.

Le plus jeune en vint alors à parler de sa vie humaine, et plus précisément sur le sujet des habitations qu'il avait eut. Attentif, Sadaharu se contenta de hocher la tête en écoutant, sans demander davantage d'explications ; à en juger du petit silence que Kanesuke avait posé au milieu de son discours, l'écrivain songea qu'il y avait là matière à sujet épineux... Et comme il n'avait pas lui même envie de trop parler de son passé tortueux, il s'attendait à de la réciprocité à ce sujet ; au moins seraient ils quittes à ce sujet.

La conversation suivit son cours ; Kanesuke en vint alors à exprimer sa surprise quant à l'identité de l'auteur du livre qu'il avait entre les mains. Faute avouée moitié pardonnée... Enfin, totalement même. A vrai dire, le nom de plume de Sadaharu n'était même un anagramme de son patronyme, il avait choisi ce nom sur un coup de tête, pour une raison qui lui était plus ou moins obscure maintenant... En tout cas, un sourire un peu las, il faut l'avouer, vint élargir les lèves du plus âgé, qui écouta une fois encore le mannequin, qui semblait jouasse à l'idée de lire ce livre. Finalement, l'ancien yakuza répondit ;

« A mon tour d'être touché, je suis ravi d'apprendre que mes livres puissent te plaire. » C'était cliché comme réponse, d'accord. Mais là, c'était à son tour de montrer sa déformation professionnelle ; on remercie le lecteur, quel qu'il soit... Après tout, c'était le public qui faisait son gagne pain. « Une petite quinzaine de livres ont été publiés à mon nom. Après, j'ai quelques manuscrits inachevés, ou qui ne sont tout simplement pas publiés, donc au total, on doit atteindre la quarantaine je pense... C'est le premier de mes livres que tu lis ? »

Mais évidemment, la discussion ne pouvait pas tourner uniquement autour de sujets à la moindre importance. Enfin moindre importante, c'était avec la vision des derniers événements, bien entendu. Kanesuke avait certainement perçu le trouble de son aîné, et c'était sûrement la raison majeure pour laquelle il lui avait adressé la parole. Aussi, il ne fut pas étonnant de l'entendre parler du passé du vampire aux doigts estropiés. Néanmoins, le mannequin prenait des gants, sans être trop indiscret... Chose dont Sadaharu lui était reconnaissant, tout compte fait. Quand on lui demanda à quel âge il avait été mordu, ce dernier répondit ;

« A trente et un ans, exactement. Soit, il y a environ soixante dix ans... Mais ces deux évènements n'ont pas grand chose à voir. Du moins, c'est ce qu'il me semble... »

Parce que mine de rien, les raisons pour lesquelles Hebichi avait mordu Sadaharu restaient assez obscures. Sûrement devait il le trouver intéressant... Sachant que pour le trouver intéressant, il avait fallu qu'il comprenne l'usurpation d'identité, le meurtre, l'entrée dans la Yakuza et son licenciement. Donc tout compte fait, peut-être que ces deux éléments étaient liés, en effet... Mais la question n'était certainement pas là !

Kanesuke reprit de nouveau la parole, expliquant qu'il ne souhaitait pas être indiscret, tout autant qu'il souhaitait qu'on ne le soit pas avec lui. Et si le plus jeune vampire pouvait songer qu'une aura de mystère enveloppait son frère aîné, autant dire que ce dernier en pensait tout autant. Il ne savait pas grand chose de son cadet, c'est à dire autant que son père vampirique, et le discours que tenait Kanesuke laissait amplement percevoir qu'il avait été marqué par la vie. Seulement, à la différence de l'écrivain – du moins, c'était ce qui lui semblait – quelque chose d'éminemment fragile émanait du plus jeune... Sadaharu répondit alors, des plus calme ;

« Tu n'as pas été indiscret, tes questions sont pour l'instant parfaitement légitimes. Néanmoins, je dois admettre t'être reconnaissant d'accepter que je ne veuille me prononcer sur certains sujets. Tu peux toujours te risquer à poser des questions, même si je crains ne pas pouvoir éclairer ta lanterne sur bon nombre de sujets... »

Autant dire que généralement, Sadaharu n'aimait pas être au centre des attentions, et qu'on lui pose des questions. Préférant de loin la discrétion, il s'attardait rarement sur lui même... Ce qui expliquait entre autres le fait qu'il n'avait pas apprécié que cet informateur au service de Kuromiya ait put découvrir des choses à son sujet. Néanmoins, toute règle à son exception ; quiconque avait acquit la confiance de l'écrivain pouvait lui poser des questions et espérer avoir des questions. La seule personne à ce jour était Hebichi. Et de toute évidence, Kanesuke n'était pas encore de ces gens de confiance... Même si en soit, étant donné qu'il était fils de Hebichi, et qu'il avait put commencer à jauger le jeune homme par lui même, Sadaharu pouvait être disposé à lui dévoiler quelques brides de son histoire.



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MessageSujet: Re: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Ven 12 Oct - 16:03


La mine vaguement dubitative de Kanesuke devait en dire long au sujet des préférences d'Hebichi. Il était homme d'exclusivité et avait pu constater d'une façon ou d'une autre que son père vampirique, pas trop. Sadaharu semblait s'en ficher, pour sa part. Peut-être pas parce qu'il ne privilégiait pas l'exclusivité... mais seulement parce qu'il s'en fichait un peu. Après tout, Kanesuke n'était pas sans savoir que le premier fils vampirique d'Hebichi était on ne peut plus indépendant. Toutefois, lorsqu'on est adopté dans pareil cas, il est plus facile de ressentir la jalousie ou la possessivité, manque de lien par morsure oblige. Il n'avait pas bu le sang d'Hebichi et ce dernier n'avait pas non plus bu le siens, Kanesuke ne l'y ayant pas encore invité. Et pour le moment, nul doute qu'il s'y serait refusé, vu le contact intime que cela représentait. Le jeune mannequin n'était pas prêt à autant avec qui que ce soit, pas même avec l'homme qui l'avait généreusement accueillit chez lui.

Toutefois, Sadaharu a la bonne idée de taquiner, ce qui sort Kanesuke de ses pensées désagréables. Il rigole doucement, tirant la langue à son « frère » quelques secondes, même si ça fait un peu gamin. Déformation professionnelle ? Peut-être, qui sait ! La compétition était féroce dans le monde du mannequinat ! Puis, habilement, Sadaharu lui change les idées en... acceptant qu'il redécore sa maison, carrément ! Kanesuke a un petit moment de silence, un peu saisit... et finalement, il sourit doucement à l'homme, réellement amusé.

« Tu essaie de me remonter le moral, Sadaharu ? », demande Kanesuke tout en faisant un petit clin d'oeil à l'écrivain. « Tu risques de t'en mordre les doigts ! Mais c'est dans mes cordes, en effet... et ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd ! »

Bon, ça n'allait peut-être jamais se faire, Kanesuke ayant l'impression que les moyens lui manquaient cruellement. Il était trop jeune, trop pris dans la dépression post-mortem pour comprendre que quand on est vampire, surtout avec un père aussi influent que Hebichi, on s'arrange toujours pour faire tout ce qu'on désire faire, même sans la lumière du jour. De fait, il taquinait bien Sadaharu à ce sujet, mais n'y croyait lui-même pas tellement. Quoiqu'il en soit, Sadaharu ne s'intéresse pas vraiment à sa vie humaine, ni ne commente. Kanesuke hésite entre le soulagement de ne pas devoir s'expliquer et la déception de ne pas plus intéresser l'homme que ça. Le mannequin attrape une longue mèche blonde, l'enroulant d'un geste distrait, peut-être aussi un peu nerveux, autour d'un doigt fin et joliment manucuré.

Sadaharu remercie pour ses livres et, baissant le regard sur la couverture rigide, y glissant à nouveau les doigts, Kanesuke se fait songeur. Il relève toutefois la tête, un petit sourire malicieux aux lèvres.

« Ne dis pas ça. Je ne l'ai pas encore lu. Peut-être que je vais trouver ça affreusement barbant ! », assure le jeune homme, espiègle. Toutefois, il redevient rapidement plus posé, mais toujours doucement rieur. « Je te taquine. Je suis sûr que je vais beaucoup aimer. Déjà rien que la quatrième de couverture me fait saliver. »

Quant à la suite des informations, forcément, Kanesuke se fait doucement impressionné. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Sadaharu n'avait pas chômé !

« Ça va me faire beaucoup de lecture ! Tu as vraiment une plume prolifique. Compte-tu publier ceux qui ne le sont pas encore un jour ou c'est seulement un travail à l'arrêt que tu préfères garder uniquement pour toi ? », demande le mannequin, réellement intéressé. Le processus que suivaient la plupart des écrivains au travail le fascinait tant ils abordaient leur métier d'un point de vue très personnel. « En effet, je ne t'ai jamais lu encore. »

Toutefois, le sujet redevient rapidement sérieux et si Sadaharu ne le coupe pas dans son élan, loin de là, Kanesuke sait qu'à un moment, il va atteindre les limites de l'homme. Et en même temps... le vampire ne semblait pas non plus en colère à l'idée de devoir lui dire qu'il ne voulait répondre à telle ou telle question. Sinon, il ne lui aurait pas donné son accord implicite pour continuer son petit interrogatoire, n'est-ce pas ? Toutefois, le mannequin hésite encore un peu. Il savait ce que ça faisait, que de se faire questionner par une tierce personne lorsqu'on n'allait pas très bien et ce n'était guère agréable. Toutefois, il avait besoin de parler, de retrouver un peu de confiance au sein de son foyer. À un frère, on est supposé tout dire. Oui... mais même à son propre frère, Kanesuke n'avait pas osé tout dire. Pour le protéger... par honte, aussi. Mais, jamais ce secret n'avait mis son petit frère en danger et même qu'un jour, alors qu'il était à table avec sa famille, son manager était arrivé à la maison à l'improviste. C'est la seule fois où c'était arrivé... parce que Kanesuke avait bondit et lui avait sèchement ordonné de quitter cette maison. Pas question que son petit frère souffre autant que lui-même n'avait souffert...

Kanesuke fronce doucement les sourcils tout en glissant sa main jusqu'à celle de Sadaharu, sur la table. Il la prend doucement dans la sienne, la renversant paume vers le plafond. Puis, du bout d'un ongle long, il suit la ligne de la vie de Sadaharu. Il s'arrête au milieu, soulève son doigt... puis le replace un peu plus loin sur la dite ligne pour continuer la course de ce léger effleurement.

« Je me demande ce que dirais les voyantes si elles lisaient dans les lignes de la main d'un vampire... », murmure lentement Kanesuke, songeur. « Je ne suis pas un fervent amateur de ces choses, mais elles m'ont toujours rendu un peu curieux. La ligne de vie que je vois dans ta paume marque une interruption. Regarde ici... Elle n'est plus dessinée sur quatre ou cinq millimètres avant de continuer comme si de rien n'était. »

Kanesuke glisse contre cette petite imperfection de la pulpe de son pouce, comme s'il cherchait à l'effacer. Kanesuke pose sa main à plat dans celle de Sadaharu, souriant doucement alors que celles-ci sont presque identiques... mis à part que ses doigts sont plus longs ! Et soudainement, le jeune vampire enchaîne sur un tout autre sujet...

« Je les ai vu. », commence-t-il sobrement. Son regard d'onyx revient chercher celui de Sadaharu. « Très peu, sur quelques centimètres tout au plus, mais j'ai deviné que ton dos était couvert de tatouages. Tu me les montrerais, Sadaharu ? »

Puis, forcément... son regard en revient à ce fameux doigt manquant. Kanesuke n'était pas le cliché type de ces mannequins sans cervelles qui ne savaient pas penser par eux-même...


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MessageSujet: Re: Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu   Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu Icon_minitime1Sam 27 Oct - 0:03




Si Sadaharu essayait de remonter le moral à Kanesuke ? Peut-être... Il faut dire que le plus jeune semblait quelques peu soucieux. Enfin, en l'occurrence, Sadaharu essayait d'avantage de soutenir la conversation, plus qu'autre chose. Alors certes, il avait déjà ses propres problèmes, et l'écrivain était souvent du genre à s'occuper de ses propres considérations, avant de tendre la main aux autres. Ce n'était pas tant que Sadaharu était quelqu'un d'égoïste qui faisait passer sa personne avant les autres, mais étant définitivement une personne assez solitaire, il n'avait pas vraiment l'habitude de devoir aider autrui. Et puis pour être honnête, il fallait aussi mériter son aide et pour ça, attiser son intérêt était nécessaire. Or, malgré le fait que l'intérêt de Sadaharu semblait peu suscité par Kanesuke, il n'en était rien, et c'était précisément la raison pour laquelle il avait tenu son discours précédemment à propos de leur père vampirique. Aussi, quand le cadet lui demanda s'il essayait de lui remonter le moral, l'ancien Yakuza répondit d'un ton neutre ;

« C'est tout naturel, ce sont des angoisses que je peux comprendre, même si je ne les ai jamais connu. Il y a autre chose qui te tracasse ? »

Heh, Kanesuke avait avoué lui même ne pas avoir le moral, n'est ce pas ? Et si avec une autre personne, Sadaharu aurait ignoré cette anecdote, ce n'était pas le cas présentement ; comme déjà dit, le cadet attisait son intérêt. Donc s'il n'était peut-être pas disposé à l'aider pour l'instant, peut-être pourrait il au moins être une oreille attentive, non ? Par ailleurs, Sadaharu était aussi quelques peu redevable au cadet ; ce dernier venait lui parler alors qu'il était dans un état d'inquiétude certain. Et même si être interrompu dans le fil de ses pensées avait put l'agacer pendant quelques minutes, il en était maintenant reconnaissant ; toutes choses considérées, réfléchir avec un peu de recul ne serait que mieux pour prendre les bonnes décisions quand à ses problèmes.

Pour ce qui était de la décoration, l'écrivain se contenta d'adresser un sourire – quoi qu'un peu forcé – au plus jeune. Il n'allait tout de même pas le couper dans son élan, car Kanesuke semblait tenir cette idée à cœur... Et ce même si Sadaharu avait dit ces paroles un peu en l'air. Histoire de se « rassurer », le vampire se dit alors que ce ne serait pas pour tout de suite, son frère n'étant pas encore disposé à sortir et à faire ce que bon lui semblait... Ça lui laisserait, pour ainsi dire, un peu de temps pour se préparer psychologiquement à l'idée que son intérieur serait métamorphosé.

Quand la conversation en revint à la littérature, Kanesuke se fit plus taquin, déclarant que ce livre ne serait peut-être pas à son goût. Évidemment, cette réflexion fit sourciller Sadaharu, qui n'était pas vexé ou blessé pour autant ; il avait déjà été confronté à la critique. Déjà qu'à la base, le vampire y était généralement assez hermétique, mais voir quelques défauts de sa plume montrer du doigt ne lui avait permis que de s'améliorer, même si évidemment ça piquait toujours légèrement l'orgueil. Quoi qu'il en soit, le cadet ajouta bien rapidement que ces propos n'étaient que taquinerie, étant donné que le résumé lui semblait déjà alléchant ; du coup, Sadaharu adressa un nouveau sourire léger à son vis-à-vis, avant d'ajouter ;

« Quoi qu'il en soit, je serais curieux de savoir ton avis quand tu l'auras terminé. Tu me diras ce qu'il en sera ! »

La discussion suivit son cours, Kanesuke ajoutant que Sadaharu semblait être du genre productif en matière d'écriture, et que de fait il aurait de quoi lire, à supposer que sa plume puisse le séduire. Sadaharu le laissa terminer, et une fois que le plus jeune avoua ne jamais avoir ouvert un de ses livres, l'écrivain lui répondit ;

« A défaut de pouvoir sortir, j'occupe souvent mes journées en écrivant, donc c'est vrai que j'ai déjà pas mal de manuscrits à mon actif. Mais pour la plupart, je compte les garder pour moi, certains faisant office de pensées personnelles, ou d'autres n'étant pas assez bons pour être présenter à mon éditeur. D'ailleurs toi, que fais tu généralement, cloitré ici ? Tu ne t'ennuies pas des fois de ton ancienne vie ? »

Parce que bon, la conversation n'allait tout de même pas tourner uniquement autour de l'écrivain, tout de même ! Et puis mine de rien, Sadaharu était curieux de savoir comment un ancien mannequin, dont la vie devait être très mouvementée, pouvait s'occuper en étant obligé de rester enfermé dans un huit clos. Pour sa part... Sadaharu avait un peu de mal à s'en souvenir. Il faut dire que cela faisait soixante-dix ans qu'il était vampire, et s'était donc adapté à ce rythme de vie... Pour un peu oublier comment c'était de vivre vraiment en société. Et puis, le temps n'était pas le même, les mœurs avaient changé entre temps. Il y avait aujourd'hui un tas d'institution et de services proposés pour s'occuper en journée, qui n'existaient pas nécessairement à son époque ; ce qui ne voulait pas pour autant dire que le vampire avait passé une vie humaine morne et ennuyeuse, loin de là !

A ce propos, le sujet redevint sérieux quand Kanesuke, s'improvisant diseuse de bonne aventure, saisit la main estropiée pour en observer les lignes de destin. Un long doigt vint se poser sans la paume du plus âgé, un ongle parfaitement manucuré parcourant consciencieusement la ligne de vie, tandis que le plus jeune constata à voix haute une interruption de quelques millimètres au milieu de celle-ci. Pour tout dire, Sadaharu n'avait jamais vraiment fait attention à ce détail, mais à se le faire dire, son regard vint se poser sur l'arrêt en question, le regard quelques peu désintéressé... Il ne croyait guère à toutes ces interprétations, trop mystiques pour lui, et à y songer, il n'y avait aucun élément dans sa vie qui aurait put être interprété comme une interruption. Lors de son usurpation d'identité, peut-être ? Mais si ça avait été le cas, tout le reste de sa ligne aurait été effacée. L'abandon temporaire de Hebichi, alors qu'il avait à peu près le même âge que Kanesuke ? Non, ça n'aurait pas été correct au niveau de l'échelle. Donc, à défaut de pouvoir lui même trouver une explication, Sadaharu se fait interrogateur, pour demander ;

« Quelle interprétation en fais tu ? »

A vrai dire, c'était également là une question pour mettre son cadet à l'épreuve. Enfin, mettre à l'épreuve était peut-être un bien grand mot en l'occurrence ; il voulait juste tester l'imagination de son vis-à-vis, pour tout dire. Après tout, il le questionnait bien sur son passé non ? Alors pourquoi ne pas essayer de lui faire supposer des choses par lui même ?

Suite à quoi, l'intérêt de Kanesuke fut de nouveau attiré par le doigt manquant, tandis que son ton se fit un peu plus grave ; il avait entraperçu les tatouages que son aîné arboré sur son dos, et ce malgré ses efforts pour les camoufler. D'ailleurs, ce fait laissa Sadaharu quelques peu perplexe... Mais bon, il savait que son interlocuteur n'était pas stupide ; on ne croisait pas tous les jours un homme à l'auriculaire estropié, et ce même s'il prétextait généralement un accident justifiant ce doigt absent. Donc s'il avait de plus vu ses tatouages, Kanesuke devait avoir fait ses conclusions, n'est ce pas ? Et pourtant, Sadaharu annonça de vive voix ;

« Tu en auras sûrement fait la conclusion que j'étais de la Yakuza, et c'est le cas. A vrai dire, c'est ainsi que j'ai fait la rencontre de Hebichi. »

Enfin, Sadaharu simplifiait largement les faits. Mais déjà, le fait qu'il ait fait l'aveu d'avoir été un Yakuza était considérable, étant donné que peu de personnes étaient au courant... Jusqu'à là, il pensait que Hebichi était le seul en connaissance de ces faits, mais les récents événements avaient prouvé le contraire. Tout en racontant ceci, Sadaharu s'était levé, avant de se débarrasser de sa chemise pour dévoiler son dos, largement recouvert d'un tatouage un peu usé par le temps ; on y devinait un guerrier tenant un katana, en partie dissimulé derrière des écailles de dragon, dont la tête était représentée sur l'épaule droite.



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Oh when did you become so cold ? feat. Takeshima Sadaharu

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